« Peut-on éviter l’effondrement ? Que peut-on espérer ? ». L’édito de Charles SANNAT

Source Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Je voulais terminer l’année et ce premier volet de cette première saison de Bref l’Effondrement par cette double question.

Peut-on éviter l’effondrement et que peut-on espérer pour l’avenir ?

Il semble difficile d’éviter l’effondrement à court terme, car les conséquences des politiques que nous devrions mener pour l’éviter sont sensiblement identiques aux conséquences même de l’effondrement.

Prenons uniquement l’exemple de la dette de la France pour illustrer cette idée.

Si nous devions serrer la vis pour éviter la faillite, il nous faudrait cesser la moitié des dépenses de l’État immédiatement. Aussi impensable qu’impossible tant ce serait « violent ». Si demain nous faisons faillite, alors nous serons obligés de ne payer que ce que nous pouvons payer. Soit environ la moitié des dépenses actuelles. Alors, pourquoi se faire mal tout de suite ? Autant reculer le problème et le moment de l’addition. Les conséquences de la faillite ou des politiques à mener pour l’éviter sont sensiblement les mêmes. Alors nous irons jusqu’à la faillite et l’effondrement. C’est d’ailleurs pour cette raison que d’astuces en expédients nous reportons toujours à plus tard et autant que nous le pouvons le moment de l’effort nécessaire. Ce moment est inéluctable, même, si, personne n’en connait ni le jour ni l’heure.

Historiquement, les pays ont souvent besoin d’aller jusqu’au bout des logiques mortifères avant d’entamer des processus de récupération et de remontée.

Alors maintenant que peut-on espérer pour l’avenir ? 

Que notre effondrement soit le moins violent possible et qu’il nous permette de remonter la pente en préservant nos capacités. Qu’il ne s’accompagne pas de destructions matérielles majeures comme une guerre peut en faire.
Nous pouvons nous effondrer financièrement, mais nos routes, nos centrales nucléaires, nos immeubles, nos usines, nos barrages seront toujours là. C’est dans ces richesses, dans nos infrastructures que se trouve notre capacité de récupération.

Que peut-on espérer pour l’avenir ?

Le meilleur.

Pour une raison simple.

« Les temps difficiles créent des hommes forts, les hommes forts créent dès temps prospères, les temps prospères créent des hommes faibles, les hommes faibles créent dès temps difficiles ».

Les hommes faibles qui nous dirigent nous conduisent au désastre et de ce désastre, de ce grand nettoyage sortiront des hommes forts, intègres avec le sens du bien commun et de l’intérêt général. Ils créeront alors des temps prospères. Loin de l’idéologie destructrice dont on nous abreuve actuellement qu’il s’agisse du wokisme sociétal ou des délires économiques dans lesquels on nous entraîne sans oublier la folie climatique qui est une voie sans issue. Je ne croirai au sauvetage du climat que lorsque on réduira sensiblement les incitations à la consommation de masse (interdiction de la publicité, interdiction de l’obsolescence programmée, obligation de la réparabilité etc), et que l’on cessera de nous parler de l’industrie du recyclage qui n’est que le miroir de la hausse de nos déchets en raison de la consommation de masse forcée que l’on nous impose.

Nous sommes dans une société paradoxale, mêlant les excès les plus délirants et la mollesse la plus totale.

Nous sommes dans une société où beaucoup ne veulent plus travailler, ne veulent plus faire d’effort, où les valeurs comme le courage, la constance, et l’engagement ne veulent plus rien dire. Une telle société ne peut pas marcher. Revendiquer le droit à la paresse c’est très bien, mais si tout le monde le fait en même temps, la société s’effondre sous le rien. Il ne se passe plus rien car les joueurs cessent de jouer. C’est cela qui s’est passé en URSS. Les gens ont cessé de croire en cette fiction imaginaire du stakhanovisme et du socialisme triomphant.

Nous allons vers notre propre effondrement qui sera le préalable à notre reconstruction.

Pour le moment, il est difficile de dire ce qui émergera du futur chaos, mais notre pays, millénaire, en a vu bien d’autres.

Comme à chaque fois, il se relèvera et nous trouverons les solutions collectives à nos problèmes, car,  les temps difficiles créent des hommes forts et les hommes forts créent dès temps prospères. Nous ne sommes pas condamnés à la misère collective, à l’interdiction de tout. Avec beaucoup de travail, beaucoup d’intelligence, avec de la science et de la technique, avec de la sagesse et de la pondération, il y a largement de quoi pourvoir aux besoins de tous mais pas à l’avidité de chacun.

Enfin, si laisser une planète en bon état à nos enfants est nécessaire, ce n’est qu’une partie du problème, car nous devons aussi et surtout laisser des enfants en bon état à la planète. Des enfants forts, équilibrés, sages, bien formés et en capacité de trouver des solutions.

Il est déjà trop tard, mais gardez toujours l’espoir, car rien n’est terminé. Ce n’est pas la fin de l’histoire, mais le début d’une nouvelle page à écrire et d’un pays à reconstruire.

Plus humain, plus fraternel, plus harmonieux.

A ceux pour qui Noël signifie quelque chose, je vous souhaite un très joyeux Noël, aux autres de belles fêtes de fin d’année, et à tous, beaucoup de joie, de bonheur et d’amour avec vos proches et ceux que vous aimez.

On se retrouve l’année prochaine et je vous laisse pour quelques jours de repos.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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