« Big Brother » aurait pu fonctionner, sauf que pour cette fois-ci, le travail a été confié à des bras cassés qui ne comprenaient rien au petit monde du web! Hadopi est donc autant pourri que hors de prix, une passoire pseudo-sécuritaire qui pour le coup, nous fait bien rire!
Serveur non sécurisé, messages cryptiques, pub ridicule… Rapport annuel alternatif de la Haute Autorité.
Dessin Lucas Racasse
Dans une soirée entre amis un peu tristoune, pour relancer l’ambiance, il est toujours possible d’évoquer toutes les embûches et les couacs qui ont rythmé les différentes étapes de la création de l’Hadopi. « Tu te rappelles les députés socialistes sortis de nulle part qui ont renversé le vote à l’Assemblée, ah !ah ! ah ! » ; « Et le Conseil constitutionnel qui invalide la première version de la loi Création et Internet, mprfff » ; « Et Christine Albanel, tu te rappelles de Christine Albanel ? » « -Arrête, j’en peux plus ! » Ça marche à tous les coups. On aurait pu craindre que l’installation définitive de l’Hadopi dans ses locaux rue du Texel, à Paris, début 2010, mettrait fin à cette réjouissante mascarade. Que nenni ! La présentation du premier rapport d’activité, jeudi, est l’occasion de faire un bilan, un poil différent, des dix-huit premiers mois de la Haute Autorité.
Attention, péage !
Avant de se lancer dans l’envoi massif de mails d’avertissement aux internautes, il faut expliquer ce qu’est Hadopi. Pour ce faire, un dépliant est imprimé à 260 000 exemplaires et distribué aux vacanciers sur les péages d’autoroute, fin août 2010. A l’intérieur, un schéma censé clarifier le processus. Bonne idée ! Problème, il y a quatorze flèches dessinées et le résultat est plutôt cryptique. Heureusement, il y a du texte :« La sécurisation de la connexion à Internet a pour but d’éviter les utilisations non autorisées d’œuvres protégées par un droit d’auteur. » On a vu plus clair. La mission pédagogique commence bien.
Free fait de la résistance
Le 4 octobre 2010, à 10 h 30 pétante, c’est parti, les premiers mails sont envoyés. En tout cas pour les abonnés d’Orange et de SFR, qui ont appliqué à lettre les consignes. Mais rien du côté de Free. L’opérateur, qui se distingue depuis déjà quelque temps par son opposition au principe même de la riposte graduée, utilise toutes les failles possibles et imaginables pour gripper les rouages de la machine Hadopi. Il s’amuse, par exemple, à transmettre les informations concernant ses abonnés sur papier plutôt que par voie électronique… Free s’appuie sur l’absence de convention signée entre les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et la Haute Autorité devant fixer les « modalités assurant la sécurité, l’intégrité et le suivi des données et informations conservées » sur les internautes. Jusqu’au 18 octobre, où un décret est publié en urgence pour imposer la collaboration des FAI. Free finit donc par envoyer les mails, avec deux semaines de retard.
Dessin Lucas Racasse
Vive le téléchargement direct
En décembre 2010, l’institut Comscore publie une étude présentant les premiers résultats chiffrés de l’impact de l’Hadopi : l’explosion de la fréquentation du site de téléchargement direct et de streaming vidéo MegaUpload. En un an, le site d’hébergement a progressé de 35% en France. En novembre 2010, il a été visité par 7,4 millions d’internautes français (contre 350 000 en août 2008). Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver une explication logique : seuls les réseaux peer-to-peer sont surveillés, les utilisateurs des sites de direct download sont donc tranquilles.
Une maladresse ?
« Est-ce qu’on peut faire mieux ? Sans doute, mais là n’est pas la question. » C’est un peu étrange comme défense d’Hadopi, surtout de la part de Nicolas Sarkozy, mais c’est le discours qu’il a tenu en avril devant un parterre d’entrepreneurs du Net, lors de la présentation du Conseil national du numérique. Le président de la République ajoute : « Peut-être que la maladresse a été de donner le sentiment que vous étiez attaqués. » Le « volet pédagogique » a dû avoir des ratés…
Problème de sécurisation
Il faut sécuriser sa connexion à Internet, que diable ! C’est le discours répété encore et encore par la Haute Autorité. Du coup, lorsque le blogueur Olivier Laurelli raconte qu’il s’est introduit sur un des serveurs de Trident Media Guard (TMG), la société chargée de surveiller les réseaux peer-to-peer pour les ayants droit, et qu’il a récolté plein d’informations sur les internautes pris en flagrant délit de téléchargement, ça fait un peu tache. Surtout lorsqu’il précise qu’il n’a rien eu à bidouiller, puisque le serveur en question n’était pas du tout sécurisé.
Naze campagne
Début juin, ça y est, le grand public a le droit de savoir à quoi sert Hadopi ! Une campagne de pub à grande échelle est lancée (télé, radio, presse, Internet, affichages, etc.). Elle présente les futures révélations des années 2020 dans la musique, le cinéma, la littérature ou les séries télé. Mais, voulant jouer la carte de l’humour (on l’espère !), Hadopi présente des œuvres fictives désolantes (dont le désormais célèbre Je préfère ton clone, d’Emma Leprince). On en viendrait presque à espérer la fin de l’industrie musicale dans les plus brefs délais !
Hadopi, c’est fini (bientôt ?)
François Hollande a dégainé le premier, début juin, avant que cela soit officialisé lors de la parution du programme numérique du Parti socialiste : en cas de victoire en 2012, l’Hadopi sera purement et simplement abrogée. Eva Joly, la candidate d’Europe Ecologie – les Verts, a annoncé de son côté vouloir annuler la loi « dès la première semaine ». La présidente de l’Hadopi, Marie-Françoise Marais, commence l’éditorial du rapport d’activité par « Rendez-vous en juin 2012 ». Cette fois, on est sûr, c’est de l’humour.
Paru dans Libération vendredi 30 septembre 2011.
Source: ecrans.fr
Pfff en attendant de pouvoir télécharger mes futur Doc Martens, plutôt que de payé deux fois les frais importations parce qu’elle sont pas à ma taille et qu’il faut remplir 54 formulaire pour me faire rembourser les frais de douane.
Je vais voir si je peux pas crypter mon serveur FTP, pour sauvegardez la liberté de visionner et écouter les pubs dégradé des produits numérique.
Il est fort ce Stevee Zobs réussir à vendre du mp3 au prix du Wav…
Autant fort que les gars qui on réussit à nous faire croire qu’un média numérique comme internet était autre chose qu’un journal avec des pub.
Au faites, je veux vendre mes anciens MP3 vu que leur bits n’ont pas de rayure vous pensez que je peux les vendre au prix du neuf comme ceux qui traine depuis 10 ans dans les serveurs des majors ?
Au secours, au secours…
Je vends de mon côté une passoire à eau bénite, cela laisse passer l’eau mais retient le béni, si quelqu’un ne sait pas quoi faire de son argent! Sinon j’échange une forte somme (que j’encaisse bien sur) contre une reconnaissance éternelle! Merci à vous d’y penser!
Es-ce que c’est le même modèle qu’utilisait Jésus Rodriguez pour regarder Canal + ?