Prix de l’électricité : l’exception suédoise en Europe

Source STATISTA

Mardi 10 octobre, lors d’une visite commune à Hambourg, le président Français Emmanuel Macron, et le chancelier Allemand Olaf Scholz, ont annoncé travailler ensemble afin de parvenir à un accord sur la réforme du marché européen de l’électricité. L’ambitieuse et controversée réforme, proposée par la Commission européenne, a pour but d’enrayer la volatilité des prix de l’électricité, d’accélérer l’essor des énergies renouvelables et l’abandon progressif du gaz, ainsi que de mieux protéger les consommateurs contre les possibles flambées des prix et les manipulations du marché.

Les prix de l’électricité ont en effet connu de très fortes augmentations ces dernières années, d’abord avec la crise énergétique qui a touché l’Europe en 2021 et la reprise économique post-pandémique, puis ensuite, bien plus dramatiquement, avec la guerre en Ukraine en février 2022. Les vagues de chaleur qui ont fait grimper la demande d’électricité et perturbé la production l’été suivant, combinées à la réduction voire l’arrêt des livraisons de gaz russe vers l’UE, ont provoqué une nouvelle flambée des prix, et la plupart des pays ont enregistré des records.

Si la pénurie d’approvisionnement en énergie a touché l’UE dans son ensemble, l’impact sur le prix de l’électricité n’a pas été le même partout. En août 2022, au moment du pic des prix le plus important, c’est l’Italie qui affichait le prix le plus élevé sur le marché de gros, à plus de 543 euros par mégawattheure. Ce pays est notamment le premier importateur net d’électricité de l’UE. La France et l’Allemagne ont également connu une explosion des prix à cette période, mais sont parvenu à maintenir une moyenne inférieure à 500 euros par mégawattheure durant l’été 2022.

Comme le met en avant notre graphique, cette situation était cependant différente en Espagne, où le prix de l’électricité sur le marché de gros se situait alors toujours en dessous de 200 euros le mégawattheure. La Commission européenne a en effet accordé une dérogation qui permet à l’Espagne et au Portugal de plafonner les prix du gaz intervenant dans la production d’électricité.

Outre cette « exception ibérique », c’est en Suède – où l’hydroélectricité et l’énergie nucléaire représentent une part importante de la production électrique – que la hausse a été la moins prononcée. Si le pays scandinave a vu le prix de l’électricité plafonner à presque 235 euros par mégawattheure en décembre 2022, celui-ci est depuis dramatiquement redescendu, pour y atteindre seulement 21,7 euros en septembre. La Suède a également atteint cette année des records de production d’énergie éolienne : 27 % de son d’électricité était fabriquée à partir du vent en février 2023, battant de peu le record de 26% établi en janvier.

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3 Commentaires

  1. En france aussi les énergies prédominantes sont l’hydroélectricité et l’énergie nucléaire alors pourquoi le prix de gros de l’électricité est il monté à près de 500 euros alors qu’en suède il était à 235 euros ?.
    Pourquoi n’est t’on pas sorti du système européen comme l’espagne ou le portugal l’ont fait ?.
    Je rappelle que la france grâce aux centrales nucléaires proposait aux consommateurs l’électricité la moins chère en europe avant que des voyous ne prennnent le pouvoir et nous fassent croire toutes sortes de balivernes.
    Bien sur on va encore dire que c’est la faute à Poutine ou au changement climatique. C’est tellement pratique les excuses bidon pour se dédouaner.

  2. Concrètement, les règles actuelles de l’UE pour le « marché de l’électricité » imposent aux producteurs, dans chaque pays, de ne pas vendre l’électricité moins chère que l’électricité produite par les centrales allemandes fonctionnant au gaz.
    Le coût du gaz ayant beaucoup augmenté, le coût de l’électricité en Allemagne est devenu très élevé, et les autres producteurs dans les autres pays de l’UE (ex: EDF…) sont contraints de vendre leur électricité aux consommateurs aussi cher qu’en Allemagne, même si leur coût de production est beaucoup plus bas (ex: EDF…).
    Une électricité très chère effondre l’économie, donc c’est une situation intenable. Elle ne tient encore en France que parce que le gouvernement refuse obstinément de se fâcher avec l’Allemagne, et que l’Allemagne refuse obstinément de changer cette règle de l’UE.
    Et c’est bien normal: les allemands sont à l’origine de cette règle, faite pour s’assurer qu’aucun pays (et surtout pas la France…) ne puisse vendre à ses habitants et à ses entreprises industrielles une électricité moins chère qu’en Allemagne, car cela ferait concurrence aux industries allemandes.
    L’Espagne et le Portugal, pas fous, se sont immédiatement extirpés de ce traquenard lorsque le prix du gaz a flambé. L’UE a été obligée de tamponner le papier pour sauver les apparences.
    Le gouvernement français, par contre, attend encore que les allemands soient d’accord…

  3. Une autre raison pour laquelle l’électricité est devenue aussi chère en France, c’est qu’il a été imposé à EDF de vendre son électricité à prix coûtant (certains disent même à perte?) aux autres revendeurs, qui ne produisent pas d’électricité eux-même mais se contentent de revendre celle d’EDF avec une belle marge.

    L’introduction d’une part d’énergie éolienne (très chère, et dont l’intermittence déstabilise le réseau), à côté du nucléaire (pas cher), a aussi contribué à l’augmentation globale du coût de production en France.

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