« Les insurgés italiens sous la menace d’un gel de la BCE ! » L’édito de Charles SANNAT…

Ça rue dans les brancards, personne ne doit remettre en cause l’euro, l’UE et ses règles et, ça sent le roussi.

C’est un article de notre cher Ambrose Evans-Pritchard du Telegraph de Londres qui se fend d’un long papier sur la situation italienne, peu brillante à ses yeux, et qui nous mène vraisemblablement à la destruction de l’euro et la dissolution de l’Union européenne telle que nous la connaissons.

Il pense que la BCE pourrait être contrainte et forcée de couper les lignes de crédit à l’Italie si la coalition rebelle italienne décide de ne plus tenir compte des règles budgétaires européennes et ainsi remettre en question les fondations du traité qui a institué l’euro…

Ambiance donc !Sanctions de la BCE envers l’Italie pour faire plier les insurgés italiens !

« Le professeur Clemens Fuest, patron de l’influent think tank allemand IFO Institute, a déclaré que les autorités européennes ne peuvent rester les bras croisés si le mouvement néo-anarchiste Cinq Étoiles et les nationalistes antieuropéens de la Ligue du Nord appliquent leurs politiques révolutionnaires qui risquent de mettre en danger la stabilité de l’union monétaire.

Le professeur Fuest a averti que la BCE devra couper les lignes de crédit Target 2 accordées à la banque d’Italie dans le cadre de son système de paiement interne, ce qui pourrait accentuer gravement la crise.

«Si l’Italie se met à violer les règles fiscales de la zone euro, la BCE devra agir, même si elle ne le souhaite pas. Ce sera comme la crise grecque. L’Italie devra mettre en place des contrôles des capitaux et sera forcée de quitter la zone euro», a-t-il déclaré.

«Ce serait un revers majeur mais je pense que l’euro pourrait survivre avec la France, l’Allemagne et l’Espagne. Ce serait cependant un euro différent», a-t-il déclaré. »

Les Allemands sont furieux !…

« L’establishment allemand a très mal réagi à une fuite faisant état d’un plan de la Ligue du Nord et du Mouvement 5 étoiles ayant pour objectif de passer outre l’architecture de discipline du projet de l’euro. Pour les Allemands, un tel projet tue dans l’œuf toute possibilité d’accord sur la mutualisation des dettes ou la tentative d’une union fiscale. »

«En bref, il s’agit d’un ultimatum. Ils exigent des changements fondamentaux pour la zone euro, avec des transferts fiscaux vers l’Italie, ou ils quitteront l’euro», a-t-il déclaré au Daily Telegraph.

Le professeur Fuest a déclaré que le brouillon original préparé par les 2 partis radicaux a exposé leurs réflexes idéologiques. De ce fait, ils ont irrémédiablement cassé la confiance, même si le texte final est plus pragmatique.

«Il a confirmé les pires craintes que l’on pouvait avoir, il a eu un très mauvais impact en Allemagne. Comment pouvez-vous mutualiser les garanties bancaires avec un pays doté d’un gouvernement tel que celui de l’Italie ? C’est tout simplement impensable», a-t-il déclaré.

«Ils menacent de saper le pacte de stabilité ainsi que l’intégralité de la base institutionnelle de l’union monétaire.»

Les économistes allemands sont abasourdis par la radicalité des exigences italiennes, notamment la demande de l’annulation des 250 milliards d’euros d’obligations italiennes détenues par la BCE. La clause a été depuis supprimée du texte, mais le mal est déjà fait. »

…Et veulent se protéger du risque italien !

« «La politique italienne avance à visage découvert. Elle souhaite que les autres prennent en charge sa dette», a déclaré Lars Fed, l’un des « 5 sages » allemands du Conseil des experts économiques.

«Pourquoi devrait-on partager le risque dans l’union monétaire européenne si le nouveau gouvernement italien demande une annulation partielle de sa dette de 250 milliards d’euros ? Il est temps de prendre des mesures pour se protéger du risque italien», a-t-il déclaré sur Twitter. »

Italexit, la fin de l’euro ?

« La question de savoir si les retombées d’un Italexit pourraient vraiment être contenues reste une question ouverte. Beaucoup pensent que la contagion deviendrait incontrôlable.

De plus, l’intention non dissimulée des membres les plus durs de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles est de forcer l’Allemagne à quitter la zone euro en la rendant dysfonctionnelle.

Les Allemands devraient alors riposter en émettant une devise parallèle au sein de la zone euro. Cela ne ferait que davantage compliquer la situation.

La dette Target 2 de l’Italie au sein du système de compensation interne de la BCE (nous en avons déjà largement parlé dans ces colonnes) est devenue un sujet névralgique.

Le passif italien a atteint 426 milliards d’euros en avril, soit 26 % du PIB. Ce constat reflète les sorties chroniques de capitaux d’Italie. Certains craignent de voir ces montants atteindre des montants systémiques, ce qui déboucherait sur une crise. (…) »

Les Allemands se pensent déjà ruinés par l’Italie et veulent arrêter les frais !

« Selon Hans-Werner Sinn, un économiste très écouté de l’université de Munich, il n’existe aucun mécanisme qui permettra à l’Allemagne de récupérer les quantités astronomiques d’argent qu’elle possède disséminées dans la zone euro, notamment les 923 milliards de crédits Target 2 qui sont dus à la Bundesbank. «Nous ne reverrons jamais la couleur de cet argent. Il est déjà perdu», a-t-il déclaré… »

Voilà de quoi agacer fortement nos amis outre-Rhin !

« Selon le professeur Sinn, la structure actuelle est aussi inadaptée pour le Nord que pour le Sud, laissant les 2 parties frustrées. «Il n’y a pas de solution. La catastrophe est en train d’avoir lieu. Cela débouchera sur la destruction de l’Europe, pour le dire franchement. Cela portera également les populistes de l’Afd au pouvoir en Allemagne», a-t-il déclaré au Daily Telegraph. (…) »

Macron à contre-temps !

« Ces développements explosifs en Italie balayent les espoirs d’Emmanuel Macron à propos d’un grand accord pour la zone euro. Le président français avait spéculé sur le bon vouloir de l’Allemagne d’accepter de faire des pas allant dans le sens d’une union économique si la France parvenait à se réformer.

C’était déjà difficile à vendre.

Les pays du Nord, menés par les Pays-Bas, avaient averti qu’ils ne se laisseraient pas emporter dans des aventures « romantiques », en appelant à des règles budgétaires strictes.

Chaque pays est responsable de sa dette. Les desiderata italiens sont la goutte qui fait déborder le vase.

Olaf Scholz, ministre des Finances social-démocrate, a déjà averti que la majorité du plan de Macron ne verra jamais le jour. (…) «Macron n’obtiendra rien de l’Allemagne. Scholz est similaire en tout point à Schauble», a déclaré Heiner Flassbeck, ancien secrétaire d’État économique allemand.

«Les Allemands pensent qu’ils ont toujours raison et que la seule façon de conduire l’Union européenne consiste à ce que tous les pays se comportent comme eux», a-t-il déclaré. »

La fin annoncée de la zone euro !

« Ce Nein allemand retentissant signifie que la zone euro restera en l’état, non réformée, à la merci de la prochaine crise.

Presque rien n’a été fait pour éviter de tomber à nouveau dans un cercle vicieux. Les banques et les États, vulnérables, pourront à nouveau s’entraîner les uns les autres dans la crise.

La situation n’augure rien de bon. Près une décennie après la crise Lehman, les taux d’intérêt dans la zone euro sont toujours négatifs, les injections de liquidités ont atteint leurs limites techniques et politiques. La zone euro est toujours engluée dans un piège de basse inflation alors que la dette est plus élevée.

Désormais, les politiques au sein de l’union monétaire deviennent particulièrement toxiques.

Le projet européen va bientôt être confronté à l’épreuve du feu, au prochain retournement économique. »

C’était un article d’Ambrose Evans-Pritchard, publié le 17 mai 2018 sur le site du Telegraph à Londres…

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT pour Insolentiae

Volti

9 Commentaires

  1. Si les Français(es) ne se dégonflent pas, les nationaux patriotes peuvent être majoritaires en Europe aux prochaines élections européennes en mai 2019 !!

    Frontistes, patriotes, souverainistes, nationalistes, identitaires, recommandez ce blog à vos amis(ies) > http://wolf.over-blog.com

  2. La tragédie grecque va se reproduire en Italie:ils devront se soumettre ou affronter la fronde de l’oligarchie financière.Tsipras a baissé rapidement pavillon et a accepté de rentrer dans le rang.Ces exemples démontrent l’impasse Asselineau car Asselineau n’aura pas les épaules d’affronter l’oligarchie financière mais qui les aurait d’ailleurs car tous les coups sont permis,meme les plus tordus.
    Il faut une union populaire solide et motivée pour livrer le combat et pour l’instant,c’est la débandade la plus totale.

  3. Dette italienne : l’Europe face au spectre de la contagion.

    La politique en Italie est venue perturber les marchés. La dette italienne est chahutée et entraîne dans son sillage le Portugal et l’Espagne. Les craintes d’une extension à l’ensemble de la zone euro resurgissent.

    Le souvenir des turbulences de 2011 et de la redoutable mécanique de contagion de la crise de la dette refait surface. A l’origine de ces craintes, la situation politique en Italie où les deux grandes forces populistes se sont rapprochées pour former un gouvernement.

    Le programme commun du Mouvement 5 Etoiles (M5S) et de la Ligue du Nord contient tous les ingrédients (euroscepticisme, relâchement budgétaire…) pour rendre les marchés financiers nerveux. « Les écarts de taux entre l’Italie et l’Allemagne ont gagné 60 points de base depuis mardi dernier, ramenant l’écart au niveau de l’été dernier, témoigne Stéphane Déo chez LBPAM. Un an de resserrement a donc été effacé en une semaine. »

    Les Etats du Sud dans la tourmente

    Plus inquiétant, le mouvement de défiance a touché d’autres Etats de la zone euro. L’écart de taux entre l’Allemagne et le Portugal a pris 38 points de base sur la même période, tandis que la « prime de risque » de l’Espagne a grimpé de 26 points environ. « Le projet gouvernemental italien n’a pourtant aucune raison d’influer sur l’économie espagnole ou portugaise, analyse Stéphane Déo. Et dans une union monétaire « normale » les flux sortant d’Italie auraient dû se réinvestir dans les autres pays périphériques, et donc faire baisser leur taux. Là, il s’agit d’un mouvement global d’aversion au risque. »

    La Grèce pâtit également de la situation, avec des taux qui se sont violemment écartés. Par exemple, le taux à 10 ans pour les obligations de l’Etat grec vient d’atteindre 4,43 %. Mais c’est moins la corrélation avec l’Italie qui joue que la volatilité qui frappe les marchés obligataires. Les investisseurs se montrent moins prêts à miser sur la dette grecque si elle risque de perdre rapidement de la valeur. « Cette nervosité tombe mal alors qu’Athènes prépare sa sortie du plan d’aide qui se traduira par un recours plus important aux marchés à compter de l’été prochain », remarque Stéphane Déo.

    https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0301704959792-dette-italienne-leurope-face-au-spectre-de-la-contagion-2177689.php

  4. bonjour

    depuis la nuit des temps homosapienssapiensdestructor détruit et reconstruit…toujours avide de pouvoir et d’avoir …..il met en esclavage et à genoux une grande partie de la populace…..(travail, patrie.. religions..guerre, et quatera..)….les coffres des nantis sont plein à craquer…oncle picsous nage dans ses pièces en or…..

    quoi de neuf mon cher Watson…une petite révolution…ou une petite guerre mondiale…bon y faut que j’aille voter…..je vais élire le moins mauvais de tous…..au fait c’est qui le moins mauvais de tous?

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