La semaine dernière, le Shibor, le taux d’intérêt interbancaire chinois, s’est mis à monter en Chine, faisant redouter un encadrement du crédit. Cet évènement n’a pas manqué d’évoquer la hausse du Libor qui avait précédé la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008, qui a été le déclencheur d’un séisme financier d’ampleur internationale. Selon le site Quartz, la Chine ressemble de plus en plus à l’Occident avant le début de la crise financière. Il énumère 4 points communs :
✔ La montée du Shibor. La cause provient peut-être du refus de la Banque populaire de Chine (BPC) d’injecter de nouveaux fonds sur le marché interbancaire pour la troisième fois de suite vendredi dernier, mais elle a fait craindre une crise de liquidités. La nécessité pour les banques chinoises de reconstituer leurs réserves pour satisfaire les exigences en matière de réserves devrait accentuer la rareté des liquidités.
✔ La rareté des dépôts. Les dépôts, nécessaires pour l’octroi de crédits, progressent de plus en plus lentement, en raison de taux d’intérêt trop faibles qui font que les épargnants préfèrent placer leurs actifs dans des produits financiers plus rémunérateurs, proposés notamment par le réseau bancaire souterrain chinois. En conséquence, les banques ont de plus en plus de mal à collecter les dépôts qui pourraient leur permettre de prêter de l’argent, et l’on assiste à l’émergence de situations où des sociétés font du « deposit farming », c’est-à-dire qu’elles proposent aux déposants de « supplémenter » le taux d’intérêt sur leur épargne, pour leur offrir jusqu’à 8%, au lieu du taux officiel de 3,5% pour les dépôts.
✔ La pyramide de la quasi-monnaie. Bien que les dépôts se soient raréfiés, les banques parviennent à satisfaire l’audit de leurs réserves auxquels elles sont soumises mensuellement en utilisant de la « quasi-monnaie », c’est-à-dire des instruments financiers relativement liquides qui englobent des actifs gérés. Près des ¾ des dépôts bancaires sont composés de cette « monnaie parallèle », dont une partie est parfois artificielle.
✔ Les dettes. La Société Générale estime que 39% du PIB de la Chine, et 60% des nouveaux crédits, sont consacrés au remboursement de dettes anciennes. Avec le ralentissement de la croissance, les entreprises sont obligées de réduire leurs coûts et de revendre des actifs pour pouvoir rembourser leurs prêts. Mais dans les sociétés d’Etat, c’est le contraire : on pense que le gouvernement central continuera de garantir les emprunts, et on continue d’amasser des dettes pour essayer de se conformer aux objectifs de croissance.
Conclusion : la montée du Shibor a rappelé à quel point le système financier chinois était vulnérable au moindre incident de parcours en matière de création de liquidité. Cela suggère qu’une chasse aux sorcières des autorités contre le système bancaire souterrain de la Chine pourrait avoir des conséquences catastrophiques.
Selon Anne Stevenson-Yang de la société pékinoise de recherche J Capital Research, il n’y a que deux issues possibles : soit une longue période de stagnation économique, ou un moment de type Lehman, avec un choc initial tel que l’effondrement d’une banque, suivi d’une crise économique.
Source: express.be
Surprenant qu’il ne soit pas fait mention de l’existence d’une bulle immobilière … Elle aurait disparu par enchantement ? 65 millions de logement, évaporés … On en parlait pourtant beaucoup, il y a un an ou deux.
La seule solution, c’est de faire payer les riches pour désendetter l’Etat et les ménages.