Kiev veut sanctionner les chaînes télévisées 112 Ukraine et NewsOne pour « activités anti-ukrainiennes »…

Ça sent vraiment mauvais. Un IVème reich est en gestation. Partagez ! Volti

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Christelle Néant pour DoniPress

La Rada (parlement) a demandé au Conseil National de Sécurité ukrainien que les chaînes de télévision 112 Ukraine et NewsOne soient sanctionnées pour activités anti-ukrainiennes, à la demande de plusieurs députés ukrainiens.

Depuis le Maïdan, l’Ukraine plonge de plus en plus vers une dérive totalitaire et fasciste, qui se manifeste aujourd’hui contre des médias qui permettent pourtant régulièrement à tous les néo-nazis ukrainiens de déverser leur idéologie et leur haine des Russes et des russophones à l’antenne.

Malgré cette complaisance pour les adeptes de Stepan Bandera et les criminels de guerres qui appellent au génocide de la population du Donbass, ces deux chaînes sont pourtant désormais dans le collimateur des autorités de Kiev.

Un proverbe dit que chaque révolution porte en elle les germes de sa propre destruction, et l’Ukraine post-Maïdan illustre parfaitement cette vérité que nous enseigne l’Histoire.

Cette demande de sanctions fait suite au dépôt d’une résolution par des députés du Bloc Petro Porochenko, Samopomochtch et Front Populaire, demandant au Conseil National de Sécurité ukrainien de sanctionner les chaînes 112 Ukraine et NewsOne pour « activités anti-ukrainiennes, imitation de la propagande russe et diffusion de l’idéologie terroriste », et de faire interdire leurs « activités anti-ukrainiennes ».

Ces sanctions pourraient être de nature économique, comme le gel de leurs avoirs ou d’empêcher le retrait de leurs capitaux hors d’Ukraine, mais pourraient aussi aller jusqu’à l’annulation de leur licence et permis d’émettre, la restriction de leurs accès aux services de télécommunications, voire l’interdiction d’utiliser des fréquences radio ! En clair les autorités ukrainiennes veulent étouffer voire museler totalement ces médias.

Quelques députés du Bloc d’opposition ont soumis deux résolutions pour faire annuler cette demande de sanctions, mais il y a peu de chances qu’ils soient entendus. Surtout que le président du parlement ukrainien, Andry Parouby (fondateur du parti néo-nazi Svoboda), soutient la demande de sanctions contre les deux chaînes.

Ce n’est pas la première fois que ces chaînes sont accusées de couverture biaisée des événements qui ont eu lieu sur la place du Maïdan ou dans le Donbass. La chaîne 112 Ukraine a d’ailleurs fréquemment subi des inspections du Conseil National pour la diffusion télévisée et radiophonique, et a reçu plusieurs avertissements pour « violations des termes de sa licence ».

La chaîne NewsOne quant à elle a vu une de ses journalistes être agressée physiquement (et blessée) par des ultra-nationalistes le 17 septembre 2018, alors qu’elle couvrait une manifestation en direct.

Quand on sait les horreurs que tous les russophobes d’Ukraine peuvent déverser sur le plateau de la chaîne 112 Ukraine (qui appartient à Igor Kolomoïski, un adversaire de Porochenko, ceci expliquant sans doute l’acharnement contre cette chaîne), et que nous avons cité à de nombreuses reprises, on se demande comment le parlement ukrainien peut justifier une telle demande de sanctions.

La réponse a été fournie lors du débat télévisé « 60 minutes » de la première chaîne russe, Rossia 1, qui a eu lieu vendredi 5 octobre. Les invités ukrainiens du plateau ont sorti le plus simplement du monde, que ces chaînes télévisées avaient des « activités anti-ukrainiennes » et imitaient la « propagande russe », parce qu’elles invitaient parfois sur leur plateau des gens, comme Viktor Medvedtchouk, qui plaident pour un règlement pacifique du conflit dans le Donbass (c’est-à-dire appliquer les accords de Minsk que l’Ukraine a signés !), ou d’autres qui appellent à rétablir de bonnes relations avec la Russie.

En clair, les quelques personnes politiques encore saines d’esprit en Ukraine, qui appellent à cesser la guerre civile et à rétablir de bonnes relations avec le pays qui est le plus gros partenaire commercial et financier du pays, doivent être bannies du paysage médiatique. Et leurs appels à la raison et à l’intelligence, sont des « activités anti-ukrainiennes ».

De là à se dire que pour prouver qu’on est un bon patriote ukrainien, il faut être un idiot, et ne surtout pas utiliser son cerveau pour prendre des décisions pragmatiques et intelligents, il n’y a qu’un pas que je laisserai mes lecteurs franchir s’ils le souhaitent.

Depuis le Maïdan, l’Ukraine a banni 780 films et séries télévisées russes pour propagande ou présence d’acteurs qui font partie de la liste noire des autorités ukrainiennes. Une méthode qui rappelle le régime Nazi, qui lui aussi faisait des listes d’œuvres interdites, qu’il n’hésitait pas à brûler en place publique…

La Russie a vivement réagi à ces méthodes dignes du IIIe Reich, en demandant à l’OSCE d’intervenir, et en rappelant qu’en Ukraine c’était désormais la norme que de voir des ultra-nationalistes interférer avec la justice et les médias.

Le représentant de l’OSCE pour la liberté des Médias, Harlem Désir, s’est dit très préoccupé par toute future décision des autorités des Kiev de bloquer le fonctionnement normal des médias en Ukraine.

« Je tiens à réaffirmer que la liberté d’expression et la liberté des médias sont des engagements fondamentaux des États membres de l’OSCE, qui doivent être respectés et appliqués », a déclaré Harlem Désir. « Toute restriction imposée à ces droits, y compris au nom de la protection de la sécurité nationale ou de la lutte contre la propagande, devrait avoir une portée strictement limitée, être proportionnelle et prévoir des garanties adéquates contre les abus par un système judiciaire indépendant. Je suis profondément préoccupé par toute décision future de mettre fin ou de bloquer potentiellement le fonctionnement normal des médias en Ukraine. »

Il a aussi rappelé que le meilleur et le plus efficace mécanisme pour neutraliser l’impact de la propagande est l’existence d’un environnement médiatique ouvert, diversifié et dynamique (une recette que la France devrait méditer concernant ses attaques à répétition contre les médias russes par exemple).

Pour Harlem Désir, si la propagande contient une incitation à la haine et à la violence, des mesures appropriées et proportionnées peuvent être appliquées en utilisant les lois existantes.

« J’appelle les autorités ukrainiennes à s’abstenir de prendre des mesures restrictives disproportionnées à l’égard des médias sans suivre les procédures judiciaires appropriées, ce qui aurait un impact négatif sur la libre circulation et l’accès à l’information et empêcherait l’expression de la diversité des opinions », a conclu M. Désir.

En quatre jours, personne à part la Russie et l’OSCE ne s’est manifesté parmi les pays occidentaux, et entre autres les garants des accords de Minsk (Paris et Berlin), pour critiquer cette nouvelle dérive fasciste des autorités ukrainiennes. Comme le dit le proverbe, qui ne dit mot, consent, et il faut croire que certains pays occidentaux rêveraient de pouvoir faire chez eux la même chose que Kiev.

Christelle Néant pour DoniPress