Outre notre quotidien, la langue de Voltaire serait-elle aussi menacée d’invasion US ?

La langue française a de tout temps incorporé des termes étrangers dans son vocabulaire. Mais ces dernières années, américanisation du vieux continent se faisant, l’anglicisme est devenu récurrent et pour les puristes, une véritable source de pollution de la langue de Voltaire.

Il existe trois type d’anglicisme, l’inévitable mais pas toujours insurmontable non plus, tel « week-end ou bien football ». Il y a ceux que l’on peut aisément remplacer mais par facilité ou raccourcissement du mot ou de l’expression en français, comme « parking, camping, scoop, manager etc. etc.,  et enfin il y a ceux relevant plus du « jargon », pour paraître branché, « moderne », de son temps, son époque !! Le langage sur la toile en est un exemple criant de dérive.

Vous me diriez, et les équivalents alors ?

Dans tous les cas, ils pourraient en exister, mais tout n’est qu’une question de volonté tant politique que publique. Ne parle-t-on pas de l’entraîneur d’une équipe sportive alors qu’on utiliserait plus facilement le terme de « coach » ? Alors pourquoi ne pas continuer dans ce sens ? La primauté de la langue française est mise à mal, comme pour tout le reste on se laisse doucement « envahir », « coloniser », docilement par une américanisation. A bien y réfléchir, et l’exemple est pour le moins très explicite, que ce soit par commodité ou par tonalité, combien d’artistes au palmarès de la chanson francophone, interprètent-ils leurs œuvres, encore en français ? Leur nombre s’est réduit comme peau de chagrin depuis l’arrivée du rock’and roll et plus encore avec l’aide docile de nos radio d’état, qui concluaient des accords d’audience avec les maisons de production nord-américaine, mettant ainsi au premier plan de l’audimat, une frange très importante d’artistes afro-américains au détriment de nos propres artistes régionaux.

Une loi contre cet envahissement !

En effet, le Ministre Jacques Toubon a fait voter la loi dite « AllGood »(Tout Bon). Cette loi visait à assurer la « primauté » de la langue française dans des domaines très variés, rendant ainsi l’emploi « obligatoire » des équivalents notamment au sein des administrations et services publics, pour remplacer les termes étrangers. Cette loi a également eu un impact considérable dans la publicité, quel qu’en était le support, où le français lui-même était rendu obligatoire par l’apposition d’un astérisque reportant vers une traduction du terme étranger. Les industriels ont néanmoins trouvé une parade puisque la loi ne s’applique pas aux noms de produits, ou de noms d’entreprises telles que Buygues Telecom et son service B&You et chez SFR le 4G Ready.

Ces trois dernières années, on ne peut que constater une volonté de complaisance à tous les étages, envers les Etats-Unis et leur américano-anglais qui inonde les langages.  Quelques exemple de preuves que la loi n’est plus à l’ordre du jour et part en désuétude :

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=mGs4CjeJiJQ

http://www.youtube.com/watch?v=u47VNqiRVY4&feature=player_embedded

http://www.youtube.com/watch?v=DfyeXrdZZ1o&feature=player_embedded

On peut aisément comprendre que les articles de luxe soient vantés par l’emploi de l’anglais, mais alors pourquoi pour celle de Schweppes qui n’a que de nom une affinité avec cette langue et est de loin, un article de luxe

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=3Tc7ZB4ywUI

L’académie n’y voit pas d’indice d’invasion !

Comme dans bien d’autres domaines, nos têtes (bien) pensantes censées être des remparts pour protéger, nous  ainsi que nos cultures, ne trouvent pas de signes évidents d’invasion, et vont jusqu’à évoquer une liste pour le moins, restreinte de termes anglicistes introduits dans notre langue au fil des siècles :

 — avant 1700: ajourner, boulingrin, contredanse, gentleman, gentry, groom, lord, lord-maire, paquebot, yard, yeoman;

— entre 1700 et 1800: anesthésie, balbuzard, bas-bleu, gin, méthodisme, pickpocket, stick;

— entre 1800 et 1850: autobiographie, bifteck, cold-cream, job, mess, pickles, silicium, sinécure, speech, steamer;

— entre 1850 et 1900: base-ball, building, dribbleur, goal, lift, lunch, spinnaker, visualiser;

— entre 1900 et 1920: autocar, chewing-gum, crawl, vamp, vitamine;

— entre 1920 et 1940: break, bulldozer, chips, covalence, dévaluer, holding, ionosphère, mescaline, méson, oscar, show, technicolor;

— entre 1940 et 1960: baffle, diariste, jet, marketing, offshore, pergélisol, permafrost, pop, sexy, station-service;

— après 1960: audit, codon, cutter, jogging, kart, patch, patchwork, permissif, pesticide, hi-fi, interview.

Avec  l’arrivée de l’informatique et plus récemment encore, le multimédia et les réseaux sociaux (Face Book, Twitter), l’anglais n’a fait qu’accentuer sa domination en terme de langue mondiale et d’usage, mais a aussi pulvériser cette liste dont voici un « best-off » oups, « les meilleurs » : (par catégorie)

Médias et monde du spectacle (show-biz, quoi!)

    Talk-show

    News

    Pure player

    Prime-time

    Scoop

    Buzz

    One-man-show

    Interview

    Best-of

    Star

    Big-up

    Standing ovation

    Zapping/zapper

    Story-board

    Making-of

    Thriller

    Story-telling

    Remake

    Teaser

    Sitcom

 

Sports et loisirs

    Match

    Football

    Jogging

    Sponsor/sponsoring

    Fan

    Goal-average

    Best-seller

    Box-office

    Hit-parade

    Pop-corn

    Fair-play

    Hooligan

    DJ (disque-jokey)

    Strip-tease

    Peep-show

    Happy hour

    Open-bar

    Gloss

    Brunch

    Tour-opérateur

    Low-cost

    Jet set

    Shooting

    Bluff

Monde du travail et du commerce

(liste réduite pour ne conserver que les termes a priori les plus courants)

    Freelance

    Marketing

    Marketé

    FYI

    Business model

    Business plan

    Matcher

    Job

    Manager

    Boss

    (Réunion en) one to one

    Leadership

    Back office

    Process

    Workflow

    Metrics

    Slide (PowerPoint)

    Report/reporting

    Feedback

    Dispatcher

    Booster

    Challenge

    Coaching

    Dumping

    Hard-discount

    After-work

    Checker ses mails

    Forwarder un mail

    Deadline

    Mapper

    ASAP

    Timing

    Roadmap

    Cashflow

    Focusé

    Mailing

    Check-list

    Brainstorming

    Backuper

    Bulk

    Confcall

    Releasé

    Briefing/débriefing

    Attaché-case

    Flyer

    Offshore

    B to B

    (Dans le) speed/speeder

    (Dans le) rush

    One shot

    Jetlag

Politique

    Garden-party

    Lobby

    Squatteur

 

Technologie

    High-tech

    Airbag

    Cutter

Internet et informatique

    Le Web

    Laptop

    Uploader (conjugable)

    Screenshot

    Zoom

    Lag (l’ordi lague)

    Rebooter (un ordi)

    Downloader (conjugable)

    Geek

    Nerd

    Poster

    Post

    Plugin

    Chat

    Smack (encore employé par les jeunes, croyez-moi!)

    Followers

    Playlist

    Hotline

    Build

 

Vie quotidienne

    Cool

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    Coming-out

    Top (génial)

    (Le) top ten (les dix premiers)

    Parking

    Drive(-in) (Nos amis suisses disent «service au volant»)

    Camping

    Non-stop

    Fake

    Switché

    Useless

    Fun

    Rush

    Speed dating

Nous nous devons de préserver la position qu’occupe la langue française à travers le monde et de son usage correct, et surtout de la faire résister face, fort probablement à une domination grandissante de nouvelles langues émergentes. Pour se faire, il nous est vivement conseillé de faire un effort considérable en la parlant et surtout en l’écrivant, le plus correctement possible.

12 Commentaires

  1. Parlem Occitan !

    ^^

  2. L ‘invasion Us est une catastrophe… MAIS le francais envahit aussi l’anglais pr le biais de nombreuses expressions . « Monsieur, négligé, piece de résistance » etc….mais hélas le francais devient une langue négligeable en Europe, ce qui est le comble…

    • Attention que très (trop) souvent ce type d’envahissement provient d’une traduction qu’on peut qualifier d’incomplète, c’est à dire l’utilisation qu’on en fait à l’état brut, non corrigé envers la grammaire anglaise. Ce qui certes, est valable dans les deux sens, en voici un exemple régulièrement usité :

      C’est juste pas possible (très couramment employé) vient de la traduction littérale de (It’s just not possible)
      alors que cela devrait donner en français correcte
      C(e n’)est tout simplement pas possible (this is simply not possible//jamais employé sous cette forme).

      Comparativement le français n’est que très peu, pour ainsi dire pas employé dans l’anglais, un peu plus dans l’américain par le fait du brassage des origines colonisatrices (Louisiane, Acadie deux principaux berceaux français établis dans le pays).

  3. Sans oublier que pour être déposé, un brevet doit être rédigé en anglais ainsi que les découvertes scientifiques.

    Il est possible d’agir au quotidien et je me fais un malin plaisir en prononçant les mots anglais à la française; ce qui me vaut d’être prise pour une ourse des cavernes.

  4. Pire que les mots : les symboles…

    Une image vaut mille mots…

    Et d’ailleurs..

    http://www.youtube.com/watch?v=ZPT4OOGJzXU

    <3 :*

  5. «  »Nous nous devons de préserver la position qu’occupe la langue française à travers le monde et de son usage correct, et surtout de la faire résister face, fort probablement à une domination grandissante de nouvelles langues émergentes. Pour se faire, il nous est vivement conseillé de faire un effort considérable en la parlant et surtout en l’écrivant, le plus correctement possible. » »

    En lisant cette petite conclusion, on voit que le combat n’est pas près d’être gagné! Pas sérieux tout ça.

Les commentaires sont clos.