Le gaz commencera à circuler via Nord Stream 2 dès le 31 décembre 2019..

On voit bien que les ressources gaz ou pétrole, sont la pierre angulaire qui tient tout l’édifice géopolitique, pour maintenir un semblant de paix. Tous ces conflits, partout où il y a encore des ressources à s’accaparer le prouvent, (sous couvert de restaurer la “démocratie”) et plus personne n’est dupe. Ça ne fait pas les affaires des USA qui veulent nous vendre leur gaz de schiste, ce qui n’est pas rentable pour nous, si on considère les coûts d’acheminement (et le désastre environnemental). L’Ukraine qui se met en mauvaise posture avec des décisions à court terme, va mettre sa population en difficulté si le gaz venait à manquer. Les hiver sont très froids en Ukraine. Partagez ! Volti

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Christelle Néant pour Donbass-Insider

Le gaz commencera à circuler dans le gazoduc Nord Stream 2 avant le 31 décembre 2019 à minuit. C’est ce qu’a déclaré le PDG de la société autrichienne OMV, Rainer Seele lors d’une conférence de presse le 31 juillet 2019.

En mars 2019, Naftogaz (société de gaz ukrainienne) s’était très (trop) vite réjouie d’un retard potentiel de la mise en service de Nord Stream 2 à cause du fait que le Danemark traîne à donner son accord pour la pose des tuyaux dans ses eaux territoriales. Mais comme il avait été souligné à l’époque cela n’était en réalité pas un gros obstacle, car les Russes s’attendaient à ce qu’il y ait un problème avec le Danemark et avaient prévu un itinéraire de secours, contournant les eaux territoriales danoises.

Alors que désormais 71 % des tubes du gazoduc Nord Stream 2 sont posés au fond de la mer Baltique, les sociétés engagées dans le projet ont désormais une vue plus claire sur la date de finalisation de ce dernier.

Et si le Danemark tarde toujours à fournir un permis de construction pour le passage dans ses eaux territoriales, Rainer Seele a expliqué que le contournement des eaux danoises ne rallongerait la longueur du pipeline que de 34 km et ne provoquerait qu’un retard d’une semaine ! Pas de quoi fouetter un chat, ni de raison pour Naftogaz de sortir le champagne !

Et il semble que l’Ukraine se rende bien compte que le combat est perdu, si on regarde deux nouvelles tombées récemment.

La première est que l’Ukraine est en train de remplir au maximum ses installations de stockage souterraines pour faire face à la possibilité de devoir passer l’hiver sans transit (et donc sans fourniture tout court) de gaz russe. Cette préparation a été annoncée par le représentant du président ukrainien auprès du cabinet des ministres, Andreï Guerous.

« Si vous êtes prêt pour le pire des scénarios, il est fort probable que cela n’arrivera pas. Par conséquent, nous nous préparons à avoir nos installations de stockage de gaz complètement remplies et, en utilisant cette ressource, à passer l’hiver sans transit », a-t-il commenté.

D’après Ukrtransgaz, les installations de stockage souterrain du pays sont actuellement remplies à 50 % de leur capacité, soit 15,5 milliards de mètres cubes. En sachant que pour passer l’hiver sans transit de gaz russe, l’Ukraine a besoin de 20 milliards de mètres cubes dans ses installations de stockage.

Chose assez drôle, Andreï Guerous a clairement déclaré que les installations de stockage souterrain ukrainiennes sont remplies en partie grâce à du gaz envoyé par flux inversé depuis l’Europe de l’Est. Or ce gaz n’est ni plus ni moins que du gaz russe, que l’Ukraine paye juste plus cher qu’en l’achetant directement à la Russie.

Tout cela montre bien que les déclarations grandiloquentes de Porochenko sur l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis du gaz russe n’étaient bien que du vent !

L’autre nouvelle qui montre bien que l’Ukraine est consciente qu’elle va perdre énormément (environ 3 milliards de dollars par an) sous peu, c’est la énième procédure judiciaire lancée par Naftogaz contre la Russie, pour essayer de lui extorquer encore une fois de l’argent.

Cette fois-ci, la compagnie ukrainienne réclame 5,2 milliards de dollars devant le tribunal d’arbitrage de la Haye pour indemniser les pertes causées par l’expropriation des actifs du groupe Naftogaz en Crimée.

Après avoir échoué à extorquer 2,6 milliards à Gazprom, voilà que Naftogaz essaye de se refaire une santé financière sur le dos de Moscou. Sauf que la cour ne devrait pas statuer avant fin 2020, et que de toute façon la Russie considère que le tribunal arbitral de la Haye n’est pas compétent pour régler ce litige et ne se pliera donc pas à ce jugement.

Si l’Ukraine se retrouve dans cette situation désastreuse c’est avant tout de sa faute. Naftogaz et les autorités de Kiev auraient dû y réfléchir avant d’intenter procès sur procès à Gazprom pour essayer de renflouer la compagnie ukrainienne déficitaire sur le dos de son homologue russe.

En rendant le contrat de transit de gaz via son territoire absolument non rentable (pour ne pas dire totalement déficitaire), l’Ukraine a sabordé l’attractivité de son réseau de gazoducs. Et maintenant que deux gazoducs (Nord Stream 2 et Turkish Stream) permettront à la Russie de fournir l’Europe en gaz tout en contournant l’Ukraine, pourquoi Gazprom devrait-elle continuer à utiliser la route ukrainienne ?

Comme l’avait dit l’an passé le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, Gazprom n’a pas vocation à payer les pots cassés de l’état désastreux de l’économie ukrainienne.

Et au vu de la « vitesse » à laquelle se déroulent les négociations tripartites entre l’Union Européenne, l’Ukraine et la Russie pour une éventuelle prolongation du contrat de transit, Kiev est pour l’instant très mal partie.

Déjà il y a un désaccord flagrant entre ce que propose l’UE et ce que propose la Russie. Lors de la réunion tripartie prévue pour 16 septembre 2019, l’UE veut en effet discuter sur base d’un contrat de transit de 10 ans, alors que la Russie n’est prête au mieux qu’à offrir un contrat d’un an, et seulement si ce dernier est rentable ! Eh oui chat échaudé craint l’eau l’eau froide.

Après les multiples jugements russophobes et politiquement motivés des cours d’arbitrage européennes, Moscou ne veut plus s’engager avec l’Ukraine, et encore moins sur du long terme.

La Russie veut juste laisser le temps à Nord Stream 2 et Turkish Stream d’être pleinement opérationnels avant d’en finir définitivement avec le transit de gaz via l’Ukraine. Et si l’Ukraine refuse cette option alors Gazprom fera autrement pour satisfaire ses clients européens, quitte à y perdre un peu, plutôt que de se réengager dans un contrat autrement plus déficitaire !

L’autre point bloquant, c’est que la Russie n’est prête à garder le transit via l’Ukraine que si celui-ci est rentable, et donc que les cours d’arbitrage comme celle de Stockholm reviennent sur leurs jugements faits à coup de deux poids deux mesures. En gros, tant que les affaires judiciaires en cours entre Naftogaz et Gazprom ne sont pas réglées de manière normale, et que les cours européennes ne cessent de vouloir faire payer à la Russie le désastre économique ukrainien, pas la peine de penser à refaire un nouveau contrat. Ce qui est logique !

Or en lançant une nouvelle procédure contre la Russie pour ses actifs présents en Crimée, Naftogaz vient de jeter de l’huile sur le feu et de resserrer encore plus le nœud coulant qui menace de se refermer sur son cou.

Si enfin on rajoute le fait que tout contrat de transit de gaz via l’Ukraine doit se conformer à la législation de l’Union Européenne (qui est destinataire du gaz), autant dire que Kiev n’arrivera jamais à signer un nouveau contrat avant la fin de l’année ! C’est d’ailleurs ce qu’a dit Alexeï Miller, le PDG de Gazprom.

« L’Ukraine ne sera pas en mesure de signer un nouveau contrat de transit en vertu de la législation de l’UE d’ici la fin de l’année. Ce train a déjà quitté la gare, et vous ne pouvez plus que voir ce train de loin », a-t-il dit.

Kiev se prépare à passer l’hiver sans gaz russe, mais une fois ses stocks épuisés au printemps 2020, comment l’Ukraine va-t-elle pouvoir couvrir ses besoins en gaz ? Au lieu de penser long terme et pragmatisme, les autorités ukrainiennes post-Maïdan ont fait passer l’idéologie russophobe et le court-terme avant tout. Résultat de ce calcul désastreux, le pays risque de se retrouver privé d’une grande partie du gaz dont il a besoin pour fournir électricité et eau chaude à ses habitants et ses entreprises.

Plusieurs villes ukrainiennes sont déjà sans eau chaude depuis longtemps pour cause de dettes de gaz. Mais si Kiev ne trouve pas une solution rapidement, d’ici l’an prochain la somalisation de l’Ukraine va s’accélérer de façon exponentielle, augmentant considérablement les risques d’éclatement du pays.

On comprend mieux pourquoi l’Ukraine tente par tous les moyens de saborder le projet Nord Stream 2, avec l’aide de ses patrons américains. Malheureusement pour eux l’Allemagne a bien plus besoin du gaz russe que de satisfaire les desiderata de Kiev et de Washington. Le gaz américain n’est pas concurrentiel, tant en termes de vitesse de disponibilité que de prix, face au gaz russe. Et Berlin ne peut pas se passer de gaz vite disponible et pas cher.

La patience de la Russie, qui a gardé le cap et constamment poussé, doucement mais sûrement, ses deux projets de gazoducs Nord Stream 2 et Turkish Stream, a été une bien meilleure tactique que les chantages et menaces de l’Ukraine et des États-Unis. Comme le disait Jean de La Fontaine « patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ». Kiev et Washington auraient dû méditer cette maxime.

Christelle Néant

Volti

2 Commentaires

  1. Je pige pas.
    Ils sont riche,ils s’en foute qu’on consomme ou pas.
    De toute facon ils n’ont pas besoin de gens (des esclaves oui)pour quoi faire??
    Vendre du brol périssable accéléré à des gents idiots capables de se tirer dessus pour une prime de 500E.
    Au moins le tribunal des vainqueurs/tueurs savait condamner des gents qui étaient obligés d’obéir aux ordres,ok,mais sans primes.

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