Un ver plat menaçant les escargots débarque en Normandie

Un simple ver qui pourtant affole beaucoup de monde, car ce ver sorti de nulle part est redoutable, s’attaque aux escargots et aux vers de terre, peut grimper aux arbres et chasser en bande. Cela serait donc le dernier fléau à débarquer sur le territoire français qui suivant l’article, serait le prix de la mondialisation. Si la mondialisation doit ainsi mettre en danger nos potagers, cela rajoute une raison d’être contre!

Pour la première fois, le ver plat Platydemus manokwati, grand amateur d’escargots et de vers de terre, a été retrouvé en Europe, et plus exactement dans le nord-ouest de la France. C’est l’une des plus terribles espèces invasives. Seuls quelques spécimens ont pour l’heure été repérés à Caen, mais le plathelminthe pourrait bien se cacher ailleurs dans la région.

RTEmagicC_Platydemus-manokwati_JL-Justine-et-al_PeerJP. manokwati mesure 5 cm de long et 5 mm de large. Sa tête, allongée, est à gauche, et son corps sombre et parcouru d’une longue ligne plus claire. © Jean-Lou Justine et al., PeerJ

Le danger n’est pas bien visible : 5 cm de long, 5 mm de large, un dos sombre décoré d’une bande plus claire, un ventre blanc pâle, une tête allongée, des yeux noirs proéminents et une bouche au milieu du ventre. Son nom : Platydemus manokwati, un ver plat venu de Nouvelle-Guinée. Rangé dans le top 100 des espèces les plus envahissantes, il a été introduit volontairement dans une quinzaine de territoires du Pacifique dans le but de contrôler les populations d’escargots… mais il y a fait un carnage tant il s’est bien implanté.

Bien qu’on dénombre en Europe de nombreuses espèces de vers plats non indigènes dans 13 pays, dont la France, P. manokwati n’avait jamais été retrouvé à fouler le sol du Vieux continent… jusqu’à ce qu’on le découvre dans une des serres du jardin des plantes de la ville de Caen (Calvados). Présence confirmée par la morphologie d’une part, et par une analyse génétique, en séquençant le gène de la cytochrome oxydase de type 1, caractéristique de cette espèce. Une découverte inquiétante et inattendue, relayée dans la revue PeerJ.

Des escargots français sous la menace

Certes, pour l’instant, on ignore encore les conséquences du débarquement de ce ver plat en Normandie. L’Europe a déjà fait face à des cas un peu similaires par le passé, comme avec Arthurdendyus triangulatus, venu de Nouvelle-Zélande et s’étant répandu dans le nord du Royaume-Uni et aux Îles Féroé. Spécialisé dans la prédation des lombrics, celui-ci a durement touché la population de vers de terre, ce qui s’est traduit par une baisse de la fertilité des sols. Mais, par chance, ce plathelminthe supporte mal la chaleur, limitant ainsi les risques de le voir descendre trop bas.

En revanche, P. manokwati semble bien mieux armé pour coloniser le Vieux continent. Bien qu’originaire des régions tropicales et donc capable de supporter la chaleur, des spécimens ont été retrouvés jusqu’à 3.625 m d’altitude, preuve de ses aptitudes à tolérer des températures plus basses, inférieures à 10 °C. Jean-Lou Justine, spécialiste des vers plats au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, et cosignataire de l’étude, le craint en capacité de s’étendre et ravager tout le sud de l’Europe.

Les spécimens récupérés à Caen ont montré que le plathelminthe pouvait parfaitement se nourrir des escargots européens. Il est capable de pister ses proies et de les suivre jusque dans les arbres, et peut même commettre ses méfaits en bande.

Source et article complet sur Futura-sciences.com

15 Commentaires

  1. Et le soleil revient avec ses nuées de pesticides dans nos champs et quand le vent tourne vers nous on y goûte un peu et on apprécie l’odeur humm mes neurotransmetteurs adorent!

  2. Positive attitude, pour la Truite au toc en début de saison, il a l’air pas mal ce ver de 5 cm…… ; )

  3. Ouais bah je ne sais pas si cette info est très fiable… J’ai vu cette bestiole en Charente qui attaquait un ver de terre. Ca à l’air en effet plutôt agressif…

  4. Les poules et les canards le consomment-ils ?

    Ainsi que les hérissons, les crapauds et autres prédateurs potentiels ?

    Je n’ai pas réussi à trouver des infos sur la consommation de cette bestiole par d’autres.

    • Hélas,

      Le vecteur de colonisation passe par la voie des airs. En effet, les oiseaux migrateurs en font le vecteur principal, ingérés en Afrique, ils sont acheminés clandestinement lors des migrations de leur hôte, via la nourriture dans laquelle ils s’y trouvaient.
      Ils résistent parfaitement aux sucs digestifs et autres moyens de défense naturelle, ils sont enveloppés d’une substance qui les en protège et qui plus est, a une action répulsive.
      Leur reproduction est asexuée et sexuée, cette dernière se fait par fertilisation dite croisée, c’est à dire collaborative, restant hermaphrodite !!

      Apparentés aux ténia.

      Vois le tableau au bas de la page : http://fr.wikipedia.org/wiki/Platyhelminthes . Il n’y a pas loin de l’amibe, AMIBE > EUCARYOTES > PROTOSTOMIENS > LOPHOTROCHOZOAIRES > Platyhelminthes (Ver plat)

  5. Ce vers n’est qu’une espèce parmi d’autres, toutes prédatrices en particulier de nos précieux lombrics,

    Le professeur Jean-Lou Justine, du Muséum d’histoire naturelle, recense ces espèces et alimente le site de référence sur ces bestioles inquiétantes: http://bit.ly/Plathelminthe

  6. Partie d’un document émanant d’un labo de recherche de l’Université d’Ottawa Canada.

    « Il existe deux théories quant à l’origine des métazoaires.

    La théorie coloniale présume que les métazoaires dérivent de colonies de protozoaires flagellés ayant une structure similaire à celle des choanocytes des éponges (les Choanoflagellés). Deux indices militent en faveur de cette hypothèse: la présence d’un ou de plusieurs flagelles sur les spermatozoïdes, et la larve planule retrouvée chez plusieurs métazoaires inférieurs.

    La théorie des plasmodies suggère que les métazoaires dérivent plutôt de protozoaires multinucléés (comme les Ciliés), dont les micronoyaux sont diploïdes, et qui auraient subit une cellularisation interne. La tendance à la bilatéralisation chez les Ciliés est avancée comme argument supportant cette hypothèse.

    Il est également possible que les deux hypothèses soient vraies et que les métazoaires dérivent en fait de plusieurs lignées évolutives et soient donc polyphylétiques. »

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