30 mois de prison pour un agent de la CIA

Un détenu de Guantanamo (archives)
Un détenu de Guantanamo (archives)  Photo :  AFP/MICHELLE SHEPHARD

Pour avoir divulgué le nom d’un collègue impliqué dans des interrogatoires musclés dans les prisons secrètes de la CIA, un ancien agent de la CIA est condamné à 30 mois de prison.

John Kiriakou avait dénoncé cette pratique de la CIA, qui avait été assimilée à de la torture.

M. Kiriakou, 48 ans, qui a travaillé à la CIA de 1990 à 2004, avait plaidé coupable en octobre devant le tribunal fédéral d’Alexandria (Virginie, est), pour éviter un procès.

Il a reconnu avoir dévoilé le nom de son collègue à un journaliste. Par la suite, le nom du collègue avait été retrouvé chez l’avocat d’un détenu du camp de Guantanamo, qui était passé par des prisons secrètes de la CIA. C’est cette découverte qui a déclenché en 2009 une enquête fédérale qui a mené à John Kiriakou.

En 2007, M. Kiriakou avait accordé une entrevue à la chaîne de télévision ABC, lors de laquelle il avait confirmé pour la première fois que la technique de la simulation de noyade avait été utilisée contre Abou Zoubaydah, détenu de Guantanamo et passé par ces prisons secrètes.

Cette condamnation met en lumière la difficulté du débat au sujet des méthodes de la CIA. Car pour les défenseurs de M. Kiriakou, la justice a condamné « le seul agent de la CIA qui va être emprisonné en raison de ce programme de torture, sans avoir torturé personne. »

Alors que pour le procureur fédéral Neil MacBride, la condamnation « n’a rien avoir avec ce débat [sur la torture] ». Selon le procureur, M. Kiriakou a « trahi une confiance solide » d’autant qu’il s’était engagé à neuf reprises à ne pas divulguer l’identité de ses confrères.

L’avocat de l’agent condamné affirme qu’« il n’a jamais voulu nuire aux États-Unis ni à la CIA ».

Jesselyn Radack, du Governmental Accountability Project, qui a participé à la défense de M. Kiriakou a fustigé le fait que c’est le seul agent en prison pour une fuite à la presse, alors que ce n’est pas le cas pour « le directeur de la CIA qui a livré des informations classifiées à sa maîtresse et le numéro 2 (de l’agence) a donné des sources et des méthodes à Hollywood » pour le film sur la traque de Ben Laden Zero Dark Thirty.

Source: Radio-canada.ca

4 Commentaires

  1. Et dire que cet état fédéral condamne les autres états qui font usage des mêmes pratiques qu’eux donne la nausée ! Nous avons en tout cas là une évidence.C’est qu’aux USA, tous ceux qui auront le courage de dénoncer des actes contraire à la déclaration universelle des droits de l’homme,ou de la convention européenne des droits de l’homme, seront jugés et condamnés ! C’est quand même un comble !

  2. On sait très bien qu’aux US le plus grave n’est pas de faire des choses illégales, mais de les dénoncer 🙂

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