Les initiatives contre la surconsommation se répandent en France. Dernières en date, les « gratiferias », grands marchés gratuits où l’on donne ce dont on ne se sert plus. Libération matérielle durable ou expérience éphémère ?
Un bric-à-brac géant en libre-service et sans passer par la caisse. Le tout place de la Bourse, à Paris. Notre système économique aurait-il pour de bon perdu son latin ? Oui, et tant mieux, ont voulu montrer les «Indignés» de la capitale, samedi 13 avril. Pour l’illustrer, et montrer qu’«il est temps de changer de paradigme», le mouvement parisien Réelle démocratie maintenant a organisé la première « gratiferia » de la capitale. Quelque 200 personnes sont passées, malgré la pluie, et le noyau dur a décidé d’une prochaine manifestation le 12 mai place Stalingrad.
Florent, graphiste et animateur du mouvement, explique le principe de ce grand marché gratuit : les badauds choisissent librement les objets généreusement ramenés par d’autres, et les embarquent sans sortir leur porte-monnaie. «Vêtements, nourriture, objets divers, livres, ce n’est pas du troc, vous pouvez venir sans rien d’autre que votre bonne humeur…» précise la page Facebook de l’événement.
«On se doute qu’il y aura plus de gens qui vont venir chercher quelque chose de gratuit que de gens qui vont venir donner. Le but n’est pas de remplir son chariot mais de faire une expérience de partage», expose Florent qui espère renouveler cette démarche «libre et positive» chaque mois.
Une «libération matérielle»
Ce vide-grenier d’un nouveau genre essaime en France depuis des années sous l’initiative Le Grand Don, mais surtout depuis septembre dernier, quand cinq Charentaises l’ont importé d’Argentine. C’est là qu’un certain Ariel Bosio a organisé début 2010 dans son appartement (avant un énième déménagement), la première foire gratuite visant la «libération matérielle» afin de se détacher de «l’oppression du système économique».
«Cette doctrine cherche à comprendre comment refonder la démocratie sans la faire reposer sur une perspective de croissance, qui n’est plus vue comme la solution première à tous les maux de l’humanité.»
Parmi les centaines d’initiatives qui visent à fonder le rapport social sur autre chose que la quête de toujours plus, on trouve «l’économie sociale et solidaire, le commerce équitable, le couchsurfing, les monnaies locales, etc.», énumère le professeur à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense.
Depuis peu, les gratiferias –qui restent des événements ponctuels– et les zones de gratuité, qui reposent sur le même principe mais qui sont établies dans la durée, souvent au sein de locaux associatifs ou de bars, complètent la liste (en témoigne le répertoire d’initiatives regroupées sur ce site)
«Donner une deuxième vie aux objets, sortir du mouvement de surconsommation, organiser le sens du partage, tout ça m’a immédiatement parlé», explique Isabelle, 44 ans, habitante de Châteauneuf-sur-Charente. (…)
Comment préparer l’événement sans argent
«On s’est d’abord interrogé sur le mouvement de gratuité, à commencer par comment organiser la manifestation sans argent », énumère celle qui exerce le métier de commerçante (!). Sur ce point, le système D a fonctionné à plein :
(…)
Pour le sociologue, ces gratiferias devraient s’inspirer des «donneries» belges, qui centralisent sur Internet des offres de dons qui ne peuvent se faire qu’«à une distance que nous pouvons raisonnablement parcourir à pied ou à vélo pour récupérer des objets», comme l’indique leur site. Une manière de garantir qu’on recroisera un jour son généreux donateur. Et de créer une connivence entre inconnus.
«L’échange, le partage, la discussion sont aussi au coeur de notre initiative», rassure Florent, pour qui le vrai but de la gratiferia parisienne est de «trouver des alternatives à la précarité». Il précise toutefois que l’événement est ouvert à tous les milieux sociaux. Même les riches pourront se servir gratis.
Pour lire la totalité de cet article de Alexandra Bogaert, publié par rue89.com et relayé parKannie pour SOS-planete, cliquer ICI
J’aime beaucoup l’idée ! Mais comment évitent-ils les abus ?
J’ai des amis qui s’occupent d’une association de collecte et de dons de vêtements, et ils me racontent que des « gens » viennent charger leurs voitures, probablement pour la revente, et ne respectent absolument pas le principe de partage…
Il y a toujours des brebis galeuses…
On peut espérer une prise de conscience et une évolution des humains…
Faudra bien qu’un jour il devienne adulte!
Bonjour à tous,
Hélas, Bigpit cela existe de partout/ les gens qui abusent de ceux qui cherchent à essayer de faire le bien autour d’eux.
On ne pourra pas réellement empêcher ça. Dans tous les centres d’aide, ou associassions.CEux qui veulent en abuser en abuse.
C’est l’ Égoïsme à l’état pur.Et c’est souvent des gens qui on pas beaucoup d’argent qui prennent à ceux qui n’ont rien.
Mais c’est bien que l’aide continue au plus démunis.
Comme le dit aussi Bidulle, les brebis galeuses… drole de mentalité.
Dans le pricipe du marché, c’est génial.Je dis BRAVO
Un baume au coeur cette initiative!
tu as raison Bigpit le pire est de retrouver les objets donner, en vente sur ebay……….
Clairement !
Ca prive ceux qui en ont besoin, et ça dégoûte ceux qui donnent.
Cette action va de paire avec les « gars pilleurs » de Lyon, Ils récupèrent des fruits et légumes dans les magasins bio et les distribuent sur le marché de la Croix Rousse.
A côté de tout ce qui est moche, il y a de belles initiatives . Pour cette raison, je garde espoir.