Attentats à Paris: en parler aux enfants ou non?

Les images tournent en boucle, ils ne savent plus parler que de cela, car il est vrai que c’est grave, mais quel impact sur les enfants entrainés bien malgré eux dans un monde très adulte fait de violence, de cris, de sang, de guerre, de tueries de masse, et le tout dans un monde qu’ils connaissent, le leur. La question est simple, devons-nous en parler avec eux, et si oui, comment? Car nous ne devons pas donner trop de détails sachant que la situation est particulièrement compliquée, il faut savoir rester simple, rassurants, qu’ils ne se mettent pas à vivre dans la peur. Ne leur transmettez pas vos sentiments ou vos émotions, canalisez cela au mieux, et gardez la tête froide.

Nous allons avoir des réponses un peu plus détaillées avec un journal destiné aux enfants qui conseille également les parents lorsque l’occasion s’en présente: Le petit quotidien, mais également avec le psychologue Serge Tisseron.

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Voici les questions que vous posent peut-être vos enfants. Nous vous proposons quelques pistes pour leur répondre. Bien sûr, à vous d’adapter vos réponses selon l’âge de vos enfants, leur sensibilité, le lieu où vous vivez…

Demain soir, vous trouverez sur nos sites un journal complet de 8 pages pour les enfants.Pourquoi les terroristes s’en prennent-ils à nous ? L’ont-ils fait pour se venger ?
La France, comme d’autres pays (ex. : les Etats-Unis), est en guerre contre les terroristes de l’Etat islamique (appelés djihadistes) qui ont pris le contrôle d’une partie de deux pays : la Syrie et l’Irak. Depuis 2014, des avions français ont lancé des bombes en Irak contre ces terroristes. Et depuis quelques semaines, ils en ont lancé contre eux en Syrie. Ils visaient des camps où s’entraînaient peut-être des Français pour commettre ensuite des attentats dans notre pays. Ces terroristes ont décidé de se venger en semant la terreur en France et en tuant des gens. Le groupe Etat islamique a d’ailleurs dit ce samedi que c’est lui qui avait organisé ces attentats. Notre pays avait déjà été attaqué en janvier par des terroristes.

Pourquoi ont-ils choisi de tuer ces gens-là ?
Les terroristes ont tué des gens qui étaient au restaurant, dans une salle de concert ou à un match de foot. Ils ont ainsi touché des endroits de fête et attaqué notre façon de vivre habituelle. Ils pensent que ces activités sont mauvaises par rapport à leurs croyances.

Pourquoi la religion fait-elle faire des choses horribles aux terroristes ?
Les terroristes sont prêts à tout pour faire régner la terreur et pour imposer dans la violence leurs idées. Ils disent qu’ils combattent pour défendre leur religion. Par exemple, ils veulent imposer à tout le monde les mêmes règles très strictes. Elles viennent de leur façon à eux de comprendre le Coran, le livre sacré des musulmans. Exemples de règles très strictes : interdiction d’écouter de la musique, obligation pour les femmes d’être couvertes d’un habit noir et d’être accompagnées d’un homme pour sortir, obligation de prier…

Pourquoi les terroristes se sont-ils suicidés ?
• Ils sont prêts à tuer des gens et même à sacrifier leur vie, à mourir, pour imposer leurs idées. Ils disent qu’ils veulent mourir en « martyre ».
• C’était le cas à Paris, où il y a eu des attentats-kamikazes. C’est-à-dire que des terroristes portaient des ceintures explosives et se font fait sauter avec.
• Cela s’est déjà passé dans plusieurs pays. Mais vendredi, c’était la première fois que des attentats-kamikazes avaient lieu dans notre pays.

Ceux qui ont fait ça sont-ils fous ?
• On peut dire qu’ils sont fous parce qu’ils s’attaquent à une valeur que partagent tous les hommes, celle de ne pas tuer des innocents.
• Mais les terroristes n’ont pas commis leurs attaques sur un coup de folie. Ils savaient ce qu’ils faisaient. Leurs attaques barbares, très violentes, étaient prévues, organisées.
• Certains terroristes sont manipulés. Souvent, ce sont des personnes jeunes, ou fragiles dans leur tête… D’autres personnes profitent de leurs faiblesses pour leur mettre des idées dans la tête, pour les convaincre de commettre des attentats.

Est-ce qu’on est vraiment en guerre alors que ce n’est pas une armée qui se bat contre une autre armée ?
• Ce n’est pas une guerre « classique » où une armée affronte une autre armée. Ce ne sont pas des soldats qui se battent face à face.
• Mais on peut parler de guerre parce qu’il y a 2 camps opposés : des terroristes et des pays. Par exemple, les terroristes font des attaques en France. Mais l’armée française combat les terroristes dans les pays d’où ils viennent. Par exemple, elle a bombardé des camps d’entraînement de terroristes en Syrie.

Est-ce que c’est la 3e Guerre mondiale ?
• C’est mondial parce que le terrorisme existe dans beaucoup de pays.
• C’est une guerre mondiale mais qui a une forme différente de la Première Guerre mondiale et de la 2e Guerre mondiale, qui opposaient des pays les uns aux autres.
• Pour lutter contre le terrorisme, la France est unie à ses pays amis, comme ses pays voisins en Europe, les Etats-Unis…

Est-ce que ça va continuer ? Est-ce que c’est dangereux d’aller à l’école ?
• Tout est fait pour que de telles attaques n’aient plus lieu. Des policiers, des soldats et des espions essaient de surveiller les gens qui risquent de commettre des attentats. Mais c’est difficile. A Paris, des milliers de policiers et de soldats surveillent la ville et les lieux publics.
• Les terroristes cherchent souvent à attaquer les capitales, les grandes villes et les lieux où il y a beaucoup de monde. A la campagne, il y a moins de danger.
• Ce n’est pas forcément dangereux d’aller à l’école ou de prendre des transports en commun, par exemple, mais il faut être attentif. Des sorties scolaires vont sans doute être annulées et des barrières seront sûrement installées devant les écoles. Dans les transports, les bagages laissés seuls sont détruits.
• Oui, il y a des risques qu’il y ait d’autres attaques dans les prochains jours, dans les prochains mois. C’est ça qui est difficile dans cette sorte de guerre : on ne se bat pas contre une armée. Mais contre des tueurs qui préparent leurs attentats en cachette et attaquent d’un coup des gens innocents.

J’ai peur. Est-ce normal ?
• Oui il est normal d’avoir peur face à la violence. Et c’est aussi normal d’être triste, c’est ce que l’on ressent quand des gens meurent. Tu as donc le droit de pleurer, d’être en colère, choqué ou angoissé. Nous, adultes, on ressent tout cela aussi. N’hésite pas à partager tes sentiments, à poser tes questions… Ne garde pas ça pour toi.
• Mais il faut essayer de dépasser sa peur. Les terroristes veulent justement effrayer les Français. Dans le mot terroriste, il y a « terreur », une très grande peur.
En continuant à vivre normalement, on prouve que l’on est plus forts qu’eux, on ne leur donne pas raison. Il faut donc continuer à sortir, aller à l’école, faire des courses, pratiquer ses loisirs…
• Dans de tels moments, les gens essaient d’être solidaires, de s’entraider. Il faut faire confiance et montrer de l’amour aux autres.

Reste des questions sur le sujet sur: Le petit quotidien


Koreus.com

22 Comments

  1. Il faut peut être aussi leur dire que bon nombre des terroristes sont sous l’emprise d’une drogue dénommée Kaptagon, que les gens qui commandent donnent aux exécutants en leur disant que ce sont des vitamines.

  2. Ah, ben ils vont vraiment être aidés avec des explications pareils ! …un peu beaucoup trop proche de la vision de la pensée unique, et bien trop bisounours pour moi, je sais que c’est pour des gosses mais quand même ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

    • Imaginez un gosse à qui on a dit la vérité et qui le répète en classe: « Notre président a voulu faire tomber un pays de plus dans la guerre civile en aidant des terroristes dans ce pays. Puis il les a un peu laissés tomber et s’est fâché avec une partie d’entre eux. Alors, maintenant ils viennent nous tuer parce-qu’ils ne sont pas arrivés à le tuer, lui. »
      Et hop, vous finissez en taule! Etat d’urgence!

      • Peut être pas encore à se point-là, mais l’enfant risque d’être « marginalisé » aux yeux des autres…C’est ça qui est délicat quand on a des enfants et qu’on ne pense pas comme la masse. On dois néanmoins rester prudent avec l’éducation des enfants, car eux sont aux contact des autres, et ne peuvent pas se défendre comme nous on le faits pour nos idées…Déjà nous même parfois on dois faire face à certaines complications avec nos idées en marge, alors imaginez un enfant ?

        Il faut vraiment bien réfléchir à se qu’on leurs dit, déjà qu’ils écoutent quand on parlent entre+nous. On ne peut donc pas toujours contrôler, donc selon-moi il faut rester prudent. Ils auront tout le temps durent leurs adolescence pour affirmer leurs idées, puis aussi, et c’est important, on dois conserver leur libre arbitre, se sera à eut de choisir leur voie

        Akasha.

  3. çà va dépendre de élévation d’éducation .. 7 ans l’age de raison ?
    Trop confus pour ces futurs victimes d’un monde corrompu en tous genre…

  4. A propos des djihadistes infiltrés au milieu des migrants :

    Parmi les terroristes de Paris, il y avait des djihadistes qui étaient arrivés en Europe, infiltrés parmi les migrants.

    Par exemple, le Syrien Ahmed Almuhamed était âgé de 25 ans. Ahmed Almuhamed est d’abord entré en Grèce, sur l’île de Leros, infiltré au milieu des migrants. Le 3 octobre, il a été enregistré par la police grecque.

    Ensuite, il est passé en Macédoine, puis en Serbie le 7 octobre. Il a séjourné avec les autres migrants dans le camp de réfugiés de Presevo, en Serbie. Il a déposé une demande d’asile. Ensuite, il est passé en Croatie, en Slovénie, puis en Autriche.

    Parmi les terroristes de Paris, des sources gouvernementales grecques viennent d’indiquer qu’un deuxième suspect était arrivé lui-aussi par la Grèce.

    Lisez cet article :

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/attentats-a-paris-le-terroriste-au-passeport-syrien-serait-passe-par-la-serbie-15-11-2015-5278669.php

  5. Et moi, dois-je en parler à mes chats? https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

  6. Manipulation quand tu nous tiens…

    Évidemment que ce texte ne s’adresse pas à l’éducation infantile, mais bien plus à l’éducation des parents… et aussi à tous les autres, qui sont paumés et ne comprennent plus rien!

    C’est tellement gros,…mais ça passe.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

    • En effet, c’est navrant.
      On doit leur apprendre à réfléchir, pas leur mâcher des clichés qui arrangent ceux qui précisément veulent arranger le monde à leurs vilaines manières.

  7. Pour moi c’est NON!
    Jusqu’à 15 ans sauf s’il y a une demande spécifique ou si à l’école ils en ont déjà parlé.
    Ce que je trouverai anormal.

    Ne partageons pas nos peurs.
    C’est inutile…. ce serait distiller comme un venin pour eux.
    Protégeons les,au maximum, de ce monde de tarés.

  8. C’est un jeu commun pour les mômes … °°°°//youtu.be/gXBDkevx5lM?t=102 ..et les parent qui s’en foutent

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

  9. ah ça m’énerve. La maîtresse de mon fils QUI EST EN MATERNELLE a parlé des attentats en classe ET LEUR A IMPOSE UNE MINUTE DE SILENCE. Evidemment, les gamins qui ont à peine 5 ans ne comprennent pas pourquoi. Mais qu’est-ce qu’ils ont dans le cerveau ces profs? Je suis vert…https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

    • On leur doit toute cette bien-pensance qui nous a mené où nous en sommes!

      Et le pire, pour la plupart, ils ne s’en rendent même pas compte. C’est dire le niveau de ces bons petits soldats de la pensée unique. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

      • Je suis dégoûtée également ,mon enfant de 5 ans y a eu droit aussi. En maternelle, pfff qu’est ce qu’ils ont dans le crâne? J’ai adoré que mon gosse me raconte que les gens se sont fait exploser… Bon au moins, pas d’angoisse à priori, je l’ai su en questionnant  » ont’a parlé de Paris à l’école? »
        Les plus grands, forcément, là nous avions déjà expliqué.

  10. Alors je ne suis pas du tout (mais alors pas du tout) en accord avec le jeu de questions réponses donné dans l’article.

    Oui il faut en parler avec les enfants, quel que soit leur âge, parfois longuement et souvent en modulant les réponses en fonction des âges.

    Mais avant de donner des réponses aux enfants, il faudrait les connaître soi-même :

    « Ils ont ainsi touché des endroits de fête et attaqué notre façon de vivre habituelle. Ils pensent que ces activités sont mauvaises par rapport à leurs croyances. »
    Alors ça on n’en sait rien du tout puisqu’aucun terroriste n’a expliqué sont acte.

    « Ils disent qu’ils combattent pour défendre leur religion. Par exemple, ils veulent imposer à tout le monde les mêmes règles très strictes. Elles viennent de leur façon à eux de comprendre le Coran, le livre sacré des musulmans ».
    Donc là, on explique clairement aux enfants que tous les terroristes sont religieux, très spécifiquement musulmans… Les attentats corses et basques (par exemple) n’ont jamais existé. Aux dernières nouvelles, concernant Paris, aucun terroriste n’a affiché clairement ses idées religieuses ni indiqué les motivations de ses actes. Alors même si on est en droit d’avoir des avis, il est dangereux d’imposer des idées toutes faîtes aux enfants.

    « Ils disent qu’ils veulent mourir en « martyre » ».
    Il faut donc commencer à expliquer à un enfant ce qu’est un martyre. Jésus en mort en martyre et on le célèbre tous les ans, voir tous les dimanches. Alors martyre, c’est bien ou pas ?

    « C’est-à-dire que des terroristes portaient des ceintures explosives et se font fait sauter avec. »
    J’aime bien ce terme « sauter », c’est le terme parfait pour vulgariser un propos. Entre nous, les détails des ceintures d’explosifs, on est peut-être pas obliger de donner ce genre de détail si le bambin n’en a pas connaissance.

    « On peut dire qu’ils sont fous ».
    Si on est capable d’expliquer la folie à un enfant (et à soi-même). Au passage, la névrose, la maniaquerie, la dépression, la schizophrénie (entre autres) sont des comportements normaux et indispensables à tous les hommes. Le fait de développer ces caractères de manière extrême s’appelle une maladie (ou pathologie) et qu’un malade n’est pas nécessairement un fou. Que tous ceux qui consulte un psi se rassurent, ils ne sont pas fous, juste malades et méritent, comme toute personne malade, une attention renforcée de notre part.
    On passe rapidement aussi je trouve sur l’éventuelle possible probabilité que ces mecs ont été toute leur vie éduqués et le crâne bourré d’idées qui ont pu conditionner ces terroristes à commettre leurs actes…

    C’est une guerre sans en être une…
    C’est une guerre mondiale sans en être une…

    Bref, je trouve qu’il y a vraiment trop de vulgarisation et d’idées reçues dans ces propos. Et c’est dommage car c’est sur la base de ses propos que va être éduqué la jeunesse. J’espère que ce bourrage de crâne ne va pas les pousser à devenir aux aussi des terroristes, racistes et haineux…

    Alors oui parlons-en mais je crois qu’il faut prendre beaucoup de temps avant de trouver des arguments solides et valables à raconter aux gens, en particulier à nos enfants. Peut-être se poser la question « Qu’est ce que je veux qu’il ressorte de cette discussion avec mon enfant » (but de la discussion). Par exemple « Qu’il comprenne quelque chose » ou « Lui imposer une idée toute faite ». D’ailleurs en général, une bonne chose à faire pour aider les gens à percuter les choses, c’est de répondre à une question par une autre basée sur la première, plutôt que d’imposer une idée toute faite. « Dis papa, ce sont des fous ? », « Ca dépend, pour toi c’est quoi un fou ? ».

    Bon courage !

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