Québec banalise la radioactivité chez les jeunes : gracieuseté du ministère des Ressources naturelles et de l’exploration minière

La propagande n’est même plus discrète, c’est assez déroutant de les voir aller aussi loin dans la stupidité!!! N’ayez pas peur du nucléaire, c’est bon pour la santé, pour la planète, et même pour le porte-feuille de certains gouvernements!!! Il y a plusieurs mois, ils avaient osé dire à la télévision américaine que la radioactivité pouvait même faire baisser le nombre de cancers sur le sol américain, cette fois, ce sont les enfants qui en sont victimes, la propagande en général a encore de beaux jours devant elle malgré tout!

La radioactivité, j’aime ça nature. Savais-tu que la radioactivité est d’abord un phénomène purement naturel? Même ta banane en contient!
C’est ainsi qu’on introduit le questionnaire adressé aux enfants de la fin du primaire et du début du secondaire, que le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) entendent familiariser avec la radioactivité et les métaux radioactifs qu’on trouve dans le sous-sol québécois. Des éléments aussi «naturels» que les poissons et les arbres, qui agrémentent les pages du site Web du ministère québécois.Et dans le concours à l’intention des finissants du niveau primaire et des élèves du premier cycle du secondaire, on peut voir deux petits personnages, pétants de santé et d’énergie, arborer l’écusson que porte Superman sur son torse avec, à l’intérieur, le sigle international du danger extrême lié aux radiations nucléaires. Pourtant, tout le site, qui se veut didactique, se veut une initiation… à la faible radioactivité.

Depuis quelques jours, des médecins des organismes de santé publique de la Côte-Nord, des professeurs dans diverses régions et des scientifiques débattent de cette initiative qui, de l’avis général, «banalise» les risques associés à la radioactivité et même à la faible radioactivité. Plusieurs groupes semblaient hier se préparer à sortir sur la place publique, comme l’a laissé entendre Ugo Lapointe de la coalition Pour que le Québec ait meilleure mine (QMM), pour réclamer la fermeture des pages Web en cause sur le site du ministère.

Pour la Dre Isabelle Gingras, médecin, psychiatre et membre du Comité consultatif de santé publique de la Côte-Nord sur les risques de l’exploration et de l’exploitation de l’uranium, il s’agit là d’une édulcoration dangereuse de la radioactivité, même si on dit se confiner à la faible radioactivité, laquelle présente aussi des risques pourtant bien réels pour la santé. «On va, dit-elle, jusqu’à utiliser le sigle de Superman pour en faire insidieusement un symbole de santé et de force. C’est de la manipulation de cerveau chez de jeunes enfants de la fin du primaire et du début du secondaire. Si, en santé, on voulait faire un travail de sensibilisation sur une question semblable, on commencerait par présenter le pour et le contre sur une base factuelle. Je pense qu’on est en face d’un manque de jugement important de la part du MRNF, qui héberge sur son site Internet une vision qui confirme une fois de plus qu’il est là pour défendre l’industrie avant l’intérêt public.»

Une réalisation du MRNF

De son côté, Nicolas Bégin, l’attaché de presse du ministre délégué aux Ressources naturelles, Serge Simard, explique que le questionnaire, le concours adressé aux jeunes et la journée portes ouvertes offerte aux jeunes durant le congrès annuel de Québec Exploration font partie d’un projet lancé sur le Web à la fin d’août. Ce congrès est organisé par le ministère des Ressources naturelles, en collaboration avec l’Association de l’exploration minière du Québec.

Il s’agit, a-t-il précisé, d’une proposition de Québec Exploration, qui a voulu l’inscrire dans le volet éducatif du ministère. C’est ainsi que les pages Web controversées ont été réalisées par le personnel du ministère. L’initiative visait aussi à créer un intérêt pour les sciences de la Terre, en particulier la géologie, où on manquerait de main-d’oeuvre.

Selon l’attaché de presse du ministre Simard, «on a fait ce projet-là de bonne foi. On ne veut pas soulever la controverse et, au besoin, on reverra son contenu».

Mais pour la coalition QMM, l’opération est véritablement «tendancieuse», car personne au ministère ne peut faire abstraction du contexte dans lequel cette initiative s’inscrit, en plein débat sur le nucléaire et sur la pertinence de l’exploration et de l’exploitation de l’uranium.

Marc Nantel, qui préside le Syndicat de l’enseignement de l’Abitibi-Témiscamingue, dit que la découverte de ce site l’a «fait littéralement bondir» et qu’il enrage depuis, surtout de voir ça sur le site Internet d’un ministère qui «devrait avoir une vision plus pédagogique, plus équilibrée et plus scientifique des choses». Il dénonce lui aussi comme «démagogique» la fusion du sigle international du risque d’irradiation et celui de Superman pour créer un symbole de santé et de force, et de symbiose avec la nature.

«Que l’industrie minière pousse son message auprès des adultes, ça passe, dit-il. Mais quand on vise les enfants et les enseignants, ça ne passe pas. Il y a une forte tendance à utiliser les enseignants de la part des grands lobbys économiques pour rejoindre les enfants. Après L’Erreur boréale de Richard Desjardins, l’industrie par ici invite tous les ans les enseignants en forêt pour leur montrer à quel point c’est beau. Vous imaginez ce qu’ils montrent.»

«Définition tronquée»

Joint hier au téléphone, le professeur Normand Mousseau, du Département de physique de l’Université de Montréal, voyait dans ce projet une «manipulation de la vérité». Il est faux, sur le plan scientifique, de définir la radioactivité uniquement comme un rayonnement électromagnétique. Il y a aussi des particules alpha — deux neutrons et deux protons — dont les propriétés en font aussi partie et qui sont, en réalité, les éléments dont on tire l’énergie nucléaire.

«Voilà une définition tronquée», dit-il, qui omet de préciser que le problème, c’est l’intensité du rayonnement, pas sa fréquence. On aurait dû ici, à son avis, exposer à tout le moins les risques d’exposition aux faibles radiations provenant du radon, des rayons X, des voyages en avion pour donner la mesure et la variabilité des risques de base.

«On semble tordre la question dans le questionnaire adressé aux jeunes pour obtenir la réponse voulue, pour banaliser les risques éventuels», conclut le scientifique.

NOTE IMPORTANTE :Nous apprenons que le ministère a retiré ce matin le questionnaire sur son site web, après la publication de notre article.

Commentaire :
Une copie du questionnaire est disponible ici.
Le MRNF a déjà retiré sa pub uranium pour enfants.

3 Commentaires

  1. Yahoo!! Bientôt des super pouvoirs? J’vais pouvoir craché du sang par la bouche…

  2. Ce n’est pas à cause de l’article des moutons enragés mais bien de groupes Québécois qui ont sonné l’alerte.   😉

     »Depuis quelques jours, des médecins des organismes de santé publique de la Côte-Nord, des professeurs dans diverses régions et des scientifiques débattent de cette initiative qui, de l’avis général, «banalise» les risques associés à la radioactivité et même à la faible radioactivité. Plusieurs groupes semblaient hier se préparer à sortir sur la place publique, comme l’a laissé entendre Ugo Lapointe de la coalition Pour que le Québec ait meilleure mine (QMM), pour réclamer la fermeture des pages Web en cause sur le site du ministère. » mondialisation.ca.

    • Si tu fais référence à cette phrase:

      NOTE IMPORTANTE :Nous apprenons que le ministère a retiré ce matin le questionnaire sur son site web, après la publication de notre article.

      Ce n’est que le copier/coller de l’article source, nous ne nous attribuons pas les articles proposés, d’autant que les liens sources
      sont toujours indiqués, il suffit de cliquer dessus. 😉

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