« Le pétrole à 125 $ cette année ? » L’édito de Charles SANNAT

Par Charles Sannat pour Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

« La banque américaine JP Morgan voit le cours du baril de pétrole atteindre les 125 dollars cette année et 150 dollars en 2023. Une prévision fantaisiste ou vraiment crédible ? Les explications de Charles Sannat, fondateur du site insolentiae, Ecorama du 20 janvier 2022, présenté par David Jacquot sur Boursorama.com ». C’est ainsi qu’est annoncé mon intervention d’hier sur le site Ecorama.

Suis-je d’accord avec la grande banque américaine sur l’évolution des cours du pétrole ? La réponse est sans hésiter oui, parce qu’il y a des facteurs fondamentaux qui sous-tendent ces prévisions pour le reste pas franchement détaillées lorsque vous entendez les gros titres de la presse financière.

Le « choc » pétrolier, sera comme l’inflation, beaucoup plus durable et plus fort que ce que l’on attend.

Quels sont les facteurs de la hausse du pétrole ?

Les facteurs conjoncturels.

1/ Les problèmes géopolitiques et les tensions de la Libye au Moyen-Orient avec les attaques par drones revendiquées par les Houtis du Soudan, sans oublier les tensions en Ukraine avec la Russie et les menaces de sanctions occidentales.

2/ La forte demande en Asie (Inde et Chine) de même qu’en Europe et aux Etats-Unis car c’est la « reprise », une reprise qui ne devrait pas être particulièrement freinée par Omicron, Janet Yellen a d’ailleurs dit qu’Omicron ne ferait pas dérailler la croissance US.

Les facteurs structurels.

C’est le plus important.

1/ Le sous-investissement d’hier fait le choc pétrolier d’aujourd’hui. Depuis des années il n’y a pas d’investissements suffisants ni dans les capacités de production et d’extraction, ni dans les capacités de raffinage.

2/ La transition écologique fait qu’en voyant tous les pays se passer du pétrole pour décarboner les économies, plus personne ne va investir dans l’extraction et le raffinage, il y a même une « pression » sociale de RSE pour éviter les investissements non verts. D’où un sous-investissement désormais chronique et durable.

3/ Les pays pétroliers eux-mêmes préparent la suite et se préparent à un monde sans pétrole comme l’Arabie Saoudite qui investit dans tout sauf le pétrole pour en 2030 ne plus en dépendre. 2030 c’est demain.

Conclusion.

Le marché du pétrole est géré en « extinction », à court terme les prix vont monter très fortement parce que la demande n’aura pas encore eu le temps baisser.

Ce sera très inflationniste. Avant que nous ayons diminué réellement notre consommation il va se passer 10 ans et les 5 premières années seront structurellement inflationnistes pour le pétrole ce qui alimentera l’inflation importée durablement.

Volti

Un Commentaire

  1. Peut-on imaginer une société sans pétrole ? Quelles seraient les solutions de remplacement ? Rien n’est stable ni satisfaisant, rien exempte de pollution. Il faut travailler sur l’énergie libre. Mais là… Encore faudrait-il que les inventeurs ne se fassent pas assassiner…

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