L’Islam: religion ou arme de manipulation massive?

Qu’est-ce que l’Islam exactement? Il s’agit incontestablement de l’une des plus grandes religions de cette planète, une religion qui chaque jour nous est vendue telle quelle par les médias, les associations et les politiques, qui est au centre de toutes les polémiques et que l’on croise même dans la rue, mais combien savent exactement ce qu’est cet Islam que l’on nous vante chaque jour dans les médias? Pour faire un peu dans les statistiques: les musulmans sont 1,58 milliards sur la planète, derrière les chrétiens qui sont suivant les statistiques de 2011 au nombre de 2,31 milliards. Pour la France, il y aurait 4,7 millions de musulmans suivant des chiffres datant de 2010, d’autres chiffres estiment ce nombre en 5 et 6 millions.

mmmIl n’y a qu’un seul Islam

C’est la manière dont les choses nous sont présentées: il n’y a qu’un seul Islam, un seul livre, une seule religion, il suffit de regarder la télévision pour s’en rendre compte, ceci impliquant que la religion du prophète est autant un problème qu’une réelle chance pour notre société, c’est la même que cela soit pour le simple croyant qui pratique tranquillement chez lui comme pour le terroriste capable des pires horreurs.

Il y a malgré tout un souci dans l’équation: donc suivant les médias, les politiques, les penseurs et autres fortiches du neurone, en France, il y a l’Islam et les musulmans, et cela s’arrête là! Un seul Islam, une seule religion, un seul livre! C’est le même Islam qui se veut tolérant et qui voit ses infidèles se faire lapider, toujours lui qui se veut pacifique et qui ne tolère aucun mécréant appelant même à tuer ceux-ci, indubitablement le même qui prône la générosité et appelle au jihad. Suivant le regard que l’on nous propose sur le sujet, nous devons soit avoir peur, soit être très tolérants et tout accepter, nous sommes pris dans un étau qui ne nous incite que peu à aller plus loin sans chercher par soi-même.

Je vous propose d’ailleurs un petit débat télévisé avec David Pujadas et Hassen Chalghoumi chez Ruquier, et bien sur, nous retrouvons principalement ici tout ce qui a été dit jusqu’à présent: un seul Islam avec ses musulmans:

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=sjk12yS-1wU[/youtube]

S’il n’y a qu’une seule religion du prophète, il y a par contre deux grandes catégories de musulmans: les musulmans et les islamistes, sachant que si les premiers sont représentés en France, les seconds ne le sont pas, ils sévissent actuellement entre autres endroits dans le nord du Mali. Officiellement, tous dans mis dans le même sac religieux, tous se réclament du Coran, et bien sur, ce n’est pas cela qui va aider à comprendre si les peurs des islamophobes sont justifiées ou non, si une “islamisation de l’Europe” est à craindre ou non, et encore moins le fait de savoir si nous devons accepter celle-ci.

Seulement, cette vision de l’Islam me dérange, même si je le reconnais, c’est une religion que je ne connais au final que très peu, je connais moi-même des musulmans qui ne correspondent pas à l’image que je peux voir sur internet ou à la télévision, ils ne sont pas moins musulmans pour autant, mais ils ne semblent pas sortir du même sac…

 

Plusieurs Islam pour une seule religion

En fait, il est faux de dire qu’il n’y a qu’un seul Islam même si pour tous le livre est identique, cela reviendrait à dire qu’il n’y a qu’un seul type de chrétiens alors que nous savons bien qu’il n’y a que peu de rapport entre les mormons et les catholiques, entre les témoins de Jéhovah et les catholiques intégristes. La chrétienté à ses imbéciles et ses sectes, ses fidèles et ses extrémistes. Cela reviendrait tout autant à faire un amalgame avec les juifs se réclamant de la Thora et ceux qui ne jurent que par le Talmud, il n’y a que peu de points communs entre les deux. Comme pour chaque religion, une multitude de courants de pensée sont apparus, et l’Islam n’échappe pas à la règle, nous pouvons donc y trouver:

  • le sunnisme
  • le kharidjisme
  • le chiisme
  • le salafisme
  • les frères musulmans
  • le soufisme
  • La Nation of Islam américaine

Fichier:ArboIslam.svg

Et nous n’avons là que les principales théologies de l’Islam, les plus connues et donc les plus influentes. Pourtant, aucune ne se ressemble vraiment. Cela implique qu’il n’y a pas UN Islam mais plusieurs, et que de ce fait, nous sommes volontairement (ou non) trompés lorsqu’on nous parle de l’Islam en général, les pratiquants n’étant pas tous les mêmes, et leur vision de la France, de la démocratie comme de la laïcité ne pouvant du coup, être les mêmes.

Me voilà donc du coup un peu plus proche de la réalité, et également plus en mesure de comprendre ce qui différencie certains des musulmans que je côtoie avec d’autres que je peux croiser ou voir à travers les médias. Ils n’ont pas la même approche de la religion, et de ce fait, une approche complètement différentes de notre société.

Sur un plateau de télévision, il y a eut une intervention très intéressante d’Abd Al Malik au sujet de l’Islam en France puisque comme il le dit lui-même: “un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse“.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HwMlELv9FSI[/youtube]

Pourquoi alors a-t-on tendance à entendre autant cet “arbre qui tombe” et qui souhaite s’imposer plutôt que la grande majorité de “la forêt qui pousse”? Pourquoi médias comme politiques ne différencient-ils pas les différents courants de l’Islam sachant que tous n’ont pas les même intérêts ni la même vision de la société dans laquelle ils aimeraient vivre? Un amalgame est volontairement entretenu, les explications officielles sont rares voire inexistantes, et les raisons en sont multiples.

 

Le choc des civilisations

La première pouvant être suspectée plus que prouvée, la généralisation de l’ensemble des musulmans quitte à faire naitre des tensions inter-communautaires, les non-musulmans contre les musulmans eux-même par exemple, ou les pro-laïcité contre les pro-religion…. Commencer à parler ouvertement des différents courants de pensée reviendrait à reconnaître qu’il y a également plusieurs type de musulmans, et des explications devraient être fournies sur chaque courant de pensée, par information ou pour rassurer les citoyens. Certaines tensions sont volontairement entretenues en occident pour appliquer la politique du “diviser pour mieux régner“, il est plus aisé de contrôler une population hétéroclite dans laquelle chacun se conforte dans ses opinions plutôt qu’une population qui s’unit au risque de vouloir changer le système ainsi que ses dirigeants.

 

L’argent avant tout

La seconde est bien évidement économique. Si nous regardons les groupes islamistes tels que les talibans, Al Qaïda, Al Aqmi (voir ici), ou encore la secte Boko Haram qui tel qu’on nous l’a raconté dans les médias a récemment enlevé une famille de français au Cameroun, le même courant de pensée relie chacune de ces organisations: le wahhabisme. Le wahhabisme étant un courant de pensée relativement rigoriste et qui n’est pas réputé pour sa tolérance envers les autres cultures et religions, nous y reviendrons plus tard. Et c’est là que le problème survient vraiment, il n’est pas possible en France de parler du wahhabisme et des risque que cette théologie peut représenter car issu du wahhabisme, il y a le salafisme présent en France et faisant partie de ces “arbres qui tombent”, en suivant les propos d’Abd’Al Malik.

Si ce n’était que cela, le problème serait moindre, mais la différenciation des divers théologies n’est pas évitée pour protéger une communauté mais pour protéger la finance. En faisant le distingo entre les différents courants de pensée et donc en mettant en avant certains par rapport à d’autres, cela démarquerait le wahhabisme des autres branches de l’Islam, le wahhabisme étant la religion par excellence de certains des clients préférés de la France.

 

Le wahhabisme

C’est là que cela devient technique, car pour avancer, il convient d’expliquer un peu ce qu’est exactement le wahhabisme. Le wahhabisme est une religion issue de l’Islam sunnite mais qui s’est fortement éloigné, finissant par ne plus apparaître dans l’organigramme des théologies musulmanes, il reste néanmoins assez proche de la philosophie salafiste.

A la base du wahhabisme se trouve Muhammad Ibn ‘Abd al Whahhâb, théologien qui s’est dit sunnite fixé en 1739 en Arabie, où il se fait connaître par une prédication marquée par le puritanisme, l’intolérance et une interprétation littérale du Coran.

Source: Histoire du wahhabisme

En piochant dans le dictionnaire mondial de l’islamisme (éditions Plon), nous pouvons également apprendre ceci:

Le wahhabisme a été fondé dans la péninsule Arabique, au XVIIIe siècle, par Muhammad ibn Abd al-Wahhab. Il représente un courant traditionnel qui se distingue par une lecture littérale de l’islam et par son aspect rigoriste et puritain. Il condamne en particulier toute innovation par rapport à l’enseignement originel de l’islam et considère que l’Etat doit fonctionner exclusivement selon la loi religieuse. Le pacte entre Ibn Abd al-Wahhab et Ibn Séoud, le fondateur de l’Arabie saoudite, fera de ce pays le berceau du wahhabisme.

Le salafisme, né à la fin du XIXe siècle, est un courant très proche du wahhabisme, auquel il peut pratiquement être assimilé dans sa version la plus conservatrice. La principale divergence entre les deux écoles porte sur le thème de l’Etat islamique: le wahhabisme se satisfait d’un dirigeant local – un roi, par exemple – s’il respecte et fait respecter la charia, tandis que le salafisme souhaite revenir au califat pour l’ensemble des croyants, même si la plupart d’entre eux acceptent l’idée d’un émir local pour quelque temps. Il tire son nom du mot salaf, qui désigne le premier compagnon du Prophète. Dans les années 1980 naît dans les camps de Peshawar, au Pakistan, sur fond de guerre en Afghanistan, le “salafisme jihadiste”, une version radicale qui va séduire de nombreux jeunes musulmans, y compris en Europe. Les salafistes appellent surtout à purifier l’islam de toute trace culturelle étrangère.

Via l’express

D’ailleurs, rien ne vaut la recherche et l’approfondissement du sujet pour réellement saisir les subtilités et les différences par rapport au sunnisme originel, je vous conseille d’ailleurs la lecture de cet article sur le sujet: Histoire du wahhabisme par le site doctrine-malikite.fr.

Nous avons donc un courant indépendant de l’Islam (wahhabisme) qui est considéré comme certains comme étant sectaire, et un courant relativement proche, le salafisme, ils sont d’ailleurs tellement proches que certains ne font pas ou plus la différence entre les deux courants religieux. Ce sont ces deux philosophies qui ne sont pas mises en avant pour des raisons géopolitico-financières avant tout.

Les pays les plus représentatifs du wahhabisme étant l’Arabie Saoudite et le Qatar, l’un étant soutenu par ses pétrodollars et les Etats-Unis, même si cette alliance est en grand danger depuis des accords passés entre l’Arabie Saoudite et la Chine, le second étant un client friand de tout ce qui est français et qui rachète à tour de bras, pour faire court dans lex explications. Quoi de mieux pour illustrer mon propos que le Top 10 des acquisitions qataries en France?

Depuis l’année 2008 et l’attribution au pays d’un statut fiscal privilégié, les investissements qatariens au sein de l’hexagone augmentent aussi vite que l’acquisition de stars au Paris-Saint-Germain.

Exonérés de taxe sur les plus-values immobilières et non imposables sur la fortune lors des cinq premières années de résidence en France, les pétrodollars du Qatar déferlent sur le territoire français, comme s’ils participaient à une banale partie de Monopoly, avec des objectifs stratégiques très divers, du placement financier à la quête d’une image respectueuse en passant par des vues géopolitiques complexes.

Petit tour d’horizon de leurs dernières acquisitions dans notre beau pays :

1. Le PSG. Après six ans de tentatives stériles, le fonds d’investissements Qatar Investment Authority parvient à racheter aux Américains de Colony Capital 70% des parts du club parisien, qu’il fait immédiatement rentrer dans une nouvelle dimension en investissant des sommes colossales sur le marché des transferts. Ce genre de stratégie a permis de construire des machines de guerre, rarement de voir un retour sur investissement. Ce n’est clairement pas l’objectif affiché.

2. L’hôtel Martinez à Cannes, le Palais de la Méditerranée à Nice, le Concorde Lafayette, l’hôtel du Louvre à Paris… Mais aussi le somptueux hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis à Paris, les casinos Barrière Croisette et Les Princes, et le Carlton de Cannes. Pas sûr que les acquéreurs de ces établissements aient cherché la rentabilité la plus spectaculaire. L’idée a plutôt été de s’emparer de ce qui symbolisait le plus le luxe dans notre beau pays.

3. La galerie commerciale Élysée 26, rue Ponthieu à Paris. Elle a été préférée au centre commercial des Arcades, à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. C’est la banque centrale du Qatar qui est propriétaire de ce complexe. Un peu comme si la BCE allait acheter les boutiques de l’IFC à Hong Kong.

4. Suez Environnement et Véolia Environnement. Pour un pourcentage très minoritaire dans chacun de ces groupes. Mais quand on envisage, à un moment, d’organiser une Coupe du Monde dans des stades climatisés en 2022, le conseil de quelques professionnels de l’environnement pourrait être précieux.

5. L’immeuble qui abrite le Virgin des Champs-Élysées. Immeuble qui comprend également le Monoprix, acquisition effectuée pour la modique somme de 500 millions d’euros. La veille de cet achat, Qatar Investment Authority avait fait l’acquisition du Paris Saint-Germain Handball. C’est pas parce que le kérosène n’est pas cher qu’il faut multiplier les allers-retours. Écolos les investisseurs du Qatar, c’est appréciable.

6. 3% du groupe pétrolier français Total. Grâce aux fonds souverains Qatar Holding, contrôlé par le riche émirat du Golfe. Parce que c’est plus simple de faire le plein d’essence, lorsque l’on contrôle ladite essence. Pour sa part Qatar Investment Authority, fonds souverain, s’est offert 6% d’EADS. Est-ce bien raisonnable de vendre une partie de notre complexe aéronautique civil et militaire à un autre pays ?

7. L’hôtel d’Évreux, place Vendôme à Paris. Il y a près de trois siècles, la bâtisse a été construite par l’architecte Pierre Bullet pour y loger sa fille, alors âgée de douze ans. Une telle débauche de luxe ne pouvait être entretenue aujourd’hui que par l’émir du Qatar, Hamad bin Khalifa al-Thani, propriétaire de l’édifice et par ailleurs connu pour avoir promis un cheval en or au journaliste qui avait balancé une godasse sur George Bush. Nous voilà fixés sur les qualités de gestionnaire du bonhomme.

8. L’immeuble qui abrite Le Figaro, boulevard Haussmann à Paris. Il faut savoir qu’une antenne de l’ambassade américaine y est également installée. Est-ce qu’en début de mois, certains courriers tombent : “Chers locataires américains, merci de me régler le loyer du mois avant le 5 sans quoi je serai obligé de vous mettre à la porte. Par ailleurs, j’ai eu des plaintes des autres locataires le 4 juillet dernier. Merci de célébrer vos fêtes dans le respect du voisinage. Cordialement, Le Qatar” ?

9. Une maison à Marnes-la-Coquette (dans les Hauts-de-Seine). “Ouais, enfin c’est pas un truc de dingue non plus”, me direz-vous. Et vous aurez tort. Car la champêtre commune de Marnes-la-Coquette n’est autre que l’une des communes les plus prospères de France, microcosme richissime à quelques kilomètres de la métropole parisienne, où l’émirat du Qatar possède un palais de 4 000 mètres carrés…

10. Les droits télévisés de Ligue 1. Par le biais de la grimpante chaîne de télévision Al-Jazira Sports. Pas franchement une coïncidence, dans la mesure où le directeur général de la chaîne est Nasser Al helaifi, également propriétaire du Paris Saint Germain depuis juillet 2011. La concentration verticale, c’est la clé de la réussite.

Et vous, vous vous réjouissez de cet afflux financier venu du Golfe ?

Source: fr.finance.yahoo.com

Soit dit en passant, un bon article est sorti sur le sujet et a été publié sur le site Atlantico.fr, celui-ci parle de l’ingérence d’autres pays dans l’Islam de France.

 

Le bilan final:

L’Islam peut être une belle religion, cela expliquerait pourquoi certains se convertissent et parmi les grands noms, comment ne pas citer Cassius Clay, Malcom X, Germaine Jackson et sa femme, Myke Tyson, Cat Stevens, et bien d’autres… Seulement, la vision que les médias, politiques, penseurs et autres personnalités ayant une opinion, n’est pas une bonne vision, volontairement ou non, il y a une manipulation des masses autour de l’image de cette religion pour ne pas léser certains pays très (trop?) puissants, ne pas dénoncer certaines dérives de la religion du prophète. Nous pouvons même regarder qui se cache derrière les financements des rebelles en Libye, en Syrie ou au Mali, ce sont avant tout des pays (et le Qatar en particulier) et non une religion. Quand aux pays qui restent silencieux sur le sujet, cela ne fait-il pas d’eux des complices? Même le pays des droits de l’homme qu’est la France?

Les islamophobes se trompent par méconnaissance, les critiques sont généralisées et trop souvent preuves qu’un amalgame est fait sans que personne ne cherche à détromper tout ce petit monde, et au centre de tout cela, des musulmans qui n’ont rien demandé à part pratiquer leur religion comme le ferait n’importe quel catholique.

L’Islam tel que nous pouvons le voir en cherchant n’est pas contre la laïcité, la France, la république, s’attaquer à l’Islam est une erreur car ce sont certains courants philosophiques de l’Islam qui posent réellement problème, pas la religion en elle-même. Quitte à parler d’un problème s’il y en a réellement un, autant parler de la source du problème et en l’occurrence de ceux qui souhaitent la propagation de leur “philosophie”, qui usent de leur pouvoir ou de leur argent à des fins qui ne vont pas dans l’intérêt du musulman en général, ainsi que du notre.

Bien sur, tout précision sur le sujet est la bienvenue mais juste une chose est demandée: pas de prosélytisme ni de copier-coller de passages en entier de textes religieux, restons courtois et dans le sens du débat.

La réflexion fait souvent plus avancer les idées que l’acceptation de l’information toute faite…

 

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