Le président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jacques
Queyranne (PS), a demandé l’annulation des autorisations de prospection de gaz emprisonné dans les schistes dans la vallée du Rhône en raison de leur dangerosité écologique, dans une lettre à la ministre de l’Ecologie .
« De l’avis unanime des scientifiques, et au vu des résultats d’exploitations en cours dans d’autres pays, la dangerosité écologique et environnementale est avérée », a affirmé l’ex-ministre, dans une question écrite à Nathalie Kosiusko-Morizet, à laquelle il demande de « procéder à l’annulation du décret » autorisant la prospection.
Le ministère de l’Ecologie a « sans concertation aucune avec les collectivités locales » octroyé le 1er mars 2010 deux permis exclusifs de recherche de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux aux sociétés Total France et Devon Energie Montélimar ainsi qu’à GdF-Suez et Shuepbach Energy, selon cette question écrite.
Ces permis doivent permettre, selon M. Queyranne, des prospections de gaz de schiste sur un territoire d’environ 4.327 km2 entre Valence Sud et Montpellier.
Outre le coût important du projet, le président de la région Rhône-Alpes souligne que la méthode de « l’injection de millions de mètres cubes d’eau, de sable et d’additifs chimiques destinés à +casser+ les schistes et libérer les gaz transforme l’eau utilisée en déchets qui resteront pour une grande partie dans le milieu naturel. »
La région « ne peut accepter être un terrain d’exploitation d’hydrocarbures liquides ou gazeux qui aura pour première conséquence, à court et moyen terme, de devenir un vaste secteur géographique pollué de métaux lourds particulièrement toxiques », selon lui.Et de rappeler dans sa question écrite que le Rhône est déjà pollué aux PCB (polychlorobiphényles) depuis des années « et qu’à ce jour aucune mesure réellement concrète n’a été prise pour combattre cette pollution des eaux courantes, nappes phréatiques et du monde animal. »
De son côté, le député européen écologiste José Bové a demandé il y a un mois un « gel » des prospections sous le plateau du Larzac (Aveyron) et dans d’autres départements du sud, autorisées au printemps dernier par le ministère de l’Ecologie.
Les gaz de schiste sont une ressource « non conventionnelle » de gaz naturel. L’exploitation fait appel à des nouvelles techniques, telle que la fracturation de la roche par injection d’un liquide à haute pression, qui fait remonter le gaz vers la surface.
© 2011 AFP