La petite dame qui déplaçait les montagnes

Loin de tous ces jeunes pseudo-écolos à la petite semaine lobotomisés par la surmerdiatisation de Gretta trucmachin l’idiote utile du moment, et qui défilent sous les flonflons en criant “Pas contents ! Pas contents !” voici du vrai, du réel, du concret, du terrain.
De l’environnement, de l’humanitaire. Vrai, vrai, réel… Voilà comment on se sort vraiment les doigts du c.ul quand on veut faire de “l’environnement”.

Une histoire VRAIE, synonyme d’abnégation, de compassion, d’empathie, de pugnacité, de dangers, de courage, de volonté, de croyance et de foi en soi, de rassemblements, d’obstination, de force, oui de forceS.

Une histoire à laquelle j’ai participé en présidant la partie française de cette association durant 15 années et que je ne peux plus laisser passer sous silence face à toute cette merdiocratie pseudo-environnementale ambiante à la mode.

Quelque part dans le Nordeste du Brésil, à cheval sur les Etats d’Alagoas et de Pernambouco, se trouve un îlot de forêt juché sur une montagne de dimensions modestes et marqué par les cicatrices du temps. Cet endroit se nomme Pedra Talhada.

Ce massif forestier est le petit frère d’une vaste forêt, la Forêt Atlantique, qui bordait autrefois sans interruption la côte océanique de ce grand pays d’Amérique du Sud.

Cette immense zone forestière jouxtant l’océan Atlantique avait subi depuis des siècles les estocades répétées des exploitations agricoles, minières et industrielles. Si au sud elle résistait encore, elle avait presque capitulé sur les terres du nord.

Pourtant, telle une citadelle végétale juchée sur les sommets, la forêt de Pedra Talhada avait jusqu’alors vaillamment repoussé les assauts des conquérants. Cerné de toute part, cet ultime témoignage, refuge des derniers animaux sauvages de la région, défiait inlassablement l’homme du haut de ses pentes escarpées. Pourtant, le conquérant infatigable semblait désormais décidé à laver l’affront en se lançant à son assaut, armé de lourdes haches, de scies et de matériel de débardage volumineux.

Déjà, les zones stratégiquement les plus faibles avaient cédé sous les coups de boutoirs. Vallons et pentes douces n’étaient plus que saignées ouvrant chaque jour de nouvelles brèches vers le cœur de la forêt. Les arbres abattus étaient déportés par milliers, loin de leurs racines.

A bout de souffle dans cette bataille inégale, Pedra Talhada semblait devoir se résigner à laisser la place au triste spectacle des paysages herbeux et arides qui s’offrait chaque jour à son regard dès les premières lueurs de l’aube.

Alors que la défaite était proche, la forêt poussée dans ses derniers retranchements diligenta un émissaire chargé de quérir des secours et c’est l’Anoumara, un petit oiseau noir insignifiant, qui fut chargé de cette mission. Il vola longtemps à travers le pays, sans trouver une quelconque aide pouvant prêter assistance à la forêt. Continuant alors son voyage, cet ambassadeur traversa l’océan et parvint au bout du monde, éreinté, se posant entre la Suisse et la France sur l’épaule d’une petite femme à qui il trouva la force de raconter son histoire.

Ce perchoir improvisé était celui de la providence. L’oreille toute proche qui écouta son message était la bonne. Au-delà de toutes ses espérances, ce petit oiseau avait trouvé la personne prête à soulever des montagnes pour mettre la forêt de Pedra Talhada hors de portée de la folie des hommes.

Il ne fallut que quelques heures à Anita pour décider de s’engager dans ce combat titanesque alliant finesse et diplomatie, qui allait l’opposer aux seigneurs de ces contrées pour de longues années. Le chemin de la victoire serait long et hasardeux, les obstacles paraissant insurmontables. Sans se décourager, elle sut se faire des alliés. Les dignitaires des villages alentours écoutèrent ses paroles. Les habitants des territoires du bout du monde lui apportèrent leur soutien. Les enfants du village près de la forêt se montrèrent de précieux alliés, gagnant par leur motivation les villageois les plus rétifs.

Les sources de la forêt murmurèrent son message aux oreilles des récalcitrants. Les jeunes plants firent leur apparition par millions pour remplacer les arbres tombés sur le champ de bataille. Même le Seigneur de la Brousse ce grand et merveilleux serpent, le Lachesis muta, sortit de son antre pour aller conquérir Brasilia la capitale, au côté d’Anita et de Marcelo l’un des maîtres de la ville.

La forêt avait appris à se défendre et contrait désormais les coups en envoyant ses meilleurs plénipotentiaires armés de talent, de patience et de détermination. Les grands du pays ne purent que se plier à leurs arguments. Ils paraphèrent et signèrent moult décrets conférant l’immunité à la forêt de Pedra Talhada et dépêchèrent même leurs gens d’armes pour participer à sa défense.

La victoire était acquise et l’agresseur en déroute. La forêt et ses hôtes étaient sauvés, placés sous la protection des gardes et des habitants des villages.

Si Pedra Talhada avait gagné cette guerre, elle savait qu’il lui faudrait être vigilante pour que de tels événements ne se reproduisent pas et pour servir d’exemple aux autres forêts. Déjà, certaines d’entre-elles avaient sollicité l’aide d’Anita dans leur lutte contre cet acharnement destructeur et inconsidéré. L’espoir était en marche.

Voici maintenant la véritable histoire de la forêt de Pedra Talhada et d’Anita Studer…
http://www.nordesta.org/fr

Montet

7 Commentaires

  1. Magnifique témoignage effectivement qui nous permet de comprendre, concrètement, ce que veut dire “planter l’arbre de demain” ou encore “semer les graines du futur” comme nous le répète inlassablement les zapatistes du fin fond du Chiapas par exemple sur le même continent.

    Je le relaye, en rajoutant, l’indispensable Paulo Freire, qui n’avait pas été réédité, en français, depuis les années 80 en France (on se demande bien pourquoi) et que Jaïr Bolsonaro avant même d’être élu Président de la République du Brésil, a promis d’extirpé des programmes scolaires ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2018/12/la-pedagogie-des-opprimes-de-paulo-freire-public3a9-en-1970.pdf

    Il y a 2 autres indispensables de Freire, là ► https://jbl1960blog.wordpress.com/les-indispensables-de-paulo-freire/

    N’oublions jamais, que les 2 continents appelés Amérique (du Nord et du Sud) est tout entier une terre appartenant aux Natifs et peuples premiers, du Cap Vert au Groenland “it is all Native Land” ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2018/06/turtle2.jpg

    Jo

  2. Jolie histoire qui devrait bien servir d’exemple afin qu’il y ait d’autres petites dames et pourquoi pas des messieurs aussi ?
    Bravo à l’auteur de ce texte vivement apprécié. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_rose.gif

  3. C’est une belle histoire en effet, très bien racontée en plus. On sent l’amoureux de la Nature !
    Il y a de gens courageux sur cette Terre, qui n’hésitent pas à mettre leur vie en danger pour parvenir à leurs fins. Des gens qui donnent l’impulsion nécessaire pour un but merveilleux, et qui, heureusement, sont suivis par d’autres courageux.
    Bravo à vous toutes et tous.

  4. ca devient une religion de trouver en Amazonie et ailleurs des raisons à espérer .
    Bonne chance

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