Cette histoire ne vous rappelle-t-elle pas le monstre de Frankenstein qui échappe à son créateur? 😉
Le combat doit être mené, et même si cela a déjà été abordé ici, un article de plus sur le sujet n’est jamais de trop, dénoncer ceux qui se prétendent être les remèdes sont également ceux qui sont responsables du mal à combattre…
La progression spectaculaire et jusque-là incoercible de l’État islamique a de nouveau placé l’Irak sous le feu des projecteurs. Si les médias sont prolixes pour décrire les atrocités du prétendu califat, ils le sont beaucoup moins lorsqu’il s’agit de dire quelle est son origine et qui sont exactement ceux qui s’en réclament. L’État islamique ne surgit pourtant pas de nulle part. Il est le fruit de la politique impérialiste étasunienne au Moyen-Orient dont les racines remontent au chaos irakien post-Saddam Hussein et au récent conflit syrien. Pour bien comprendre son rôle exact, il convient d’analyser brièvement la politique américaine dans le monde arabe dans les trente dernières années. L’islamisme a été au cours de cette période l’allié objectif de l’Oncle Sam au Moyen-Orient. Il est aujourd’hui le prétexte qui permet aux États-Unis d’intervenir dans les pays arabes, soit pour défendre les « bons musulmans » dans leur quête de liberté, soit pour combattre les « mauvais » qui menacent la sécurité de la planète.
Pendant la Guerre froide, l’islam conservateur était l’allié des États-Unis. Il permettait à ces derniers de contenir l’expansion du communisme et l’influence soviétique dans le monde arabe. Une révolution éclata le 27 avril 1978 en Afghanistan, avec pour résultat l’arrivée au pouvoir du Parti populaire démocratique d’Afghanistan. La proclamation de la République démocratique d’Afghanistan lui fut concomitante. Les tentatives faites par les dirigeants du pays de mettre en œuvre de nouvelles réformes qui auraient permis de surmonter le retard structurel du pays se heurtèrent rapidement à une résistance acharnée de la part de l’opposition islamique. Une guerre civile éclata. Fin 1979, l’armée soviétique intervint pour soutenir le régime progressiste en place.
La CIA s’appuya alors sur les groupes islamistes, utilisant l’islam radical pour unir les musulmans contre les Soviétiques. On estime que 3,5 milliards de dollars ont été investis sous l’administration Reagan pendant la guerre d’Afghanistan. Après le retrait russe en 1989, les États-Unis ont cessé de fournir des armes sans toutefois rompre les liens avec les moudjahidines afghans. Ils ont ainsi maintenu entre 1994 et 1996 des relations avec les talibans, leur fournissant cette fois-ci un soutien politique par le biais de l’Arabie saoudite et du Pakistan. L’administration Clinton espérait secrètement pouvoir créer un front anti-iranien et anti-chiite pour restreindre l’influence de l’Iran dans la région. Al-Qaïda est né dans ce contexte. En 1993, le quotidien britannique The Independent publiait un entretien avec Oussama Ben Laden, lequel était censé mettre son armée sur la route de la paix (sic).
Cette stratégie a d’ailleurs été également utilisée sous la présidence Clinton dans les années quatre-vingt-dix, lorsque la KFOR, cette force multinationale mise en œuvre par l’OTAN, intervint aux côtés des narcotrafiquants de l’UCK pour instaurer la domination de l’alliance atlantique sur les Balkans et installer une base militaire étasunienne au Kosovo. Mais un changement radical s’opère sous l’ère Bush : complices dans les attentats du World Trade Center, les amis d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui. La menace d’un ennemi extérieur, forcément musulman, est alors savamment entretenue par de nombreux médias et par la propagande étasunienne. La menace terroriste constitue concomitamment la pierre angulaire de la doctrine militaire des États-Unis et de l’OTAN. Bien qu’il n’y ait aucune preuve que l’Irak soit de quelque manière que ce soit derrière les attentats du 11 Septembre, les soi-disant « armes de destruction massive » censées être présentes dans le pays tiendront lieu de prétexte pour obtenir une résolution au conseil de sécurité de l’ONU en faveur d’une intervention militaire. Ironie de l’histoire, l’Irak baathiste et laïc allait ainsi être balayé au nom de la lutte contre l’islamisme.
La stratégie opère un nouveau virage avec Obama. Les États-Unis doivent intervenir pour défendre le Printemps arabe et les luttes menées contre les « dictateurs » (lire les chefs d’État non adoubés par Washington). Ben Laden, maintenu en vie sous l’ère Bush, disparaît en un clin d’œil, comme pour éviter qu’il n’ait à rendre compte de ses liens passés avec ses anciens bailleurs de fond. Les islamistes, y compris les pires intégristes du Front al-Nosra, redeviennent subitement dans les médias de gentils étudiants en proie à la violence des dictatures qu’ils combattent. Cet argument servira à Obama pour armer des milices en Libye et déposer Kadhafi. Et peu importe que ce pays soit aujourd’hui un enfer à ciel ouvert en proie aux extrémistes de tous poils du moment que les Américains en exploitent le pétrole. La Syrie a failli connaître le même sort. Les Occidentaux y ont sous-traité le conflit à leurs amis, les pays du Golfe et à l’Arabie saoudite en particulier, pensant que cela accélèrerait la chute du président Assad. Et c’est ainsi qu’ont été constitués aux portes de l’Europe des groupes islamistes… avec deux fois plus de combattants qu’il n’y en avait en Afghanistan.
Une aubaine pour la plupart des djihadistes qui allaient se regrouper sous la bannière de l’organisation « État islamique ». Sunnite d’obédience fondamentaliste, cette dernière a proclamé le 29 juin 2014 le rétablissement du califat sur les territoires syrien et irakien qu’elle contrôle. L’intervention militaire étasunienne en Irak et le renversement en 2003 du président Saddam Hussein ont dynamité l’équilibre interne fragile entre la majorité chiite et la minorité sunnite d’un des rares États laïcs arabes. Dans l’anarchie et le chaos qui ont suivi, l’islam politique a d’autant plus réussi à recueillir un large consensus au sein de la minorité ethnique sunnite qu’un million d’anciens membres de l’appareil de sécurité, de l’armée et du parti Baas, charpente du régime de Saddam Hussein, pour la plupart sunnites, sont mis au ban de la société par les Américains. « Dans la mouvance salafiste-djihadiste, la mise à l’écart de ces sunnites propulse les chiites, nouveaux maîtres du pays, en ennemis numéro un », explique Romain Caillet.
Les États-Unis ont alors cru pouvoir mettre en place un gouvernement fantoche qui se prêterait aux intérêts économiques et politiques de l’Occident. Mais ce projet a fait long feu. Le Premier ministre chiite Maliki s’est révélé être un chef de file difficilement manipulable et surtout peu enclin à se soumettre aux ordres des occupants. Crime de lèse-majesté, il s’est insurgé contre les compagnies pétrolières occidentales qui cherchaient à tirer un profit considérable des vastes réserves d’énergie de l’Irak. En 2012, ExxonMobil avait ainsi signé un accord d’exploitation pétrolière avec la région kurde semi-autonome située au nord de l’Irak. Maliki avait logiquement rejeté cet accord, faisant remarquer que tout contrat sur le pétrole devait être négocié avec le gouvernement central de Bagdad et non avec le gouvernement régional du Kurdistan dirigé par Massoud Barzani. Ce dernier, c’est un secret de polichinelle, appelle sans relâche à la création d’un État kurde. Or, le Kurdistan représente une base avancée pour le déploiement de la puissance militaire américaine en Irak. Sa situation permet de surcroît de lorgner sur l’Iran. Enfin, le niveau de coopération entre Israël et les Kurdes a augmenté de façon significative après la chute de Saddam Hussein. Les partisans du rapprochement avec l’entité sioniste, nombreux au Kurdistan, pensent qu’ils ont quelque chose à offrir à l’État juif. Ce partenariat, affirment certains, pourrait créer un nouvel équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient, et cette évolution serait très bénéfique pour Israël. Dans ce contexte, il est intéressant de se pencher également sur la question du Kurdistan syrien où l’Occident aurait tout intérêt à voir se mettre en place une région autonome. Les bases d’un État kurde viennent ainsi d’être insidieusement posées… à condition, cela va de soi, que le nouveau-né s’intègre à la sphère d’influence israélo-américaine dans la région. L’indépendance a un prix…
Après avoir armé l’État islamique en Syrie, les États-Unis voient aujourd’hui débouler les hordes barbares djihadistes sur l’Irak. La déstabilisation de ce pays, tout comme de la Syrie, fait partie du projet de démembrement du monde arabe sur des bases ethniques, confessionnelles ou tribales. Les multinationales n’ont cure de la confusion générée par cette situation, le principal étant pour elles de contrôler les champs pétroliers… et qu’Israël survive en tant qu’État juif.
De la chute du bloc socialiste au 11 Septembre, une dizaine d’années aura ainsi été nécessaire pour instituer un ennemi de substitution au communisme, le terrorisme. Le cadre, c’est la stratégie du chaos, fait de désinformation systématique diffusée par des officines officielles, de mesures liberticides contre leurs propres concitoyens, d’occupations armées et de mainmise politique sur des peuples ayant perdu leurs initiatives civiques et leurs immunités. La doctrine, c’est la préemption militaire où faire fi des lois et de l’éthique est légitimé et où les justifications et les preuves sont délibérément manipulées pour fonder le massacre des néo-barbares dans une guerre totale du camp du bien contre l’axe du mal. Au terrorisme tout court, les États-Unis répliquent par le terrorisme d’État. Le général Giap, qui a combattu la France avant d’affronter les États-Unis, disait des colonialistes qu’ils étaient de mauvais élèves. Il ne reste plus à ces derniers qu’à passer à l’addition… forcément salée.
Capitaine Martin
Source: resistance-politique.fr via Agoravox.tv
Cool, Benji ! 😉
Dis, la fréquentation du blog, ou en est ‘elle ?
J’espère vraiment que tout ce travail que tu fais avec les autres soit utile car c’est du boulot !
Bisous à toute la p’tite famille ! 😉
Et ça sort d’où cette « Histoire » ? Aujourd’hui, c’est à chacun sa version, on ne sait même plus où est la vérité !
Ce que je ne pige pas dans l’histoire c’est pourquoi ce sont précisément tous les pays qui ont financé, entraîné, armé l’EI qui se mettent à se retourner (en tout cas officiellement) contre leur créature. J’ai du mal à avaler ça.
– Soit ils se sont rendu compte que leur plan était moisi et qu’il était de mettre fin à cette « collaboration »…j’en doute.
– Soit ce qu’ils vont faire en Syrie et en Irak n’est pas lutter contre l’EI mais les aider à faire tomber Assad. C’était quand même ça le but à la base. Dans ce cas, qui bombarde t-il en ce moment?
ça fait 25 ans qu’ils nous enfument en Irak, pas de raisons que ça change…
vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=b4udcJ2vmbk&list=UUEsYONcJlpYWsLuVB7DhoPA
Ils ne se retournent pas contre eux, ils les construisent et les déconstruisent au gré de leur convenance du moment !
je ne vois jamais cité un chiffre supérieur à 20 ou 30.000 terroristes, et cela depuis bientôt 15 ans.
ne me fait pas croire que 30.000 imbéciles drogués au captagon ont le pouvoir de faire autant de dégât dans la vie de 8 milliards d’hommes si ils étaient réellement combattus !
De la foutaise, Guy, rien que de la foutaise !
Bon, c’est vrai qu’aujourd’hui, ils ont face à eux, un bloc +/- monolithique qui reste de bon sens et c’est là que leur combine ne fonctionne plus !
les dirigeants de pays représentant les 2/3 de l’humanité se sont réunis et ont convenu d’un constat bien simple: « la guerre, cà ne nous rapporte rien mais cela nous empêche de faire des affaires, et puis, ces américains, ils deviennent vraiment…encombrants ! »
En résumé, c’est cela qui se passe !
la Russie et la Chine se sont partagé le travail, le temps que le travail soit fait, car après….?
La Russie n’a pas peur du « corps à corps » et son peuple l’a démontré plus d’une fois, et donc Poutine est devenu le glaive de cet « arrangement de circonstance »
La Chine, elle, ne se mouille jamais ouvertement mais c’est cela qui la rend redoutable !
Elle chipote son boulier compteur qui, et c’est véritable, permet de calculer plus rapidement qu’un ordinateur !
Et Obama ? ben, il s’est dit que jouer au golf, finalement, ce n’est pas plus mal, alors il signe n’importe quoi, le matin et son contraire dans l’après midi, et puis, il va jouer au golf car tout ce truc le dépasse largement !
Quant à François Hollande, ma foi, depuis que la France a su dégager un excèdent budgétaire pour lui offrir un parapluie, il a décidé de voyager dans les pays « chauds » !
Mais bon, Hollande, c’est une autre histoire car il est arrivé dans le saladier sans même comprendre ce qu’il devait y faire !
Alors, maintenant qu’il a un parapluie, ma foi, il s’en trouve ravi !
il me fait un peu pensé à un personnage de Tintin, le señor Oliveira da Figueira, toujours occupé à essayé de fourguer ses « rafales » et ses « demi-mistral » un peu partout dans le désert
http://moserm.free.fr/moulinsart/chroniques19.html
problème = réaction = solution…
tout ce qui se passe va dans le sens de la mise en place de la domination d’israel sur le monde comme puissance sans rivale, et pour cela il va leur falloir diviser le monde arabo-musulman selon des frontières etnico-religieuses, faire comme en Espagne lorsque le califat s’est fendu en plusieurs petits royaumes qu’on appelait les Taifas.
l’histoire se répète au profit d’une poignée d’illuminé qui veulent réaliser leur reve messianique, bâtir le nouveau royaume d’eretz-israel.
ils savent très bien ce qu’ils font et quels objectifs veulent ils atteindre.
tous ce que vous voyez et lisez a propos de ses mercenaires, le monde musulman en a connu auparavant, ils portent un nom: « EL KHAWARIJ » littéralement les sortants, sortants de la voie du milieu.
et cela va s’empirer car cette guerre va inévitablement engendré un conflit de grande ampleur.
ba voyons lool et puis quoi encore tout les jours c est des versions différentes maintenant c est la faute au usa pathetique…heureusement que les Français sont de bon moutons et que ils vont bien gober c est conneries
Et a quel jeu joue la Turquie?
http://www.vineyardsaker.fr/2014/09/22/infirmiere-declare-etre-fatiguee-soigner-terroristes-deiil/
Effectivement et il y a aussi l’affaire chelou des otages turcs de l’Émirat islamique :
http://www.voltairenet.org/article185396.html
L’Algérie plutôt perplexe sur la prise d’otage du Français : http://www.algerie1.com/zoom/questions-autour-dune-disparition/
Les États-Unis et le CCG bombardent des objectifs inconnus en Syrie :
http://www.voltairenet.org/article185400.html
http://www.infowars.com/former-al-qaeda-commander-isis-works-for-the-cia/
In english….