L’eugénisme qui vient…

Intervention de Laurent Alexandre trouvée sur le site Le Contrarien matin, chirurgien et fondateur du site Doctissimo, à  la conférence TEDx Paris d’octobre 2014. Ce spécialiste autoproclamé des « technologies du futur », livre la vision de l’eugénisme éducatif du milieu des technologies de l’information représenté notamment par le géant Google. Il s’agit d’une démonstration eugéniste qui vise à « augmenter l’homme » afin de le rendre plus concurrentiel face à la révolution informatique et robotique en cours. Evidemment cet eugénisme assumé, qui porte essentiellement sur l’intelligence et l’augmentation du QI moyen, se fait au nom de la « lutte contre les inégalités » naturelles. Rappelons ici que c’est au nom du même principe « humaniste » que se sont implantées les théories du genre, qui ont pour objectif de nier les différences intersexuelles…

Cette intervention, à mi chemin entre la science et la futurologie, est représentative de la vision transhumaniste et eugéniste des élites du secteur des technologies informatiques, particulièrement Google, et de la progression de leurs idées dans les cercles d’influence. Laurent Alexandre fait plusieurs contre sens assez grossiers, notamment en ce qui concerne la capitalisation boursière et la création de richesse des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication. Sa comparaison de la valeur économique de la start-up WhatsApp, 55 salariés et 19 milliards lors du rachat par Facebook, avec la société Peugeot, plus de cent mille salariés et 12 milliards de capitalisation boursière, n’a aucun sens économique si l’on ne tient pas compte de la surcapitalisation boursière des entreprises du secteur des technologies de l’information largement alimentée par la politique d’impression monétaire de la FED.

Pour être clair, la capitalisation boursière des entreprises du secteur, comme Facebook, est entretenue par une bulle spéculative qui n’a absolument rien à voir avec la création de richesse économique, mais tient pour beaucoup à des situations monopolistiques. WhatsApp, par exemple, a réalisé un chiffre d’affaires d’une vingtaine de millions de dollars en 2013 ! Il s’agit donc d’investissement hautement spéculatif à des prix totalement déconnectés de la réalité économique. Sur les 19 milliards, un peu plus de 4 ont été versés en cash, le reste étant payé avec des actions Facebook surévaluées… WhatsApp est un service de messagerie comme il en existe des centaines, il n’y a donc aucune valeur technologique spécifique dans ce rachat ni brevets stratégiques à la clef. Ce qu’illustre le rachat de WatsApp c’est la stratégie des géants du net de maintenir leur position dominante, de quasi monopole, car le véritable enjeu du rachat constituait pour Facebook à capter les 450 millions d’utilisateurs de l’application. La seule motivation économique de ce rachat consiste à capter des utilisateurs qui potentiellement pourraient utiliser d’autres services et applications de communication et échapper à l’emprise de Facebook. Car Facebook ne produit rien, ce sont les utilisateurs qui créent les contenus. Comme TF1, la firme vend du « temps de cerveau disponible », et son produit, ce sont précisément ses utilisateurs…

Tout l’enjeu des rachats récents des géants du net, comme Google avec Youtube ou Snapchat, consiste donc à renforcer et à sécuriser leur position dominante et à maintenir leurs utilisateurs captifs. Voici la véritable raison des rachats pharaoniques des starts-up du secteur comme WhatsApp, on est donc bien loin de l’innovation ou de la création de richesse, mais dans une logique de renforcement de situation dominante, notamment dans la surenchère que se livrent les deux entreprise se partageant le secteur, Google et Facebook. Ce n’est bien évidemment pas le cas dans le secteur automobile où  les règles du capitalisme  s’appliquent avec la plus grande férocité et où la concurrence est acharnée. PSA est ainsi une entreprise bien plus innovante malgré une situation financière difficile, si l’on regarde le nombre de dépôts de brevets, de quoi relativiser le mythe de l’innovation dans la Silicon valley…

Le reste de la conférence est à l’avenant, et tient plus de l’idéologie et de l’exposé de futurologie que de la conférence scientifique, notamment en ce qui concerne l’approche du QI, désigné péremptoirement comme « la mère de toutes les inégalités », ce qui est faux et contredit par les recherches en science sociale. La trajectoire scolaire et professionnelle est bien davantage déterminée par les origines sociales que par le niveau de QI (cf les études de P Bourdieu, « La Reproduction » ou « Les Héritiers ») qui se trouve également réparti dans les différentes classes de la population selon les différentes études qui ont été menées sur le sujet. Ces études, montrent notamment qu’au niveau scolaire, 1/3 des surdoués sont en échec et n’accèdent donc pas aux études supérieures, soit à  peu près la même proportion que dans la population « standard »…

[youtube]http://youtu.be/wWF7R2vs3qM[/youtube]

16 Commentaires

  1. Eugénisme, pourquoi faire ?

    C’est la civilisation qui dégénère l’homme et non l’inverse :

    http://forums.futura-sciences.com/debats-scientifiques/368721-theorie-de-degenerescence-domestication-lorenz.html

  2. Le rêve ultime des mondialistes : programmer les Hommes.

    Je vous renvoie au film : Bienvenue à Gataca »

  3. Le rêve ultime des mondialistes : programmer les Hommes.

    –>

    Faut arrêter 5 minutes avec  » les mondialistes « .

    La volonté de se débarrasser des souffrances liées à une enveloppe charnelle plus ou moins imparfaite, de ralentir l’inéluctable déclin des processus vitaux voir à terme, accéder à l’immortalité par la technologie, rassemble bien au delà de quelques mondialistes assumés.

    Pour moi, ce sont des nihilistes et le progrès leur nouveau Dieu.

  4. Le QI n’est pas désigné « péremptoirement » comme la mère des inégalités .. mais désigné en tant que tel par des tonnes d’études scientifiques.
    Qu’il y en ai des vieilles qui disent le contraire … ne change rien à l’affaire.
    D’ailleurs c’est le « facteur g » qui est étudié et non le QI … enfin par les personnes qui connaissent le sujet !

    • Si vous vous renseignez, par exemple auprès de spécialistes, comme le Dr Revol ou le Pr Lançon, ou auprès des associations nationales comme l’ANPEIP, vous verrez que la population scolaire des surdoués se divise grosso modo en 3 tiers, dont un tiers se trouve en échec scolaire. Si vous consultez la littérature spécialisée sur les inégalités et leur reproduction, comme P Bourdieu, vous verrez que le milieu social est déterminant dans la conduite des études et le parcours réussite professionnelle. Avoir un QI supérieur à 100/110 semble certes nécessaire pour poursuivre des études supérieures, mais c’est statistiquement très répandu et bien moins déterminant que l’origine sociale. Les hauts et très hauts QI représentent statistiquement 2% de la population et 0,2% (au dessus de 145), ce n’est donc pas l’explication fondamentale de la réussite professionnelle ou scolaire.
      De plus, il faut noter que les qualités propres aux surdoués, comme le sens de l’empathie sur développé ou l’hypersensibilité, constituent souvent des freins à l’ascension professionnelle et à l’accès aux postes à responsabilité.
      On constate statistiquement une surreprésentation des surdoués dans les métiers artistiques ou du « care » en général, qui impliquent une aide à la personne et une empathie développée (professions médicales, enseignement…)

      • Raisonnement faux. On ne peut pas généraliser sur la base des surdoués.

        Les études sur le facteur G (et non pas le QI qui est une notion plus floue) montrent que les inégalités sociales découlent des inégalités sur le « QI ».

        Et je vous garantit que ce n’est pas en 3 lignes qu’on le prouve.
        Votre objection (légitime) sur les surdoués, et les autres objections (sur le rôle de l’éducation, du milieu social, de la bouffe et des tonnes d’autres facteurs) ont été traités.

        Toujours est-il qu’il est faux de dire que l’affirmation du docteur est « péremptoire » puisqu’elle correspond à l’état de l’art en la matière !!!
        Ce n’est qu’un détail hein ! ce n’est pas un drame de s’être gouré sur ce point.

        C’est simplement que vous n’avez pas lu les bonnes publications.
        Il y a effectivement quelques guerres de clocher qui restent dans le milieu universitaire d’arrière garde, surtout que c’est un milieu « gauchisant » qui n’aime pas certaines idées trop naturalistes (vu qu’ils sont environnementalistes).

        Ce n’est pas en citant 2 contre exemples qu’on peut faire oublier toutes les autres études prouvant le contraire.

        Renseignez vous sans à priori, et vous verrez ! (publications essentiellement anglaises à ma connaissance)

        • Ma foi, je serai ravi que vous me communiquiez vos références qui contre disent les recherches françaises, notamment sociologiques. Cependant, c’est faire un peu vite l’impasse sur les études statistiques à disposition.
          Le « facteur g », contrairement à ce que vous dites, est bien plus flou et encore difficile à définir, en l’état actuel des sciences cognitives. Quant aux « études » sur le « facteur g », elles essaient pour le moment d’arriver à le définir, ce serait déjà un pas énorme ! C’est pourquoi le QI reste l’élément scientifique de référence pour évaluer l’intelligence, même s’il est incomplet. Evidemment qu’on peut et qu’il faut s’appuyer sur les surdoués lorsqu’on parle d’intelligence puisqu’ils constituent précisément la catégorie de la population aux QI les plus élevés ! Votre remarque est un non sens.
          Et je suis suffisamment renseigné sur le sujet pour pouvoir faire remarquer deux ou trois évidences…

          • Si je peux me permettre tout en ne faisant pas partie du Mensa….le QI ok, mais ce qui fait un être humain à part entière c’est le QE associé au QI. Ne tenir compte que du QI de quelqu’un c’est prendre cette personne pour un vulgaire robot !

          • Tout à fait d’accord; il n’empêche que le système de formatage scolaire est évidemment laminant particulièrement pour les surdoués; il ne sélectionne pas les plus intelligents et cognitivement capables (terme plus approprié je pense), mais les plus formatables et aptes à servir le système, lequel est par nature conservateur, et hostile à toute innovation perçue comme une menace: l’individu seul crée et innove, pas le groupe, qui lui normalise et standardise. Beaucoup de surdoués de retrouvent en effet en échec scolaire et font des dépressions: renseignez-vous sur les stats dans les hôpitaux psychiatriques pour adolescents.

            Sinon, pour les anglophones, je vous suggère les articles de Ron Unz:http://www.unz.com/runz/raceiq-irish-iq-chinese-iq/

            • Exactement. Le système scolaire de masse répond à plusieurs impératifs, certains institutionnalisés, d’autres implicites.
              Le premier vise à permettre la qualification d’un plus grand nombre de personnes possibles, c’est l’objectif des 80% d’une classe d’âge au bac. Les moyens consistent donc à prodiguer un enseignement supposément adapté au plus grand nombre, basé sur la répétition et le séquençage des apprentissages. C’est désastreux pour beaucoup de surdoués qui ne supportent pas ce type de cheminement cognitif.

              Le deuxième impératif vise à former ou plutôt « fabriquer » des « citoyens » adaptés à la société contemporaine. Il s’agit ici d’un formatage en bonne et due forme, d’une propagande positive en faveur de l’UE, du mondialisme, du droit-de-l’hommisme, des théories du « genre » et de toute la soupe occidentale, le tout sous couvert « d’éducation civique ».
              La combinaison de ses deux impératifs produit sans surprise des individus incapables d’avoir le moindre sens critique et de penser par eux-mêmes, noyés dans l’idéologie mondialiste, c’est à dire complètement perdus en tant que citoyens et ignorants des fondements de la démocratie, de la nation, du droit, etc…
              A cela il faut ajouter l’apport de la sociologie et l’extrême violence symbolique et sociale qui se joue à l’intérieur du système éducatif.
              Ce dernier est dans les faits extrêmement coercitif et repose sur des principes d’autorité qui interdisent toute expression de créativité ou de véritable esprit critique. Ce pouvoir de coercition énorme tient pour une grande part au travail de hiérarchisation scolaire qui constitue l’implicite le plus grand du système éducatif.
              Cette hiérarchisation scolaire qui se traduit par des valeurs des titres scolaires différentes, constitue le fondement et la légitimation de la hiérarchisation sociale, qui est caricaturalement représentée par l’ENA, seul moyen aujourd’hui d’accéder aux plus hautes fonctions administratives et politiques.
              Pour reprendre les termes d’Ivan Illich, le système scolaire de masse a tous les attributs d’un système totalitaire…

  5. En tous cas on sait une chose sur les avancées fulgurantes des neuneu-technologies: ça marche toujours pas pour les anti-transpirants.

  6. Méfiance envers les chemrails

    Panique en Ukraine: substance inconnue pulvérisée au dessus des villes

    lundi 16 novembre 2009

    http://www.prisonplanet.com/panic-in-uk … ected.html

  7. En attendant, on est mal barrés; comment lutter contre ces humains augmentés ? On a déjà du mal avec la bande d’énergumènes qui squattent les postes à responsabilités dans l’entreprise et la politique, mais quand on aura RoboCop, CyberPatron et Elu 2.0, je crains que le « dialogue social » ne devienne impossible. Non pas qu’il soit facile par les temps qui courent, mais il y aura clairement un schisme grandissant (économique, social, culturel …) entre ceux qui auront les moyens de se payer les « augmentations » et les autres. Et ceux qui auront des prothèses, extensions et nannites prêtés par l’employeur (privé ou public) ou achetées à crédit l’auront mauvaise si jamais ils doivent fonctionner « en mode dégradé » (Comme on dit en Informatique)
    Du genre : « Bosse, paie et tais-toi, sinon on te débranche et tu redeviens un Zumain sans les options » … https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

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