« De l’instabilité européenne chronique !! » L’édito de Charles SANNAT…

Ce sacré puzzle, dont les pièces disparates ne semblent jamais vouloir s’emboiter. Et pourtant, avec de la patience et un brin de logique, tout prend forme.

Nous connaissons tous ce panneau “un train peut en cacher un autre” qui raisonne comme une mise en garde sur chaque passage ferroviaire.

Il en va exactement de même en Europe où chaque “bonne nouvelle” peut en cacher une nettement moins bonne et ce week-end illustre parfaitement la difficulté génétique de gouvernance européenne, profondément dysfonctionnelle et dont les temps de réponse sont de moins en moins compatibles avec le temps de l’économie ou, pire encore, des marchés.

L’Europe a été bloquée pendant des mois en raison d’une crise politique majeure en Allemagne, première économie de la zone euro dirigée par “la poids lourd” Merkel qui n’arrivait pas à constituer de gouvernement majoritaire.

C’est désormais chose faite, et le SPD, par le vote de ses militants, permet à Merkel de gouverner mais sous une forme de “tutelle”. Bon, cela reste de la tambouille germanique, là où cela commence à nous concerner c’est évidemment sur les avancées en termes de construction européenne que souhaite le président français Emmanuel Macron, qui n’a pas manqué de saluer en grandes pompes cette “immense avancée pour l’humanité” (il n’a pas dit cela, mais en gros c’était l’idée un poil outrancière du communiqué de presse), et que le couple franco-allemand allait être en mesure de changer l’Europe.

À voir… à voir, tant de rivalités et de problèmes idéologiques subsistent, tout en sachant que la clef technique pour rendre l’Europe et l’euro fonctionnels réside dans la capacité des Européens à faire une intégration fiscale, sociale et budgétaire complète. On peut résumer cela par soit beaucoup plus d’Europe, soit plus d’Europe du tout.

Le plus d’Europe du tout, c’est un peu justement la bonne nouvelle qui cache la mauvaise, et pendant que l’on salue le 4e mandat de Merkel, on oublie un peu vite aussi bien les difficultés et les fragilités qu’entraîne le Brexit, sans oublier la potentielle nouvelle crise politique qui s’en vient sans doute dès aujourd’hui sur l’Italie, qui va venir remplacer le feuilleton allemand !

Alors il est certain qu’une Europe avec un couple franco-allemand opérationnel est moins fragile qu’une Europe avec une Italie en faillite, une Angleterre qui s’en va, et une Allemagne sans gouvernement. Mais un gouvernement en Allemagne, ce n’est pas la certitude d’une absence de crise en Europe.

Si l’on en croit Ray Dalio, le patron du plus gros hedge fund mondial Bridgewater, l’Europe reste tellement fragile qu’il a parié, comme je vous l’ai déjà dit, 22 milliards contre l’Europe.
En réalité, il prend un pari contre l’Italie. L’Italie, cela tombe bien, à partir de ce matin, vous avez commencé à en entendre beaucoup parler.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT pour Insolentiae


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4 Commentaires

  1. Italie : raz-de-marée antisystème, l’extrême droite revendique le pouvoir.

    M5S : 32 %
    Coalition droite – extrême droite : 37 %
    Parti Démocrate (gauche pro-européenne) : 19%

    Une percée historique des forces antisystème et eurosceptiques, majoritaires après les législatives dimanche, plonge dans l’incertitude l’Italie, où le chef de l’extrême droite a revendiqué de diriger le gouvernement.

    Avec un vote marqué à la fois par le rejet de la vieille classe politique, l’exaspération face au marasme économique et les tensions autour des migrants, l’Italie s’inscrit dans la lignée du Brexit, de la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis et de la poussée de l’extrême droite ailleurs en Europe.

    « Pour la première fois en Europe, les forces antisystème l’emportent », a résumé l’éditorialiste du quotidien La Stampa.

    La coalition de droite – extrême droite est arrivée en tête avec 37% des voix, selon des résultats partiels portant sur 95% des bureaux de vote.

    Mais en son sein, c’est la formation eurosceptique et anti-immigration du chef de la Ligue du Nord Matteo Salvini, proche du Front national (FN) français, qui a largement devancé le parti de Silvio Berlusconi.

    « Je suis quelqu’un qui tient parole et l’engagement a été pris au sein de la coalition : qui l’emporte peut gouverner », a lancé M. Salvini, comme un appel au vieux milliardaire à tenir sa promesse.

    « Nous avons le droit et le devoir de gouverner dans les prochaines années », a-t-il insisté, même si la coalition ne semble pas en mesure d’avoir la majorité au Parlement.

    Mais cette perspective est mise à mal par la percée historique du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), qui devient le premier parti du pays avec un score dépassant les 32%.

    https://www.romandie.com/news/ZOOM-Italie-raz-de-maree-antisysteme-l-extreme-droite-revendique-le-pouvoir/896068.rom

  2. Question, l’Italie peut-elle être remise dans le « droit chemin » sur le modèle de la Grèce ? Les dirigeants européens auront-ils une main de fer avec l’Italie ? L’Italie peut-elle sortir de l’Europe ?

    • Tout ceci n’est qu’une pièce de théâtre, les élus ne sont que des marionnettes. Ils font tous partie de clubs bien fermés et dirigés par la caste supérieure. Le peuple n’a qu’à voté et jouir de victoires qui n’en sont pas, juste des leures, des passe temps qui permettent au système de contenir une révolte destructrice.
      Votez ! Votez ! C’est comme jouez, jouez il n’y a rien à gagner.

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