La pauvreté atteint un niveau record en Allemagne (mise à jour)

La pauvreté a augmenté et a atteint «un niveau record» en Allemagne où les inégalités régionales ont aussi progressé, plongeant des régions entières dans une «spirale du déclin», s’alarment des associations d’aide sociale, dans un rapport publié jeudi.

«L’Allemagne n’a jamais été aussi profondément divisée qu’aujourd’hui», a déclaré Ulrich Schneider, président de la très respectée «Paritätische Gesamtverband», une fédération qui regroupe environ 10’000 associations actives dans le domaine de l’aide sociale et de la santé, lors d’une conférence de presse à Berlin.

«Le taux de pauvreté, à 15,2%, a atteint un nouveau et triste record en 2012», souligne l’édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s’appuie sur des données de l’institut allemand des statistiques (Destatis).

«Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté», avec un revenu inférieur à 60% du revenu médian, a noté M. Schneider, en relevant la hausse quasi-constante du taux de pauvreté depuis 2006, selon le texte de son intervention diffusé dans un communiqué.

Le chômage baisse, pas la pauvreté

La Paritätische Gesamtverband souligne que la pauvreté a progressé alors que le chômage, au contraire, diminuait dans le pays. «Cela pointe du doigt le gonflement des emplois à bas salaire, la baisse des emplois à plein temps soumis à cotisations sociales, la hausse du temps partiel et des conditions d’emploi précaires depuis dix ans», a estimé M. Schneider.

Non seulement l’écart entre riches et pauvres «a significativement augmenté en Allemagne», mais en plus «le fossé entre régions prospères et régions pauvres s’approfondit et s’élargit», a-t-il ajouté.

Source et fin de l’article sur 20minutes.ch

Donc, le modèle allemand ne brille pas par son efficacité, et en bonne donneuse de leçons, elle souhaite appliquer son modèle au reste de l’Europe.

Berlin va proposer des “contrats de compétitivité et de croissance”. Une façon de modeler encore l’Europe à l’image de l’Allemagne.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps. A peine mise en place, la “grande coalition” allemande va entamer par un grand coup sa politique européenne lors du sommet de Bruxelles des jeudi 19 décembre et vendredi 20 décembre. Selon l’édition de ce mardi du Financial Times, les chefs d’État et de gouvernement européens vont en effet discuter une proposition allemande pour intégrer dans les traités européens l’idée de “contrats.”

Une idée imposée à la SPD

Cette idée a été avancée par Angela Merkel fin octobre. Elle a été finalement intégrée dans le “contrat de coalition” signé lundi par la CDU, la SPD et la CSU, page 159.

Ce document indique que les partenaires de coalition “s’engagent à ce que les États de la zone euro passent au niveau européen des contrats de réformes contraignants, faisables et démocratiquement légitimés. Ces contrats devront “être dirigés dans l’optique d’un renforcement de la compétitivité, de finances solides et durablement saines, de croissance et d’emplois liés à la solidarité.” Et la “grande coalition” de conclure : “nous adapterons les traités de l’union économique et monétaire dans ce sens.”

Deux étages de l’austérité, un troisième arrive

Ces “contrats” représentent en quelque sorte le “troisième étage” de l’austérité en Europe. Le premier était « les plans d’ajustement » dans les pays ayant demandé une aide européenne. Le second, c’était le pacte budgétaire, qui est entré en vigueur officiellement en 2013 mais qui, en 2018, va contraindre les pays de la zone euro à limiter leur déficit structurel à 0,5 % du PIB. Pour certains, une course de vitesse va s’engager dans les années qui viennent pour remplir cet objectif. Mais il manque encore un élément au goût de Berlin : le caractère contraignant de ces objectifs.

L’équation difficile de l’Allemagne

Depuis 2010, l’Europe a développé une nouvelle architecture pour traquer les déficits et les déséquilibres. Le semestre européen, le two-pack ou le six-pack en font partie. Mais difficile de contraindre dans une Europe qui n’est qu’une addition d’États nations indépendants. L’équation se complique encore dans la mesure où l’Allemagne elle-même refuse toute véritable abandon de souveraineté, comme l’a démontré le fiasco de l’union bancaire.

Les “contrats”, la solution

D’où cette idée de “contrats” qui permettent de résoudre l’équation. Ces contrats sont contraignants puisqu’il y a un engagement des Etats devant la Commission avec une obligation de réussite, mais on n’avance pas vers une Europe fédérale, puisque cet engagement est individuel et qu’elle est accompagné d’une acceptation explicite de l’abandon de souveraineté par le pouvoir démocratique du pays concerné.

Une véritable mise sous tutelle économique

Selon le Financial Times qui s’est procuré le brouillon du communiqué final du conseil, ces contrats concerneraient “presque toutes les décisions économiques prises au niveau national, y compris les performances des marchés du travail et de la production, l’efficacité du secteur public ainsi que la recherche, l’innovation, l’éducation et la formation.” En clair, il s’agirait d’une véritable mise sous tutelle des États dont les grands choix économiques seraient pris à Bruxelles.

L’objectif de Berlin : une zone euro à son image

L’objectif de Berlin avec ces “contrats de compétitivité et de croissance”, c’est ce que le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, appelle “une intégration croissante” qui est en réalité une unification des modèles économiques de tous les pays de la zone euro autour du modèle allemand : une compétitivité gagnée par une compression du coût du travail afin de développer les exportations. Autrement dit, c’est une nouvelle vague de politique d’austérité qui s’annonce pour la zone euro.

Résistances françaises

Certes, une résistance semble se dessiner. La France demande que ces contrats soient accompagnés de plus de solidarité. C’est ce que précise le ministre des Affaires européennes, Thierry Repentin, dans un tweet daté de mardi

Article complet sur latribune.fr

Berlin va proposer des “contrats de compétitivité et de croissance”. Une façon de modeler encore l’Europe à l’image de l’Allemagne.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps. A peine mise en place, la “grande coalition” allemande va entamer par un grand coup sa politique européenne lors du sommet de Bruxelles des jeudi 19 décembre et vendredi 20 décembre. Selon l’édition de ce mardi du Financial Times, les chefs d’État et de gouvernement européens vont en effet discuter une proposition allemande pour intégrer dans les traités européens l’idée de “contrats.”

Une idée imposée à la SPD

Cette idée a été avancée par Angela Merkel fin octobre. Elle a été finalement intégrée dans le “contrat de coalition” signé lundi par la CDU, la SPD et la CSU, page 159.

Ce document indique que les partenaires de coalition “s’engagent à ce que les États de la zone euro passent au niveau européen des contrats de réformes contraignants, faisables et démocratiquement légitimés. Ces contrats devront “être dirigés dans l’optique d’un renforcement de la compétitivité, de finances solides et durablement saines, de croissance et d’emplois liés à la solidarité.” Et la “grande coalition” de conclure : “nous adapterons les traités de l’union économique et monétaire dans ce sens.”

Deux étages de l’austérité, un troisième arrive

Ces “contrats” représentent en quelque sorte le “troisième étage” de l’austérité en Europe. Le premier était « les plans d’ajustement » dans les pays ayant demandé une aide européenne. Le second, c’était le pacte budgétaire, qui est entré en vigueur officiellement en 2013 mais qui, en 2018, va contraindre les pays de la zone euro à limiter leur déficit structurel à 0,5 % du PIB. Pour certains, une course de vitesse va s’engager dans les années qui viennent pour remplir cet objectif. Mais il manque encore un élément au goût de Berlin : le caractère contraignant de ces objectifs.

L’équation difficile de l’Allemagne

Depuis 2010, l’Europe a développé une nouvelle architecture pour traquer les déficits et les déséquilibres. Le semestre européen, le two-pack ou le six-pack en font partie. Mais difficile de contraindre dans une Europe qui n’est qu’une addition d’États nations indépendants. L’équation se complique encore dans la mesure où l’Allemagne elle-même refuse toute véritable abandon de souveraineté, comme l’a démontré le fiasco de l’union bancaire.

Les “contrats”, la solution

D’où cette idée de “contrats” qui permettent de résoudre l’équation. Ces contrats sont contraignants puisqu’il y a un engagement des Etats devant la Commission avec une obligation de réussite, mais on n’avance pas vers une Europe fédérale, puisque cet engagement est individuel et qu’elle est accompagné d’une acceptation explicite de l’abandon de souveraineté par le pouvoir démocratique du pays concerné.

Une véritable mise sous tutelle économique

Selon le Financial Times qui s’est procuré le brouillon du communiqué final du conseil, ces contrats concerneraient “presque toutes les décisions économiques prises au niveau national, y compris les performances des marchés du travail et de la production, l’efficacité du secteur public ainsi que la recherche, l’innovation, l’éducation et la formation.” En clair, il s’agirait d’une véritable mise sous tutelle des États dont les grands choix économiques seraient pris à Bruxelles.

L’objectif de Berlin : une zone euro à son image

L’objectif de Berlin avec ces “contrats de compétitivité et de croissance”, c’est ce que le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, appelle “une intégration croissante” qui est en réalité une unification des modèles économiques de tous les pays de la zone euro autour du modèle allemand : une compétitivité gagnée par une compression du coût du travail afin de développer les exportations. Autrement dit, c’est une nouvelle vague de politique d’austérité qui s’annonce pour la zone euro.

Résistances françaises

Certes, une résistance semble se dessiner. La France demande que ces contrats soient accompagnés de plus de solidarité. C’est ce que précise le ministre des Affaires européennes, Thierry Repentin, dans un tweet daté de mardi

Benji

19 Commentaires

  1. Mais à qui donc profite toute la richesse créée par l’Allemagne ? ……

    Ce n’est donc pas pour la peuple Allemand.

    Mais pour son oligarchie politico-financière.

    Comme partout, comme chez nous…

    Quelle patience…
    ;0D

    • C’est bien pour ça qu’on nous le présente comme un modèle.

      • L’espoir d’être un jour “calife à la place du calife” suffira-t-il à maintenir la majorité de la population dans sa passivité ruminante face à une réalité de plus en plus dénoncée par tout le monde, hormis par les médias aux ordres ?

        Les réactions face au futur effondrement du système néo-libéral capitalo-financier seront obligatoirement terribles, car depuis le temps qu’ils nous démontrent, affirment, et conditionnent à ne même pas envisager de chercher des alternatives, le désarroi des populations les projettera sur n’importe quelle solution assurant l’Ordre face au Chaos.

        Face à la situation, les citoyens arriveront-ils à assumer leurs responsabilités dans une structure auto-gérée ?

  2. 20% payé de 1 a 6€ de l’heure , pas étonnant qu’ils aient énormément de pauvres.
    C’est méthode chinoise , pour 10€ de l’heure t’en a 10 ,logique qu’ils aient énormément de bénéfices.

    • Pire, ceux qui sont payés 1 euro/h sont complétés par un revenu du chômage.
      C’est donc la collectivité qui paye directement pour la productivité d’une entreprise privée.

      • je crois bien que la collectivité paye aussi pour ces élus du peuple

        Plus de 20 millions d’euros de primes de Noël pour le gouvernement
        Comme dit le proverbe, « On n’est jamais mieux servi que par soi-même ».Et quand on est au pouvoir et qu’on a le moyen de s’octroyer des primes plus que confortables, il ne faut surtout pas hésiter à se faire plaisir tant qu’on y est. Pour cette fin d’année, le gouvernement de Monsieur JM Ayrault va donc probablement se partager une sacrée prime pour fêter comme il se doit Noël.
        Selon qu’on est riche ou pauvre, on n’a pas les mêmes cadeaux. Si certains au sein de leur entreprise vont devoir se contenter de 20 ou 30 euros, à peine de quoi acheter une bouteille de champagne, pour les sans-emploi l’état va débourser un peu plus de 150 euros par individu. Pas vraiment la lune! Mais pour ceux qui gagnent déjà bien leur vie au sein du gouvernement, c’est une tout autre échelle des valeurs. Et il y a de quoi tomber des nues !
        Si pour l’année 2012,  ils étaient environ 2250 personnes travaillant dans les ministères à se voir attribuer plus de 20 millions d’euros (environ 8850 € /personne), qu’en est-il donc pour cette fin d’année 2013 ? Au moment où on nous parle de crise, du besoin de se serrer la ceinture, de la nécessité de payer plus d’impôts, le personnel des différents ministères s’apprête à s’en mettre plein les poches ! Jugez- en vous-mêmes :
        La liste par ministère : Les données concernent la fin d’année 2012.
        AYRAULT
        Budget primes: 5 850 000 €
        >Nbre de membres de son équipe: 456
        > Soit un taux de 58% du budget total
        > Soit 12 829 € en moyenne par personne
        VALLS
        Budget primes: 1 547 532 €
        > Nbre de membres de son équipe: 252
        > Soit un taux de 60% du budget total
        > Soit 6 141 € en moyenne par personne
        TAUBIRA
        Budget primes: 983 000 €
        > Nbre de membres de son équipe: 169
        > Soit un taux de 62% du budget total
        > Soit 5 817 € en moyenne par personne
        TOURAINE
        > Budget primes: 878 408 €
        > Nbre de membres de son équipe: 64
        > Soit 13 725 € en moyenne par personne
        MONTEBOURG
        Budget primes: 679 058 €
        > Nbre de membres de son équipe: 57
        > Soit un taux de 62% du budget total
        > Soit 11 913 € en moyenne par personne
        BELKACEM
        Budget primes: 552 001 €
        Nbre de membres de son équipe: 47
        > Soit un taux de 72% du budget total
        > Soit 11 745 € en moyenne par personne
        MOSCOVICI
        Budget primes: 730 304 €
        > Nbre de membres de son équipe: 67
        > Soit un taux de 62% du budget total
        > Soit 10 900 € en moyenne par personne
        FABIUS
        Budget primes: 1 091 082 €
        > Nbre de membres de son équipe: 150
        > Soit un taux de 60% du budget total
        > Soit 7 274 € en moyenne par personne
        DUFLOT
        Budget primes: 580 950 €
        > Nbre de membres de son équipe: 57
        > Soit un taux de 62% du budget total
        > Soit 10 192 € en moyenne par personne
        PEILLON
        Budget primes: 616 000 €
        > Nbre de membres de son équipe: 61
        > Soit un taux de 66% du budget total
        > Soit 10 098 € en moyenne par personne
        Lebranchu,
        Budget primes: 543 636 €
        > Nbre de membres de son équipe: 55
        > Soit un taux de 62% du budget total
        > Soit 9 884 € en moyenne par personne
        Fioraso,
        Budget primes: 564 000 €
        > Nbre de membres de son équipe: 58
        > Soit un taux de 63% du budget total
        > Soit 9 724 € en moyenne par personne
        Lurel
        Budget primes: 552 347 €
        > Nbre de membres de son équipe: 63
        > Soit un taux de 54% du budget total
        > Soit 8 767 € en moyenne par personne
        Aurélie Filippetti,
        Budget primes: 642 710 €
        > Nbre de membres de son équipe: 91
        > Soit un taux de 59% du budget total
        > Soit 7 063 € en moyenne par personne
        Sapin
        Budget primes: 500 291 €
        >Nbre de membres de son équipe: 75
        > Soit un taux de 63% du budget total
        > Soit 6 671 € en moyenne par personne
        Fourneyron
        Budget primes: 541 770 €
        > Nbre de membres de son équipe: 53
        > Soit un taux de 50% du budget total
        > Soit 10 222 € en moyenne par personne
        BATHO
        Budget primes: 900 720 €
        > Nbre de membres de son équipe: 173
        > Soit un taux de 62% du budget total
        > Soit 5 206 € en moyenne par personne
        LE FOLL
        Budget primes: 370 457 €

  3. Voila pourquoi ils ont des équipes de foot au top….
    Le peuple a faim ….. qu’on leur donne des jeux….

  4. ouais et ils ont réussi a ré-élire la sainte Merkel ,mais comment font ils?

  5. Euh … C’est moi, ou la mise à jour a copié-buggé ?

  6. Cette fois on abaisse pas la note d’un pays mais de l’Europe toute entière c’est très mondialiste comme raisonnement. Pourquoi pas abaisser la note mondiale ensuite?

    Le modèle Allemand est tout sauf un modèle! Au secours!
    Les émergeants de l’Europe sont venu de partout en Allemagne piquer le boulot des autres tout comme en France et dans les pays à plus forte rémunération, sauf que les étrangers ne sont toujours à un taux horaire nettement inférieur aux salariés du “pays envahi”. N’oublions pas bien sûr les jobs à 1 euros de l’heure souvent obligatoires il me semble…

    Le crash mondiale étant prévu pour la mi janvier ou février on a là le sentiment d’être tous Européens avec cette abaissement de note!

    On est en train de nous embrouiller la tête ou c moi?!
    L’accord que vient de passer l’Europe avec les banques ou Hollande nous dit que nous n’aurons plus rien à verser en cas de crise financière majeure mais si on regarde de plus près, ils disent que le fond Européen ne sera effectif que dans 10 ans. J’ai comme le sentiment qu’on veut nous rassurer et ne pas nous affoler avant la probable chypriotisation de l’Europe mais je suis un peu parano.

  7. Concernant les “accords contractuels mutuellement agrées” (terminologie officielle désormais), voici la synthèse de ce qu’on peut tirer du Conseil Européen d’hier.
    http://www.points-de-vue-alternatifs.com/2013/12/l-allemagne-et-la-commission-europ%C3%A9enne-placent-leurs-pions-concernant-les-futurs-contrats-de-r%C3%A9forme.html

Les commentaires sont clos.