Liban-Syrie: Malédiction de la géographie conjuguée avec la richesse? ..

Nous savons que sous couvert de “restauration de la démocratie”, les guerres d’ingérence que livrent les USA n’ont qu’un seul but, s’approprier les richesses des pays déstabilisés. Certains pays sont bien fournis en pétrole et en gaz, se qui aiguise leur appétit insatiable. Les dommages collatéraux sont énormes, ce sont les populations qui paient le plus lourd tribut. Partagez ! Volti

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Par Imad Fawzi Shueibi et Ziad Nasr el-Din pour Mondialisation.ca

Le professeur Imad Fawzi Shueibi est sans doute le premier Syrien à avoir parlé ouvertement des considérables ressources de la Syrie en gaz et en pétrole, alors que l’ensemble des États prédateurs faisaient et font toujours mine de les ignorer, mettant leurs ingérences meurtrières sur le compte de leurs prétendus soucis humanitaires porteurs de paix civile là où ils n’ont cessé de semer la zizanie, prometteurs de démocratie là où ils n’ont soutenu que les traitres, les dictateurs et les hordes terroristes obscurantistes venues de tous les coins de la planète. 

Dès 2011, M. Shueibi a soutenu l’idée que la guerre sur la Syrie était essentiellement une « guerre pour le gaz ». En 2013, invité par la chaîne Al-Mayadeen, il avait présenté une carte non chiffrée de 14 gisements pétro-gaziers découverts dans les eaux territoriales syriennes, avec pour les gisements [4-9-10-13] des rendements estimés équivalents à ceux du Koweït et des potentialités en pétrole et en gaz de plus en plus importantes en partant de la frontière libanaise vers Banias au nord de la Syrie. [1].

Puis, interrogé sur ses sources par la chaîne libanaise NBN, M. Shueibi avait révélé, avec documents à l’appui, que c’est d’abord la société norvégienne « Inseis » qui avait délivré à la Syrie les résultats d’une première exploration offshore en deux dimensions [2D] révélant ces 14 gisements ; qu’ensuite, c’est la « SAGEX », une deuxième société norvégienne, qui avait repris les explorations en 3D et rendu des résultats comparables en se gardant de communiquer ses estimations quantitatives ; et qu’enfin, ces deux sociétés avaient été rachetées par « CGGVéritas », une société franco-américaine basée à Londres, laquelle a donc récupéré le contrat et les données concernant la Syrie [2].

Ce n’est qu’en février 2018 que M.Shueibi a divulgué les estimations chiffrées des rendements de certains gisements : 

Une carte qui montre que mis à part le gisement 1 estimé le plus riche, suivi en cela par le gisement 12, les blocs 1, 2 et 3 donneraient 11 milliards de barils, d’où la comparaison initiale avec le Koweït.

Quant à l’estimation globale des ressources onshore et offshore, il avait donné la carte ci-dessous. Elle en dit long sur les raisons de la présence des forces américaines, françaises, anglaises, etc. au nord-est de la Syrie et sur leurs tentatives répétées pour faire main basse sur la Badiya et la région de Homs, au centre du pays, via leurs mercenaires terroristes instruits par leurs forces très spéciales. 

Au cours de cette même émission d’Al-Mayadeen [3], M. Shueibi avait parlé de ce qui ne se chuchotait jusqu’ici ; à savoir qu’en 1974, lors de la visite du président Nixon en Syrie, les autorités syriennes lui auraient proposé d’étudier les possibilités d’un partenariat pour l’exploration et l’extraction des hydrocarbures, mais que Kissinger serait intervenu par deux fois pour signifier que c’était hors sujet en la circonstance. Quant à Brejnev, il aurait répondu que l’Union soviétique ne pouvait pas assumer la mission. Les autorités syriennes en auraient tiré la conclusion qu’il avait été décidé par les uns et les autres que l’exploitation de ces ressources devait être remise à plus tard. 

Ce 26 juillet 2019, M. Shueibi était de nouveau l’invité de la chaine libanaise NBN pour expliquer que ledit « Deal du siècle » sur la Palestine occupée n’est en réalité que le prélude d’un « Deal sur ce siècle du gaz ». Il était accompagné par le chercheur libanais en économie, M. Ziad Nasr el-Din, lequel a exposé les raisons du sabotage de la complémentarité économique évidente entre le Liban et la Syrie et des tentatives de mainmise d’Israël sur le « Bloc 9 » du gisement offshore libanais ; manœuvres largement expliquées par le Général Amine Hoteit vers lequel nous renvoyons le lecteur intéressé par le sujet [4][5].

Cette longue introduction pour nous permettre de tirer l’essentiel d’une émission de 1H20 menée à bâtons rompus par M. Abbas Daher [Mouna Alno, NDT].

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L’ESSENTIEL DE L’INTERVENTION DU PROFESSEUR IMAD FAWZI SHUEIBI

Le dossier des hydrocarbures en Syrie est bloqué depuis longtemps. Je dirais que les accords Sykes-Picot, conclu après la Première Guerre Mondiale, et les accords de Yalta, conclu après la Deuxième Guerre Mondiale, étaient fondés sur le concept de l’Énergie et sur la question de savoir s’il fallait exploiter le pétrole de notre région ou le pétrole de la région du Golfe, ou encore s’il n’était pas nécessaire de remettre l’exploitation du pétrole de notre région à plus tard. À l’appui de cette nécessité, le puits de pétrole à l’Est de la Syrie condamné en 1934 par les Français, là où les forces  françaises se trouvent actuellement. Autrement dit, ils sont évidemment au courant de nos ressources et ne sont absolument pas venus pour combattre Daech ou n’importe quelle autre organisation terroriste. C’est un discours destiné à l’opinion publique. 

Par ailleurs, lors de la partition menée par les mandataires (franco-anglais) , Mossoul appartenait à la Syrie et Deir ez-Zor appartenait à l’Irak. L’échange a été fait en fonction du pétrole avec interdiction pour la France de l’exploiter pour des raisons que nous n’avons pas le temps d’exposer ici, sinon que la compagnie pétrolière IPC [Iraq Petroleum Company] œuvrait de l’autre côté. Et les discussions de l’époque portaient sur la question essentielle de savoir s’il fallait accorder à la Syrie l’importance d’un pays producteur de pétrole en plus de son importance géopolitique, du fait qu’elle se trouve au carrefour de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe. Question toujours d’actualité vu son passé sur la Route de la soie, qu’elle est désormais collée à Israël et qu’elle s’oppose au projet occidental dans la région. Dans ces conditions : faut-il lui permettre de devenir un pays riche ? 

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Syhthèse et traduction par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca 29/07/ 2019

Source : [Video NBN (Liban) / émission du 26 janvier 2019 ]

Volti

2 Commentaires

  1. C’est surtout leur emplacement sur l’ancienne Sumer, que BHL appelle aujourd’hui le grand Israel, qui leur vaut tous ces tracas. Et de ne pas avoir de pantins kabbaliste au pouvoir, comme pour les autres pays arabes du coin.

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