Une « phase de transition » sous le motif prétentieux d’un « échec » du dernier référendum ?

Par Amar DJERRAD

Quel « échec du référendum sur la nouvelle constitution ». Plaisanterie ? 

Nos partis politiques vivent de l’imaginaire et du ridicule ! Les Algériens ont bien voté ! Les populations de certaines wilayate ont bien subi des pressions et des menaces contre toute personne qui irait voter ! On les a tous vus et aucun des partis « démocrates » n’a condamné ces actes funestes portant atteintes aux libertés des citoyens !

Les abstentions ne sont pas considérées comme « voix ». Elles ne se comptabilisent pas ! C’est ainsi dans tous les pays démocratiques du monde ! Les évoquer comme preuves d’un échec, c’est quelque part se les approprier ! C’est de la mesquinerie !

5 661 000 d’Algériens ont voté : 3 356 000 ‘’pour’’ soit 66,8% et 1 668 000 ‘’non’’ soit 33,2%. Les votes blancs, nuls, invalides ou les abstentions n’appartiennent à personnes ; ni au FFS, ni au RCD, ni au FLN, ni au RND, ni au PT, ni au MDS, ni au FNA, ni au PLD, ni au PST, ni à la LADDH, ni au RAJ, ni aux islamistes ni à la coalition « Alternative démocratique » ! C’est absurde d’en suggérer la paternité comme voix « contre le référendum » !

           On comprend parfaitement la réticence, voire le refus, du FFS, RCD, PT, MDS, PLD, PST et autres de toute élection (en particulier “les législatives”), surtout après que le Président Tebboune ait annoncé le bannissement des « quotas » de sièges ! Leur refus est motivé par le prétexte que les élections sont toujours falsifiées ! Tous réunis, ils ne récolteront pas autant de voix que dans ce référendum, si vote honnête il y aura ! Que doit-on faire alors ? Une « phase de transition » ? « Consensus » ? « Comité de sage » (selon Hadj Nacer) ? Qui désignera qui, comment, pourquoi, sur quelle base et de quelle manière en tenant compte des règles démocratiques ! Aucun ne le précise ! Ce qui est sûr, c’est que le peuple, dans ces cas, ne décide pas ! Ce sont eux les « élites » qui décident « démocratiquement » en lieu et place du Peuple ? Pourquoi n’ont-ils pas alors proposé, en coalisés, une proposition de Constitution (publiée dans les journaux) ? Incapables de le faire, ils préfèrent les dénigrements, les salmigondis et les mimétismes aveugles qui font d’eux des singes et non des maîtres ! 

Les pouvoirs qui se sont succédé, après l’ouverture au multipartisme, savent parfaitement, vu leur inexpérience (voire incapacité), que sans les « quotas de sièges » qu’ils ont implicitement acceptés, les partis se déclarant « démocrates » seront laminés par les islamistes ! Le FFS et le RCD, ne dépasseront pas les limites de leur fief et affronteront un ballottage avec le FLN et les partis islamistes ! Le MDS, le PT, le PST et autres FNA et PLD disparaîtront carrément du paysage politique ! A ce jour, aucun de ces partis n’a avancé, n’a innové en matière de stratégie, de tactiques politiques ou de communication ! Que du mensonge, de la diversion, de la médisance, de la critique destructive et aliénante qui repose presque exclusivement sur le fait de décrédibiliser tout ce qui se décide en dehors d’eux ! Comme si la vérité leur est exclusive !

Même la transparence et les changements promis (et qui ont commencé) par les nouveaux tenants du pouvoir issu des élections de décembre 2019, ne semble pas à leur goût ! Ils se lamentent, en vérité, de voir disparaître un « système » qui se maintenait par les privilèges qu’il leur octroyait, les passe-droits qu’il leur permettait, la stabilité qu’il leur assurait et les quotas d’élus qu’il leur distribuait ! Ces « opposants » présumés du pouvoir déchu jouaient hypocritement ce rôle depuis des années, mais ils n’avaient jamais cru à son éventuel disparition ! Quand la fin de ce «système» est arrivée par ces impressionnantes contestations populaires, beaucoup de ces partis « opposants », qui ne s’y attendaient pas, ne savaient plus quoi faire, face aux contraignants dilemmes qui risquaient de les anéantir !

L’échec (et le “son du glas”) est au niveau des partis faussement politiques qui, craignant la compétition par le vote dont ils savent qu’il les laminera, ont cru faire une trouvaille stupide qui, en fait, a anéanti leur « idéologie » et leur prétention d’êtres des référents en matière de démocratie, des droits de l’homme et des libertés ! Celle d’une « phase de transition » hypothétique, qu’ils veulent diriger sans vote du Peuple, alors que la Constitution prévoit la solution !

Que les « organisations » mondiales, dont l’ONU, chantres de la démocratie mondiale, surtout celles qui les soutiennent, expliquent à nos arrogants « démocrates et vrais patriotes »  : Est-ce « démocratique » de la part de  « démocrates » d’imposer une « phase de transition » sans suffrage populaire ? Est-ce « démocratique » de la part de « démocrates » de mettre sournoisement au-devant de la scène des « personnalités » inconnues que l’on a flanqué du qualificatif « figures de proue ou emblématiques » du hirak dont certains emmargent ou ont emmargé à la NED liée à la CIA, pour les proposer à gouverner cette « phase de transition » problématique et anticonstitutionnelle ? Connaissant la versatilité de leurs opinions et leurs mensonges récursifs, ils seront les premiers à fustiger le « pouvoir » en cas d’échec de cette option ! Ils ne se sont jamais gênés de penser une chose aujourd’hui et son contraire le lendemain et de nous dire, avec audace, qu’il n’y a pas de contradiction. Ils ne cessent de crier au monde qu’ils sont les véritables représentants du peuple, aidés pour cela par une certaine presse aux ordres de financiers alors qu’ils évitent, rejettent mêmes, toute élection qui risquent de dévoiler leur vraie représentativité !

Pour imposer leur « phase de transition » sans vote du peuple et décrédibiliser le référendum, qui est pourtant un acte démocratique, ils se sont compromis, de concert, dans des critiques acerbes, délirantes annonçant une catastrophe en débitant des contrevérités avec des critiques malhonnêtes sur un travail, de plusieurs semaines, de plusieurs experts constitutionnalistes, académiciens et plus de 3000 contributions de partis, d’associations et de personnalités, qui ont répondu à l’appel du Président pour y contribuer. Il se trouve que ce sont ceux qui ont refusé de contribuer à son enrichissement qui sonnent les trompettes du malheur !  Leurs partitions « négativistes et oppositionnistes » – refusant systématiquement tout dans une apparence théâtrale – ne sont que slogans politiques stupéfiants plutôt que « propositions » ou « contributions » sérieuses…

Ces « forces politiques » coalisées s’adressent à qui ? Aux Algériens qui les connaissent ? Aux puissances étrangères qui affectionnent l’ingérence ? Pour maintenir ce « système », ces « démocrates » ont osé des «alliances» insolites (d’autres restés silencieux), de circonstances, avec des islamistes trempés dans le terrorisme ; uniquement dans le but de « faire tomber le pouvoir » tout en visant à réduire et discréditer l’Armée en l’accusant de « s’ingérer » dans les affaires civiles d’une part tout en la sollicitant pour cautionner leur proposition anticonstitutionnelle et antidémocratique d’autre part. Proposition qu’elle a refusée ; s’en tenant à la conformité avec les fondamentaux de la Constitution ! Les voilà qu’ils la requièrent de nouveau pour le même acte autocratique formulé autrement ! Le monde à l’envers ? Si c’est cela leur «démocratie», c’est quoi alors la dictature ?

Dans les conditions actuelles d’hostilités permanentes, de menaces sécuritaires, de tentatives répétées d’ingérence, de confusion dans les partis et dans les ONG, de renforcement des institutions, il n’est pas sensé que l’Armée relâche de vigilance ! L’Armée algérienne, reconnue dans le monde pour sa puissance régionale et son efficacité, doit être un partenaire pour tous, sans distinctions et conditions, que dans l’intérêt suprême et sécuritaire de l’Algérie ! En dehors de ce principe républicain et des principes de l’Armée dite populaire, il est vain de s’attendre ou d’espérer quoi que ce soit d’autres !

A.D

Volti

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