Crises de confiance alimentaires: la revanche des « Petits producteurs »

« On voit aujourd’hui des gens qui ne nous prenaient même pas au téléphone nous relancer trois fois par jour ». Autrefois snobés par la grande distribution, les « Petits producteurs », qui mettent leur nom et leur photo sur leurs fruits et légumes, sont aujourd’hui très courtisés.

Nicolas Chabannes, le malin co-fondateur avec sa soeur Elisabeth de ce groupement de 450 producteurs, a instantanément senti que l’affaire du cheval dans les lasagnes et autres raviolis industriels allait porter chance à ces cultivateurs et éleveurs qui se singularisent en signant leurs paniers de fraises, d’asperges ou de tomates avec leur photo, nom, prénom, contact et lieu de récolte.

Au premier jour de la crise, il contactait l’AFP pour expliquer sa démarche: quelle meilleure traçabilité que de publier la fiche d’identité personnelle de l’agriculteur ? Près de trois semaines plus tard, son pressentiment est déjà confirmé: « la crise du cheval nous a favorisés » confie-t-il.

« L’an dernier, on a commercialisé 320 tonnes de fraises de pleine terre, cette année, la demande dépasse déjà les 1.000 tonnes: au 28 février, 2.800 magasins nous avaient sollicités, ce sera impossible de tous les livrer », raconte-t-il.

Même en lançant un appel à tous les producteurs de France qui se sont mis à vendre en circuit court pour éviter les intermédiaires : « On se retrouve dévalisé avant même la saison ».

Lancé il y a quatre ans autour de deux pôles, au pied du Mont Ventoux dans le sud et près de Lorient en Bretagne, « Le Petit Producteur » commercialise aujourd’hui plus de 600 variétés, viande comprise, sur un même principe: agriculture de qualité, pas forcément bio « mais majoritairement », rémunération au « juste prix » du producteur.

Ramener le client au rayon fruits et légumes

« Il est rémunéré 10 à 20% plus cher en moyenne, mais le distributeur de son côté s’engage à ne pas répercuter la totalité de ce surcoût au consommateur ».

Assez vite, Nicolas Chabannes et ses paniers et escalopes « tu-veux-ma-photo » ont trouvé preneurs chez les distributeurs haut de gamme, Fauchon, la Grande Epicerie… Puis quelques enseignes très urbaines ont suivi.

« Aujourd’hui, toutes les enseignes de la grande distribution nous référencent sauf une ». Chez l’une d’elle, il est passé de 42 à 310 magasins.

« En moyenne, nos ventes ont augmenté de 50% par an depuis trois ans, en 2012 elles ont bondi de 70% », se félicite ce quadragénaire, petit-fils de cultivateur venu de la comm’ et des fraises.

Même si elle apparaît soudain hors de toute proportion anticipée, il s’attendait dit-il à cette explosion: « Tout montre que les consommateurs se détournent des rayons fruits et légumes en grande surface, des pêches dures, des fruits verts… En période de crise, les gens ont encore moins envie de manger de la m… ».

Des assertions confirmées par les chiffres: un acheteur sur deux ne passe plus par le rayon fruits et légumes des grandes surfaces selon la revue professionnelle LSA; et les achats de fruits et légumes en GMS sont passés de 80% il y a 20 ans à 59 % selon la filière, Interfel.

Du coup, les distributeurs réagissent pour sauver le navire: « l’un d’eux m’a confié qu’il devait récupérer ces acheteurs pour s’assurer qu’ils continueraient aussi d’acheter aussi les couche-culottes dans ses rayons ».

La démarche des petits producteurs avec leur trombine sur les escalopes commence même à intéresser à l’étranger: selon Nicolas Chabannes, « le Ministère japonais de l’agriculture est venu nous voir en janvier pour étudier un développement du concept au Japon ».

Avant eux, « Le Petit Producteur » avait reçu des visiteurs d’Allemagne et de trois pays scandinaves et il réfléchit simultanément à une possible extension du concept à l’ensemble de l’Europe. Voire à avoir son propre stand l’an prochain au Salon de l’Agriculture.

Source: Boursorama

44 Commentaires

  1. quand est ce qu’on fera la difference entre le pouvoir d’achat et le pouvoir de vos achats .
    Il suffit de realiser que nos billets sont nos bulletins de vote ..En les donnant vous choisissez ceux que vous nourrissez.

  2. Je me permets de vous rappeler;Signez la pétition contre les farines alimentaires! Voici le lien
    http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2013N36196

  3. ça rassur un peu de lire ça . coooool .

  4. d’accord pour les petits producteur mais si c’est pour qu’ils deviennent comme les autres et vendent 500 grammes de fraise 10 euros ça changera rien pour nous .

    • + 10.000

      Et c’est exactement ce qui va se passer !!!

    • Et revoici les tristes sires !!!
      Pfffffffffffffffffffffffff

      Toujours voir le négatif PARTOUT et TOUT voir en noir!
      JUSTE AVEC DES « SI » ET des « PEUT-ÊTRE », SANS FAITS ÉTABLIS!
      « Oui, ils vont certainement en profiter les méchants! »

      Mais les grands trust qui nous enc.. chaque jour ça n’empêche personne de remplir son caddie au super-marché!

      Désolant!

      Je vous laisse à votre marasme et votre dépression!

        • cool ma chérie ,ce n’est qu’une critique contre les agriculteurs PROFITEURS ceux qui se construisent des fortunes en temps de guerre mais aussi quand cela deviendras pénible pour se nourrir,un œuf couteras une fortune ok.
          Eux me disent que c’est dommage d’attendre la guerre et/ou autres troubles pour enfin s’enrichir…Comprendos Bidule ?

          • Ben oui RTB… mais le problème c’est que des dizaines de milliers de gens vont lire ça, retenir que les petits producteurs sont des voleurs et que ça va les pousser à rester ds les grandes surfaces!

            C’EST EXACTEMENT LE CONTRAIRE DE CE QU’IL FAUT FAIRE!

            • merci,désolé,ben oui,tu as raison,excuse moi svp.

              • Je ne t’en veux pas, ce n’est pas toi qui a mis le com mais il faut penser que certains lisent les avis ponctuellement et il ne faut pas distiller des idées induisant des comportements qui vont à l’encontre de nos idéaux!

                IL FAUT ENCOURAGER LES PETITS PRODUCTEURS et forcément, ce sera un peu plus cher que les merdes des grandes surfaces!

                C’est sûr, ça demande un petit effort… on sacrifie des choses superflues pour avoir une meilleure nourriture.
                On n’a rien sans rien.

        • En une phrase:
          On ne fabrique pas ce qui ne se vend pas!!
          z’ont pas encore compris et préfère incriminer les profiteurs!
          Vous ne voulez plus que les méchants s’enrichissent avec leurs boissons gazeuses et néfastes! n’achetez plus
          Vous ne voulez plus que les méchants s’enrichissent avec leurs plats préparés à base de n’importe quoi? mettez vous aux fourneaux!
          Vous ne voulez plus que les méchants s’enrichissent avec leur plastique plein de phtalate! Prenez du verre
          Vous ne voulez plus que les méchants s’enrichissent avec leur gadgets obsolètes au bout d’un an! Ne remplacez pas, réparez!!
          Vous ne voulez plus que les méchants s’enrichissent avec leurs produits phytosanitaires qui empoisonnent tout! retroussez vos manches et désherbez

      • +100000000000000000000

      • Errata les trustS

  5. Les ME.
    Le blog où on vomit sur tout !!

  6. Pour en revenir à cet article, c’est ien que du bonheur!!!!!

    UNE BONNE NOUVELLE!

  7. dans notre coin c’est le petit paysan !!
    des producteurs de viande , de volaille , lapin s, yaourts , beurre, jus de pomme ect…. se sont reunis et ont ouvert des magasins où ils vendent leurs productions !!
    les prix ne sont pas moins chers mais au moins ils sont mieux retribués pour leur travail et en plus on mange du bon , de l’authentique !!
    tout le monde y gagne !!
    en plus ça n’a pas fait le tour de l’europe , on sait d’où ça vient !!
    on peut meme visiter les exploitations dans le cadre de journées portes ouvertes !!
    que du bonheur !!

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