L’Ukraine en ébullition, Kiev exige toujours plus, les morts s’accumulent, les accords de Minsk garantis par la Russie, La France et l’Allemagne sont bafoués par Kiev qui dans son dernier délire, souhaite déporter les habitants du Donbass. Rien que cette idée, ramène à de bien horribles souvenirs. Partagez ! Volti
Christelle Néant pour Donbass-Insider
Le 20/11/2019 : Chaque jour qui passe confirme un peu plus que les autorités ukrainiennes se préparent à sortir des accords de Minsk, sous le prétexte de l’échec de leur mise en œuvre rapide. Entre la fuite de leur plan de déportation de la population du Donbass, les déclarations de divers officiels ukrainiens et les nouvelles exigences que Zelensky compte présenter à la réunion au Format Normandie qui doit avoir lieu le 9 décembre, il devient clair que l’Ukraine met tout en œuvre pour saboter définitivement les accords de Minsk, et appliquer ensuite son plan de « scénario chypriote ».
Réactions au plan de déportation des habitants du Donbass
La fuite du plan de déportation massive de la population du Donbass qui n’est pas « pro-ukrainienne » continue de susciter de nombreuses réactions, tant en République Populaire de Donetsk (RPD) qu’en République Populaire de Lougansk (RPL).
Dans la droite ligne de la déclaration de Denis Pouchiline, le chef de la RPD, le Conseil Populaire de la RPL a exprimé ses inquiétudes face à ce plan de déportation et déclaré que cela confortait la République dans son projet d’intégration avec la fédération de Russie.
« Ce plan est en contradiction non seulement avec les accords de Minsk et les principes démocratiques fondamentaux, mais aussi avec les principes de l’humanisme dans son ensemble, car il envisage une ukrainisation, une relocalisation et une persécution par la force des résidents du Donbass.
Tout en sabotant ainsi les accords de Minsk, l’Ukraine continue de se concentrer sur une solution coercitive du conflit dans le Donbass, considérant les habitants des Républiques Populaires de Lougansk et de Donetsk comme des terroristes, séparatistes ou sous-hommes qui doivent être exterminés ou privés de la possibilité de mener une vie digne et libre sur leur territoire.
Ayant constaté que le changement de gouvernement en Ukraine n’a pas modifié sa ligne politique et que la mise en œuvre des accords de Minsk par l’Ukraine devient de moins en moins possible au fil des jours, et comprenant les véritables desseins des autorités ukrainiennes sur les résidents des Républiques Populaires de Lougansk et Donetsk, nous dénonçons les actions des dirigeants ukrainiens qui visent en fait le génocide du peuple du Donbass.
Sur la base de ce qui précède, le Conseil Populaire de la République Populaire de Lougansk déclare que la voie de l’intégration avec la fédération de Russie est la seule bonne voie qui sera suivie » peut-on lire dans la déclaration officielle.
Cette déclaration du parlement de la RPL confirme celle de Denis Pouchiline un peu plus tôt dans la semaine, et montre clairement que la fuite de ce plan de déportation de la population du Donbass proposé par le Conseil National de Sécurité ukrainien a obtenu le résultat souhaité par Kiev (que la fuite ait été volontaire ou pas) : braquer les deux Républiques et s’assurer ainsi qu’aucun compromis ne pourra être trouvé.
À la lecture d’un tel plan de déportation il est logique que les Républiques soient confortées dans leur projet d’intégration avec la fédération de Russie, et de sécession définitive de l’Ukraine. Quelle personne saine d’esprit aurait envie de revenir au sein d’un pays qui veut vous déporter ou vous exterminer ?
Sabotage des volets sécuritaires et politiques des accords de Minsk par Kiev
Et ce plan de déportation n’est pas le seul moyen qu’a trouvé Kiev pour saboter définitivement les accords de Minsk. En effet, alors qu’il prétend vouloir les appliquer rapidement, Zelensky met tout en œuvre pour les saborder.
Tout d’abord sur le volet sécuritaire des accords de Minsk, en sabotant le retrait des troupes et des équipements à Petrovskoye. D’abord en violant le cessez-le-feu à plusieurs reprises dans la zone de retrait de Petrovskoye, depuis les positions que l’armée ukrainienne est censée avoir abandonnées. Les derniers tirs en date ont d’ailleurs interrompu le processus de déminage de la zone de désengagement.
Et ce qui fait craindre que ce désengagement ne soit que temporaire (le temps que la réunion au Format Normandie ait lieu), c’est le fait que l’armée ukrainienne a déployé des véhicules blindés à proximité de la zone de désengagement de Petrovskoye,
Le volet politique n’est pas en reste et montre clairement que Volodymyr Zelensky prétend appliquer les accords de Minsk, tout en assurant leur sabotage. En effet, alors que la loi sur le statut spécial du Donbass doit être coordonnée avec la RPD et la RPL, et que le premier point de la loi doit être renouvelé bientôt, le porte-parole de la Rada, Dmitry Razoumov a annoncé que la loi ne sera préparée qu’après la réunion au Format Normandie, et en concertation avec les Ukrainiens, mais pas avec les autorités des deux républiques. Or sans concertation avec la RPD et la RPL, cette loi viole les accords de Minsk et est donc nulle et non avenue.
Comme le refus d’élargir – avant la réunion au Format Normandie – le désengagement des troupes à d’autres emplacements sur la ligne de front, après le succès dans les trois premières zones pilotes, le fait de repousser l’étude de la loi sur le statut spécial du Donbass montre que les belles paroles de Zelensky sur sa volonté de faire appliquer rapidement les accords de Minsk ne sont que du vent. Si réellement Zelensky avait en tête une date butoir de 6 mois à un an pour mettre en œuvre ces accords, il devrait se dépêcher d’appliquer chaque point sans perdre ne serait-ce qu’un jour.
Le fait que le cessez-le-feu n’est toujours pas respecté, que le retrait dans la zone de Petrovskoye se transforme en feuilleton TV, et que les points du volet politique sont reportés sans arrêt, montrent toute l’hypocrisie de Zelensky.
Zelensky prépare le sabotage de la réunion au Format Normandie
Et comme nous l’avions indiqué précédemment, pour saboter définitivement les accords de Minsk et pouvoir ensuite présenter son « plan B » comme étant la solution miracle, Zelensky doit s’assurer que la réunion au Format Normandie aboutira à un échec.
La fuite du plan de déportation de la population du Donbass a braqué les deux républiques populaires contre l’Ukraine, il faut maintenant mettre en avant des demandes délirantes à la Russie. Des exigences qui ne pourront être satisfaites, ce qui permettra ensuite à Kiev de dire que ces négociations ne menant à rien il faut en sortir.
C’est avec cette grille de lecture qu’il faut analyser la déclaration récente de Zelensky selon laquelle il compte demander à Vladimir Poutine un calendrier précis pour le retour du Donbass lors de la réunion qui aura lieu à Paris. Une demande complètement risible pour toute personne qui est au courant que le fantasme officiel de Kiev concernant l’occupation du Donbass par la Russie n’a rien à voir avec la réalité.
Comment la Russie pourrait-elle donner une date de « restitution » du Donbass à l’Ukraine, alors qu’elle n’occupe pas la région et qu’en prime, Kiev sabote méticuleusement les accords de Minsk qui lui permettraient de parvenir à cet objectif ? Le but d’une telle demande est bien sûr d’obtenir une non-réponse, qui permettra ensuite à Zelensky de dire que si les accords de Minsk ne sont pas mis en œuvre c’est à cause de la Russie.
Si les garants des accords de Minsk faisaient leur travail correctement de telles demandes stériles devraient être dénoncées par Paris et Berlin comme des tentatives de sabotage. Mais vu que les garants occidentaux se sont empêtrés dans le narratif ukrainien de « l’agression russe » imaginaire, il va leur être difficile d’en sortir pour jouer leur rôle et faire appliquer ces accords.
La deuxième partie de sa déclaration concernant les élections locales qui ne pourront avoir lieu dans le Donbass qu’une fois que les « groupes armés illégaux » seront partis, procède de la même technique hypocrite de sabotage. Car après que le plan de déportation de la population du Donbass ait fuité, il est impossible d’exiger de la RPD et de la RPL qu’elles renoncent à leur milice populaire qui les défend contre l’application de tels plans.
Comme on le voit la technique de Zelensky est simple mais efficace : faire croire qu’il est le président de la paix (ce qui marche vu que plusieurs analystes occidentaux de haut niveau s’y laissent prendre et croient sincèrement que « Ze » veut la paix) avec de jolies déclarations, et dans le même temps poser des conditions inacceptables pour la partie adverse afin de s’assurer de leur refus.
Une fois le refus acté, Zelensky pourra crier partout que ce n’est pas de sa faute si les accords de Minsk ne sont pas appliqués, qu’il a tout tenté, mais que c’est impossible, et que pour mettre fin rapidement au conflit il faut en venir au fameux scénario chypriote dont nous avons déjà parlé.
Et c’est pour cela que cette réunion au Format Normandie est aussi importante : elle est nécessaire pour acter officiellement l’échec des négociations et du processus de Minsk.
Kiev prépare sa sortie des accords de Minsk
Si les experts occidentaux se font avoir par les belles paroles de Zelensky, de plus en plus d’experts russophones voient clair dans son jeu et expriment ouvertement l’idée que Kiev veut sortir des accords de Minsk.
Alexeï Popov envisage cette possibilité comme l’un des trois scénarios possibles à l’issue de cette réunion au Format Normandie.
« [Premier scénario] La « percée » – les deux parties en sortent avec une feuille de route.
Dans le second scénario, ils reconnaissent le succès des
négociations, mais tout se termine par des formulations simplifiées, des
communiqués et des tâches pour le groupe de contact à Minsk. Cela
permettra à tout le monde de présenter la réunion d’une manière
avantageuse, mais ne permettra d’avancer que sur un nombre limité de
problèmes.
Troisième option : Zelensky dira que l’Ukraine a épuisé toutes les
possibilités, la réunion se terminera par un échec ouvert et des
déclarations disant qu’il est impossible de suivre cette voie plus
avant, avec des idées pour geler le conflit et introduire des casques
bleus, » a conclu l’expert.
Si Popov reste optimiste en envisageant deux autres scénarios, d’autres comme Gleb Prostakov, disent ouvertement que Kiev se prépare à sortir des accords de Minsk, en essayant de ne pas perdre la face dans le processus.
Pour cela, Zelensky va présenter lors de la réunion au Format Normandie les « lignes rouges » que Kiev refuse de franchir, comme le statut spécial pour le Donbass, et l’amnistie pour les participants au conflit. Or sans ces deux points il est impossible d’appliquer les accords de Minsk. Ces « lignes rouges » sont donc en réalité un moyen bien pratique de saboter ces accords.
Pour Prostakov, Zelensky veut juste organiser une réunion « spectacle », avec la participation de Vladimir Poutine. Ce qui explique pourquoi le président russe a été le dernier à confirmer que la réunion aurait lieu. Vladimir Poutine n’est pas pressé de perdre son temps dans une réunion fantoche, dont le but est de permettre à Zelensky de sortir des accords de Minsk et d’appliquer son propre « plan de paix » : faire cesser les tirs sans réintégrer ni reconnaître la RPD et la RPL et sans régler le problème de fond.
Zelensky présentera ensuite la fin des tirs, des morts et des blessés comme la preuve qu’il a tenu sa promesse pré-électorale de paix. Et l’échec de la récupération des territoires de la RPD et de la RPL sera bien sûr imputé à la Russie. L’important est que Zelensky fasse croire qu’il a fait tout ce qu’il pouvait pour faire la paix et appliquer les accords de Minsk. Il faut que l’écran de fumée soit crédible.
La préparation de l’opinion publique ukrainienne au fait de renoncer à récupérer les territoires de la RPD et de la RPL continue depuis plusieurs mois, à coup de déclaration de politologues et de sondages montrant que la majorité des habitants des deux républiques veulent intégrer la Russie d’une façon ou d’une autre et qu’à peine plus de 5 % veulent revenir en Ukraine. Le but est de marteler auprès des Ukrainiens qu’il serait dangereux pour le pays de récupérer des gens infectés par le « virus pro-russe ».
Au vu de la situation actuelle il est impossible d’envisager un retour du Donbass au sein de l’Ukraine. Après plus de cinq ans de conflit, il y a eu trop de victimes, de sang, de larmes et de destructions, pour que les deux républiques populaires puissent retourner sous le drapeau qui leur a infligé toutes ces souffrances. Zelensky était le dernier espoir d’arriver à appliquer les accords de Minsk, mais il a choisi une autre voie.
Chaque jour qui passe creuse un peu plus le fossé entre l’Ukraine, la RPD et la RPL. Et chaque jour qui passe les deux républiques se rapprochent un peu plus de leur objectif : intégrer la fédération de Russie. Et faute pour Zelensky d’avoir saisi sa chance, c’est bien ce qui va arriver.