ChatGPT a désormais accès au web et est enrichi de plusieurs plugins, décuplant ses capacités

Source TrustMyScience

Image par 0fjd125gk87 de Pixabay

Il ne passe pas une semaine sans que ChatGPT surpasse ses propres performances. La courbe d’amélioration de cette IA, se rapprochant toujours plus d’une intelligence générale artificielle, est impressionnante et fulgurante. Elle est désormais connectée à internet en temps réel et peut même exécuter du code informatique après l’avoir écrit elle-même. Elle peut utiliser plusieurs plugins et continuer à progresser dans tous les domaines, remédiant à une limitation de taille, à savoir la prise en compte de données externes à celles déjà intégrées pour son apprentissage — nombre de ces plugins permettant d’obtenir des informations depuis le web. Elle devient ainsi une sorte d’assistant personnel ultime, exécutant de plus en plus de tâches annexes à la « simple » production de textes et de code.

Les modèles de langage d’aujourd’hui, bien qu’utiles pour une variété de tâches, sont pour la plupart encore limités. Les seules informations dont ils peuvent tirer des enseignements sont leurs données d’entraînement. Ces informations peuvent être obsolètes et sont de taille unique pour toutes les applications. D’ailleurs, les données intégrées à ChatGPT-4 datent au plus tard de novembre 2021.

De plus, la seule chose que les modèles de langage peuvent faire par défaut est de générer du texte. Ce texte peut contenir des instructions utiles, mais pour suivre ces instructions, un autre processus est nécessaire.

OpenAI, société créatrice de ChatGPT, utilise une analogie concernant ces processus annexes, les plugins. Ils peuvent être comparés à des « yeux et des oreilles » pour les modèles de langage, leur donnant accès à des informations récentes, personnelles ou spécifiques non incluses dans les données de formation. En réponse à la demande explicite d’un utilisateur, les plugins peuvent également permettre aux modèles de langage d’effectuer des actions sécurisées et contraintes en leur nom, augmentant ainsi l’utilité du système dans son ensemble.

Le 23 mars, OpenAI a annoncé la « connexion à internet » de son intelligence artificielle, bien que restreinte à des sources « de confiance » comme Expedia, OpenTable, Kayak ou WolframAlpha pour le moment. OpenAI donne progressivement accès aux plugins existants pour les utilisateurs de ChatGPT, en commençant par les abonnés ChatGPT Plus et les développeurs. Parmi les plugins présentés, « Browsing » permet à ChatGPT de récupérer des informations sur le web. Il est également proposé aux développeurs de créer leurs propres plugins.

Une IA connectée et surfant sur des données actualisées

ChatGPT peut également interagir avec d’autres API. Elle ne se contente donc pas de récupérer des informations en temps réel, mais aussi « d’effectuer des actions au nom de l’utilisateur » selon le communiqué de l’entreprise, interagissant directement avec des ressources connectées.

OpenAI illustre les capacités du plug-in de navigation « Browsing » à travers un exemple concret. La requête d’entrée est : « Comment les lauréats des Oscars de cette année se placent au box-office comparativement aux films récemment sortis ».  ChatGPT analyse la demande de l’utilisateur et comprend par lui même que pour cette dernière, il doit naviguer sur le web pour accéder à certaines informations. Il indique à l’utilisateur les actions réalisées, puis analyse les données obtenues et les utilise pour répondre au besoin exprimé par l’internaute, ce qu’il ne pouvait pas accomplir auparavant.

Exemple montrant ChatGPT accéder au web pour fournir une réponse, avec des liens vers ses sources. © OpenAI

ChatGPT, programmeur et assistant personnel ?

Comme mentionné précédemment, le 23 mars dernier, OpenAI annonçait la mise en place du protocole ouvert (le protocole Plugin) qui connecte ses modèles de langage à des API désignées pour une utilisation externe. ChatGPT peut ainsi entre autres, grâce à un plugin, exécuter le code qu’il écrit. En effet, OpenAI vient de le doter d’un interpréteur Python fonctionnel, installé dans un « environnement d’exécution en bac à sable et pare-feu » selon les termes de l’équipe, ainsi qu’un espace disque, qui reste disponible pendant la durée de la session de chat ou jusqu’à son expiration. Il peut également télécharger des fichiers.

Concrètement si l’utilisateur lui pose une question qui nécessite des calculs, l’IA est maintenant capable de coder un logiciel spécifiquement pour la tâche et d’exécuter ce code pour la terminer. En lui fournissant des données, dans certains formats de fichiers, elle effectue les opérations nécessaires et donne une sortie dans le format désiré (graphique, présentation, etc.).

Pour ce qui est des autres plugins, pour l’instant à l’essai : l’IA peut par exemple organiser tout un voyage en termes d’hébergement, de transports, de réservations de restaurants, en utilisant les plugins Expedia, OpenTable et Kayak. Elle peut également, grâce aux plugins Instacart, Klarna et Shop, rechercher et comparer des produits et préparer des commandes. Un autre plug-in très puissant, Wolfram|Alpha, donne à GPT un accès à des capacités mathématiques et informatiques avancées, ainsi qu’à des flux de données en temps réel.

Enfin, comme l’explique le communiqué de la société détenant l’application Zapier, ChatGPT y a désormais accès. Pour info, Zapier permet à un utilisateur d’interconnecter plus de 5000 applications (comme Google Sheets, Gmail, Slack, les réseaux sociaux, des sites web) et désormais également ChatGPT.

Ce plugin (Zapier) est alimenté par la nouvelle API Natural Language Actions de Zapier, qui permet aux modèles d’IA comme ChatGPT d’utiliser un langage naturel simple pour effectuer des actions dans d’autres applications. Les possibilités pour effectuer et automatiser des tâches entières au sein d’une interface simple sont presque infinies. ChatGPT se voit donc désormais en assistant personnel ultime. Au lieu de sauter entre un tas d’onglets différents, il suffit simplement de lui demander d’effectuer une tâche dans une autre application.

Des risques à limiter impérativement

La connexion des modèles de langage à des outils externes introduit de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux risques significatifs, des risques sans précédent à chaque étape franchie par cette technologie. En effet, il existe un risque que les plugins augmentent les problèmes de sécurité en prenant des mesures nuisibles ou involontaires, facilitant l’utilisation malveillante de cette IA (fraude, abus, etc.). C’est pour cette raison qu’OpenAI affirme que « ces facteurs ont guidé le développement de la plateforme de plugins [avec] plusieurs mesures de protection ».

Néanmoins, la progression vertigineuse de ChatGPT attisera la jalousie et l’envie de la concurrencer, mais peut-être avec moins de rigueur et des risques inconsidérés quant au pouvoir donné à cette technologie. Menace ou réelle évolution, l’avenir le dira.

Voir aussi :

Volti

3 Commentaires

  1. …Ne vous inquiétez, puisque les orgueilleux vous disent que la machine AI n’égalera jamais la belle et immense intelligence humaine douée de la conscience et de plein d’autres choses merveilleuses…
    Sinon pour les autres, il y a du mouron à se faire ….et vite !https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

    • Je l’ai dit, mais je crois que personne ne me prend au sérieux.

      Dans un premier temps, la totalité des emplois de bureau vont disparaître. Pour tout ce qui est administratif, ça va venir très vite.
      Et c’est administratif au sens le plus large. Ca inclus les journalistes, les avocats, les écrivains, et même les chefs d’entreprises. Gratte papier, c’est mort, il n’y a déjà plus aucun avenir la dedans. Même la médecine de proximité finira par être touchée.

      Ensuite, la robotique prendra le relais. Je ne parle pas forcément de robots humains, mais de véhicules robotisés autonomes. Ca fera disparaître les agriculteurs, les chauffeurs livreurs, les keufs (et oui, entre la surveillance, la reconnaissance faciale, l’identité numérique, le biométrique, la moindre infraction sera identifiée et sanctionnée en temps réel), et sans doute bien d’autres auxquels je ne pense pas.

      Et puis, avec les progrès de la robotique, quand les robots-humains deviendront vraiment viables, il ne restera quasiment plus aucun métier ou l’humain sera meilleur que l’IA.

      L’humanité est déjà dépassée par l’IA, quand la robotique sera au niveau, l’humanité toute entière sera devenue totalement inutile. Ceux qui font leurs premiers pas dans le monde du travail aujourd’hui n’auront pour la grande majorité plus de travail disponible d’ici leur départ à la retraite.

      C’est l’avènement de l’utopie des années 70 ou 80 ou on imaginait que des robots bosseraient pour nous et qu’on pourrait se la couler douce en vivant comme des pachas. Sauf que les élites ne veulent pas de gens libres et libérés du travail, ils vont massivement faire crever les peuples par tous les moyens qu’ils auront à leur disposition.

      • …Entièrement d’accord.
        L’humanité comme nous la connaissons est déjà “has-been”, mais elle l’ignore encore.

        NB :
        Quand je pense que le pentagone et la CIA ont donné le nom de “skynet” à un des ses programmes d’apprentissages. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

        Et que ce…
        – “projet SKYNET est lié à des systèmes de drones de combat, ce qui potentiellement amène les faux positifs à la mort d’innocents”.
        (Extrait de :https://fr.wikipedia.org/wiki/SKYNET )

        …Bien sûr, toute ressemblance avec ce programme https://fr.wikipedia.org/wiki/Skynet_(Terminator)ne pourrait être que fortuite et non un foutage de gueule puissance 10 !

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