Convention citoyenne : Taxes. Interdictions. Obligations. Bisous.

Interdiction, répression, taxer, contraindre, limiter, bannir. Ça va certainement tout reverdir. Partagez ! Volti

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H16 pour Hashtable

Poussé par le Président Macron et parrainé par le CESE, le Conseil Econotruc, Sociamachin et Enviromentable pendant plus de neuf mois, la « Convention Citoyenne pour le climat », assemblage hétéroclite de citoyens prétendument tirés au hasard, est en train d’accoucher de ses premières propositions.

Comme tout accouchement après neuf mois de gestations intestines et picrocholines, la douleur est déjà sensible dans les rapports qu’en font les folliculaires : le choix des propositions qu’il a fallu écarter montre déjà quelques fractures dans nos citoyens conventionnés, et on sent que celles qui ont pour le moment été retenues promettent d’apporter du grain à moudre aux rédactions journalistiques, aux frémissants plateaux-télé et aux trépidantes émissions de radio dont on va inévitablement nous abreuver les prochains jours.

Le mandat, définit en fin d’année dernière, était aussi clair qu’on peut l’être lorsqu’on parle environnement, climat, pollution, énergies « renouvelables » et autres gimmicks acidulés du moment : proposer des mesures visant à « réduire d’au moins 40% les émissions des gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans une logique de justice sociale ». Difficile de faire à la fois plus large, plus inclusif, plus conscientisé et plus pertinent au moment où le pays peine à se relever d’une crise sanitaire puis économique mémorable et dont on imagine sans mal qu’elle va laisser de profondes blessures.

Et pour s’en convaincre, il suffit de parcourir la liste des fameuses propositions citoyennes (150, sapristi, faisons péter la volumétrie) qui devraient réduire les gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030 : contraindre la durée légale du travail à 28 heures par semaine (proposition étonnamment rejetée en ces temps de déroute économique complète), interdire dès 2025 la vente de véhicules neufs « très émetteurs » de CO2, taxer pour lever des fonds afin d’améliorer le forfait mobilité durable, les bonus-malus écologiques, les aides à la location longue durée pour véhicules propres, interdire les centres-villes aux véhicules « polluants », limiter la vitesse à 110km/h sur l’autoroute, contraindre fortement la publicité et interdire leurs panneaux dans l’espace public extérieur, bannir la publicité pour des produits à fort bilan carbone, taxer lourdement l’alimentation ultra-transformée, interdire les semences OGM, taxer fortement les engrais azotés, contraindre une forte diminution de leur utilisation ainsi que celle des pesticides et interdire les plus dangereux d’ici 2035, interdire les terrasses chauffées ou l’éclairage des magasins la nuit, taxer les dividendes des sociétés pour financer la transformation de l’outil productif, taxer, interdire, contraindre, etc…

On le comprend : le citoyen ne s’est pas laissé berner par les discours ultra-libéraux de tous les journaux, toutes les radios, toutes les télévisions, de tous les politiciens qui n’en peuvent plus de vouloir toujours plus de liberté et de laisser-aller ou de laisser-faire. Au moins les propositions de ces citoyens conventionnés pour le climat sont, elles, enracinées dans le bon sens paysan de l’interdiction tous azimuts, de la taxe en pluie drue et des contraintes multiples qui ne laissent enfin plus libre cours aux idées libérales folles dans lesquelles (à l’évidence) se meurt le pays !

150 propositions dont le potentiel à se transformer en autant de belles lois bien solides, avec sanctions, interdictions, obligations et taxations à la clé, c’est du pain béni pour un Emmanuel Macron qui, autrement, était acculé à devoir réformer un pays dont tout indique qu’il ne le veut surtout pas.

Cerise constitutionnelle sur le gâteau citoyen : la Convention penche lourdement pour l’inscription dans la Constitution de la préservation de la biodiversité, de l’environnement et de la lutte contre le dérèglement climatique, d’une part parce que cette préservation est à la fois simple à définir et encore plus simple à mettre en oeuvre, et surtout parce que le principe de précaution, précédente modification constitutionnelle d’importance, n’a en effet pas suffit pour paralyser totalement le pays pendant la crise sanitaire où toutes les administrations, tétanisée par la peur de n’avoir justement pas pris assez de précautions, ont noyé tout le monde dans les règlements et interdictions.

Un monde à l’arrêt total est possible, ne nous laissons pas stopper en si bon chemin !

Parions que cette idée géniale de constitutionnaliser un concept flou remportera un vif succès, tout comme il était évident – comme je l’avais prédit il y a quelques temps déjà – que nous n’échapperons pas à la sanctuarisation du concept dangereusement idiot d’écocide avec inscription dans le code pénal et sanctions afférentes.

Ah, décidément, cette Convention citoyenne machin-bidule va probablement débouler au mieux sur des douzaines d’articles de lois mal torchés écrit par quelques Tâcherons En Marche, au pire sur un référendum bancal et ajouter plusieurs paires de lourds boulets législatifs à un pays qui n’en peut plus de sombrer dans des contraintes, des taxes et des interdictions délétères.

Le pompon est que, sachant qu’un arrêt presque complet de l’économie pendant 3 mois n’a pas réussi à faire baisser les gaz à effet de serre (ils ont benoîtement continué d’augmenter, lançant un joli pied de nez aux écolos hystériques), on se doute que l’empilement de ces bondieuseries (bien plus communistes qu’écolos au passage) n’aura aucun impact de ce côté-là.

Dans un monde où chaque gain de richesse se traduit directement par une baisse de la pollution, la France et son peuple contrariant a paradoxalement choisi l’appauvrissement, la décroissance, le repli sur soi et la misère (énergétique, industrielle et surtout intellectuelle) en feignant de croire que ça lui permettrait d’être plus « verte », plus « propre », plus « conscientisée ».

Pour cette France totalement déconnectée du réel, le « Monde d’Après » sera résolument serein, tendre et cotonneux, rempli de cette délicieuse insouciance que les enfants partagent lorsque les soucis n’existent plus. En attendant, il semble que la seule solution pour y arriver soit de taxer, d’interdire, d’obliger et (bientôt, ne vous inquiétez pas) de passer par les armes ceux qui s’y opposeront.

En toute gentillesse solidaire, bien sûr.

Par H16

Voir aussi :

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Volti

12 Commentaires

  1. Le débat est intéressant:
    On pourrait aussi commencer par étudier la réalité (ou non) du concept de départ: « réduire d’au moins 40% les émissions des gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans une logique de justice sociale »
    Y a-t-il vraiment un problème d’émissions de gaz à effets de serre ? Car après tout, c’est bien là le sujet de la dissertation, non ? Pas celui de l’épuisement des ressources, de la répartition de l’eau potable, du gaspillage alimentaire ou autre…

    Ensuite, en admettant qu’on accepte l’idée qu’il y a un problème d’émissions…

    – ne pouvant pas compter sur une conscience collective allant vers la protection de notre belle planète et des ressources dont elle nous gratifie, il faut aller vers la contrainte et la taxation.
    – Mais, vous comme moi, n’aimons pas justement les taxes et les contraintes. Nous avons cette conscience (plus ou moins) et cet amour de Dame Nature, mais nous ne sommes pas seuls.

    Alors, qu’en pensez-vous ?
    Les lois ne sont pas faites pour certains et pas pour les autres (enfin… en théorie !). Il est évident qu’il y a beaucoup à faire.
    Mais j’ai aussi entendu dire (radio) que cette convention souhaite que deux seulement de leurs propositions passent par le référendum. Et qu’elle aurait peur d’être discréditée si toutes les propositions passaient par référendum. Elle a bien été coachée ! Exactement comme les politicards qui ne veulent pas nous laisser la parole tant ils ont peur de nous.
    Ce n’est pas socialement juste.

    Donc, question: comment faire autrement que de passer par les lois ?

  2. l’objet a tres fort bilan carbone est LREM. Donc il faut interdire sa pub. ne pas en consommer.

  3. Des propositions sur l’écologie dignes de celles de Personna-non-Greta Thunberg.

    Abaisser la vitesse limite à 110 km/h sur les autoroutes et donc comme sur les routes nationales : quel intéret de continuer à prendre l’autoroute alors ?

    • …et une autre proposition qui prévoit d’augmenter la taxe foncière pour ceux qui n’effectueraient pas les travaux de rénovation énergétique. Il n’est pas précisé si ceux qui ne font pas ces travaux parce qu’ils n’ont pas les moyens seront punis….

      • Punis de manquer de ressources?
        Punis d’étre taxer oui…
        Punis d’étre punis.

        C’est du Sadomasochisme , pire que du chantage.
        Depuis quand c’est eux qui décident ce qui y a a faire chez nous !
        Dictature !

      • Je connais plusieurs villes qui ont trop d’Argent Public !
        Alors ils sont “obligés” de le flamber inutilement au lieu de le redistribuer aux taxés les plus démunis qui venais juste d’étre taxés !
        Sinon leurs Subventions vont étre baissées…

  4. Le grand enfumage continue..

  5. Contre les écolos le vinaigre des 4 voleurs ne fonctionne pas ? Pire que la peste ?
    Ah M…

    Moi je vais aller trier mes poubelles pour que Vive… Sue… environ… puissent augmenter leurs marges, allez les gars au boulot ! Les artisans du coin c’est des nuls ! Pour l’eau, les poubelles et autres faut des multinationales !

    Ah les cons ! En plus ils détournent nos fontaines ! Même quand tu fais du vélo il faut de la vaseline mais avec la selle il faut être prudent !

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