COVID-19 : le gouvernement français soutient les transports aériens mais pas le train

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Source Reseau Action Climat France pour Notre-Planète-Info

Trainées de condensation laissées par les avions ou cirrus homogenitus
© Christophe Magdelaine / www.notre-planete.info – Licence : CC BY-NC-ND

En Allemagne, le soutien imminent de 7 milliards d’euros pour sauver la Deutsche Bahn (et avec elle les chemins de fer allemands) n’est pas sans rappeler les récentes annonces françaises en faveur d’Air France. Pendant ce temps, le Gouvernement français fait effectivement le choix de soutenir une compagnie aérienne sans lui imposer de contreparties environnementales et sociales solides mais se refuse toujours à soutenir la SNCF. Cette inégalité de traitement entre secteurs s’illustre aussi dans l’application différenciée des mesures sanitaires et laisse planer le doute quant à la volonté du Gouvernement d’opérer une réelle transition écologique dans le secteur des transports.

Des plans de sauvetage pour l’avion et l’automobile, mais rien pour le train

Plusieurs mesures en faveur du secteur aérien et du secteur automobile ont été annoncées ces dernières semaines. Alors que de nouvelles annonces sont attendues, le Gouvernement se refuse toujours à évoquer des mesures similaires en faveur de la SNCF. Pourtant, le groupe qui a largement démontré son rôle vital pendant la crise, pour les marchandises comme pour pour le transfert de malades, est lui lourdement touché. Le 3 mai dernier, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou évoquait des pertes à hauteur de deux milliards d’euros.

Au contraire, et plutôt que de soutenir le secteur ferroviaire, essentiel pour faire face au défi climatique, le Secrétaire d’État aux transports Jean-Baptiste Djebbari évoquait à la mi-avril de potentiels reports des travaux prévus sur le réseau ferroviaire, pourtant indispensables. De plus, les annonces du Gouvernement sur le report modal de l’avion vers le train restent floues et insuffisantes et n’ont pour le moment pas été mises en œuvre. De même que le renforcement des connexions intermodales pour la desserte des hubs aéroportuaires qui n’a pas été abordé.

Une inégalité de traitement financière mais aussi sanitaire

Les récentes déclarations concernant une exemption des mesures de distanciation physique dans les avions illustrent une différence de traitement d’autant plus incompréhensible qu’elle se fait au détriment de la sécurité sanitaire des passagers et semble aller à l’encontre de l’article 1er du décret n° 2020-545 du 11 mai 2020 qui précise que “la distanciation physique d’au moins un mètre entre deux personnes […] [doit être observée] en tout lieu et en toute circonstance”. Car si un avion n’est rentable qu’avec un taux de remplissage minimum de 75 %, un TGV ne l’est lui aussi qu’à partir de 60 %. Pourtant la SNCF appliquera bien les règles de distanciation physique pour garantir la sécurité de ses voyageurs, avec un taux de remplissage de ses trains de moins de 50 %.

Un enjeu de justice sociale …

Les seules mesures de soutien annoncées jusqu’alors sont en faveur du secteur aérien et du marché automobile neuf. Or prendre l’avion ou s’acheter une voiture neuve ne répond aux besoins que d’une minorité de Français. Au contraire, soutenir le ferroviaire, mais aussi les transports en commun, c’est soutenir des transports qui profitent au plus grand nombre.

Et de transition écologique

À l’image des mesures prises en faveur du vélo, qu’il faudra confirmer, cette sortie de crise appelle à réorienter les investissements en faveur de la transition écologique. Sans soutien de la part de l’Etat, la crise financière que traverse la SNCF risque d’accentuer la dégradation d’un réseau ferroviaire déjà mal en point.

Dans son rapport de février 2020, le préfet F. Philizot estimait que 40% du réseau de petites lignes étaient menacés de fermeture faute d’investissements massifs dans les prochaines années.

Les trains sont pourtant un allié essentiel pour le climat et la qualité de l’air. En moyenne, un déplacement en train émet au moins 10 fois moins de CO2 que le même trajet en voiture et jusqu’à 50 fois moins de CO2 que l’avion. À l’instar des propositions faites par la Convention Citoyenne pour le Climat, il est urgent de soutenir le train et d’engager un grand plan d’investissement dans les infrastructures ferroviaires, pour une mobilité plus propre, plus inclusive et pour la transition écologique.

Source : Reseau Action Climat France pour Notre-Planète-Info

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Volti

Un Commentaire

  1. Pour moi cet article est plutôt mensongé, opposer l’avion et le train est une absurdité, on peut aussi revenir aux calèches, voir même aux porteurs…

    D’autre part, Il n’y a plus de compagnie aérienne public, et la SNCF n’est pas privatisé…

    La seule Cie Française a être soutenue c’est Air France, et en contrepartie, c’est l’abandon d’un certains nombres de lignes intérieurs…
    ce qui beneficera aux autres Cie étrangères, comme Easy ou Ryannair Volotea etc donc sans aucun autre effet que d’affaiblir encore plus nos emplois en France et nos rentrées sociales au profit des autres pays.

    Ne pas soutenir ses secteurs non protégés c’est les laisser mourir au profit des entreprises étrangères qui n’apportent rien, comme pour naguère la marine marchande, l’aérien Francais est en TRAIN de mourir.

    Quand au train, petites lignes TER, RER, c’est encore une fois la réduction des couts et de la fausse dette donc cette lente privatisation qui en est le responsable.
    Le choix du TGV était une connerie, et on le paye toujours aujourd’hui… le réseau TGV, principale cause de sa dette

    La préservation de l’emploi et de l’économie est l’action principale, même si cela coute cher, car sinon cela coutera encore plus cher en perte d’emploi, chômage, plus de dépenses sociale et moins de rentrée fiscale.. dont l’effet ciseaux est délétére

    Il vaut mieux dire a son locataire que tu lui effaces ses 2 ou 3 mois de loyer impayés et continuer a recevoir les loyers suivant, plutôt que de le mettre dehors pour impayé et de laisser le local vacant et sans revenu.

    A moins d’empêcher les autres pays de venir nous tondre, donc de changer les règles, nous ne pouvons pas empêcher la concurrence.
    Dans ce cas, la seule solution est de favoriser NOS entreprises, mais nous, plus fort que tout le monde, nous faisons le contraire.

    Et, il faudrait arrêter avec le CO2 de mes 2 qui n’est responsable de RIEN !
    ( Je ne parle pas de la pollution, mais de CO2 )
    C’est juste le moyen de vous culpabiliser pour vous faire payer, et les plus gros producteur de CO2 reçoivent GRATUITEMENT d’énormes quotas qu’ils revendent aux PME-PME et particuliers…

    La France est en cours de démantèlement, c’est un jeu de dupes pour diviser, et vous tombez dans le panneau.

    ils sont trop fort…

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