L’info dingue de la journée est là! Bientôt si quelqu’un flingue un médecin qui pratique des avortements, le flingueur en question pourrait même remporter une médaille pour son acte d’humanisme envers un fœtus qui n’a rien demandé!
Le Dakota du Sud, un des Etats américains où l’avortement est le plus sévèrement encadré, envisage d’adopter une loi qui “étendrait la définition de ‘l’homicide justifié’ en y incluant les meurtres commis dans l’optique de défendre des fœtus”, rapporte le magazine américain Mother Jones. Autrement dit, cette loi “pourrait faire en sorte que le meurtre d’un docteur qui pratique des avortements devienne légal”.
La loi, baptisée “House Bill 1171″, a déjà été adoptée en commission (par 9 voix contre 3) et doit maintenant être examinée par la Chambre des représentants de l’Etat. Elle autoriserait, en théorie, “un père, une mère, un fils, une fille ou un mari à tuer quiconque tente de pratiquer un avortement sur une femme, même si elle est consentante”, explique l’article.
Le texte est défendu par l’élu républicain Phil Jensen, un ennemi farouche des droits à l’avortement, précise Mother Jones. Celui-ci récuse l’interprétation faite par le magazine, assurant qu’il ne souhaite que “rendre les lois du Dakota du Sud plus cohérentes en ce qui concerne l’homicide justifié”. “Ici, on parle d’actes illégaux. L’avortement n’est pas illégal. Donc, cela n’a rien à voir avec l’avortement”.
L’Etat a déjà essayé à deux reprises de rendre l’avortement illégal par le biais de référendums, en 2006 et 2008. La proposition a été largement rejetée à chaque fois. Mais, depuis 1994, plus aucun hôpital ou service ne pratique l’avortement en Dakota du Sud.
Planned Parenthood (l’équivalent du Planning familial) doit faire venir un docteur par avion une fois par semaine pour voir des patientes dans une clinique de Sioux Falls. Des femmes habitant dans des endroits plus isolés de ce grand Etat rural conduisent parfois pendant six heures pour se rendre dans cet hôpital. Et, selon les lois de l’Etat, elles sont obligées de suivre une orientation censée les décourager, puis attendre vingt-quatre heures avant de subir la procédure.
Pour la National Abortion Federation, qui regroupe les professionnels qui pratiquent l’avortement aux Etats-Unis, cette loi n’est rien de moins qu’“une invitation à tuer ceux qui aident à l’avortement”. L’association rappelle que, depuis 1993, huit docteurs ont été tués par des extrémistes anti-avortement, et dix-sept autres ont été victimes de tentatives de meurtre. “Certains agresseurs ont expliqué leur geste pendant leur procès en invoquant le meurtre justifié”, se souvient Mother Jones.
Le magazine rappelle enfin qu’outre le House Bill 1171 une autre loi, le House Bill 1217, pourrait bientôt être examinée par les législateurs de l’Etat.Elle forcerait les femmes voulant se faire avorter à suivre au préalable une orientation au Crisis Pregnancy Center (CPC). Ces organisations ne sont en aucun cas régulés, leurs employés ne sont pas des docteurs ou des infirmières mais des volontaires, et elles sont souvent contrôlées par des groupes chrétiens anti-avortement.
Source: lefigaro.fr