J’ai parfois peur du futur par Charles Dereeper, et avec le TTIP, le pire reste à venir…

Comment ne pas être inquiet face à l’avenir plus qu’incertains? Les langues se délient, les prophéties se réaliseraient même toutes les unes après les autres, et certains n’hésitent plus à parler de peur, comme le fait ici Charles Deeper, dans un billet trouvé sur Insolentiae.

potager

Avec Charles Dereeper nous n’avons pas forcément les mêmes analyses. Non, je corrige, nous n’avons pas ni la même sensibilité, ni les mêmes postulats de départ, pourtant intellectuellement, par des chemins forts différents nous arrivons somme toute à des conclusions qui sont souvent assez similaires.

C’est encore le cas sur l’importance de l’agriculture, de l’engagement pour la bio-diversité, ou encore la promotion de nouvelles façons de cultiver. Les abonnés à ma lettre STRATÉGIES avec qui je partage la mise en oeuvre concrète de ces principes savent de quoi je parle.

L’avenir est la terre, et la future richesse des 30 prochaines années ne sera en rien financière!!!

Charles SANNAT

Deux mises en échec des humains par la nature dans la banane et les oranges / citrons devraient nous faire réfléchir…

Je suis assez souvent dérangé par la manière dont l’homme traite la terre.

La terre nous nourrit mine de rien.

J’ai vu récemment une formation faîte par un spécialiste français du sol reconnu internationalement. Il expliquait la chimie, les bactéries et les organismes vivants présents dans la terre qui œuvraient en complément des arbres pour maintenir en place un système étonnant qui fait vivre tout le monde. Et il s’étonnait de cette obsession que je qualiferais de névrotique, des agriculteurs à laisser le sol nu sans aucune végétation dessus, ces derniers estimant qu’un sol nu et propre est le signe d’une bonne agriculture… alors que les bactéries, clef de la fertilité meurt à partir de 41 degrés et que le soleil qui tape un sol nu, fait monter la température facilement au delà de 50 degrés tuant toutes les bactéries, alliées incontournables de la fertilité et de l’agriculteur.

Face à ces absurdités, les hommes répondent qu’on peut s’affranchir du système naturel et augmenter la productivité grâce à la chimie, aux engrais, aux pesticides et herbicides, aux cultures maraîchères hors sol…

Et c’est là où je suis perplexe.

Peut on vraiment s’en affranchir ?

Peut on le faire à horizon 50 ans ? 100 ans ?

Car l’enjeu est juste notre survie… ce qui est loin d’être anodin.

Je trouve particulièrement téméraire que de jouer à ce jeu pour une poignée d’euros de plus à la fin du mois si on compare le poids de l’agriculture dans le PIB mondial…

L’agriculture idiote a été mise en place dans les années 60. Cela fait donc grosso modo 50 ans qu’on détruit méthodiquement notre principal outil de survie.

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L’agriculture représente 4% du PIB mondial pour 42% des actifs… curieux paradoxe. Curieux choix de civilisation aussi. En France, l’agriculture ne représente plus que 1,5% du PIB ! Et le dédain que notre pays entier nourrit vis à vis des activités agricoles est notoire. D’ailleurs, je vous parie que cet article fera entre 30 à 50% d’audience en moins. Et encore, j’ai volontairement mis un titre qui n’annonce pas la couleur, car mes plus faibles audiences sont toujours liées à des sujets agricoles…

 

 

Difficile à ce stade d’affirmer si c’est dangereux ou non, le leitmotiv de tous !

 

J’ai juste noté deux évènements majeurs récemment, donc sans attendre ne serait que 20 ans, 30 ans, 50 ans de plus.

 

 

C’est là maintenant en 2016 que les soucis ont démarré pour nous, humains !

 

Le premier est que la Floride s’est écroulée dans la production d’oranges et d’agrumes depuis quelques années au profit du brésil.

Vous pensez que le Brésil est plus compétitif ?

Peine perdue !

Ce qui a mis en échec les américains tout puissants est la nature qui s’est rebellée en créant un insecte capable de résister à tous les traitements chimiques, ruinant les récoltes et tuant les arbres. Cette industrie représentait 10 milliards $ annuel. Elle est partie en fumée en quelques années, se propageant à tous les agrumes et commençant aussi à attaquer aussi les vignes.

 

 

La Floride en 2015 a connu sa plus faible production depuis 50 ans, en chute de 50% par rapport à il y a seulement 4 ans !

176M$ ont été dépensés en vain en recherches…

C’est pour moi une première expérience clef.

Le premier pays au monde, le plus puissant financièrement avec les cerveaux les plus brillants, vient d’être mis en échec depuis plusieurs années par Dame nature.

La conséquence directe est qu’ils ont perdu de nombreux marchés au profit d’autres pays. Bof bof, l’homme s’est donc adapaté moyennant quelques pertes financières pour certains et quelques gains pour d’autres ?…

Oui peut être, mais philosophiquement, il y a de quoi flipper.

 

 

Que se passe t il quand dans 10, 20 ou 30 ans, les maladies se propageront à l’échelle mondiale tuant la production alimentaire dans certains secteurs ?

 

Pour l’instant, la réponse de l’homme a été de déplacer la production, donc en rationalisant l’espace sur terre… sans attaquer les causes profondes qui ont généré cette situation.

Une deuxième expérience a été enregistrées récemment qui n’augure rien de bon pour le futur…

 

Le bananier fait face à une maladie tueuse qui a démarré en Indonésie et qui touche aujourd’hui les trois cinquième du monde : la maladie du Panama.

Les experts s’attendent à ce que le champignon attaque 40% de la production mondiale de bananes.

En tant qu’européens, nous connaissons la banane comme un fruit tropical agréable à manger. Il est non vital.

Le fait est que la banane dans les pays tropicaux pousse comme de l’herbe et nourrit tous les locaux ainsi que les animaux. Je suis bien placé pour le savoir car quand je suis dans ma maison au Costa Rica, je mets chaque semaine un régime entier de bananes à 15mètres de mes fenêtres de manière à attirer tous les animaux du coin du matin au soir et à pouvoir les regarder.

Mettre en danger la banane, c’est attaquer beaucoup plus qu’un fruit distrayant pour les occidentaux. Cela met en danger beaucoup de vies. Seulement 18% des bananes sont exportées dans le monde. 82% sont consommées localement ! Nous parlons de 120 millions de tonnes par an.

Là également, les humains sont mis en échec malgré toutes leurs pseudos techniques chimiques et leurs cultures hors sol.

Voici la liste des pays touchés par la maladie de Panama

 

 

Mes questions sont les suivantes:

Je me demande combien d’expériences de ce genre, on va devoir affronter avant d’arrêter nos conneries en matière d’agriculture et notre prétention avec le savoir agro chimique.

Combien de temps il faut attendre avant de voir le Brésil touché par un insecte comme en Floride ?

Je me demande aussi combien de morts dans quelques décennies il faudra pour piger que les OGM ne sentent pas la rose et qu’on joue avec le feu comme des gamins.

Faut il prendre autant de risques de survie pour que chacun puisse se payer son Iphone ?

Je me demande enfin si un jour le respect de la terre reviendra dans le coeur des hommes.

 

 

Charles Dereeper via Insolentiae

Et comme si cela ne suffisait pas, il y a le TTIP, que beaucoup connaissent sous le nom de TAFTA, de Traité Transatlantique, qui fait partie du Nouvel Ordre Mondial, et avec cela en prime, c’est comment dire….la panacée!

Exclusif. Selon une nouvelle étude, le TTIP menace de changer radicalement le fonctionnement des petites et moyennes exploitations, avec plus d’ingénierie génétique et de viande traitée aux hormones. Un article d’EurActiv Allemagne.

 

Les agriculteurs et éleveurs européens sont en pleine crise : la dégringolade des prix du lait engendrée par les sanctions contre la Russie mettent le secteur à rude épreuve et de nombreuses petites exploitations font faillite. Le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP, ou TAFTA) entre l’UE et les États-Unis pourrait cependant être le coup de grâce pour les agriculteurs européens. Des deux côtés de l’Atlantique, les négociateurs du TTIP souhaitent harmoniser les normes de l’industrie agroalimentaire, ce qui mettrait en danger des pans entiers du secteur agricole européen.

 

 

Lire :L’intervention de Bruxelles sur les marchés du lait et du porc n’enraye pas la crise

 

 

« Personne ne peut produire des céréales, par exemple, d’une manière aussi peu couteuse que les États-Unis », expliquent les auteurs d’une étude sur le TTIP menée par UnternehmensGrün, une association de défense d’une économie verte, qu’EurActiv a pu consulter avant sa publication. L’étude prédit notamment l’utilisation du génie génétique au niveau local, des normes plus faibles et des zones de productions plus étendues. « Économiquement parlant, les agriculteurs européens sont beaucoup moins puissants […] [le TTIP] pourrait entrainer la chute de certains pans du secteur agricole », conclut l’étude.

 

 

Lire :Une pétition recueille trois millions de signatures contre le TTIP

 

 

À l’heure actuelle, les échanges de produits agricoles et alimentaires vers les États-Unis pèsent environ 15 milliards d’euros, alors que les importations des États-Unis représentent environ 8 milliard d’euros. Selon les auteurs de l’étude, cette situation pourrait cependant être complètement renversée par le TTIP, si Bruxelles et Washington parviennent à se mettre d’accord et signent l’accord, qui prévoit notamment la suppression des droits et des barrières non tarifaires. Les entreprises américaines auraient alors un accès presque illimité au marché européen.

 

 

L’étude se repose sur des enquêtes menées auprès des petits exploitants et des analyses originales. « Le TTIP, sous sa forme actuelle, renforce encore la position des grandes entreprises agroalimentaires, qui parviennent déjà à contourner les barrières commerciales grâce à l’emplacement de leurs centres de production », conclut-elle. La Commission européenne ferme les yeux sur l’existence même de 99 % des petites et moyennes exploitations, arguent les auteurs de l’étude.

 

 

L’avantage concurrentiel des États-Unis

 

 

Les exploitations américaines ont une position très supérieure à cause de leur taille, mais également grâce à des normes de production et de protection des consommateurs bien plus faibles que les règles qui régissent l’UE. L’ingénierie génétique est un exemple de cette situation. En Europe, tout aliment qui contient plus de 0,9 % d’OGM doit être étiqueté comme tel, une obligation qui n’existe absolument pas aux États-Unis et au Canada.

 

 

Lire :Le point d’entrée unique pénalise fruits et légumes européens aux Etats-Unis

 

 

Les États-Unis ont une attitude très différente de celle de l’UE face aux OGM, considérés comme non-dangereux, et donc produits à grande échelle et à moindre coût. Les producteurs européens ne pourraient pas survivre à cette différence tarifaire, et devraient donc se mettre à nourrir leur bétail avec des OGM. Ils ne seraient en outre pas forcés de stipuler ces pratiques sur les étiquettes.

 

 

Article en intégralité sur Euractiv.fr

 

 

5 Commentaires

  1. « L’avenir est la terre, et la future richesse des 30 prochaines années ne sera en rien financière!!! (Charles SANNAT) »

    Je suis bien heureux de lire ça, car d’habitude quand c’est moi qui préconise d’investir dans la terre, et accessoirement dans la pierre, en général je me fais rembarrer par les pro Or dur et matières inutiles en tout genre ! Après les prises de position sur les marchés boursiers, il va vraiment falloir bifurquer vers une prise de conscience concernant le foutoir dans lequel nous sommes, mais surtout sur les priorités qu’il est urgent de se fixer si nous voulons espérer survivre au chaos qui s’annonce … La terre nous nourrit, l’industrie la détruit …

    Bisous G.ros 🙂
    M.G.

  2. bonne chance…..

    Merci à l’eau, à la terre, à l’air, au soleil , pour la vie qui m’est offerte et pardon aux générations futures pour le merdier qu’homosapiens destructor leur lègue…….

  3. Bonjour à tous.
    L’homo-ridiculis a tendance à considérer tout ce qui ne va pas dans le sens de ses intérêts comme nuisible . On en arrive à un tel point que de l’avis général , la pluie c’est : « du mauvais temps » . Demandez aux sahéliens ce qu’ils en pensent .
    Une certaine vision des choses tend à considérer la terre comme un être vivant à part entière avec ses systèmes ,nerveux , sanguins, énergétiques, sa propre conscience et…. son système immunitaire. Nous sommes devenus une maladie planétaire, le cancer de la terre . Il est donc normal que celle ci tente de se soigner . Elle le fait en générant ses propres anti-corps . Virus, bactéries et autres , qui s’attaquent à nous directement par les maladies ou par la bande en dégradant nos conditions de vies et d’alimentation .
    Qui a profondément conscience que chacune des molécule qui nous compose est issue de la terre ? Presque plus personne .
    Mon ancêtre enterré sur la colline à permis à l’herbe de devenir bien épaisse autour de sa tombe, la vache qui l’a brouté a donné un bon lait dont je me suis régalé .
    Que ceux qui n’ont pas pensé  » beurk » lèvent la main . Et pourtant c’est l’ordre des choses .
    Tant que nos bêtises ne mettaient pas en péril son existence, Gaïa nous autorisait une certaine liberté de « déconner » . Mais là les choses se gâtent . Nous créons des poisons chimiques et nucléaires que nous répandons sur les terres et dans les océans. Nous détruisons la peau de la terre et nous y creusons des chancres à ciel ouvert . Nous nous répandons comme des métastases en détruisant les zones que nous investissons et on voudrait que notre hôte porteur accepte sans broncher ?
    Alors Gaïa , elle frissonne de temps en temps, elle transpire par moment , elle a de la température à d’autre . Elle réagit à l’infection que nous sommes en créant des contre-parasites et croyez moi , elle est plus forte que nous .

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