La destruction des relations UE-Russie et l’avenir qui les attend

Source National Interest via Observateur-Continental

Tandis que les relations entre la Russie et l’UE sont au seuil d’une rupture totale, le Kremlin double la mise sur sa stratégie qui prévoit le développement des liens alternatifs avec certains membres de l’UE à part, ainsi qu’avec son partenaire chinois. 

Quelques semaines après le scandale international provoqué par l’emprisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que suite aux nouvelles sanctions de l’UE la Russie pourrait rompre tous les liens formels avec l’UE. “Nous ne voulons pas nous isoler de la vie mondiale, mais il faut y être prêt. Qui veut la paix prépare la guerre”, a-t-il souligné. 

Quelques semaines après cette déclaration de Sergueï Lavrov, Bruxelles et Washington ont décrété des sanctions coordonnées contre plusieurs hauts responsables russes. En confirmant la politique de tolérance zéro envers les sanctions, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que ces restrictions “représentent une ingérence dans les affaires intérieures de la Russes”, “sont absolument inadmissibles et portent sérieusement atteinte aux relations qui sont déjà déplorables”. 

Lors d’une conférence de presse avec son homologue chinois Wang Yi, Sergueï Lavrov a déclaré qu’au fond les relations entre la Russie et l’UE étaient mortes. “Il n’y a pas de relations avec l’UE en tant qu’organisation, toute l’infrastructure de ces relations a été détruite par les décisions unilatérales de l’UE”, a-t-il noté

Vladimir Tchijov, ambassadeur de Russie en UE, a donné une évaluation tout aussi sinistre des liens Russie-UE. “La situation actuelle dans les relations entre la Fédération de Russie et l’Union européenne est affligeante, elle n’est pas normale. Elle résulte de la ligne politique consciente ou parfois peut-être inconsciente menée notamment par la direction des structures européennes ici, à Bruxelles”, a-t-il déclaré

Néanmoins, ces dures déclarations n’ont pas été suivies par des sanctions concrètes du Kremlin. Parce qu’entre la Russie et l’UE il ne reste pratiquement aucun lien considérable qui pourrait être rompu. A une exception près: la Russie pourrait se retirer de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), car une telle contremesure a été évoquée plus tôt par les députés russes. Rien n’indique pour l’instant que l’administration de Vladimir Poutine songe sérieusement à une telle option (la Russie a symboliquement quitté l’APCE en 2014, mais son statut a été rétabli à part entière dans cette organisation en 2019). 

Malgré la nature de plus en plus hostile des relations avec l’UE, la Russie n’a pas l’intention de rompre ses liens avec l’Europe. Au lieu de cela Moscou tente de poursuivre la mise en œuvre de sa stratégie de longue date visant à contourner l’UE en tant qu’organe supranational grâce au développement des liens bilatéraux avec ses membres à part. Le gazoduc Nord Stream 2 en cours de construction, à la réalisation duquel participent le géant énergétique Gazprom et plusieurs compagnies d’Europe occidentale, est l’une des meilleures illustrations de cette approche. En mettant de côté les notions purement économiques, cette politique met clairement en évidence un certain aspect de la diplomatie populaire. 

En exprimant son regret quant aux décisions récemment prises à Bruxelles, Vladimir Tchijov s’est adressé directement aux citoyens des pays membres de l’UE. “J’ai des raisons de croire que les gens (en UE) pensent que les relations avec la Russie sont indispensables”, a-t-il déclaré. 

L’accent russe sur la diplomatie populaire bilatérale se manifeste surtout dans son rôle dans le cadre de la guerre vaccinale qui perdure en Europe. Certains Etats membres de l’UE qui critiquent durement la “stratégie vaccinale de l’UE” rencontrant des problèmes ont déjà signé des contrats bilatéraux pour la fourniture du vaccin russe Sputnik V ou étudient activement cette possibilité. 

Cependant, au moment où la Russie rompt partiellement ses liens avec l’Europe, elle double sa mise sur le partenariat grandissant avec la Chine. Le chef de la diplomatie russe a directement associé ces deux thèmes lors de sa conférence de presse avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. “Si l’UE a rompu ces relations en détruisant simplement tous les mécanismes créés pendant des années et il nous reste des partenaires seulement parmi certains pays européens qui veulent être guidés par leurs intérêts nationaux, alors objectivement cela conduit probablement au fait que nos relations avec la Chine se développent plus vite que ce qui reste des relations avec les pays européens”, a souligné le ministre russe. Pékin souhaite également souligner son “partenariat stratégique” avec la Russie après un sommet franchement hostile d’Anchorage et les récentes sanctions de l’UE à cause des relations entre la Chine et les représentants de la minorité ouïghoure musulmane de la province de Xinjiang. 

Comme dans le cas du contournement de l’UE, les initiatives du Kremlin dans les relations avec la Chine font partie de plus larges efforts russes visant à amortir les conséquences de la pression économique occidentale et à y faire face. Dans une récente interview aux médias chinois Sergueï Lavrov a souligné que Moscou souhaitait créer une “coalition” d’Etats s’opposant aux “sanctions unilatérales” adoptées actuellement aussi bien contre la Russie que contre la Chine. “Les initiatives de ce genre doivent être encouragées. Nous devons constituer la plus large coalition de pays possible qui feront fondamentalement face à cette pratique illégale”, a-t-il ajouté. 

Moscou a connu un certain progrès en ce qui concerne la substitution des liens pratiquement inexistants avec Bruxelles par des relations bilatérales significatives avec des pays de l’UE à part. Sachant que l’appareil de la politique étrangère de l’UE n’est pas à même de créer un front géopolitique, économique et culturel commun contre Moscou, tout prête à croire que le Kremlin a l’intention dans les années à venir d’appliquer cette stratégie précise de relations bilatérales. 

Mark Episkopos, reporter expert en sécurité nationale de la revue National Interest

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Source: https://nationalinterest.org/feature/how-did-eu-russian-relations-collapse-and-what-comes-next-181385

Volti

4 Commentaires

  1. La destruction c’est par là :
    http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/22798
    Il n’y a pas de méchants virus mais des infections pulmonaires dus à ces épandages en cours sur ma zone des alpes maritimes depuis un an et ailleurs aussi. Mais mainteannt tout le village ou je suis est conscient de ceci.Claire n’est pas morte pour rien.
    Les gens d’ici maintenant savent mais ne bougeront pas une patte,ils restent palntés comme des piquets. Fabriquation de la stupidité et de moutruche.Vous pouvez considerer que l’amée de l’air ainsi que l’etat major sont votre ennemi et que pour sur il vont essayer d’effacer les traces….Donc nous sommes sur la liste,ca va chauffer.

  2. L’UE cire les pompes des USA avec la couverture de l’OTAN…d’ou la triste gueule de Macron, personne dans cette secte ne veut de nos bombinnettes ?
    MDR…

  3. LAVROV voit juste terme immédiat ( déjà en cours) il n’y a pas et il n’y aura jamais de front commun du machin soviétoïde européen contre la RUSSIE, l’UE c’est du pipî de chat.

  4. Si l’Europe s’alliait à la Russie, ça en serait finit de l’impérialisme américain.
    Les anglos saxons ont toujours tout fait pour diviser le continent euro-asiatique, ils ont toujours eux peur qu’on s’allie, qu’on devienne communiste même, d’où l’envahissement sur nos télévisions de la propagande de l’american way of life et son magnifique individualisme liée au capitalisme.
    la seconde guerre mondiale c’était surtout ça, semer la zizanie et vendre des armes aux deux camps…
    ce n’est que le prolongement de cette vielle technique du divisé pour mieux régner.

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