Action : réaction ?

Parce qu’à une attaque (https://lesmoutonsenrages.fr/2018/08/09/loi-schiappa-apres-le-temps-peri-scolaire-le-temps-sexi-scolaire/#more-114303),  j’aime répondre proportionnellement. Parce que la littérature appartient aussi au peuple :

pute, oui : soumise, chouïa. Parce qu’un fantasme d’éjaculation faciale n’est pas un retour politique en arrière, plutôt un choix, politique, pas politicien et littéraire, évidemment :

L’hostellerie, roman fantastique en cours d’écriture, extrait.
” (…)
Chapitre deux :De magnifiques rosiers étaient plantés au milieu du patio : les fleurs étaient en boutons qui ne tarderaient pas à s’épanouir. J’en humais le parfum encore retenu par le gonflement des pétales prêts à s’ouvrir : ce serait un enchantement. C’est que j’avais arrêté de fumer et que je percevais mieux les odeurs. Mon mari m’avait souvent sermonnée à propos de mon goût prononcé pour le tabac. Non en raison de mon sexe, plutôt par égard pour ma santé. Mais comme il buvait, je n’écoutais que distraitement ses conseils, la plupart du temps. Nous nous étions quittés plus de dix ans auparavant : violemment et sur un malentendu. C’est que je désirais un enfant et qu’il était trop immature pour me le donner. C’était un caprice, il avait décidé de me faire attendre. C’était en tout cas ce que je croyais, à l’époque. Alors, je l’avais pris quand même, profitant d’une soirée d’ivresse. Je n’avais pas de contraception mais il était homme de science, dans l’âme. Et mes secrets de femme n’en étaient pas, pour lui. C’est pourquoi, il avait toujours été capable de calculs savants à propos de mes lunes et de mon potentiel de reproduction. Et puis, nous avions des désirs ardents, peu catholiques et pratiques, en matière de contraception, justement. Certains breuvages sont amour infini, c’est de cette façon que je voyais les choses. Et certaines soifs sont aisées à satisfaire, lorsque l’on a signé un contrat de mariage par amour : inexplicable, foudroyant, presque irréel. Cette nuit-là, nous avions dîné copieusement et j’avais cuisiné moi-même le repas. Je n’en oublierai jamais la composition : un velouté de chou-fleur du jardin avec une pointe de muscade, des lasagnes végétariennes au lait d’amandes blanches et un gâteau de semoule au miel et au citron. Nous avions bu, aussi. Et même fumé. C’est ivre que mon époux avait honoré notre contrat de mariage ensuite : deux fois, avec ardeur et tendresse. Et comme l’alcool m’avait donné soif, il l’avait fait en tenant mon visage dans ses mains et en abreuvant ma gorge offerte de sève. Nous nous étions ensuite endormis mais mes désirs étaient à l’époque violents de volonté frustrée de porter ses fruits. Mon sommeil n’était donc pas profond. Je croyais mon époux trop saoul et trop entièrement endormi, de son côté. J’avais alors, plus par fièvre et désir de son corps que par malice, décidé de chercher le sommeil emboîtée dans ses bras, nue et offerte, au cas où. Mon époux était saoul mais il ne dormait jamais vraiment, je l’apprendrai plus tard, par sa mère. Il avait donc honoré sa femme, à nouveau, sans songer une seconde à mes lunes, ses calculs et notre ivresse. Jamais je ne connus extase plus grande que lors de cette étreinte, somme toute classique et pleine de langueur, où je l’avais senti me féconder. Puis le sommeil et l’oubli. Les jours suivants, mon mari avait été taciturne et froid, y compris la nuit. Lorsqu’il refusait d’étancher ma soif, je me murais dans un silence méprisant, après quelques colères et quelques supplications humiliantes. Mes lunes avaient tardé et je n’avais rien dit : honteuse d’avoir pris par traitrise ce qui m’était refusé et fière d’avoir réussi. Mon mari me le fit payer la semaine suivante : au matin, sur la table, il y avait un billet qui disait seulement Adieu. J’avais alors tant souffert, dans ma chair ardente et contrariée de son départ que j’en avais contracté une fièvre qui aurait pu m’emporter. Une semaine durant j’avais déliré, brûlante, transpirante et proche de la démence. Une nuit, je fus réveillée par des douleurs abdominales atroces : les saignements étaient abondants et la fièvre me consumait. Je tombai, à moitié inconsciente, dans une transe de fièvre et de délires qui dura sept jours dont je n’ai aucun souvenir. Je me remis, finalement, grâce aux soins de ma belle-mère. Malheureusement, j’avais perdu le fruit tant désiré de mon mariage. Inconsolable et maussade, j’avais attendu son retour des mois, des années. Dix longues années au bout desquelles, désespérée et désœuvrée, j’avais fini par décider de déménager. Ma belle-mère m’avait suivie : par loyauté envers sa descendance avortée par la douleur. De plus, nous n’avions, ni l’une, ni l’autre, aucune nouvelle de son fils. Nous savions seulement qu’il était vivant et fidèle à ses vœux : il était trop rancunier pour oublier l’affront de cette grossesse – dont il avait pourtant signifié clairement ne pas vouloir – pas versatile. Notre contrat de mariage avait donc toujours cours : il rentrerait quand il l’aurait décidé. C’est ce que nous avait fait savoir son avocat. Et aussi que nos affaires étaient florissantes. J’avais donc décidé d’acheter l’Hostellerie pour ne pas penser à mon horloge biologique toujours dans les temps, d’après ma belle-mère. Et nous espérions secrètement, l’une comme l’autre, que son fils rentrerait sous peu pour me donner, enfin et volontairement, un enfant. J’avais appris aussi qu’il ne s’agissait peut-être pas d’un caprice patriarcal : ma belle-mère me l’avait assuré. Il s’agissait de peur, ni plus ni moins. Car mon mari m’adorait et qu’il craignait la perte de sa femme, en couches. Comme j’étais rancunière également, je feignais de ne pas y croire. Pourtant, dans le secret de mes nuits de femme languissante, éprise et fidèle, je priais pour son retour imminent depuis dix ans. (…) “

 

Karaba30quicouve

48 Commentaires

  1. Merci Volti !
    Je peux mettre l’intro blackboulée pour risque de procès ici ?

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

  2. @predateur : qui ça ?

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

  3. Dao Ji - le fou contestataire avec sa gourde de vin

    Et Robert il est ou ? C’est plutôt ça qui m’inquiète https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

    • @Dao Ji : Robert ? Si tu parles de celui qui contient les définitions : je t’en prie, indique-moi mes erreurs, fautes d’orthographe et autres coquilles du genre, j’ai toujours été preneuse !
      Si tu parles des loches : je sais que chez moi les deux font à peine une “normale” mais bon, je fais avec !
      Si tu parles de Merle et de son roman, “La mort est mon métier” : justement, je viens de le trouver en occas’ et j’ai l’intention de le lire quand ma fainéantise m’aura passé ^^

      • Dao Ji - le fou contestataire avec sa gourde de vin

        Bas c’est qui cordier ? je comprend plus rien moi https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

        • @Dao Ji : enfin, tu passes aux aveux… Ce sont tes patient(e)s qui t’expliquent ta vie, hein ? Je pense que prédateur voulait dire Corbier (de Jackie “sans” Corbier, pseudo de 2018, N.B.) et le lapsus est drôle, somme toute. Corbier aimait la science : cordier, comme la théorie des cordes, pourquoi pas ?

          https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_mail.gif

          • Heu oui parce que ce taper le Cordier du club Dorothée purée, quel courage ou un beau chèque alors….

            Je crois que le dimanche on peut un peu se lâcher, mais en semaine, c’est tenue correcte exigée ^^

            Akasha.

            • Un chèque ? T’es ouf ou quoi ? Je veux vivre en pyjama depuis toujours alors laisse-moi ma précarité sans tenue correcte exigée. Je songe à labelliser le concept ^^

              Et merki : de noter qu’il fallait vachement de courage pour le Corbier. Depuis mon retour en Ariège c’est à croire que c’est lui qu’il faut médailler pour les kilomètres… LOL !

              https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

          • Dao Ji - le fou contestataire avec sa gourde de vin

            En tant que très bon psychiatre reconnu, je pense plutôt qu’il parlé des cordiers pour les pendus…

            Elle est ou Jeanne https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif

            • @Dao Ji : Jane ma poule ? Muerte, et immortalisée dans un poème :

              ” (…) #8

              Toc ? Toc ?
              Où sont-elles ?
              Les filles de joie qui comme elle
              la première la seule l’unique
              celle qui de son ventre donnera
              naissance à un roi
              une reine
              savent rire avec leur peine
              chanter et sans haine
              pleurer de joie
              fuir la gêne
              celles qui leur corps donnent
              donnent donnent et jamais ne reprennent
              car les trésors qu’elles renferment
              sont pour les pirates qui les malmènent
              ils sont méchants ils sont nombreux
              ils ont la haine
              de ceux qui croyaient
              pas comme dans une église jamais
              que ce trésor-là pouvait être dérobé
              sans avoir à être condamnés
              insensés priez
              le châtiment à point nommé
              sera distribué
              poires, pêches non de fruitiers
              ceux-là couvent comme la jane enterrée
              au fond du jardin boisé
              là où personne ne l’entendait crier
              assez assez assez
              je ne veux plus
              à cet être lâche dépourvu
              d’honneur à la guerre, d’épée
              qui croit stupidement pouvoir remplacer
              celui à qui j’appartenais
              avec mauvaise foi et méchanceté
              essaye de dire qu’il est lui et que jamais
              plus je ne reverrai le seul que j’aime
              et dont je suis aimée
              adorée
              vénérée!
              Les mots qui sortent de sa bouche sont-ils
              les siens celui de sa mère de sa soeur ?
              les trois peut-être ?
              et la gosse a essayé d’être
              pourtant jamais elle ne pourra plus
              respirer le pain qui sort du four
              caresser le chat qui ne l’aime pas
              et satisfaire ses besoins de foi
              car les siens ne savent pas
              ni lire ni écrire ni conter
              et jamais elle ne pourra
              accéder au bonheur
              jamais ! (…) ”
              De la Cours des comptes, des reines, des miracles et de récréation. Poésie, Edilivre, 2020.

              Jeanne d’arc, peut-être ? Brûlée vive, of course ! ^^

            • Des cordiers, pour les pendus… ” (…) pendu pendu, comme la chauve-souris, qui pourtant de l’avait bien dit (…)” ?
              ça suppose que predateur a lu ma poésie, bien vu doc’ !

          • c est cela …..j avais parié pour un d au lieu d un b …..je vois que tu l aurais plutôt remplacé par un michel , vu ton besoin de “semence “….ton retour ne serait qu un appel au secours https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

      • Pour les loches, fais comme moi, fait des squat et des fentes ! lol Tu verras des coches et des fessiers du tonnerre de brest ^^
        Faut manger aussi, si tu fais du sport à côté tu deviendras pas une grosse vache surtout c’est tu es de nature très mince, ça risque pas, mais au moins tu te rempoteras un peu ^^

        Akasha.

  4. @Volti : MDR ! On va se contenter de la fontaine, dans ce cas ^^

  5. Hugh ! Bisous Mamie , et Bonne Fete pour les Mamans de passage.

    Eh beh , y’a une chaleur ici ..

  6. Hoki doki, j’abdique : je suis crevée ! Et ridée, aussi … ^^
    Aah bon, tu trouves qu’il fait chaud ? Ici c’est un été pourri et froid d’après les autochtones…
    Faut bien compenser un peu : anthropocène un jour, anthropocène toujours, non ?

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_mail.gif

  7. @JP31 : apparemment je suis privilégiée, moi.
    Mais alors si c’est rare, c’est cher ?

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif

  8. Heu tout a disparu ?
    C’était pourtant en corrélation avec le texte…

    Akasha.

Les commentaires sont clos.