Manipulation du citoyen à tous les étages, et la Côte d’Ivoire dont nous ne parlons pas assez en fait partie (mea culpa). Sur France 24, une chaine d’état que nous français finançons avec la redevance télé, nous a permit de voir un des arguments justifiant la lutte contre Laurent Gbagbo, le souci, c’est que cette photo n’est qu’un recyclage d’un événement passé et ne correspond donc pas à l’actu réelle en Côte d’Ivoire.
Le 1er Avril 2011, tandis que les FRCI commettaient les massacres de Duékoué, Sogona BAMBA, conseillère en communication d’Alassane Ouattara, présentait la photo d’un homme brûlé vif sur France 24 :
[ « Côte d’Ivoire la guerre civile », France 24 le 01/04/2011, 9ème minute]Oui ils [les FRCI pro-Ouattara] descendent vers le sud, et je pense que c’est par légitime défense, parce que vous ne pouvez pas avoir un monsieur qui a gouverné un pays, et qui peut accepter de laisser ses partisans brûler des jeunes comme ça ! Vous ne pouvez pas ! Aujourd’hui, on ne peut pas regarder ça. […] Il faut montrer ce que les hommes de Gbagbo ont fait, c’est donc une légitime défense !
Cette photo qui a été présentée par Mme Bamba comme une exaction des partisans de Laurent Gbagbo, afin de justifier l’offensive sanglante des FRCI, est en vérité celle d’Ernesto Alfabeto Nhamuave qui a été brûlé vif à Johannesburg le 18 Mai 2008 au cours d’une émeute:
Cette photo a par ailleurs illustré divers articles de la presse ivoirienne, notamment celle favorable à M. Ouattara (koaci.com) dès Novembre 2010.
Mme Bamba a-t-elle souvent utilisé de tels arguments auprès des médias et des ONG humanitaires, pour légitimer la rébellion pro-Ouattara depuis 2002 ? Les témoignages de crimes qui auraient été commis sous l’égide de Laurent Gbagbo, publiés dans le dernier rapport d’Amnesty International, sont-ils plus sincères que les allégations des communiquants de M. Ouattara ?
Au vu de la communication si percutante de M. Ouattara, dont Mme Bamba a fait une brillante démonstration sur le plateau de France 24, et des conséquences dramatiques qui en ont résulté sur le plan humanitaire pour les citoyens ivoiriens, ces questions sur la consistance des accusations contre Laurent Gbagbo méritent bien d’être posées !
Source: sosci.org