Sur fond de guerre entre Naftogaz et Gazprom, les dettes de gaz s’accumulent en Ukraine et risquent de plonger Kiev dans le noir…

L’hiver risque d’être pénible pour la population, il y a déjà des coupures d’eau chaude, le chauffage peut lui aussi manquer si un accord n’est pas trouvé. Les Ukrainiens peuvent voir ce qu’il en coûte d’en appeler au FMI qui prête, mais entend bien récupérer et ce, au détriment de la population déjà en difficulté. Partagez ! Volti

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Auteur Christelle Néant pour DoniPress
Depuis plusieurs années, Naftogaz (compagnie ukrainienne) et Gazprom (compagnie russe) sont en guerre juridique et financière pour cause de contrats non remplis et de factures impayées. Les procédures et décisions de justice se multiplient sans fin.

La Cour d’arbitrage de Stockholm, qui juge ces litiges commerciaux, a rendu à quelques mois d’intervalle en 2017 deux jugements contradictoires sur deux dossiers différents (l’un en faveur de Gazprom, et l’autre en faveur de Naftogaz), en refusant d’appliquer lors du second procès les arguments qui ont pourtant été retenus pour alléger la condamnation de Naftogaz quelques mois auparavant.

Suite à ce jugement en défaveur de Gazprom, qui l’obligeait à payer 2,6 milliards de dollars à Naftogaz, cette dernière s’était précipitée pour faire saisir les avoir de Gazprom (en Europe surtout) et obtenir ainsi son dû.

Sauf que Gazprom a interjeté appel de ces saisies en faisant valoir que le jugement de la Cour d’arbitrage de Stockholm n’était pas valable pour les raisons annoncées ci-dessus (le deux poids deux mesures n’étant pas acceptable en matière de justice), et la compagnie russe a gagné cet appel, suspendant ainsi une partie des saisies.

Refusant la défaite, Naftogaz a annoncé hier, 1er août, qu’elle allait continuer la bataille judiciaire pour récupérer ces 2,6 milliards de dollars, et espère y arriver d’ici septembre.

Devant cet acharnement et cette volonté de faire au plus vite, on peut se demander pourquoi Naftogaz met tant d’empressement pour récupérer ces fonds.

La réponse tient une phrase : en Ukraine la majorité de ses clients n’arrivent plus à payer, résultat la compagnie est dans une situation financière critique (sans parler du fait qu’en 2019 Naftogaz perdra près de 3 milliards de dollars par an à cause de la perte du contrat de transit de gaz conclu auparavant avec Gazprom).

La conséquence immédiate c’est la fermeture du robinet de gaz. Naftogaz a ainsi coupé l’approvisionnement en gaz de deux stations thermiques qui fournissent eau chaude et électricité à la capitale ukrainienne à cause du refus de la nouvelle compagnie qui les détient de payer les dettes (1,2 milliards de hryvnias soit environ 38,1 millions d’euros) du propriétaire précédent.

Près de 3 200 bâtiments de Kiev se retrouvent ainsi sans eau chaude, dont 39 institutions médicales, 164 maternelles, 670 bureaux et 2 150 habitations.

Mais là où la situation est la plus critique c’est pour l’approvisionnement en électricité. Car les deux stations thermiques concernées (les stations 5 et 6), fournissent à elles seules 1 200 MW sur les 1 450 MW que consomme Kiev. Sans ces deux stations, l’approvisionnement électrique de la capitale sera divisé par presque six !

Résultat les hôpitaux ont reçu pour consigne de préparer une source autonome de production électrique au cas où. La station 5 a déjà été fermée et la station 6 était menacée d’être fermée cette nuit.

Devant la situation hautement critique, le gouvernement ukrainien s’est joint à la ville de Kiev pour mener des négociations avec Naftogaz afin d’empêcher la fermeture totale des deux stations thermiques. Une solution temporaire semble avoir été trouvée sous la forme d’une réduction du prix du gaz, mais le problème de fond demeure et un accord durable doit être trouvé, faute de quoi cela ne reviendra qu’à décaler de quelques mois le problème.

Car la difficulté est, que la compagnie qui gère ces stations thermiques n’arrive pas à se faire payer de ses clients finaux : les habitants.

D’après Alexandre Okhrimenko, président du Centre Ukrainien d’Analyses, la dette publique concernant les charges communales en Ukraine a atteint la somme colossale de 36,8 milliards de hryvnias (soit environ 1,17 milliards d’euros), et continue d’enfler. Les tarifs ont tellement augmenté depuis le Maïdan, sous la pression du FMI, que plus des deux tiers des Ukrainiens n’arrivent pas à payer leurs factures, ou n’arrivent à payer que la moitié du montant demandé !

Et l’État ukrainien ne pourra pas subventionner ce secteur pour empêcher coupures d’électricité et de chauffage cet hiver, car Kiev est obligé de sortir annuellement 10 milliards de hryvnias (soit environ 318,2 millions d’euros) rien que pour payer ses crédits contractés à l’étranger (dont la moitié pour le FMI), soit presque un quart du budget d’État !

Si Kiev ne paye pas le FMI c’est la faillite, et pour obtenir un autre prêt de l’institution, il lui faut augmenter encore les tarifs du gaz de plus de 60 % ! Ce qui ne va faire qu’aggraver le problème d’impayés et signerait le suicide politique de Porochenko. Tant que ce problème d’impayés n’est pas résolu, le risque de coupures massives d’eau chaude et d’électricité continuera d’exister, telle une épée de Damoclès menaçant à tout moment de tomber sur Kiev.

Voilà à quelle situation chaotique et catastrophique a mené la russophobie maladive de ceux qui ont été portés au pouvoir par le coup d’État du Maïdan. L’Ukraine poursuit de mois en mois sa somalisation, et il est à craindre que l’hiver prochain sera des plus difficiles pour ses habitants.

Christelle Néant pour DoniPress

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2 Commentaires

  1. beaucoup « d’habitants de l’ukraine » sont russophones et ne sont pas des moutons mais des béliers.
    Déja certaines villes en dehors du Donbass sont quasiment en état de rébelion ouverte contre Kiev.
    Personne ne parle de la Bessarabie, mais les bataillons nazis n’y vont pas. Danger pour eux.

  2. le pipeline qui traverse l’Ukraine ne sera pas coupé tant qu’il alimente l’europe, mais avec le north stream 1 et 2 ca pourrait bien arriver…

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