Un petit rappel dont la dernière mise à jour date de Janvier 2014, mais qui met bien en avant les mesures prises dans le domaine, malgré le fait que cela n’améliore en rien l’économie des pays, puisque complètement contre-productif. Un état, en faisant des économies de bout de chandelles, et en taxant toujours plus sa population, appauvri cette dernière qui de ce fait, se doit de réduire sa consommation, la baisse de la consommation affaibli l’économie des pays qui doivent du coup prendre de nouvelles mesures d’austérité, et le scénario peut se répéter indéfiniment.
Sans réelle politique courageuse et surtout indépendante, donc sans se faire dicter les voies à suivre par d’autres nations qui n’ont qu’un but, le profit, la situation ne pourra s’améliorer.
Cette page recense les plans d’austérité qui découlent de la crise ouverte depuis 2007-2008, et en particulier de la crise de la dette. Ils touchent les pays impérialistes, qui sont en situation de suraccumulation de capital depuis des décennies. A ce jour, c’est dans la Zone euro que la crise est la plus aigüe, étant alimentée par l’incapacité de la bourgeoisie à appliquer une gouvernance cohérente.
Aux plans d’austérité au sens strict – destinés à couper les dépenses publiques – s’ajoutent des « réformes structurelles » destinées à « restaurer la compétitivité », c’est-à-dire des reculs profonds sur les acquis antérieurs des travailleurs.
Europe
Royaume-Uni
À la suite des élections législatives de 2010, la coalition des libéraux-démocrates et des conservateurs anonce un plan d’austérité consistant à réduire le budget de l’État de 6,2 milliards de livres (7,2 milliards d’euros)[1]. Le professeur Iain Begg de la London School of Economics commente : « Ces 6 milliards d’économie ne sont pas très lourds, puisqu’ils ne représentent que 1 % des dépenses de l’État, mais c’est un signal important de la part du gouvernement, pour montrer aux marchés financiers qu’il s’est décidé à s’attaquer au problème »[1]. L’objectif est de « réduire à néant le déficit budgétaire qui était de l’ordre de 10,1 % du PIB au moment des dernières élections législatives. »[2]
À la suite du vote de ce plan d’austérité, les LibDems, accusés d’avoir sacrifié leurs promesses de campagne, connaissent une importante baisse de popularité, mais globalement les britanniques sont résignés : 58 % des sondés en octobre 2010 considéraient qu’il n’y a pas d’alternative au plan d’austérité[3].
- suppression de 120.000 postes dans l’Education Nationale et de 500.000 postes dans la fonction publique
Belgique
L’austérité était déjà annoncée mi-2009[4], et le Bureau du Plan avait annoncé peu avant les élections, que pour remettre les finances publiques dans un état stable, des économies d’au moins 22 milliards d’euros seraient nécessaires. Mais la forte instabilité politique de la Belgique suite aux élections a beaucoup retardé les mesures. Les discussions sur les modalités sont en cours[5].
- hausse du prix des transports (+6%), du gaz et de l’électricité (+ 3%), de la télé numérique (+ 8%)
- augmentation de la durée du « stage d’attente » pour les jeunes, de 9 à 12 mois, c’est-à-dire la période entre la fin d’études et l’inscription comme demandeur d’emploi
- pension de retraite anticipée retardée à 62 ans, s’ajoutant à l’allongement de la dureé de cotisation à 40 ans (soit 5 années de plus).
- Calcul de la pension sur les dix dernières années pour les fonctionnaires, au lieu des 5 dernières
- Chômage de longue durée et prépension ne sont plus pris en compte pour le nombre d’années de cotisation qu’au niveau du salaire minimum
Grèce
Article détaillé : Crise grecque.La Grèce est un des premiers pays touchés par la crise de la dette dans la Zone euro. Le 23 avril 2010, elle demande l’aide de l’Union Européenne et du FMI, et elle obtient le 2 mai 110 milliards d’euros sur 3 ans, en contrepartie d’un vaste ajustement structurel : il s’agit d’un plan d’austérité pour retrouver l’équilibre budgétaire et de réformes structurelles destinées à augmenter la compétitivité en pressurant les travailleurs grecs.
Suite à l’annonce d’un nouveau plan d’austérité par le parlement grec et le gouvernement mené par Georges Papandréou le 5 mars 2010 destiné à économiser 4,8 milliards d’euros.
Liste non exhaustive de mesures :[6]
- Hausse de la TVA : de 13% à 23%
- Création d’un impôt de « solidarité » de 1 à 4 % en fonction des revenus, et d’un impôt supplémentaire de 3 % pour les fonctionnaires.
- Hausse de 10 % des taxes sur l’essence, le tabac et l’alcool
- Taxe supplémentaire sur l’habitation (70% des Grecs sont propriétaires en 2010)
- Suppression de 150 000 postes d’ici à 2015 ( plus de 20%)
- Gel ou réduction (jusqu’à 20 %) des salaires dans la fonction publique
- Amputation des pensions de retraites de 7 % en moyenne.
- Recul de l’âge de départ à la retraite de 60 à 67 ans d’ici à 2014, et passage de 37 annuités à 40.
- Flexibilisation du marché du travail dans le privé
- Suppression des 13ème et 14ème mois dans le public
- Suppression des allocations de solidarité pour les chômeurs de longue durée, les salariés à faible revenu, les retraités, les paysans, etc.
- Réduction des allocations de solidarité pour les handicapés.
- Seuil de non-imposition baissé de 8000 € annuel à 5000 €
- 30 000 fonctionnaires « mis en réserve » : payés à 60%, ils ont 1 an pour retrouver du travail
- Privatisations :
- Vente (au rabais) au plus offrant des terrains publics dans des zones touristique
- Vente de 10 % d’OTE, la société nationale de téléphonie, à son actionnaire principal, Deutsche Telekom
- Cession de la part de l’Etat dans la Banque postale (34 %)
- Dans les ports du Pirée (75 %) et de Salonique (75 %)
- Privatisation d’une partie des actifs publics dans les sociétés nationales de gaz, d’électricité, d’exploitation minière, dans les autoroutes, la poste, la loterie nationale…
Toutes ces mesures à la suite ont déclenché de grandes manifestations et plusieurs journées de grève générale. Le premier ministre « socialiste » Papandreou a dû démissionner pour calmer la rue, mais aussitôt un gouvernement d’union nationale, comprenant le parti socialiste, la droite et l’extrême-droite, reprend les manettes de l’austérité.
Italie
En mai 2010, le gouvernement Berlusconi adopte un premier plan d’austérité[7], approuvé le 15 juillet 2010 par le Sénat italien[8] et approuvé définitivement le 29 juillet 2010 par la Chambre des députés[9]. Son objectif est de réaliser 24,9 milliards d’euros d’économies et de ramener ainsi le déficit public de 5,3 % du PIB en 2009, à 2,7 % en 2012.
En juillet 2011, un nouveau plan de rigueur de près de 48 milliards d’euros est adopté avec l’objectif annoncé de parvenir à un quasi équilibre budgétaire en 2014 et réduire la dette, l’une des plus élevées du monde (120% du PIB). En septembre 2011, ce plan est renforcé (54,2 milliards d’euros d’ici 2013) avec notamment une hausse de la TVA, le relèvement de l’âge de la retraite des femmes dans le privé ainsi qu’une cosmétique taxe sur les riches.
En novembre 2011, Berlusconi est poussé à la démission sous la pression des capitalistes européens. Son impopularité ayant atteint des sommets, certains analystes affirmaient même qu’il coûtait à lui seul 1 point d’intérêt en plus a la dette italienne par an, soit près de 2, 4 milliards d’euro ! Dans la foulée, le nouveau gouvernement de Mario Monti renforce le plan d’austérité.
Liste non exhaustive de mesures : [10]
- Hausse d’un point de la TVA de 20 à 21%
- Introduction de péages pour certaines liaisons par autoroute.
- Augmentations de impôts locaux du fait d’une l’amputation de 9,5 milliards d’euros des transferts aux collectivités locales .
- Les fonctionnaires pourront être mutés ou mis en disponibilité durant deux ans avec une indemnité d’environ 80% de leur salaire, et ce dans les administrations dont les effectifs sont en excédent.
- Gel sur 3 ans du salaire des fonctionnaires
- À partir du 1er janvier 2013, l’âge de la retraite pour les fonctionnaires féminines est porté à 65 ans. D’autres augmentations de l’âge de la retraite sont prévues à partir de janvier 2015. Il est prévu d’augmenter encore l’âge de la retraite dès le 1er janvier 2019, puis de nouveau tous les trois ans.
- Réduction des subventions aux collectivités locales
- Augmentation de l‘âge du départ à la retraite pour les femmes travaillant dans le privé : de 60 ans à 65 ans et ce dès 2014
- L’âge de départ en retraite dans le cadre des « pensions de vieillesse » augmentera à 67 ans, contre 65 ans actuellement.
- Les collectivités locales devront ouvrir les services publics locaux comme l’énergie, les transports, l’eau, et le traitement des déchets déchets à la concurrence et réduire leur participation dans les sociétés gérant ces services.
- L’État devra vendre une grande partie de ses possessions immobilières.
- L’apprentissage, le temps partiel et le télétravail sont favorisés par incitation fiscale. Les ordres professionnels seront réformés et les tarifs minimums abolis.
- Dans un second temps, le gouvernement promet aux patrons Italiens des mesures visant à faciliter les licenciements.
Roumanie
Annoncé début mai 2010 par le gouvernement d’Emil Boc, le plan d’austérité roumain prévoit, afin de ramener le déficit public à 6,8 % pour 2010, une réduction de 25 % des salaires dans la fonction publique et de 15 % des allocations de chômage, de retraite et de congé de maternité. Il rencontre rapidement une forte opposition, conduisant notamment à une manifestation d’ampleur le 19 mai 2010[11]. Cela n’empêche toutefois pas le gouvernement d’adopter, le 26 mai, ce plan d’austérité « convenu avec le FMI »[12].
Le même jour, les syndicats annoncent pour début juin, jour où le Parlement « débattra des mesures soutenues par le FMI », la tenue d’une grève générale « pour protester contre le plan d’austérité décidé par le gouvernement en échange d’une aide de vingt milliards d’euros du FMI ». Les enseignants quant à eux prévoient une grève illimitée à partir du 31 mai[13].
À partir du 31 mai 2010, la mobilisation contre le plan d’austérité, essentiellement le fait de fonctionnaires et de retraités, prend donc de l’ampleur et se traduit par des manifestations et des grèves[14].
Le 26 juin, la Cour constitutionnelle invalide une partie du plan d’austérité, estimant la réduction des allocations de retraites inconstitutionnelle. On s’attend donc à une nouvelle copie du gouvernement, probablement dans le sens d’une augmentation du taux d’imposition unique et de la TVA[15].
- Augmentation de la TVA de 5% (de 19 à 24%)
- Impôts sur les tickets restaurants et les comptes épargnes
- Suppression de 100 000 postes dans la fonction publique en 2010 (7,5% des effectifs)
- Baisse de 25% du salaire des fonctionnaires
- Disparition du 13ème mois de salaire
- Baisse de 15% des niveaux de retraites (annulé par la cour constitutionnelle)
- Baisse de 15% des allocations chômages
- Baisse de 15% des allocations maternités
- Baisse des allocations pour les Handicapés, les invalides de guerres ainsi que les anciens « révolutionnaires » (500 euros sont versés à ceux qui ont participé à la chute de Ceausescu et qui peuvent le prouver –photo, vidéo etc…-)
- Obligation de prendre 10 jours de congés non-payés par an
- Plafonnement des allocations autour de 80 euros
- Relèvement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans d’ici 2015 pour les hommes et d’ici 2030 pour les femmes
- Passage de plus de 150 hôpitaux de l’état a une cogestion avec le privé
- Disparition pur et simple des conventions collectives
- La période d’essai passe de 3 à 6 mois
- Durcissement des peines contres le travail au noir (amendes etc…)
- Possibilité pour l’employeur de prolonger la période maximale des CDD (de 24 à 36 mois), mais sans dépasser le cumul de 3 CDD d’affilés (ça fait quand même 9 ans au total)
- Prime de nuit accordée seulement après 3 heures de travail
- La récupération des heures supplémentaires se fera sur 2 mois au lieu d’1 mois auparavant
- La durée de travail hebdomadaire maximum (fixée à 48h) pourra être calculée sur une moyenne de 12 mois et non plus de 3 mois, pour permettre en gros des « rush » à 60h par semaine
France
Fin août 2011, un premier plan de rigueur assez timide est annoncé. Lundi 7 novembre, le premier ministre François Fillon annonce un nouveau plan d’asutérité, destiné à « économiser 100 milliards d’euros pour arriver à 0 déficit en 2016 ». Il ajoute des sentences d’un air grave : « L’heure de vérité a sonné […] Le budget 2012 sera l’un des plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945. »
Le 13 janvier, l’agence de notation Standard & Poor’s retire la note AAA à la France, qui passa à AA+.
Liste non exhaustive de mesures :
- accélération de la mise en place de la réforme des retraites passée en 2010
- réduction des dépenses de santé
- revalorisation des prestations sociales freinée en 2011
- TVA réduite passée de 5,5% à 7%, puis projet de TVA sociale
- gel du barême de l’impôt sur le revenu malgré l’inflation (donc hausse effective)
- projet de contrat compétitivité emploi (négociation à l’échelle des entreprises pour réduire les salaires ou augmenter le temps de travail)
Espagne
Le gouvernement « socialiste » Zapatero a d’abord essayé de relancer l’économie au moyen de politiques keynésiennes en 2008-2009, qui n’ont fait qu’augmenter le déficit (11,2% du PIB en 2009, contre un excédent budgétaire de 2,2% en 2007). En 2010 il opère un tournant, avec un plan d’économies de 50 milliards d’euros pour tenter de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013. Le 12 mai 2010, le gouvernement annonce de nouvelles mesures, visant à économiser 15 milliards d’euros supplémentaires (5 en 2010 et 10 en 2011)[16].
Liste non exhaustive de mesures :
- augmentation de la TVA de 16 à 18 %
- gel et baisse des salaires des fonctionnaires de 5%
- gel des retraites
- augmentation de l’âge légal de départ à la retraite de 65 à 67 ans, et passage de 35 à 37 annuités pour avoir la retraite à taux plein
- suppression de l’aide à la naissance de 2500 euros (mise en place en 2007)
- baisse de 600 millions d’euros de l’aide au développement
- investissement public diminué de 6,045 milliards d’euros
- suppression des allocations pour chômeurs de longue durée
- réduction des lits d’hôpitaux d’environ 25%
- diminution de 1,2 M d’euros de la dotation aux régions et aux municipalités
- diminution a hauteur de 6 M d’euros de l’investissement public pour le budget 2010
- Le contrôle aérien de 17 aéroport a été privatisé (suite au grèves ces secteurs ont été mis sous tutelle militaire pendant 1 mois)
- Les aéroports de Madrid-Barajas et de Barcelone-El Prat ont vu leur privatisation repoussées mais auront certainement lieu d’ici peu…
- Annonce de la privatisation d’une partie de la loterie nationale (entrée de capitaux privée pour 6 à 9 M d’euros, c’est la plus grosse mise en bourse espagnol jamais réalisé), cette mesure à été reporté en attendant que le marché soit plus favorable.
- Création d’un nouveau contrat d’apprentissage
- Révision de la constitution pour y inclure la « règle d’or »
Mais c’est bien plus qui est demandé à l’Espagne pour empêcher de forts risques d’effet dominé pour l’Union européenne bourgeoise. Ainsi le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, déclare en juin 2010 : « davantage doit être fait […] notamment pour réformer le marché du travail ».
Sous la colère, l’alternance joue à plein et la droite remporte les élections législatives de novembre 2011. Le nouveau chef du gouvernement, Mariano Rajoy, nomme mercredi 21 décembre Luis de Guindos au poste de ministre de l’Economie. Il s’agit de l’ancien président (de 2006 à 2008) de la banque Lehman Brothers pour l’Espagne et le Portugal.
Les réformes pro-capital se poursuivent :
- plan d’austérité budgétaire de 35 milliards d’euros en 2012, 43 milliards si l’on inclut le plan de rigueur imposé aux régions autonomes.
- suspensions des conventions collectives (salaire modifiable unilatéralement par les patrons)
- possibilité de licencier un salarié sans avoir d’indemnité à verser.
- interdiction aux chômeurs de quitter l’Espagne sous peine de se voir suspendre leur allocation de 426€
Les bureaucraties syndicales canalisent la colère en organisant le 29 février 2012 une journée de grève suivie par des millions de travailleurs. Une deuxième journée de grève a lieu le 14 novembre 2012. Sans compter les multiples grèves sectorielles soutenues a minima et sans que les confédérations cherchent leur convergence.
Irlande
Différents plans d’austérité se sont succédés en Irlande.[17] Mais le marché du travail et la fiscalité d’entreprises était déjà parmi les plus attractifs d’Europe. La situation sociale en Irlande s’est surtout dégradée du fait de l’éclatement de l’énorme bulle de croissance fondée sur la bulle immobilière.
Liste non exhaustive de mesures : [18]
- Augmentation de l’impôt sur le revenu
- Mise en place d’une taxe carbone, ainsi que d’autres sur l’eau (jusque ici gratuite) et la propriété
- Suppression de 25 000 postes de fonctionnaires (sur 250 000) et gel des embauches
- Coupes budgétaires s’élevant à 10 milliards d’euros d’ici à 2014 dans la fonction publique
- Baisse des salaires jusqu’à 15 % (notamment parmi les enseignants et les forces de police)
- Réduction de 4 % des pensions des retraités du secteur public supérieures à 12 000 euros par an
- Baisse du salaire minimum de 11,6 %.
- Recul de l’âge de la retraite, de 65 à 66 ans en 2010, et à 68 ans en 2018
- Réduction de 25 % des budgets de la santé et des services sociaux d’ici à 2014
Lettonie
La Lettonie a été durement touchée par la crise : son PIB s’est contracté de 10,5% en rythme annuel en janvier 2009. Il en a résulté une forte crise politique : le Premier ministre, Ivars Godmanis, a dû remettre sa démission – la deuxième démission en Europe suite à la crise, après l’Islande.
- TVA portée de 18 % à 22 %, et de 5 % à 12 % dans les secteurs avec un taux réduit.
- Les cotisations sociales ont augmenté.
- Mais les mesures les plus spectaculaires concernent les services publics. « Le secteur public a été rendu plus efficace, explique Peteris Strautins, analyste à la banque BNB Nord. Les mesures longtemps reportées pendant les années grasses ont enfin été prises, comme dans le secteur de la santé. »
- Le nombre de fonctionnaires est passé de 78 000 à 62 000, soit 20 % de baisse.
- En moyenne, les salaires des rescapés ont chuté de 25 %.
- Le nombre d’agences gouvernementales a été divisé par deux, la taille des ministères réduite.
- Baisse de 10% du montant des retraites
Les classes populaires ont ainsi vu leur niveau de vie brutalement baisser. Plus de 100 000 jeunes ont quitté le pays. Mais les résistances n’ayant pas suffi à empêcher sa mise en oeuvre, ce plan d’austérité a réussi d’un point de vue bourgeois : la croissance repart.
Portugal
La classe laborieuse portugaise a déjà subi 4 plans d’austérité en 2 ans.[19]
En mars 2010 le gouvernement « socialiste » de Socrates annonce un programme de stabilité et de croissance (PEC) pour ramener le déficit sous la barre des 3% d’ici 2013 et d’amorcer une réduction de la dette (76,6% du PIB). Dans l’immédiat, le ministre des finances, Teixeira dos Santos, a également annoncé une série de décisions pour garantir la réduction du déficit à 7,3 %, notamment le gel jusqu’à la fin de l’année des investissements publics non encore engagés. Le gouvernement annonce de nouvelles mesures pour le budget 2011 en septembre 2010.[20]
Mais Jean-Claude Junker, chef de file des ministres des finances de la Zone Euro, a rappelé que l’essentiel est dans la dévalorisation de la force de travail : «Nous exhortons les autorités portugaises à soutenir les mesures budgétaires par des réformes structurelles supplémentaires, susceptibles de renforcer le potentiel de croissance» Ces réformes devront « se concentrer sur la suppression des rigidités du marché du travail et de la formation des salaires », ainsi que sur l’amélioration « de la productivité afin que le Portugal puisse inverser le déclin de compétitivité » qu’il connaît.
En mars 2011, le Premier ministre José Socrates démissionne après le rejet de son quatrième programme d’austérité. En octobre 2011, le nouveau gouvernement (« social-démocrate », encore plus à droite) de Pedro Passos Coelho présente un budget 2012 d’austérité renforcée.
Le 7 novembre 2011, le nouveau premier ministre déclare notamment : « Pour sortir de la crise il faut appauvrir le Portugal et les Portugais »[21] Le 24 novembre, une « grève générale » d’une journée est organisée par les directions syndicales…
Une liste non exhaustive de mesures : [22]
- TVA augmentée de deux points et portée à 23%, même sur le gaz et l’électricité où elle était à 6%
- une demi-heure de temps de travail en plus dans le privé
- non remplacement d’un fonctionnaire sur deux
- hausse de 15% des tarifs des transports
- baisse de 27% du traitement des fonctionnaires et gel de leur salaire sur 4 ans
- gel des retraites
- réduction de la durée et du montant des allocations-chômage
- âge de départ en retaite passé de 60 ans en 2005 à 65 ans, avec 40 ans de cotisations
- réduction de 20 % des allocations du revenu social d’insertion (RSI)et durcissement des conditions (97 000 personnes l’ont perdues dans les trois premiers mois de l’année).
- 20% des étudiants (plus de 12 000) ont perdu leur droit à la bourse
- plus de 13 000 enfants ont perdu la revalorisation des allocations familiales due à leur handicap
- Accélération du programme de privatisations d’une trentaine d’entreprises publiques ou parapubliques devant rapporter 5,5 milliards d’euros d’ici 2013. Il comprendra notamment la compagnie aérienne nationale TAP, Aéroports du Portugal (Ana), la poste CTT et un désengagement du capital du groupe électrique EDP, comme de Galp Energia (pétrole et gaz) et de REN (réseau électrique).
Le 7 septembre 2012, le gouvernement de centre-droit annonce une nouvelle vague de mesures, dont la baisse des cotisations patronales compensée par l’augmentation des cotisations salariales. Une vague de protestation, et notamment la journée de grève du 14 novembre, fait reculer partiellement le gouvernement.
Islande
Article détaillé : Crise islandaise.Le cas de l’Islande est un peu particulier. Alors que le pays a connu une violente crise bancaire, il n’y a pas eu application de violentes mesures d’austérité. Néanmoins, sous d’autres formes (inflation, endettement des ménages…) c’est encore la classe travailleuse qui est en train de payer.
Au niveau de l’Union européenne
Le programme européen d’aide alimentaire aux pauvres sera réduit de 75 % en 2012.
La bureaucratie de la Confédération européenne des syndicats (CES) ne veut évidemment pas être accusée de ne pas réagir face à une attaque qui est commune à tous les pays européens. Elle a donc appellé à une Journée d’action européenne le mercredi 29 septembre 2010 avec une euro-manifestation à Bruxelles[23].
À terme, selon le centre de recherche économique CEE Council, le retour à l’orthodoxie financière prôné par le gouvernement allemand et la BCE et la politique de rigueur généralisée qui en découle nécessiteront une révision du traité de Lisbonne, car ils pourraient avoir pour conséquence de réduire les prérogatives budgétaires et fiscales des États-membres au-delà des dispositions du traité dans sa forme actuelle.[24]
« Les réformes du marché du travail doivent s’attacher à éliminer les rigidités et à accentuer la flexibilité des salaires. Les réformes des marchés de produits doivent viser à leur ouverture complète à une concurrence accrue » [25]
Amérique
États-Unis
Barack Obama annonce en août 2011 un grand plan d’austérité sur les années à venir[26]. Il est le fruit d’un accord au sommet entre les deux grands partis bourgeois (républicains et démocrates). Il s’agirait d’économiser 2 100 000 000 000 $US, dont 900 milliards immédiatement et entre 1,2 et 1,5 billions au cours des dix prochaines années. Les mesures précises sont négociées par un comité de républicains et de démocrates, mais l’accord prévoit que si le comité n’arrive pas à se mettre d’accord, les dépenses diminueront tout de même automatiquement.
Asie
Japon
Le Japon est le plus endetté des pays industrialisés, avec un rapport de la dette au PIB de près de 200% en 2010. Pour l’instant, il garde une relative confiance des marchés du fait de son fort excédent commercial et de sa croissance, mais en août 2011, l’agence Moody’s a dégradé d’un cran la note du pays et de ses banques.
Mais l’austérité y est régulièrement évoquée (un plan de rigueur avait déjà été lancé en 2006). Un relèvement de la TVA est à l’étude.
Notes et sources
- ↑ 1,0 et 1,1 « Premières coupes dans le budget britannique », Le Figaro Économie, 25 mai 2010, p. 23.
- ↑ « L’Europe se serre la ceinture », 7 octobre 2010
- ↑ « 58 % des Britanniques favorables au plan d’austérité », Le Télégramme, 22 octobre 2010.
- ↑ Guy Vanhengel : « Ce sera l’austérité absolue… », Le Soir en ligne, 29/07/2009
- ↑ http://www.lalibre.be/actu/crise-politique/article/700420/epure-budgetaire-ce-qu-elio-di-rupo-propose.html
- ↑ http://www.tantquil.net/2011/11/12/liste-des-mesures-des-plans-dausterite-en-grece-alors-que-la-majorite-de-la-classe-politique-extreme-droite-comprise-sallie-contre-les-prolos/
- ↑ L’Italie adopte un plan d’austérité de 24 milliards d’euros, Le Monde en ligne, 25/05/2010
- ↑ Italie, austérité pour les pauvres, l’Humanité en ligne, 16/07/2010
- ↑ L’Italie vote un plan d’économies de 25 milliards et entérine sa réforme des retraites, La Tribune en ligne, 29/07/2010
- ↑ http://www.tantquil.net/2011/11/13/details-de-mesures-des-plans-dausterite-en-italie-berlusconi-est-parti-et-ca-ne-change-rien/
- ↑ Roumanie : climat social explosif contre la pire cure d’austérité de l’Union européenne, Le Courrier des Balkans, 18 mai 2010
- ↑ Roumanie : le plan d’austérité adopté, Le Figaro en ligne, 26 mai 2010
- ↑ Grève générale contre l’austérité début juin en Roumanie, Reuters, 26 mai 2010
- ↑ Les Roumains fâchés avec le plan d’austérité, France Info en ligne, 1er juin 2010
- ↑ Roumanie : revers pour le plan d’austérité, l’aide du FMI est repoussée, RTBF en ligne, 26 juin 2010
- ↑ http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/12/04016-20100512ARTFIG00473-l-espagne-annonce-une-nouvelle-cure-d-austerite.php
- ↑ http://www.tantquil.net/2011/11/11/details-des-mesures-dausterite-en-irlande-le-vent-de-lausterite-sest-levenormal-que-les-jeunes-fuient-le-pays/
- ↑ http://www.tantquil.net/2011/11/11/details-des-mesures-dausterite-en-irlande-le-vent-de-lausterite-sest-levenormal-que-les-jeunes-fuient-le-pays/#more-784
- ↑ http://www.tantquil.net/2011/11/09/portugal-une-generation-de-galeriens/
- ↑ http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/09/30/le-portugal-a-l-heure-de-l-austerite_1417967_3214.html
- ↑ fr.myeurop.info, 7 novembre 2011
- ↑ http://www.tantquil.net/2011/11/09/portugal-une-generation-de-galeriens/
- ↑ http://www.etuc.org/a/7406
- ↑ Nicolas Firzli, « Greece and the EU Debt Crisis », The Vienna Review de mars 2010
- ↑ Mario Dragui, Éditorial du Bulletin de la Banque centrale européenne (décembre 2011)
- ↑ Austérité made in USA : « Obama a surpassé Reagan »
Source: Wikirouge
Un article intéressant à mettre en parallèle avec la liste des ventes par les pays européens, liste qui date de 2012, et qui a largement dû s’allonger depuis…
mais n’oubliez pas le reste:
https://lesmoutonsenrages.fr/2013/10/01/la-confiscation-de-lepargne-devient-une-tendance-mondiale/
et la suite:
>>> voir absolument le commentaire à ders des ders.
détails voir p hillard dans ses conférences…
Et c’est pas la littérature qui manque
http://tinyurl.com/m8ao55w
http://tinyurl.com/m7ceezf
http://tinyurl.com/kf5werl
C’est bien beau de lister les plans d’austérité. Mais a-t-on un indicateur de l’efficacité (ou pas) de ces mesures ?
Oui, tout autour de toi.
Vu l’état des pays soumis à ces plans…
Et l’attaque contre la Russie continue. (pas d’article pour l’instant)
ALERTE – Russie: la banque centrale relève son taux directeur d’un point à 10,5%
Soit, c’est dramatique, mais on fait quoi de la dette ??
On l’annule ? ça revient à confisquer l’épargne des gens.
Apparemment, ça non plus vous ne voulez pas.
On rembourse avec l’argent des riches ? c’est à dire avec des actions sur des entreprises et des picasso ?
pas sûr qu’on aille très loin la non plus.
Je me demande si vous comprenez bien le merdier dans lequel on est.
Ces mesures d’austérités ne sont, AUSSI, qu’une forme d’ajustement à un monde fini(aux potentiel en déclin). Partagé avec d’autres humains « qui le valent bien » et enfin le revendiquent.
La souffrance du partage par la décroissance!
… Un peu comme l’enfant roi, qui du jour au lendemain, se retrouve à l’orphelinat et découvre que ses jouets ne valent rien.
Précisément !
Il n’y a pas de bonnes solutions à cette équation.
Alors … autant en tirer les conséquences qui s’imposent.
Et, pendant ce temps là ?…
La « grande famille » se remplit les poches, ils ressemblent TOUS à de gros salopards!
Ils ne savent plus comment faire pour tromper les citoyennes et citoyens, leur prendre leur patrimoine, leur argent etc
Des chacals puants que ces gens là!
Il est temps de relever la tête et de mettre un terme absolu à l’hégémonie de la « grande famille ».
Les actionnaires, les financiers et autres nantis ne se plaignent pas de l’austérité engagée TOUT est profits!
Les vrais économies commencent par une baisse réelle des émoluments et avantages des hommes politiques qui ne servent plus en vérité les intérêts de la France mais leurs seuls intérêts et ceux bien évidemment de leurs amis…
Ils n’arrêteront pas de piller la France si on ne les arrête pas!
ils continueront à casser nos acquis sociaux, nos droits si on ne les arrête pas !
Chaque jour qui passe nous entraîne vers une dérive programmée, dérive qui profite à ceux qui en sont les initiateurs bien évidemment.
Et si on commençait à occuper les bureaux des banques pour en faire des logements pour ceux qui en ce moment dorment sous des cartons…les fêtes de fin d’année auraient peut être un sens pour les plus déshérités…
Elle est belle la France, elle est belle l’Europe !
Malheur à ceux qui sèment la misère.Malheur à ceux qui tout autant créent à travers le monde de terribles conflits où meurent des innocents.
Tu te trompes de cible.
Les banques, qui les a pointées du doigt d’après toi ? (et ce depuis le début)
C’est juste pour dévier la colère populaire des vrais responsables.
« la finance est mon ennemi ». lol
Faut creuser un peu loin l’ami !
Tenons nous la main bien fort, et demain ne payons plus rien! Il suffit de le vouloir. Si nous voulons mettre cette espèce de malheur que sont les financiers en échec, la grève maximum s’impose durablement et il prévaut de désobéir sévèrement à la dictature mise en place dans notre pays! Le vent mauvais soufflera fort très bientôt. L’anarchie est aujourd’hui un recours à notre situation.
Bientôt le pillage des grandes surfaces je redoute.