Les Pays-Bas vont fermer jusqu’à 3 000 exploitations agricoles pour se conformer aux règles de l’UE

Source Le Blog à Lupus

Le gouvernement tente de réduire la pollution par l’azote, ce qui risque de raviver les tensions avec les agriculteurs, qui estiment que le secteur est injustement visé.

Le gouvernement néerlandais prévoit d’acheter et de fermer jusqu’à 3 000 exploitations agricoles situées à proximité de zones écologiquement sensibles, afin de se conformer aux règles de l’UE en matière de préservation de la nature.

Les Pays-Bas tentent de réduire la pollution par l’azote et procéderont à des achats obligatoires si le nombre d’exploitations qui acceptent l’offre volontairement est insuffisant.

Des versions précédentes du plan, qui ont fait l’objet de fuites, faisaient état d’un chiffre de 120 % de la valeur de l’exploitation, mais ce chiffre n’a pas encore été confirmé par les ministres.

« Il n’y a pas de meilleure offre à venir », a déclaré Christianne van der Wal, ministre de l’azote, aux députés vendredi. Elle a déclaré que les achats obligatoires seraient effectués avec « de la douleur dans le cœur », si nécessaire.

La biodiversité menacée

Les Pays-Bas doivent réduire leurs émissions pour se conformer aux règles de conservation de l’UE et l’agriculture est responsable de près de la moitié de l’azote émis dans cette fière nation agricole.

L’agence néerlandaise pour l’environnement a prévenu que les espèces indigènes disparaissaient plus vite aux Pays-Bas que dans le reste de l’Europe et que la biodiversité était menacée.

Mais le nouveau plan semble devoir raviver les tensions avec les agriculteurs au sujet de la réduction de l’azote.

Ces trois dernières années, les agriculteurs néerlandais ont organisé des manifestations de masse, brûlé des balles de foin, déversé du fumier sur les autoroutes et dressé des piquets de grève devant les maisons des ministres.

En 2019, une décision du Conseil d’État néerlandais a signifié que toute nouvelle activité émettant de l’azote, y compris l’agriculture et la construction, nécessite un permis.

Cela a empêché l’expansion des exploitations laitières, porcines et avicoles, qui sont des sources importantes d’azote provenant de l’ammoniac contenu dans le fumier mélangé à l’urine. Cette substance peut être nocive pour la nature lorsqu’elle est rejetée dans les rivières et la mer.

Le mois dernier, une armée de milliers de tracteurs a pris les routes en signe de protestation et a provoqué la pire heure de pointe de l’histoire des Pays-Bas, avec 1100 km d’embouteillages à son apogée.

Les agriculteurs craignent que le plan visant à réduire les émissions d’ici 2030 ne leur coûte leurs moyens de subsistance, s’opposent à tout achat obligatoire et affirment que l’agriculture est injustement visée alors que d’autres secteurs, comme l’aviation, ne le sont pas.

« Restrictions sans perspective »

Le groupe de pression des agriculteurs LTO Nederland a déclaré que la confiance dans le gouvernement « est très faible depuis longtemps ». Il a accusé le gouvernement de rédiger des « restrictions sans perspective ».

Sjaak van der Tak, président de LTO, a déclaré : « Bien sûr, il est positif qu’un bon programme d’arrêt volontaire soit promis. Mais les stayers qui sont centraux pour nous se verront imposer de nombreuses restrictions supplémentaires. »

Agractie, une autre organisation d’agriculteurs, a déclaré que le programme d’arrêt volontaire était le bienvenu mais qu’il ne devait pas être appliqué avec la menace d’un achat obligatoire.

Les ministres décideront à l’automne si suffisamment d’exploitations se sont présentées volontairement pour fermer. Ils affirment que le plan aidera la biodiversité à se rétablir, que la construction pourrait reprendre et que les exploitations sans permis d’azote adéquat pourraient être légalisées.

Ils envisagent également de taxer éventuellement les émissions d’azote pour encourager des pratiques plus durables, selon le site web Dutch News.

Le cabinet néerlandais souhaite également élaborer un plan à long terme pour l’avenir de l’agriculture avec les agriculteurs, les groupes environnementaux et les autorités locales.

Le mois dernier, l’Agence néerlandaise d’évaluation a déclaré que d’autres programmes de rachat mis en place au cours des 25 dernières années n’avaient pas réussi à réduire de manière substantielle le nombre de bovins.

Source : The Telegraph – Traduit par Anguille sous roche

Volti

14 Commentaires

  1. Bonjour, quelqu’un sait-il ce que sont devenues les protestations des agriculteurs aux Pays-Bas? Qu’est-ce que ça change finalement? Un peu comme les convois de la liberté au Canada? Les manifestations pour sauver la planète? Tant que les gens n’ont pas compris les causes profondes de nos ennuis, c’est une perte d’énergie. Et quand ils comprendront, cela risque d’être trop tard.

  2. Hi

    Toutes ces mesures, imposées ou non, ressemblent plus à une tentative « désespérée » de rétablir l’équilibre d’une balance !

  3. Les achats obligatoires portent un nom: expropriations.
    On dirait que ça touche surtout les fermes d’élevages. Alors pourquoi ne pas les aider à se reconvertir ?
    En fait, on va là encore vers la suppression de l’élevage pour supprimer la viande. Perso, je suis pour l’idée de manger moins, voire plus du tout de viande, bien sûr. Mais on peut amener une ferme à l’agriculture potagère, aux vergers, … et au bio. Car je suppose que l’azote vient aussi des produits dits phytosanitaires utilisés ? C’est juste une question, je n’ai aucune connaissance sur ces produits. Je fais du bio.

  4. Biquette, tu restes libre de ne plus manger de viande mais les autres ont en principe le droit d’en manger. De toute façon, la viande de qualité coûte un certain prix, ce qui freine naturellement la consommation. idem pour la charcuterie. Les principaux problèmes sont le mode de production , la baisse du pourcentage de l’alimentation dans le budget des français et les revenus.
    un exemple: tu as le pâté en croûte Richelieux et le véritable sur Pourdebon par exemple. La qualité et le prix sont totalement différents.
    Par contre tu as raison sur le fait qu’un achat forcé est une expropriation. La France n’est pas en retard dans ce domaine.

    • Personne n’interdit à quiconque, de manger de la viande.
      Par contre, ils devront faire l’élevage et tuer eux-même, ce qu’ils mangent, plutôt que sous-traiter la sale besogne et ce qu’ils ne veulent pas voir et faire, aux autres.
      En ce qui me concerne qu’au vu des dérives engendrées dans toute une filière et financées par les consommateurs, j’estime que ça tombe sous le sens, et n’y voit aucun problème.
      L’élevage en dehors du petit élevage personnel, est une plaie environnementale, exerçant une trop grande pression sur les écosystèmes.
      Même les prairies sont indirectement surpaturées pour faire du foin…

  5. @ Santé, je n’ai rien avancé de tel, bien entendu. Je n’ai avancé que mon point de vue. Je ne pense pas que tu puisses me dire que l’élevage ne pose pas de problème. Élevage intensif s’entend, comme le précise Billou.

  6. En fait, c’est drôle car on part sur une polémique qui ne me semble pas la bonne question ici. Ce serait plutôt: est-ce que le gouvernement des Pays bas doit ou non obéir à l’UE ? Qu’ils règlent ensuite leurs problèmes en interne, c’est autre chose. Là, il s’agit bien des rapports entre l’UE et les pays membres. D’où ma première réflexion sur la reconversion ou non des agriculteurs concernés. Sont-ils oui ou non condamnés à aller pointer au chômage ?
    Jusqu’à quand va-t-on obéir à ces dictateurs ?

  7. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

    Derriere l’Azote, se cache la Dictature Alimentaire…
    Bien s’informer sur l’Azote, sur des sites non-collabos

    Pas d’azote, pas de FARINE !
    Pas de Pains…
    Un morceau de Puzzle de Plans NOMiens

  8. Parcs Naturels….Proteger le Pognon Touristique !

  9. Ce sont les élevages dits Hors Sols qui génèrent le plus de pollution par l’azote des déjections. La Hollande avec l’atout de son port de Rotterdam était la plus forte concentration en viandes hors sol. Le pb, c’est que tout un tas d’abrutis font la confusion avec nos bêtes à corne du Cantal, de la Corrèze ou des monts pyrénéens. Avec des pentes à 30% comment allez vous remplacer de la pâture par des cultures à moissonner ?
    Pour entretenir des sous bois pour prévenir des incendies, si ce n’est par l’organisation de complexes sylvo-pastoraux avec des races de moutons à viande comme le Sasi-Ardi ( brebis des broussailles) comment mieux faire et avec des bilans carbone plus que vertueux ? L’entretien des montagnes également ?? Les gugus qui n’ont pas de traces de cambouis et qui dictent des règles environnementales, je les mettrais à récurer les chiottes…

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