Comment un discours pervers a-t-il, en un an, établi son emprise sur le peuple français

Auteur Catherine Avice pour FranceSoir

Depuis les premières mesures sanitaires mises en place pour lutter contre l’épidémie de Covid19, la communication officielle du gouvernement est organisée par un discours pervers, qui s’est progressivement déployé en quatre étapes essentielles jusqu’à établir une véritable emprise sur une grande partie de la population. Quelles ont été ces étapes, avec quelles conséquences ? C’est ce que les lignes qui suivent vont chercher à éclairer.


Première étape : sadisme et culpabilisation pour frapper un grand coup

Il y a bientôt un an, le président de la République, afin de lutter contre un virus nouveau, a pris deux décisions inédites en proclamant un état d’urgence sanitaire et en confinant le pays tout entier. Du jamais vu ! Les dernières interdictions de circuler en métropole remontaient à la deuxième guerre mondiale, mais justement le Président nous annonça que nous étions en guerre contre le SARS- COV2 ! « Nous sommes en guerre » répéta-t-il sept fois dans son intervention télévisée. Intervention inaugurale d’une communication anxiogène, avec pour la première fois, l’usage fait d’une métaphore guerrière. Pour la première fois, car nous le verrons, il y en aura d’autres.

Drôle de guerre tout de même, menée par une armée qui voit ce que l’on pourrait appeler ses « forces spéciales », les médecins hospitaliers, urgentistes et réanimateurs surtout, directement confrontées à un envahisseur que l’Etat-Major laisse progresser sans lui opposer la moindre résistance de première ligne, puisque le « gros de la troupe », les médecins généralistes, habitués à combattre sur le terrain tous les ans, est priée de rester dans ses casernes l’arme au pied. Quant aux « stratèges » qui seraient à même de fournir le plan d’attaque le plus adapté, les chercheurs, les spécialistes, il s’avère que la solution utilisée par le meilleur d’entre eux, internationalement reconnu, et que le gros de la troupe pourrait facilement mettre en œuvre, partout en France et à moindre coût, est purement et simplement ignorée, aux profits d’armes expérimentales uniquement utilisables par les forces spéciales. Drôle de guerre vraiment.

Cette situation doublement inédite, confinement de toute la population et mise à l’écart des médecins généralistes, des médecins traitants, s’accompagne alors d’un rituel macabre et quotidien : tous les soirs, le directeur général de la santé, tout de noir vêtu, égrène le nombre de morts faits par la maladie.

Or, ce n’est pas au directeur général de la santé que bon nombre de Français font confiance, pas plus au ministre de la santé récemment nommé, et pas davantage au docte conseil scientifique, non, bon nombre de Français font confiance à un homme, un professeur, médecin, qui soigne, précocement, sans attendre que la maladie s’aggrave, qui avance des chiffres, des faits, un médecin doublé d’un chercheur dont la compétence est attestée par un CV impressionnant et une reconnaissance internationale. Ces Français-là font confiance à ce médecin parce qu’il soigne et qu’il est rassurant, quand l’homme en noir, avec la bénédiction du ministre, les angoisse voire les sur- angoisse. Mais tout le monde ne vit pas à Marseille…

D’un côté, cette communication faisait de tout un chacun une proie sans défense face à la maladie, puisqu’officiellement aucun traitement n’existait, et d’un autre elle insistait à longueur de journée sur son côté dangereux et létal, relayant inlassablement sur toutes les chaînes d’information grand public des images fortes et des témoignages anxiogènes ; cette communication, ainsi orchestrée, relevait ni plus ni moins du sadisme, donc d’une perversion.En psychanalyse, la perversion vise à abolir le « sujet » chez celui ou celle qui en est la victime. La personne humaine chez qui le « sujet » est ainsi aboli se trouve réduite à une position d’ « objet », et devient ainsi l’objet de la jouissance du pervers. Le processus même menant à une telle abolition du sujet, n’est pas moins source de jouissance pour le pervers qui assiste à la dégradation subjective de sa victime, laquelle finit par ne plus pouvoir faire autre chose que se plier aux exigences de son bourreau. C’est une destruction progressive. Un tel phénomène ne se cantonne pas à la relation duelle amoureuse où il est bien connu, il se rencontre également à l’échelle d’une population quelle qu’elle soit (entreprise, nation, …).

Il faut entendre ici « sujet » dans son acception psychanalytique ; le « sujet » est le « sujet du désir », le désir étant cette instance qui au fond de nous cherche la reconnaissance, quand le besoin, lui, cherche la satisfaction immédiate. La construction du sujet pour tout un chacun ne va pas de soi, elle n’est pas innée. Elle se forge dès les premières années de vie dans le cercle familial, se développe lors de l’apprentissage du lien social à l’école, s’affermit à partir de l’adolescence avec le développement de la sexualité. Un tel parcours, chacun le sait, n’est pas exempt d’embûches et tout traumatisme vécu pendant cette période de construction accompagne l’humain à l’âge adulte. Même enfoui, refoulé, il ne demande qu’à ressurgir dès qu’une nouvelle épreuve, traumatique elle aussi, se présentera qui fera écho à ces traumatismes de l’enfance et de la jeunesse. C’est ce que l’on appelle le retour du refoulé.

Nul ne pourra nier que cette crise et plus encore la gestion de cette crise, sont une épreuve traumatique pour la population française. Chacun de nous est donc sollicité dans sa capacité à faire face au trauma, au retour du refoulé car c’est le sujet, sujet de l’inconscient qui est, dans cette crise, gravement menacé d’effondrement pour ce qui concerne les adultes ou mis à mal dans sa construction pour les enfants et les adolescents ; depuis un an, la gestion même de la crise a largement ouvert la porte à l’angoisse, la dépression, voire une forme plus grave encore de décompensation comme le suicide, y compris chez les enfants.

Les différentes mesures sociales prises pour gérer la crise sanitaire nous ont en effet très largement privés depuis le 17 mars 2020 de ce qui en temps normal, permet à tout un chacun de se soutenir au quotidien en tant que sujet, à savoir: le travail surtout quand il répond à une vraie aspiration, et que tant de corps de métier se voient interdits d’exercer ; le lien social, extrêmement dégradé par toutes les mesures « sociales » prises, y compris le télétravail ; les liens familiaux évidemment, mis à mal de multiples façons; « le beau » enfin sous quelque forme qu’il se présente, et nous sommes privés de musées, de spectacles, de concert et même souvent de nature. En pleine tempête quand le bateau tangue, subsiste donc de ce qui peut nous soutenir la conscience et la prise en compte des assises plus profondes que chacun peut avoir en soi, en ayant repéré d’où il vient, quelles sont ses valeurs symboliques, quels sont ses points d’ancrage, ce qui fait qu’il (ou elle) n’est pas cet « homme sans gravité » que décrivait Charles Melman dans son livre éponyme, paru en 2002.

Psychiatre et psychanalyste, il y soulignait déjà comment le rejet du « réel » au profit du « virtuel », la banalisation de la violence, la perte de légitimité des figures de l’autorité, la multiplication spectaculaire des états dépressifs, les difficultés d’une jeunesse sans perspective,… témoignaient d’une évolution radicale du comportement des individus et de la vie en société, ainsi que de l’émergence d’une nouvelle économie psychique au sein de laquelle l’homme du début du XXIème siècle, sans boussole et sans lest, moins citoyen que consommateur, « produit » d’une société libérale, se retrouvait ainsi être un « homme sans gravité », au sens de la gravitation, donc sans ancrage. Dès les mois de mars et avril 2020, il fallait justement être bien « ancré » pour résister à cette communication gouvernementale perverse. Ce n’était pourtant qu’un début, une première étape ; elle allait monter en puissance par la suite. Mais d’ores et déjà elle eut pour effet de scinder la population en deux : il y eut ceux qui devinrent instantanément la proie du discours gouvernemental et les autres, qui comptaient entre autres dans leurs rangs ceux qui dès le début avaient fait confiance au professeur marseillais. Un clivage naissant appelé à s’aggraver, car en parallèle se mirent en place des expressions nouvelles : il s’agissait d’adopter des « gestes barrières » et de pratiquer la « distanciation sociale » envers son prochain. Nous fûmes dès lors soumis à un discours particulièrement paranoïsant, dans lequel l’autre, le semblable, devenait un ennemi potentiel contre lequel il s’agissait d’élever des « barrières » et qu’il convenait de tenir à distance. Ceux qui n’ont pas pu alors repérer consciemment la nature paranoïsante de ce discours ne s’en sont pas défendus et y ont adhéré, se fragilisant ainsi un peu plus psychiquement ; d’autres heureusement ont pu y résister. Tels le héros de « Midnight Express » enfermé dans le quartier des fous, ils se sont séparés du groupe qui tournait toujours dans le même sens autour du poteau de leur prison, et ont tourné en sens inverse, afin de ne pas céder à cette paranoïa, cette folie collective, préservant ainsi leur subjectivité.

Cette perversion de la communication gouvernementale se confirma dès le printemps avec une culpabilisation quasiment systématique des Français : leur comportement jugé irresponsable allait mettre à bas tous les efforts faits pour eux par le gouvernement et les soignants. Ainsi le pire leur fut annoncé dès le « déconfinement » du mois de mai par un certain nombre d’épidémiologistes qui affichaient sur les plateaux de télévision des prédictions toutes plus affolantes les unes que les autres, lesquelles ne se réalisèrent pas. Ni le déconfinement, ni les ponts du mois de mai et ses courtes vacances, ni les rassemblements lors de la fête de la musique en juin, ne provoquèrent les « clusters » (le terme français « foyer » existe pourtant…) annoncés et encore moins la deuxième vague dont les médecins de plateaux télé ne cessaient de menacer les Français.


Deuxième étape : le non-sens devient la règle

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Catherine Avice pour FranceSoir

Volti

7 Commentaires

  1. Parmi tout ce discours, bien dit mais juste des redites en fait, je retiens ceci: ” subsiste donc de ce qui peut nous soutenir la conscience et la prise en compte des assises plus profondes que chacun peut avoir en soi, en ayant repéré d’où il vient, quelles sont ses valeurs symboliques, quels sont ses points d’ancrage, ce qui fait qu’il (ou elle) n’est pas cet « [humain] sans gravité »
    Je pense que LA solution est là, que c’est là le travail que nous avons à faire en ce moment: revenir au centre de nous-mêmes et découvrir ce que nous sommes vraiment.
    Qui sommes-nous, en dehors de l’égo qui a peur ?

    • Ça peut prendre du temps et du temps…. il ne nous en reste pas beaucoup. Action = réaction et à ce niveau même si ça bouge un peu, il y a beaucoup à faire.. La spiritualité viendra quand le calme sera revenu..

  2. Ce texte est une belle synthèse de ce que nous venons de vivre.
    Je partage en tout point cette analyse.

    Cependant, j’aurais une critique : toute la responsabilité est reportée sur le président Macron. C’est passer sous silence tout ce qu’il se trame à un niveau supérieur. Macron n’est qu’un joueur de pipeau qui exécute parfaitement sa partition. Mais ce n’est pas le grand chef d’orchestre.

    • Comme vous , j’aime la synthèse faite par Catherine et pense que le chef d’orchestre de tout ce cirque est le club des ” maîtres du monde” autoproclamés du Forum de Davos .

  3. @gneu
    Effectivement la partition relève d’une cellule qui se cache, entre autre, derrière le Forum économique de Davos.
    Le mangeur de verres brisés n’est même pas chef d’orchestre. C’est un exécutant. Mais un excellent exécutant, tout du moins jusqu’à présent. Il connait la psychologie des français et il en joue à merveille. Le malheur, c’est qu’en se limitant aux seules informations dites officielles, personne parmi ses détracteurs dont le philosophe Michel Onfray, n’a la capacité de décryptage suffisamment affutée pour DECRYPTER son jeu à la Louis de Funès. Même pas le mathématicien ayant présenté son ouvrage auprès de France Soir. Sa sémantique n’est pas assez vulgarisée pour être accessible au commun des mortels. Tout l’art consiste donc à être assez pointu pour décoder la manœuvre du petit magicien en culottes courtes tout en sachant la décrypter de façon compréhensible et simplounette aux lecteurs ou auditeurs lambda !!

  4. Reset : le mac n’ai pas , la représentation si.
    Bordel ! l’ ue ai dans notre cul!
    l’ ue dirige via l’oms+ onu.

    2030 agenda .

  5. t’a oubliée le ?

    ..

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