Trident ukrainien et néo-nazisme, histoire mythologique de l’Ukraine versus réalité

On connaît l’issue dramatique et fatale, qu’a eu cette idéologie nazie pour des millions de personnes. Est-ce donc cet effroyable retour que souhaite Kiev, en persistant dans ses délires mensongers ? Renier l’histoire, n’est-ce pas reproduire les mêmes erreurs ? La Paix n’est pas encore à l’ordre du jour pour ceux qui dirigent l’Ukraine. Partagez ! Volti

******

Christelle Néant pour Donbass-Insider

Après que le trident ukrainien se soit retrouvé listé comme symbole d’extrême-droite (pour ne pas dire néo-nazi) dans un document de la police britannique, l’histoire mythologique de l’Ukraine est rattrapée par la réalité et Kiev a de plus en plus de mal à assumer ses choix en termes de héros nationaux, et de récit fondateur du pays.

Le trident ukrainien, un symbole national teinté de néo-nazisme

Le scandale a éclaté ce week-end, lorsque le journal « Evropeïskaya Pravda » a révélé que dans le cadre de la lutte contre la radicalisation, la police anti-terroriste britannique a envoyé au personnel médical et aux enseignants un guide listant différents signes et symboles de groupes radicaux d’extrême-droite, dans lequel le trident ukrainien s’est retrouvé listé aux côté de l’aigle Nazi, de la svastika et autres charmants symboles affichés par les néo-nazis.

Le trident n’est d’ailleurs pas le seul symbole ukrainien affiché dans cette liste, le blason du bataillon Azov est lui aussi en bonne place parmi les symboles de groupes suprémacistes blancs (nom politiquement correct pour désigner d’authentiques néo-nazis, vu qu’on retrouve dans la liste Right Wing Resistance, Combat 18, ou la Misanthropic Division).

L’ambassade ukrainienne au Royaume-Uni a réagi vivement sur Twitter en déclarant que « placer le trident, symbole national constitutionnel et armoiries de l’Ukraine, dans le guide sur l’extrémisme produit par la police anti-terroriste pour les enseignants et le personnel médical britanniques est plus qu’inacceptable ». L’ambassade a exigé que le trident soit retiré du guide avec des excuses.

Un ordre auquel l’Angleterre ne semble pas prête à se plier, même si elle s’est excusée pour le fait que la présence du trident ukrainien dans ce guide a pu offenser l’Ukraine. Car d’après la police anti-terroriste le trident a été inclus à cause du fait qu’il est utilisé par des groupes liés à Action Nationale, un groupe néo-nazi interdit par les lois anti-terrorisme.

L’Ukraine face à la glorification de ses héros pas très reluisants

Ce scandale a éclaté à peine quelques semaines après un autre concernant cette fois-ci les héros que s’est choisie l’Ukraine.

En effet, le 2 janvier 2020, au lendemain des défilés aux flambeaux qui ont eu lieu un peu partout en Ukraine, et entre autre, à Kiev, pour commémorer la naissance de Stepan Bandera (chef de l’OUN-B, héros national ukrainien, qui était un collaborateur des Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale, et dont les hommes ont massacré des Juifs et des civils Polonais), la Pologne et Israël ont publié un communiqué commun pour se plaindre de la glorification de Bandera, de Melnyk (chef de l’autre branche de l’OUN, l’OUN-M), et de tous les autres qui ont activement promu le nettoyage ethnique des Juifs et des Polonais.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que la réponse ukrainienne à ces critiques légitimes, n’a fait qu’empirer la situation. En effet, la secrétaire de presse du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Katerina Zelenko n’a rien trouvé de mieux à dire pour justifier la glorification de collaborateurs de Nazis, que de déclarer que « chaque peuple et chaque pays détermine de manière indépendant et honore ses héros » avant d’ajouter que « toutes les nations civilisées devraient partir du principe qu’il faut honorer tous les morts » (sic).

Donc si Berlin décide de réhabiliter Hitler et d’honorer tous les morts parmi les dignitaires et soldats nazis, personne ne devrait rien trouver à y redire sous prétexte que l’Allemagne a le droit de décider toute seule qui sont ses héros nationaux et qu’il faut honorer tous les morts ???

Est-ce que Mme Zelenko a réfléchi plus de deux secondes et demi avant de pondre cette déclaration délirante qui justifie d’ériger en héros nationaux des collaborateurs de Nazis sous prétexte que chaque pays a le droit de choisir qui il veut pour héros ?

Cette pseudo-justification est tellement bancale (pour ne pas dire complètement foireuse) que le ministère ukrainien des Affaires étrangères n’a même pas oser la publier officiellement sur son site. Et heureusement, on a envie de dire, quand on voit la réaction outrée de l’ambassade polonaise à la déclaration de Mme Zelenko, alors même qu’elle n’est pas considérée comme une position officielle de Kiev ! Si le ministère ukrainien des Affaires étrangères avait endossé cette horreur, je n’ose imaginer l’ampleur du scandale qui aurait éclaté entre Varsovie et Kiev.

Zelensky essaye de faire le grand écart

C’est là que Volodymyr Zelensky est entré en scène, dans une interview accordée au journal « The Times of Israel », qui ressemble plus à un panégyrique du Président ukrainien, pour tenter de sauver la réputation de l’Ukraine, qu’à une véritable interview.

Car, quand David Horovitz écrit que Zelensky « essaie de faire passer son pays de l’extrémisme et du cynisme à une plus grande harmonie interne », alors même que son gouvernement n’a pas annulé la loi instaurant l’ukrainien comme seule langue nationale, qu’il laisse les néo-nazis célébrer Bandera dans les rues, qu’il veut faire adopter la loi sur la langue d’enseignement qui va clairement discriminer la langue russe, et que son Premier ministre s’affiche ouvertement avec des néo-nazis, dont les bataillons sont sous le commandement du ministre de l’Intérieur, soit le journaliste ne suit pas l’actualité dans le pays, soit il est partie prenante de l’opération « il faut blanchir le soldat Ukraine ».

Et la suite de l’interview montre clairement qu’on est dans le domaine de l’enfumage (toujours la bonne vieille technique de Zelensky l’illusionniste), lorsque le Président ukrainien est interrogé sur la question épineuse de la glorification des héros nationaux en Ukraine. Zelensky essaye de s’en sortir avec une pirouette, qui ressemble plus à un numéro d’équilibriste en mode « grand écart » qu’à une proposition sérieuse.

« C’est une question très compliquée et très sensible. Il y a des héros qui sont honorés à l’ouest et au centre de l’Ukraine, et il y a d’autres Ukrainiens qui ont leurs propres héros et qui pensent autrement. Et je comprends les différents sentiments. Et c’est pourquoi je l’ai dit plusieurs fois, très clairement : Quand nous avons une histoire si compliquée, construisons une histoire commune. Trouvons les personnes dont le nom ne suscite pas de controverse dans notre présent et dans notre avenir. Donnons aux monuments et aux rues le nom de ces personnes qui ne provoque pas de conflit.

Aujourd’hui, nous avons nos propres héros modernes – des gens qui ont fait l’histoire, des scientifiques, des gens de l’exploration spatiale, de grands sportifs, de nombreux écrivains… des gens qui sont largement respectés dans toutes les régions de l’Ukraine. Laissons la politique en dehors de cette question, » a déclaré Zelensky.

Une réponse qui ressemble un peu à la déclaration délirante qu’il avait faite lors de ses vœux du Nouvel An, où il avait essayé d’évacuer le problème en déclarant qu’il voulait que l’Ukraine soit un pays où « le nom de la rue n’a pas d’importance, car elle est éclairée et pavée ». Que la rue soit éclairée et pavée ou non, si elle porte le nom d’un collaborateur des Nazis (comme Stepan Bandera qui a son avenue à Kiev), cela a de l’importance !!!

Comme pour la justification bidon de Zelenko à propos du choix des héros nationaux, non cela n’est pas accessoire de savoir quels héros sont honorés dans le pays, et quel nom on appose sur une rue. Si Berlin nommait une avenue en l’honneur d’Adolf Hitler, il y a un grand nombre de pays qui seraient en droit de s’en offusquer, et que la rue soit éclairée et pavée ou pas, c’est cela qui ne serait pas important !!!

Les choix de chaque pays en matière de héros nationaux et de noms de rue, sont importants, car ils montrent sur quelle partie de son histoire ce pays veut bâtir ses fondations et son idéologie nationale ! Si vous choisissez des héros parmi des collaborateurs de Nazis, des gens qui ont massacré des Juifs et des civils Polonais, et promu le nettoyage ethnique, cela veut dire que c’est sur l’idéologie de ces gens-là que vous bâtissez votre pays, et que vous soutenez cette même idéologie nauséabonde !

Dans cette interview au journal « The Times of Israel », Zelensky essaye de jouer les pseudo-conciliateurs, en prônant la « voie du milieu » qui réconcilierait tout le monde. Mais le problème c’est que cette voie est inexistante à cause des choix idéologiques qui ont été faits par l’Ukraine post-URSS en matière d’histoire nationale !

Quand l’histoire mythologique de l’Ukraine se fracasse sur la réalité historique

Car quand Zelensky déclare que l’Ukraine a des héros modernes, en parlant de scientifiques, de l’exploration spatiale etc, il évite soigneusement de dire que ces gens ont accompli tout cela du temps de l’URSS, tant honnie par Kiev ainsi que par les nationalistes et néo-nazis ukrainiens.

Il oublie aussi de dire qu’avec l’application de la loi sur la décommunisation et de la future loi sur les médias qui interdira de parler positivement des officiels soviétiques (sauf s’ils ont promu la culture ukrainienne), glorifier des héros ukrainiens soviétiques va devenir un vrai casse-tête.

Expliquez-moi comment mettre à l’honneur les scientifiques ukrainiens qui ont participé aux programmes spatiaux soviétiques, par exemple, sans parler positivement de l’URSS qui a permis à ces programmes d’exister (ou même sans parler du tout de l’URSS comme l’a fait Zelensky dans l’interview à propos des héros modernes de l’Ukraine) ?

Comment mettre à l’honneur Antonov et ses ingénieurs, qui ont bâti le plus grand avion au monde, lorsque cet exploit a eu lieu à l’époque soviétique, et que depuis l’indépendance de l’Ukraine, l’entreprise a périclité jusqu’à finir liquidée puis intégrée au sein d’Ukroboronprom (complexe militaro-industriel ukrainien) ?

Je sais bien que la réécriture de l’histoire est un sport national en Ukraine, mais il y a un moment où on arrive aux limites de l’absurde, et où l’histoire mythologique fabriquée de toute pièce se fracasse sur la réalité historique(je vous encourage d’ailleurs à aller relire l’article que j’avais fait sur l’histoire de l’Ukraine) !

Il en est de même pour l’histoire du trident qui sert d’armoiries à l’Ukraine. Les défenseurs de ce symbole justifient son utilisation par le fait qu’il faisait partie des armoiries des Riourikides (plus précisément de celles de Vladimir le Grand). Le problème c’est qu’entre le règne de Vladimir le Grand au 10e-11e siècles et l’Ukraine indépendante post-effondrement de l’URSS, ce symbole a été utilisé par bon nombre d’organisations et d’États dont l’idéologie est plus que nauséabonde.

Le trident était sur les armoiries du gouvernement ukrainien national fondé par l’OUN (les collaborateurs des Nazis) en 1941 ! Il était aussi sur l’emblème de l’OUN (Organisation des Nationalistes Ukrainiens), qui en plus d’avoir été une organisation antisémite, et d’avoir collaboré avec les Nazis avait édicté dans ses « 10 commandements » : « Aspirer à accroître la force, la richesse et la taille de l’État ukrainien, quitte à réduire les étrangers en esclavage». D’ailleurs, l’UPA (Armée Insurrectionnelle Ukrainienne, qui a massacré des Polonais et participé à l’holocauste) portait aussi le trident sur ses uniformes à partir du grade de commandant !

Avant cela, le trident était sur les armoiries de l’éphémère République Populaire Ukrainienne, dont l’armée a mené une grande partie des pogroms contre les juifs en Ukraine (provoquant la mort de dizaines de milliers d’entre eux) pendant la guerre civile russe.

Et si on regarde l’histoire moderne, le trident orne le drapeau de Secteur Droit, organisation néo-nazie qui se revendique de l’idéologie de Stepan Bandera et de ses sbires, et l’emblème du bataillon Azov, lui aussi d’idéologie clairement néo-nazie (et qui se trouve d’ailleurs sur la liste des symboles extrémistes du guide britannique anti-terroriste mentionné précédemment).

Sans parler du fait que le trident orne le drapeau de l’armée ukrainienne, qui avec les bataillons néo-nazis sus-mentionnés, est responsable de la mort de milliers de civils, y compris des enfants, dans le Donbass depuis le déclenchement de la guerre civile en 2014, sans parler des blessés, des destructions, et des autres crimes de guerre comme la torture et les viols.

Les défenseurs du trident ont beau jeu d’arguer de l’antériorité du symbole, en le faisant remonter jusqu’à Vladimir, je rappelle que la svastika est encore plus ancienne, et que cela n’empêche pas que depuis son utilisation sur le drapeau Nazi il est interdit d’arborer ce symbole en Europe pour des raisons évidentes !

En adoptant le narratif et l’idéologie des « nationalistes » ukrainiens du début du 20e siècle pour bâtir l’Ukraine post-URSS, Kiev s’est enfermé dans une histoire mythologique dont elle ne peut plus sortir.

L’impossible « voie du milieu » de Zelensky

Et enfermé dans ce narratif ridicule, Zelensky n’a aucune autre alternative, aucune « voie du milieu » sérieuse. Car si on remonte l’histoire de ce qu’est aujourd’hui l’Ukraine, voici où elle pourrait piocher ses héros nationaux :

1) La Rus’ de Kiev. Problème : la Rus’ couvrait une partie des actuelles Ukraine, Biélorussie et Russie, et a donné son nom à cette dernière, qui en est l’héritière historique. Remonter jusque-là obligerait l’Ukraine moderne à devoir admettre ce que dit Vladimir Poutine depuis longtemps, à savoir que ces trois pays aujourd’hui divisés sont habités par un même peuple, qui vivait dans le même pays il y a 1000 ans en arrière, et qui ont été séparés par les aléas de l’Histoire. Dans le contexte actuel de russophobie galopante, et la réécriture de l’histoire voulant que Russes et Ukrainiens soient deux peuples différents, je ne pense que le consensus sera dur à atteindre sauf à falsifier encore un peu plus l’Histoire en racontant que Vladimir était un prince ukrainien (ce qui est une absurdité totale).

2) Les cosaques. Problème : Bogdan Khmelnitski, qui était le chef des Cosaques au début du 17e siècle, est celui qui a provoqué la réunification de ce qui est aujourd’hui une bonne partie de l’Ukraine et de la Russie, avec le traité de Pereïaslav de 1654 (ce que certains considèrent comme étant une trahison de l’Ukraine, même si elle n’existait pas à l’époque je le rappelle). Et par la suite, les chefs cosaques ont changé d’allégeance comme de chemise, menant à la scission de l’Hetmanat cosaque, puis à la trahison de la Russie par Ivan Mazepa (hetman cosaque qui avait reçu la confiance et des titres de la part de Pierre le Grand). Un traître comme héros national, c’est quand même pas ce qu’il y a de plus prestigieux !

3) Les chefs de la République Populaire Ukrainienne et les collaborateurs des Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ceux-là je n’ai pas besoin de détailler les problèmes qu’ils posent vu que c’est eux qui ont été érigés en héros par l’Ukraine post-URSS, et qu’on en voit les conséquences aujourd’hui.

4) Les grands personnages de l’Ukraine soviétique. Problème : avec la loi sur la décommunisation et l’anti-soviétisme qui règne en Ukraine, ça va se transformer en numéro d’équilibriste hasardeux. Parce que je vois mal comment promouvoir de tels héros en oblitérant toute référence (positive ou toute référence tout court) à l’URSS. Sauf à faire croire que les exploits de ces nouveaux « héros » nationaux ukrainiens se sont produits dans une faille spatio-temporelle hors de l’URSS. Remarquez ça pourrait inaugurer de nouveaux niveaux records de ridicule dans l’art de la réécriture de l’Histoire par l’Ukraine.

5) L’Ukraine post-URSS. Problème : à part glorifier ceux qui ont commis des massacres de civils et des crimes de guerre dans le Donbass depuis bientôt six ans, je ne vois pas quels « héros » Kiev va pouvoir trouver dans ce vivier-là, et ils seront loin de faire l’unanimité partout.

Comme on le voit, le problème lorsqu’un pays fraîchement créé cherche à s’inventer une histoire mythologique qui n’a rien à voir avec la réalité historique, il arrive un moment où tout l’édifice commence à se fissurer.

Le problème est que l’Ukraine est un état jeune, qui a été créé artificiellement par l’URSS avec des morceaux de différents États (Russie, Pologne, Hongrie, etc) et qu’elle devrait le reconnaître sans ambiguïté, et sans honte, pour pouvoir avancer.

L’Ukraine est un état récent, dont le nom même désignant un « pays » spécifique (ou le concept de ce pays) ne remonte pas au-delà de la fin du 18e siècle, malgré là-encore les tentatives ukrainiennes de réécrire l’Histoire en essayant de faire passer pour la première occurrence du nom du pays, la désignation générique de « zone frontalière » (qui est le sens premier du mot Ukraine), utilisée dès le 12e siècle pour plusieurs zones de la Rus’ de Kiev (puis de la Russie) ou du royaume polonais.

Si je devais utiliser une image pour me faire bien comprendre, si l’Ukraine était une maison, les fondations (et le territoire actuel) de l’État ukrainien moderne ont été constituées par l’URSS en utilisant l’Histoire commune de la Russie et de l’Ukraine (au sein de la Rus’ de Kiev puis de l’empire russe) comme ciment (via la mythologie des peuples frères, dont le but est de renier le fait que c’est le même peuple dans les deux pays, tout en évitant d’en faire des ennemis), et tout le reste s’est ensuite construit dessus.

Mais en reniant cette vérité historique, et en adhérant au récit mythologie des peuples ennemis construit dans l’ouest du pays, Kiev est en train d’attaquer ses fondations au marteau-piqueur, et se plaint ensuite que la maison se fissure, blâme les fondations (l’URSS et la Russie), puis lorsqu’elle intensifie la démolition elle se plaint que des morceaux tombent carrément de la maison (Crimée et Donbass), avant d’attaquer les fondations avec encore plus de vigueur sans comprendre que la maison va finir par s’effondrer totalement !

Si Kiev admettait la réalité historique, il lui faudrait accepter que l’Ukraine actuelle est une construction artificielle qui est de facto multi-ethnique avec une forte majorité de Russes, mais aussi des Tatars, des Hongrois, des Bulgares, des Polonais, etc. Il lui faudrait accepter de bâtir un roman national qui inclurait toutes les ethnies du pays au lieu d’exclure celles qui ne collent pas au récit mythologique bâti par une minorité venue de l’ouest du pays, qui se voit en ennemis de la Russie. Il lui faudrait aussi mettre fin à l’ukrainisation forcée du pays.

Il lui faudrait déboulonner les statues et les plaques de rues en l’honneur des collaborateurs des Nazis et autres antisémites, et réhabiliter plusieurs grands personnages soviétiques, ainsi que l’URSS (sans pour autant occulter ses crimes), qui ont fait de l’Ukraine ce qu’elle est aujourd’hui.

Et enfin, il faudrait alors que l’Ukraine admette que la Russie n’a jamais été son ennemie, et que c’est en réalité le même peuple qui vit des deux côtés d’une frontière, qui a plus été dessinée par les aléas de l’Histoire que par une différence ethnique réelle entre ceux qui habitent des deux côtés.

Voilà la seule voie juste que Zelensky pourrait suivre pour réconcilier le pays et mettre fin à la guerre dans le Donbass. Mais pour cela il lui faudrait sortir du récit mythologique et des mensonges qui se sont accumulés depuis les premiers nationalistes ukrainiens, et encore plus depuis le Maïdan. Or, pour l’instant, je ne vois rien de tel de la part de Zelensky. Rien que des écrans de fumée, des pirouettes orales, des beaux discours et des illusions de cabaret.

Christelle Néant

Volti

4 Commentaires

  1. La population du Donbass ne reviendra jamais dans l’ukraine, quelque soit le président, et quoi qu’il fasse.

  2. Surtout apres ce genre de chose. 17 morts dans ce bus. Et macron soutien ce gouvernement ouvertement nazi.

    Evidemment j’ai encore d’autres image moins sympas a dispo.

Les commentaires sont clos.