Recep Tayyip Erdogan est actuellement le premier ministre turc, il est également le favori pour les élections présidentielles du 12 juin prochain. Dernièrement durant un meeting, son bus a été prit à parti par des manifestants en colère dans la ville de Hopa. Les populations en ont marre, la Turquie serait-elle également touchée par le vent de révolte qui commence à secouer le monde?
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DIYARBAKIR (Turquie) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a promis mercredi d’avantage d’investissements pour les régions de peuplement kurde du sud-est de la Turquie, où il devait participer dans la journée à un grand meeting électoral à l’approche des législatives du 12 juin.
S’exprimant à Istanbul, M. Erdogan a annoncé des projets visant à accélérer le développement économique et social à Diyarbakir, la plus grande ville du Sud-Est, une région pauvre à l’économie mise à mal par 27 ans de conflit entre rebelles kurdes et forces de sécurité.
Nous continuons de déployer des efforts –avec patience et détermination– afin d’accroître les investissements dans la région (kurde) et de résoudre ses problèmes, a déclaré M. Erdogan lors d’une réunion de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).Il a annoncé des projets visant à rénover la ville historique de Diyarbakir, construire un nouvel aéroport, un barrage, un stade, plus d’hôpitaux et d’autoroutes ainsi que des équipements de loisir sur les berges du Tigre, dans la périphérie de la ville.
A Diyarbakir, quelque 5.000 policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité du Premier ministre. Des petites groupes de jeunes ont jeté des cocktails Molotov et des pétards dans des quartiers éloignés du lieu du meeting, mais ont rapidemment été dispersés par la police, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les tensions dans la région ont augmenté à l’approche des élections avec un regain des opérations militaires contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d’attaques meurtrières de cette organisation contre la police.
S’appuyant sur une amélioration des services et un sentiment de fraternité islamique, l’AKP jouit d’une popularité solide dans le Sud-Est et compte environ 70 députés kurdes dans le Parlement sortant.
Le gouvernement n’a toutefois pas répondu aux demandes des Kurdes pour plus de libertés politiques et n’est pas parvenu à définir une stratégie claire pour amener le PKK à déposer les armes.
Les candidats nationalistes kurdes, soutenus par le Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP) –le principal parti kurde de Turquie, considéré comme proche du PKK– sont les principaux rivaux électoraux de l’AKP dans le Sud-Est.
Erdogan a accusé le BDP de collaborer avec le PKK, qu’Ankara répertorie comme un groupe terroriste, et d’orchestrer des manifestations violentes au cours desquelles la jeunesse kurde bombarde régulièrement la police avec des cocktails Molotov et vandalise les biens publics.
Une série de réformes inspirées par l’Union européenne ont largement élargi les libertés culturelles des Kurdes de Turquie ces dernières années : ils peuvent aujourd’hui émettre en kurde, enseigner leur langue dans des cours privés et l’employer dans la vie politique.
Mais les Kurdes veulent maintenant l’autonomie et le PKK semble déterminé à appuyer cette demande par les armes.
Le chef emprisonné du PKK Abdullah Ocalan, qui conserve son influence même s’il est derrière les barreaux depuis 1999, a averti que ça va barder à moins que les contacts sporadiques que des fonctionnaires ont eu avec lui en prison deviennent des négociations à part entière pour résoudre le conflit kurde.
(©AFP / 01 juin 2011 15h26)Source: romandie.com
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