L’UE prépare un nouveau plan d’aide pour l’Ukraine

Par Alexandre Lemoine pour Observateur-Continental

L’Union européenne élabore un plan pour accorder à l’Ukraine un prêt pouvant atteindre 40 milliards d’euros, qui sera mis en œuvre indépendamment de la participation des États-Unis. 

L’UE a l’intention de fournir un prêt à l’Ukraine d’un montant allant jusqu’à 40 milliards d’euros, indépendamment des États-Unis, rapporte le Financial Times, citant ses sources. Cela représente le double des plans initiaux. Bruxelles prépare un scénario alternatif au cas où il faudrait fournir ces fonds à Kiev sans la participation de Washington. L’UE envisage cette solution dans l’éventualité où la Hongrie opposerait son veto aux garanties nécessaires pour que les États-Unis participent au plan de gel des actifs russes. 

À l’été 2024, les pays du G7 sont convenus d’un prêt de 50 milliards de dollars, garanti par les revenus des actifs russes bloqués. 

L’UE et les États-Unis devaient chacun fournir 20 milliards de dollars, tandis que le Royaume-Uni, le Japon et le Canada devaient verser le reste de la somme. Cependant, Washington n’accepte d’allouer des fonds qu’à condition que les réserves russes restent gelées. Mais cette idée est bloquée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Ainsi, l’Union européenne travaille sur un plan B pour contourner l’absence de soutien des États-Unis. 

La Commission européenne a proposé trois options pour le gel des actifs russes: un renouvellement tous les 36 mois au lieu de 6, un blocage de 5 ans avec révision tous les 12 mois ou une prolongation des sanctions pour 3 ans. 

Selon Politico, la majorité des pays de l’UE soutiennent la première option, mais la Hongrie bloque cette initiative et propose de reporter la décision jusqu’à l’élection présidentielle américaine. 

Ce n’est pas la première fois que la Hongrie exprime des objections concernant les plans de financement de l’Ukraine. Le Premier ministre Orban avait précédemment bloqué des projets d’aide, espérant obtenir des subventions pour son pays de la part de l’UE. 

Si les États-Unis se retiraient du financement de l’Ukraine ou le réduisaient, l’essentiel du fardeau reviendrait à l’Union européenne. 

Ce mécanisme de prêt commercial est développé pour contourner un éventuel veto de la Hongrie, car dans ce cas, aucun fonds public ne serait engagé, et l’accord ne nécessiterait pas le consentement unanime de tous les membres. Orban attend les résultats de la présidentielle américaine qui aura lieu le 5 novembre. En cas de victoire de Donald Trump, il est probable que la position de la Hongrie envers le financement supplémentaire de Kiev devienne encore plus intransigeante, rendant la tâche de l’UE beaucoup plus difficile face à Orban, qui bénéficierait alors du soutien du président américain. 

Les revenus des actifs russes gelés sont estimés à entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an, selon le Financial Times. Ils sont actuellement envoyés à Kiev via le budget de l’UE. Le dernier versement, de près de 1,5 milliard d’euros, est destiné à l’achat d’armes. Au total, les États membres de l’Union européenne ont déjà versé 118 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine. Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a précisé que ces fonds avaient notamment été utilisés pour aider les réfugiés, former des militaires et à d’autres fins.

Alexandre Lemoine

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