Chambéry : une bactérie inconnue en cause dans le décès des bébés

Dans l’affaire de Chambéry, Marisol Touraine met en quarantaine le laboratoire ayant fabriqué les poches alimentaires.

Cette fois, Marisol Touraine ne pouvait plus tergiverser: «Je décide de suspendre la production du laboratoire Marette immédiatement», a-t-elle annoncé lors d’une conférence de presse organisée mardi en fin d’après-midi à Paris.

En outre, la ministre demande au laboratoire comme aux établissements de santé qui en auraient en stock de mettre en quarantaine les produits Marette en attendant que soient «cernés le moment et le lieu où s’est produite la contamination». Un changement radical de ton justifié par la découverte de l’Institut Pasteur d’une bactérie inconnue dans les échantillons issus des poches d’alimentation Marette fournies au centre hospitalier (CH) de Chambéry.

En clair, l’épisode dramatique qui a causé la mort de trois nouveau-nés dans le service de réanimation néonatale de l’hôpital de Chambéry les 6, 7 et 12 décembre dernier ressemble de plus en plus à un nouvel épisode de défaillance de la sécurité sanitaire. Rien ne permet d’exclure à ce stade la responsabilité du fabricant ou de l’un de ses fournisseurs puisque la bactérie inconnue est de la famille des entérobactéries, des germes du tube digestif qui peuvent occasionnellement se retrouver dans l’environnement (sol, eau, air) et provoquer une infection. De nouveaux prélèvements sont en cours sur le site de production de Marette.

À l’évidence, l’Agence du médicament (ANSM) et la ministre ont été légères en se contentant de demander le 17 décembre le retrait de l’ensemble des lots fabriqués par Marette le 28 novembre, dont faisaient partie les poches de Chambéry. Pourquoi ne pas avoir pris des mesures plus radicales dès que la suspicion s’est portée sur une contamination des poches? Pourquoi avoir persisté à pointer toute la chaîne, jusqu’à l’administration au sein du service de réanimation, alors que des poches non utilisées par le service étaient contaminées?

Benoît Vallet, le directeur général de la santé, l’a admis lors de la conférence de presse: «Les poches fabriquées pour le CH de Chambéry n’étaient pas exactement les mêmes que celles fabriquées par d’autres établissements. Il y avait donc un risque supplémentaire si des éléments contaminés y étaient présents.» «C’est pour éviter toute inquiétude que nous retirons tous les produits Marette», a conclu de son côté Marisol Touraine. Un peu tard. L’entreprise, quant à elle, a annoncé qu’elle envisageait des recours contre la décision.

Source: Le Figaro

2 Commentaires

  1. Ce n’est pas la première fois que l’hôpital de Chambéry fait parler de lui.
    Paix à ces petits bouchons.:(

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