Soyons francs, à la base, le Congo on s’en fout un peu, mais l’info n’est pas là, l’important est de voir qu’un fleuve censé transporter la vie véhicule maintenant la mort, le choléra. Si il est enlevé aux habitants cette source de vie à moins bien sur qu’ils ne fasse bouillir l’eau en question, que va-t-il leur rester? Car c’est bien beau de vouloir protéger la population en l’informant, il n’est pas possible d’informer la totalité d’une population sur des dangers invisibles.
Depuis le mois de mars, une épidémie de choléra se propage dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Elle s’étend désormais à l’ouest, jusqu’à la capitale, Kinshasa, qui borde le fleuve Congo.
L’épidémie de choléra qui sévit en RDC depuis le mois de mars s’est étendue depuis la province orientale jusqu’à celle de Bandundu, avant de rejoindre celles de l’Equateur et de Kinshasa en juin. Ces deux dernières provinces bordent le fleuve Congo et la population continue de boire son eau, par habitude, malgré la maladie qui a déjà emporté 280 personnes et contaminé 4.062 autres.
« Je bois l’eau du fleuve, et pourquoi pas ? L’eau, c’est l’eau !« , déclare un habitant. Le choléra « je ne sais pas comment il s’attrape, ça a commencé où ?« , demande-t-il. Il raconte n’avoir jamais été malade après avoir utilisé l’eau du fleuve et « en tout cas, moi, je n’ai jamais entendu » que cela pouvait rendre malade, dit-il. Comme lui, faute d’eau courante, les riverains utilisent l’eau du fleuve pour boire, cuisiner et faire la lessive. En l’absence de toilettes, ils y font aussi leurs besoins, multipliant ainsi les risques de contamination, rapporte l’AFP.
Le dispensaire de Ngamanzo a connu le premier cas à la mi-juin. Depuis, la petite structure hospitalière, en pénurie de gants stériles, a enregistré une quinzaine de malades, dont une femme de 35 ans qui est décédée. Ngamanzo n’avait jamais été frappé jusque-là par la « maladie des mains sales« , indique les responsables. Caractérisé par des diarrhées, de fortes fièvres et parfois des vomissements, le choléra inquiète sans que pour autant les habitants refusent de consommer l’eau du fleuve, rapporte TV5monde.
Faire bouillir l’eau avant de la consommer
« Ils disent que Dieu a créé l’eau, qu’ils ont commencé à prendre l’eau il y a longtemps et qu’il n’y a jamais eu de problème« , confie Gilbert Kanyinda, l’un des responsables communautaires qui sensibilisent la population depuis le 18 juillet. « Ils disent qu’on fabrique la maladie pour que le gouvernement nous donne de l’argent« , explique-t-il. Malgré tout, il continue, armé de son pulvérisateur et de son mégaphone estampillé au marqueur « Croix-Rouge », de donner des conseils en lingala dans les rues, sur le port et au marché, où les femmes connaissent le message par coeur. « Il faut faire bouillir l’eau avant de la consommer. Avant de sortir des toilettes, il faut se laver les mains avec du savon monganga« , un savon médical, répète une commerçante. Mais d’autres relèvent que si « il faut bouillir l’eau, si on n’a pas l’argent pour acheter la braise, on ne la bout pas… »
Dans un centre de traitement d’eau improvisé près du dispensaire, un collègue de Gilbert Kanyinda verse du chlore dans les seaux ou les bidons apportés par les femmes. Plusieurs milliers de litres d’eau sont ainsi traités chaque jour. « Avec la quantité que nous traitons, je pense que c’est bon« , juge Gilbert Kanyinda. Toutefois, ne disposant pas d’embarcations, il n’est pas possible pour eux de se rendre sur les îles d’où de nombreux malades proviennent. Pourtant, « il faut assainir là où chaque malade a habité, et les vingt maisons alentour« , explique-t-il.
Source: maxisciences.com