Daria Mastikacheva – Le SBU a menacé de tuer son fils pour qu’elle avoue

Pauvres ukrainiens, obligés de vivre sous la menaces d’un régime de terreur. Ce que des humains sont capables de faire subir à d’autres humains est impensable et pourtant.. Le témoignage de Daria fait froid dans le dos et, ça se passe en Europe. Partagez ! Volti

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Christelle Néant pour Donbass-Insider

Suite à l’échange de prisonniers qui a eu lieu le 29 décembre 2019, Daria Mastikacheva a raconté comment le SBU l’avait torturée, et avait menacé de tuer son fils, ou sa mère, pour l’obliger à avouer publiquement des crimes imaginaires, au cours de deux interviews accordées à News Front et Komsomolskaya Pravda.

Daria Mastikacheva commence par raconter comment le SBU l’a non pas arrêtée mais littéralement kidnappée en pleine rue à Dnipropetrovsk le 15 août 2017, et ce qu’ils lui ont fait subir, allant jusqu’à menacer de tuer son fils, ou sa mère, pour l’obliger à avouer face caméra des crimes qu’elle n’a pas commis.

« J’ai été kidnappée le 15 août 2017 par le SBU de la région de Dnipropetrovsk. Ils m’ont sortie de la voiture, m’ont mise dans une autre voiture et m’ont emmenée, vraisemblablement, dans la région de Donetsk, dans une école abandonnée, au sous-sol. Après cela, ils m’ont torturée, battue, étouffée, forcée à parler devant une caméra. Et plus tard, l’ancien chef du SBU Gritsak m’a accusée de tous les péchés mortels, en fait, de trahison, de possession illégale d’armes, d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Toute l’enquête a montré que je préparais une attaque terroriste sur le territoire de Moscou en recrutant des soldats de l’OAT [Opération Anti-Terroriste c’est-à-dire la guerre dans le Donbass – NDLR]. Ils ont menacé de tuer mon enfant, de me tuer, de tuer ma mère, parce que je devais tuer une autre personne pour… ou bien je récitais un texte face caméra pour qu’il y ait des raisons de m’accuser », a déclaré Daria à News front.

Daria a ensuite précisé comment elle a été torturée, dans le sous-sol d’une école, qu’elle suppose être celle de Krasnoarmeïsk, dans la région de Donetsk.

« J’ai été étouffée avec un sac en plastique quatre fois jusqu’à ce que je perde totalement connaissance. J’ai été frappée, » a-t-elle ajouté, en précisant qu’elle n’était pas seule dans ce lieu de torture, et qu’elle a entendu les cris d’un homme.

Si les blessures issues de ces tortures ont guéri, leurs conséquences doivent encore être soignées. Face à la torture, aux coups et aux traitements inhumains qui lui ont été infligés, Daria a expliqué que les entraînements de taekwondo qu’elle a eu plus jeune (Daria a été trois fois championne de taekwondo en Ukraine) l’ont aidée à tenir.

« Ils ne nous traitaient pas comme des êtres humains. Ils en sont arrivés au point où ils m’ont dit : « Si tu marches dans le centre de détention – attention, ne trébuche pas ». Tout y est passé ! Les cours de taekwondo m’ont aidée à survivre à la violence et à supporter toutes les tortures et les mauvais traitements en prison », a-t-elle déclaré à Komsomolskaya Pravda.

Sur la raison qui a poussé le SBU à la kidnapper et à l’accuser, Daria semble ne pas comprendre ce qui les a motivé, expliquant que si elle l’a été à cause des enquêtes (sur le MH17, la corruption, etc) de son compagnon, Sergueï Sokolov, cela n’avait aucun sens car elle n’était pas du tout impliquée dans son travail d’investigation.

Elle explique aussi que beaucoup de gens arrêtés par le SBU l’ont été au hasard, pour faire croire que l’Ukraine est remplie d’espions et d’agents à la solde de la Russie, et que les services de renseignement ukrainiens sont efficaces.

En réalité, Daria explique qu’ils attrapent des gens ordinaires, mettent des armes sur eux, les accusent de possession illégale d’armes, puis viennent les accusations de terrorisme, de meurtre, de séparatisme, de trahison, etc, et les coups, la torture et les menaces pour les obliger à avouer, et même des meurtres. Elle explique à quel point ces accusations délirantes sont absurdes en disant que même des enfants étaient accusés d’être des terroristes.

C’est d’ailleurs la technique qu’ils ont employée avec Daria. Après l’avoir kidnappée, puis frappée et torturée, ils l’ont ramenée à sa voiture, à laquelle ils avaient accès total depuis qu’ils l’en avait extraite de force, et comme par magie, ils y ont trouvé des armes (placées là par leurs soins pendant que Daria était torturée).

« J’ai été au sous-sol pendant 24 heures. Après ça, ils m’ont emmenée à travers les bois. Puis ils m’ont amenée au département du SBU. Ils m’ont ramenée du département du SBU dans les bois. Ils m’ont encore battue là-bas. Et le soir, on m’a ramenée à ma propre voiture. Là où se trouvaient déjà, comme je l’ai découvert plus tard, des employés du SBU, parce qu’ils ne se sont pas présentés, n’ont pas montré de documents et ont effectué une fouille de leur propre chef, une perquisition non autorisée. […] Ils ont procédé à une fouille non autorisée de la voiture, y ont trouvé des objets qui ne m’appartiennent pas. C’était des grenades, des explosifs, des détonateurs, 2 litres de nitroglycérine. Puis on est partis en voiture, comme ils me l’ont dit, « on va aller fouiller votre datcha ». Mais en chemin, ils se sont arrêtés et ont décidé de ne pas m’y emmener, car j’étais en très mauvais état, très amochée. Ils m’ont renvoyé avec deux membres du département d’enquête du SBU. Et ils sont allés faire la fouille seuls, » a déclaré Daria.

Face à ces méthodes illégales, Daria Mastikacheva a décidé de contre-attaquer en allant devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour prouver son innocence et dénoncer ce qui lui est arrivé. Elle explique aussi que ces méthodes terrorisent la population ukrainienne.

« Ils [les Ukrainiens – NDLR] ont très peur, terriblement peur. Tout le monde a peur. Ils ont peur de dire quoi que ce soit. Bien que si vous regardez la télévision, tout le monde est intelligent, lettré, on parle de liberté, qui en fait n’existe pas. Pour un mot prononcé, vous serez puni, » a-t-elle expliqué.

Daria explique aussi pourquoi elle n’a pas été échangée plus tôt, les autorités ukrainiennes la retirant des listes (comme en 2017), ou exigeant un nombre astronomique de prisonniers à donner en échange (ce qui prouve que Sergueï Sokolov avait raison lorsqu’il disait il y a deux ans que sa compagne était une « marchandise précieuse » pour le SBU).

D’après elle, en 2017 elle avait été retirée des listes car les autorités ukrainiennes avaient peur de devoir rendre des comptes pour ce que le SBU et le système judiciaire ukrainien a fait subir à Daria Mastikacheva. Elle a aussi tenu à remercier Daria Morozova, la médiatrice aux Droits de l’Homme de la République Populaire de Donetsk (RPD), qui s’est battue avec acharnement pour empêcher qu’elle ne soit de nouveau retirée des listes (la partie ukrainienne ayant essayé une fois de plus).

Pour pouvoir être libérée et échangée, Daria Mastikacheva a dû signer une confession. Néanmoins, les poursuites judiciaires contre Daria n’ont pas été arrêtées et si elle franchissait la frontière ukrainienne, elle serait emprisonnée de nouveau. Or, cette pratique est totalement contraire aux accords de Minsk, et au Paquet de mesures, qui prévoient un apurement judiciaire des prisonniers échangés.

En plus de poursuivre ses bourreaux devant la CEDH, Daria Mastikacheva a décidé de devenir une activiste de défense des Droits de l’Homme, en utilisant son expérience pour défendre les droits des prisonniers politiques. Et peut-être, qui sait, de créer sa propre organisation de défense des Droits de l’Homme.

Une organisation qui ne manquera pas de travail au vu des nombreux crimes du SBU, mais aussi de l’armée ukrainienne et des bataillons spéciaux, qui font de l’Ukraine un véritable havre pour les criminels en uniforme, qui peuvent torturer, frapper, menacer de mort et même exécuter n’importe qui sous prétexte de lutter contre le séparatisme et le terrorisme, comme l’a appris Daria Mastikacheva à ses dépens.

Christelle Néant

Voir : Ukraine – La cour anti-corruption lance une enquête sur Porochenko et Obama

Volti

Un Commentaire

  1. N’oubliez pas que macron et son gouvernement, sur la lancée de Flamby, soutiennent ce systéme nazi installé en ukraine. Idem l’union européenne, donc nous voyons directement ou cela mene de soutenir “Plus d’Europe, pour le bonheur des peuples”
    .Leur nouveau gouvernement a Kiev est pire que l’ancien sous Porc au chenko.

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