Japon! Deux réacteurs de Fukushima sont pratiquement hors contrôle

Alerte maximum!! La situation est critique pour cette centrale, pas de solution efficace pour refroidir les réacteurs, la contamination est à haut risque, et comme nous le pensions hier, il est fort possible qu’au moins deux réacteurs aient partiellement fondu, ce qui n’augure rien de bon!


L’étanchéité des réacteurs 2 et 3 n’est plus assurée et du plutonium a été découvert dans le sol de la centrale. Une fuite massive d’éléments radioactifs entraînerait une contamination très sévère et durable de l’environnement.
Dans quel état sont les trois premiers réacteurs de la centrale de Fukushima ? Difficile de savoir précisément ce qui se passe, tant les informations lâchées au compte-gouttes par l’opérateur Tepco sont parcellaires et parfois contradictoires. « Les mesures publiées au cours du week-end dernier confirment un état très fortement dégradé des réacteurs 2 et 3, avec un endommagement des trois barrières de confinement » indiquait hier l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN). En d’autres termes, les chaudières 2 (construite par General Electric et mise en service en 1973) et 3 (construite par Toshiba et mise en service en 1974) sont à deux doigts d’échapper au contrôle de l’opérateur. Une évolution tout aussi catastrophique guette le réacteur numéro 1 (General Electric, 1970) pour lequel « les données actuellement disponibles ne permettent pas de confirmer l’intégrité de la cuve et de l’enceinte et dont le combustible a été fortement dégradé ».

Deux faits paraissent donc acquis. Les coeurs des trois réacteurs sont au moins partiellement fondus et une et peut-être deux enceintes laissent échapper des produits de fission vers l’extérieur. Ces menaces ont été confirmées par la présence de flaques d’eau fortement radioactives et la découverte de traces de plutonium dans cinq points différents du site. Les niveaux de radioactivité relevés, 1.000 mSv/h près du réacteur 2 et 750 mSv/h à proximité du réacteur 3, rendent les interventions humaines centrales limitées à quelques minutes.

Malgré cette accumulation de mauvaises nouvelles, le président de l’ASN, André-Claude Lacoste, estimait hier que Tepco « continuerait de maîtriser la situation tant qu’il disposerait de moyens de refroidissement permanents ».

Dans le chaos actuel, deux bonnes nouvelles sont cependant arrivées pendant le week-end. Les trois réacteurs endommagés, toujours refroidis par des moyens de secours fragiles, sont désormais alimentés en eau douce, au lieu d’eau de mer. La situation dans les six piscines contenant du combustible usé semble également stabilisée et l’eau n’est plus en ébullition.
Tepco aveugle

Mais deux paramètres font craindre le pire. D’abord, l’alimentation électrique. Malgré le retour du courant sur le site, un système de pompage pérenne n’est toujours pas disponible et les ingénieurs ne disposent pas de la garantie d’une source froide pour alimenter les circuits hydrauliques. L’annonce de Tepco précisant que « le raccordement des circuits de refroidissement pourrait durer encore un mois » confirme à quel point la situation est précaire et imprévisible.

De surcroît, l’instrumentation fait toujours défaut, si bien que Tepco est pratiquement aveugle et ne sait toujours pas ce qui se passe dans ses réacteurs. En résumé, dix-huit jours après le tsunami, le refroidissement des réacteurs se fait toujours avec des moyens de deuxième secours et les mesures des paramètres essentiels comme la pression et la température dans les enceintes sont réalisées par des moyens de fortune. « Les informations dont nous disposons sont partielles et incomplètes », résumait hier André-Claude Lacoste.

Du coup, le scénario du pire, envisagé dès le lendemain de la catastrophe, revient à la surface. Si les enceintes et les cuves ne sont plus étanches comme c’est probablement le cas, une partie du combustible nucléaire pourrait se répandre dans le sol. Outre l’uranium 235 et 238, les pastilles de combustible partiellement usées contiennent de très nombreux produits de fission très contaminants : plutonium 239, technécium 99, zirconium 93, iode 129.. . Certains de ces radioélements ont des durées de vie très longue : 24. 000 ans pour le plutonium et 15 millions d’années pour l’iode 129.

Si la situation se dégrade, l’impact serait considérable. Dès à présent, la pollution radioactive des terres due aux rejets atmosphériques s’étend probablement à un rayon de 100 km autour du site. Si le pire se produit, il faudra créer un no man’s land autour du sarcophage de Fukushima. Un vrai Tchernobyl bis.

ALAIN PEREZ, Les Echos

8 Commentaires

  1. Et qu’attendent ils pour faire couler une dalle de beton?

  2. Bonne question!! je me la pose depuis le début 🙁

  3. Plus d’infos avec ceci:
    Le Japon est en alerte maximale: http://www.bbc.co.uk/news/world-asia-pacific-12889541
    Une grue s’est effondrée ce matin sur un réacteur et a endommagé les barres de Mox: http://www.picassodreams.com/picasso_dreams/2011/03/crane-collapses-on-fuel-rods-at-fukushima.html

  4. Autre info: le bilan humain depuis la catastrophe:
    Le nombre de morts et de disparus du tremblement de terre ainsi que du tsunami a atteint le nombre de 28.343 hier soir à 21 heures. Environ 200.000 ménages dans le nord du Japon restent privés d’électricité et plus de 350.000 n’ont pas de gaz, le gouvernement a dit qu’il y a 242.882 réfugiés vivant dans des refuges 2045.
    Source: http://www.bloomberg.com/news/2011-03-28/radiation-level-outside-damaged-japan-reactor-may-cause-death-within-hours.html

  5. JAPON : je regarde au QUEBEC « chez ISABELLE » Conscience du Peuple/Canada car son BLOG est écrit en Français.
    ———————————————–
    POUR DES RAISONS TECHNIQUES, LE PRÉSENT SITE EST MAINTENANT DÉMÉNAGÉ SUR LA PLATE-FORME BLOGGER.
    LES NOUVEAUX ARTICLES ET LES MISES À JOUR SE FERONT DORÉNAVANT À L’ADRESSE SUIVANTE :

    http://conscience-du-peuple.blogspot.com/

  6. OUEST FRANCE : JAPON – Catastrophe – Mardi, 29 Mars 2011.
    JAPON : Les travailleurs de FUKUSHIMA aux limites de la résistance humaine.

    Photos 12- Des employés de TEPCO à l’intérieur de la Centrale.
    ————— Des employés de TEPCO à l’extérieur de la Centrale de FUKUSHIMA.

    Poussés aux limites de la résistance humaine, les employés de la Centrale Nucléaire accidentée de FUKUSHIMA reçoivent des doses énormes de radioactivité et ne quittent leur combinaison de protection que pour s’écrouler sur un matelas de plomb.
    Depuis que la Centrale de Fukushima Daiichi (Fukushima 1) a subi le tremblement de terre de magnitude 9 et un tsunami allant jusqu’à 14 mètres de haut, des techniciens, des « super-Pompiers » et des Soldats se tuent à la tâche dans un environnement radioactif.
    Portant une combinaison, des gants doublés et un masque de protection, et équipés de lampes de poche pour s’éclairer dans des lieux plongés dans la pénombre, les équipes se succèdent 24 heures sur 24 avant de goûter un court repos.
    **Ils dorment sur des nattes de plomb :
    Les travailleurs du risque dorment dans un bâtiment situé dans l’enceinte même de la Centrale, prévu pour résister en partie aux radiations, qui atteignent toutefois un taux supérieur à la normale dans cet espace confiné.
    Ils dorment dans des conditions précaires, avec en guise de matelas une natte en plomb censée faire barrage aux rayonnements et réduire le danger.
    « Les employés dorment en groupe dans des salles de réunions, les couloirs ou près des salles de bains.
    Tout le monde dort à même le sol », explique Kazuma Yokota, un Surveillant de la Centrale.
    Les difficultés rencontrées par les 500 personnes, employés de la Compagnie d’Electricité gérant le Site, Tokyo Electric Power (Tepco), ou des sous-traitants pour stabiliser la situation risquent, toutefois, de prolonger la durée des travaux.
    Le porte-parole du Gouvernement a reconnu, pour sa part, que la rotation des travailleurs n’était « pas suffisante ».
    **« Les conditions de travail ,de plus en plus, dangereuses » :
    « Il est difficile de trouver des remplaçants ayant des compétences pointues », capables d’aider à la relance cruciale du système de refroidissement des réacteurs, a souligné un responsable de l’entreprise Hitachi, qui a envoyé 170 personnes à Fukushima Daiichi.
    Deux ouvriers ont été irradiés la semaine dernière, après avoir marché, équipés de simples bottines, dans de l’eau ayant fui dans une salle des machines.
    « Les conditions de travail étant de plus en plus dangereuses, je ne pense pas pouvoir trouver d’autres salariés qui accepteraient d’y aller », confie un sous-traitant.
    La limite légale de radiations autorisées pour le personnel du Nucléaire en temps de crise a été relevée à 250 millisieverts par An depuis l’accident de Fukushima, contre 100 auparavant.
    Une exposition Annuelle à plus de 100 millisieverts augmente les risques ultérieurs de CANCER, d’autant que la radioactivité « absorbée » est quasiment acquise pour toute la vie et se cumule avec les expositions futures.

  7. Tribune de GENEVE.ch : Commentaires – Par k… le 29.03.2011.

    Peut-on encore RIRE du NUCLEAIRE ?
    Les éléments radioactifs de la centrale nucléaire de Fukushima vont se déposer sur les sols, se disperser dans l’air et se diluer dans l’eau.
    Les conséquences à court, moyen et long terme sont difficiles à évaluer surtout si on ne cherche pas à le faire selon le concept : ce qui ne se mesure pas, n’existe pas.
    Ce que chacun peut comprendre, c’est que l’utilisation d’un compteur de radioactivité va se banaliser : pour se nourrir, pour boire, pour toucher des objets nouveaux et cela où, que nous soyons et qui, que nous soyons. Les rejets nucléaires de la centrale de Fukuschima vont se cumuler avec ceux de Tchernobyl et ceux des explosions atomiques qui ont eu lieu à l’air libre entre 1945 et 1963.
    Avec un nombre de particules radioactives disséminées, le Risque de CANCERS est un peu comme un jeu de hasard de même que les altérations des gènes des êtres humains.
    Il faut compter avec la chance pour ne pas respirer, boire, ingérer ou toucher une matière contenant une molécule de matière radioactive.
    De solution absolument sans risque dans les années 1960, la production d’électricité par le nucléaire est devenue une activité qui bénéficie du label :
    « le risque zéro n’existe pas ».
    Aujourd’hui le nucléaire apparaît comme une technologie à l’utilisation aléatoire à cause de conséquence imprévisible.
    Malheureusement il faudra attendre l’évacuation totale ou partielle de Tokyo pour que le nucléaire soit jeté aux poubelles de l’histoire.
    C’est à l’oligarchie politico-financière et à une clique de scientifiques dévoyés que l’humanité doit tout cela.
    Cette élite arrogante qui justifie encore aujourd’hui les erreurs de sa « pensée unique » en imposant aux populations une technologie immorale au sens sociétal du terme en utilisant un discours de dédramatisation à l’apparence raisonnable véritable propagande mortifère .
    http://www.tribunedegeneve.ch

  8. SPREAD THE TRUTH – Fabian – Mercredi, 30 Mars 2011.
    JAPON : à 120 km de FUKUSHIMA, une AUTRE Centrale inquiète !

    ONAGAWA (Japon) – A 120 km au Nord des installations nucléaires en péril de Fukushima, une AUTRE Centrale Atomique, également frappée par le séisme et le tsunami du 11 mars, inquiète désormais ses riverains, et certains envisageant même d’abandonner les lieux.
    La Centrale d’Onagawa, située dans une baie de la péninsule d’Ojika (nord-est du JAPON), ne fonctionne plus depuis la double catastrophe, dont elle est sortie avec des dégâts limités et un début d’incendie vite éteint.
    La Société qui l’exploite, Tohoku Electric Power, assure que ses trois réacteurs ne sont pas dangereux.
    La température du combustible est sous contrôle, insiste-t-elle, et le niveau des rayonnements est « relativement bas ».
    Mais ces déclarations rassurantes ne suffisent pas à calmer l’anxiété de certains résidents, qui redoutent un « autre Fukushima ».
    Kouki Onosaki, 18 ans, estime que « les gens vont être plus nombreux à partir qu’à rester ».
    « Si quelque chose arrive à la Centrale Nucléaire, il n’y aura aucun refuge possible », déclare-t-il.
    « Nous allons quitter cette ville où nous n’avons plus rien qui nous retient ».
    Le lycéen a perdu sa grand-mère et sa maison a été emportée par les flots. A Onagawa, la vague du tsunami a atteint 15 m de haut, pulvérisant les habitations et allant jusqu’à faire dérailler les trains.
    L’inquiétude des résidents à propos de la centrale est alimentée par le manque de surveillance indépendante du taux de radioactivité ambiant.
    Les autorités locales disposaient de sept dosimètres : quatre ont été mis hors service par le tsunami et les trois restants sont perturbés par les coupures de courant répétées.
    Tohoku Electric Power, de son côté, affirme que son matériel fonctionne et qu’il n’y a rien d’anormal dans l’air.
    Keiko Abe, 70 ans, a cru mourir emportée par le tsunami. Malgré ce traumatisme, elle se dit déterminée à rester, à proximité de la Centrale.
    « Tout ce que nous pouvons faire, c’est prier pour notre sécurité et supplier de ne pas laisser se reproduire un autre Fukushima ici ».
    La CNntrale héberge environ 200 rescapés, mais l’AFP n’a pas été autorisée à les rencontrer à l’intérieur de l’enceinte.
    Avant le 11 mars, l’archipel Nippon comptait une cinquantaine de réacteurs en exploitation, dans des régions côtières urbanisées à forte densité de population.
    Mais, alors que les autorités japonaises se débattent en pleine crise nucléaire, l’accident de Fukushima évoluant de plus en plus vers un désastre environnemental majeur, les détracteurs du nucléaire civil au Japon comptent relancer leur lutte.
    Depuis le début de l’accident, toujours en cours, la centrale accidentée a rejeté de nombreux éléments radioactifs, à la fois dans l’air et dans l’océan Pacifique.
    « C’est la preuve que le Nucléaire n’est pas une source d’énergie propre », affirme Kouetsu Sugawara, un militant ANTI-Nucléaire.
    « Il est temps d’envisager de Nouvelles sources d’énergie dans le processus de reconstruction de cette région ».
    Les Responsables Municipaux d’Onagawa ont demandé à la Centrale de renforcer ses digues anti-tsunami et d’observer la plus grande transparence dans sa communication, afin de rassurer les résidents.
    « Pour le moment nous concentrons nos efforts sur la recherche des personnes disparues et sur le soutien aux survivants », explique Toshiaki Yaginuma, porte-parole de la ville.
    « Une fois cela achevé, nous allons discuter des Mesures de Sécurité à la Centrale ».
    Source :
    http://realinfos.wordpress.com/2011/03/30/japon-a-120-km-de-fukushima-une-autre-centrale-inquiete/

Les commentaires sont clos.