Encore de quoi s’inquiéter sur les manipulations génétiques…Vouloir jouer avec ce que la nature a créé, c’est jouer avec le feu!
KUALA LUMPUR – La Malaisie a lâché dans la nature 6.000 moustiques génétiquement modifiés dans le cadre d’un programme test destiné à combattre la dengue mais critiqué par des experts qui le jugent risqué, a annoncé mercredi un organisme gouvernemental.
Cet essai test, le premier de ce type en Asie, a été mené avec des moustiques mâles du genre Aedes, l’espèce qui transmet la dengue, dans une zone inhabitée de l’Etat de Pahang, dans le centre du pays, a précisé l’Institut de recherche médicale (IRM).
Ces moustiques avaient été génétiquement modifiés de façon à ce que leur progéniture meure rapidement, ce qui à moyen terme devrait entraîner une nette baisse de leur population, voire leur disparition.
Transmise par la femelle, la dengue provoque une fièvre sévère, accompagné de maux de tête, et peut aboutir au décès du patient s’il n’est pas soigné.
Le test a débuté le 21 décembre pour « étudier la dispersion et la longévité de ces moustiques dans la nature », a précisé l’institut. Il a été « conclu avec succès le 5 janvier », a-t-il ajouté, en indiquant que les données allaient être analysées.
Un collectif d’associations actives dans la santé et l’environnement, Third World Network, avait appelé fin 2010 à l’annulation du programme, jugeant trop « risquée » la décision d’ »avoir recours à des modifications génétiques ».
« Je suis surpris qu’ils l’aient lancé sans annonce préalable malgré les fortes préoccupations des ONG mais aussi de scientifiques et d’habitants » des régions concernées, a réagi mercredi la chercheuse Lim Li, une responsable du réseau. « Il reste de nombreuses questions en suspens et la recherche est insuffisante sur les conséquences d’un tel test », selon elle.