Dans la région de Manolada, en Grèce, des exploitants agricoles ont ouvert le feu, le 17 avril, sur les travailleurs migrants venus réclamer leur paie. Trente d’entre eux ont été blessés. Corvéables à merci dans ces zones de non droit, ils n’avaient pas été payés depuis six mois. Ou comment, en 2013, des esclavagistes modernes sévissent en toute impunité en Europe. Récit.
Pour qui se promène à Athènes ces jours-ci, le printemps ensoleillé offre de débordants étalages de fruits. Et, en premier lieu, de belles fraises rouges et juteuses à quelques euros le kilo. Elles viennent toutes d’une même région du Péloponnèse, Nea Manolada, où elles sont cultivées sous serre. Ces fraises sont désormais tachées de sang.
Plus d’une trentaine d’ouvriers agricoles, tous immigrés, ont été blessés lors d’incidents survenus le 17 avril au soir. N’en pouvant plus, après plus de 6 mois sans être payés, 200 Bangladais sont venus réclamer leur argent au propriétaire des champs de fraises qui les emploie au noir.
Reçus par trois contremaîtres, ceux-ci les ont d’abord rembarrés, les menaçant de prendre d’autres travailleurs à leur place. Puis, devant le refus des travailleurs migrants de battre en retraite, les contremaitres ont ouvert le feu : à la carabine, ils ont tiré, poursuivant leurs cibles à travers champs. Bilan de la fusillade : une trentaine de blessés admis en urgence dans les hôpitaux de la région, certains dans un état critique. Un des trois hommes, ainsi que le propriétaire, ont depuis été arrêtés.
Logés dans des serres rapiécées, battues par le vent et aspergées de pesticides
La fusillade de Nea Manolada vient violemment rappeler ce qui se joue dans cette région de Grèce. Plus de 2000 personnes, pour la plupart sans-papiers, travaillent dans les propriétés agricoles toute l’année, en dehors de toute légalité : quatre mois pour la saison des fraises, puis les patates, ensuite les vendanges… Plus de 10 heures par jour, 7 jours sur 7, pour une promesse de 20 euros par jour.
Corvéables à merci, sans protection sociale, invisibles aux yeux des autorités locales, ils vivent dans des conditions d’un autre siècle. Entassés à plus de trente dans de vieilles serres rapiécées, battues par le vent, ils sont à la merci du froid en hiver et de la chaleur en été. Ils dorment à même la terre battue, se lavent au jet d’eau froide et boivent l’eau des citernes.
Ces « logements » au milieu des champs, aspergés régulièrement d’engrais et de pesticides, sont loués aux travailleurs migrants au prix fort par leur employeur. Quant aux denrées qu’ils cuisinent sur des feux de fortune, ils sont forcés de les acheter dans une petite épicerie où tout est cher, et de moindre qualité.
Les Albanais sont partis
C’est un aspect nouveau de la crise en Grèce. Les migrants originaires des Balkans, installés depuis vingt ans, Albanais pour la plupart, sont repartis, faute de pouvoir régulariser leur situation en Grèce. Les nouvelles lois conditionnent les permis de séjour à un certain nombre de jours de travail déclarés. Très vite, ils ont été remplacés par un flux continu de clandestins venant cette fois d’Asie ou d’Afrique, via la Turquie. Soit par la frontière terrestre de l’Evros, soit par les îles proches.
Dans la région, ces exploitations agricoles sont de véritables zones de non droit. Toutes les autorités locales ou gouvernementales ferment les yeux. Et les quelques incursions de journalistes se sont terminées, elles aussi, à l’hôpital. Une véritable économie souterraine et mafieuse s’est installée. A la manœuvre, des patrons grecs qui ressemblent de plus en plus à des latifundiaires, escortés de « bravoi » ou de « pistoleroi » chargés de surveiller, souvent fusil au poing, cette masse de quasi-esclaves.
« Fraises de sang »
En Grèce, d’autres régions ou secteurs économiques sont devenus totalement dépendants de ce dumping social poussé à l’extrême, au détriment d’une cohorte de pauvres hères : la plaine de Marathon et ses cultures maraichères cultivées par les Pakistanais, les fermes marines et leurs employés indiens, la pêche et ses marins égyptiens,… Ce n’est pas sans rappeler ce qui se passe d’autres régions d’Europe du Sud, en Italie ou en Espagne. Mais quand plus un sou ne rentre, la colère finit par éclater.
Article complet: Bastamag
Un jour ils devront payer ces salauds d’exploitants. Vivre sur le dos de la misère humaine, quelle honte. C’est aux travaux forcés et à vie qu’ils méritent d’être condamnés.
Je me demande si le NOM est en train de nous y précipiter dans ce système d’esclavagisme mais à petit feu pour le moment.
le NOM n’a rien a voir la dedans et j’ai honte pour mes compatriotes mais c’est la cupidité et la stupidité, comme il est dit dans l’article avant ils avaient des esclaves originaire des Balkans la différence est que maintenant certaines personnes se sentent intouchable quand ils assistent devant leur poste de merdia TV qui leur diffusent des immages de l’aube d’orée tabassant les immigrés cela donne un certain sentiment d’impunité. c’est triste a dire mais ils ont perdu leur âme et mème si c’est la crise le Grec souffre d’orgeuil mal placer et préfère se plaindre et reporté la faute sur les autres plutôt que d’assumer ses responsabilité.
A tous les socialo-humanistes éclairés donneurs de leçons, à tous les utopistes de la bonté humaine.
Faut maintenant aller là-bas!
Leurs expliquer « que c’est pas bien », et je vous conseille « les fraises pour tous » comme slogan.
C’est porteur…
PS: Ne pas confondre se révolter/s’indigner contre un système ou une personne, avec donner des leçons (de morale) à autrui.
Si je décrypte bien, toi tu as tiré un trait sur la bonté de la nature humaine et définitivement opté pour l’écrasement d’autrui.
C’est ça qu’il faut comprendre?
Dès qu’un malheur arrive, il y a toujours des rapaces pour en tirer parti.
Que ces esclavagistes récoltent ce qu’ils ont fait.
Bien dit. D’ailleurs l’homme ne devrait pas être considéré comme un omnivore mais plutôt comme un charognard.
De toute façon et de partout, la misère engendre la misère… le miséreux s’en prend à plus misérable que lui… c’est un cercle sans fin… y a ka lire Emile Zola…
Les années à venir nous en démontreront la panoplie dans notre propre pays… préparez-vous, c’est pour demain… !
vos enfants et petits-enfants sont directement concernés…
Je te rejoins sur l’analyse et c’est bien là le probléme. Par contre, ne confondons pas. Là, il ne s’agit pas de miséreux qui s’en prennent à d’autres, mais d’esclavagistes qui profitent de la situation illégale de ces emmigrés pour les exploiter. La situation existait depuis des années (tout comme en Espagne, en Italie, dans le Sud de la France… Les grecs étant dans le trou, ils rechignent encore plus à « payer » leurs esclaves : ils les flinguent.
Les cartouches et les gros bras fascistes coûtent moins chères. J’espère qu’ils vont tous se barrer pour les laisser dans la confiture des fraises si personne n’est là pour les ramasser.
Ensuite on se bouffe le nez entre nous pour 3x rien,bien sur que c’est horrible,dire le contraire est calomnieux,mais ce n’est que le début et faut se préparer à pire malheureusement.
salut ,pour ceux qui ne l’aurais pas vu ,http://www.youtube.com/watch?v=rIrpfWkxrMo
L’avais vus et c’est super bien instructif,merci du rappel.
Salut Tonmourage, intéressant mais ne pourrais-tu (ainsi que ceux qui nous mettent des liens sans commentaires), indiquer aux Moutons que la vidéo est un docu portant sur l’esclavage moderne avec un avis sur la question. C’est pas un reproche mais je râle régulièrement intérieurement sur les liens donnés brut de décoffrage. Généralement, sans explications, ni commentaires, je ne prend (perd) pas le temps d’aller voir.
En tous cas, merci, car comme dis Rouletabille : »bien instructif ».
salut Fenrir ,généralement en ce qui me concerne je met des liens qui traite du sujet ou je précise que c’est hs,et en ce qui concerne mon avis sur le sujet il y a longtemps que ma soumission au système est neutre
bonne soirée