Comment des pesticides interdits en Europe se retrouvent dans nos jus, notre café et nos assiettes via le Brésil.. par BastaMag..

Mondialisation mercantile et hypocrisie à tous les étages. Nous sommes empoisonnés à l’insu de notre plein gré car, nous achetons les denrées en provenance du Brésil qui utilise des poisons interdits en Europe mais, vendus par des labos européens. Avec l’importation des produits brésiliens, nous ingérons par retour, ces poisons. C’est hypocrite et criminel. Encore la priorité donnée à l’argent au détriment de la santé. Vous savez ce qu’il vous reste à faire, n’achetez pas de produits venus du Brésil. C’est au porte-feuille qu’il faut s’en prendre pour faire changer les choses et, vu l’appétit grandissant pour faire toujours plus de bénéfices, ça peut influencer. Faire circuler, il y a encore trop de clients ignorants de ce scandale. Vous voyez la finalité de ces traités de libre échange ? Partagez ! Volti

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Par Guy Pichard avec Rachel Knaebel pour BastaMag

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Champion du monde de la consommation de pesticides, le Brésil semble vouloir conserver son titre si peu honorifique avec le président Bolsonaro aux commandes. Le consommateur européen pourrait regarder cela de loin, se pensant à l’abri derrière les normes sanitaires plus restrictives de son continent. En fait, cela nous concerne aussi directement. Car des pesticides interdits en Europe continuent d’y être fabriqués puis sont exportés vers le Brésil, qui nous les renvoie ensuite parmi les tonnes de soja, de café, de raisin, ou d’oranges importées chaque année du Brésil vers la France et le reste de l’Europe. Explications.

239 pesticides supplémentaires ont été légalisés et mis sur le marché au Brésil depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême-droite Jair Bolsonaro, le 1er janvier 2019. Plus d’un par jour ! Un record qui vient s’ajouter à celui d’être le premier consommateur de pesticides au monde, avec plus de 500 000 tonnes par an. En 2017, le Brésil représentait même 18 % du marché mondial des pesticides. La très importante présence de groupes agricoles industriels et de leurs lobbys jusqu’au sein du parlement brésilien explique cette course folle. Mais à quel prix ? Une personne meurt presque tous les deux jours au Brésil intoxiquée par les pesticides [1]. Évidemment, les travailleurs agricoles sont les plus exposés. Un drame sanitaire que la nouvelle ministre de l’Agriculture brésilienne, Tereza Cristina da Costa, explique par le fait que, selon elle, « les travailleurs agricoles font un mauvais usage des produits ».

Avant d’entrer au gouvernement de Bolsonaro, Tereza Cristina da Costa dirigeait l’association des « ruralistes » au Parlement brésilien. Ce groupe rassemble députés et sénateurs qui portent les intérêts de l’agrobusiness. Dans la même veine, la ministre a défini les pesticides comme « une sorte de médicament », et ajouté que « les plantes sont malades et nécessitent ces médicaments ». Mais d’où viennent ces soi-disant médicaments qui tuent les travailleurs agricoles et que le Brésil asperge sur ses terres par centaines de milliers de tonnes ? Une partie de ces pesticides est produite sur le continent européen, par des entreprises européennes, puis exportée au Brésil. Certains de ces produits ne sont destinés qu’à l’exportation. Cela pour une raison simple : ils sont tellement toxiques que leur utilisation est interdite en Europe.

La route des pesticides toxiques : de l’Europe au Brésil, puis du Brésil à l’Europe

« Beaucoup de groupes industriels vendeurs de produits pesticides sont européens. Or, une grande partie des produits qu’ils vendent au Brésil est interdite dans leur propre pays », explique Larissa Mies Bombardi, géographe et professeure à l’Université de São Paulo. Elle étudie depuis près de dix ans la question des pesticides dans son pays. À partir des données des importations de pesticides au Brésil, de leur utilisation dans les différentes régions et pour les différentes cultures, et des données d’exportations de ces produits, elle a élaboré un Atlas des usages des pesticides au Brésil, et leurs connexions avec l’Europe. Un travail inédit pour alerter l’opinion publique européenne et brésilienne sur la dangerosité des nombreux produits consommés et exportés par son pays vers notre continent.

Pixabay

Toutes les données et chiffres de son recueil viennent de sources publiques. « L’idée de cet atlas est de dénoncer les contradictions de ce système », poursuit-elle. Car, en matière de pesticides comme de matériel militaire, l’Europe n’est pas avare d’hypocrisie. Ainsi, cette année, le Royaume-Uni a fourni aux agriculteurs brésiliens plus de 200 tonnes de paraquat, un herbicide interdit en Europe depuis 2007 [2]. « Des études ont prouvé que l’exposition chronique au paraquat pouvait provoquer à long terme les dommages suivants : altération des fonctions pulmonaires, dermatose de la peau, maladies neuro-dégénératives », souligne l’ONG suisse Public Eye au sujet des effets toxiques de ce produit. De même, l’Italie a vendu au Brésil en 2019 plus de 200 tonnes d’un herbicide interdit dans l’Union européenne depuis 2004 : l’atrazine. Pour un montant d’un peu plus de 750 000 dollars (660 000 euros) [3].

Au moins 25 substances toxiques interdites en Europe vendues par Bayer et BASF au Brésil

L’Allemagne n’est pas en reste, avec comme têtes de gondole les deux géants de la chimie Bayer et BASF. De 2016 à 2019, les deux firmes ont vu leurs ventes de pesticides interdits en Europe mais destinés au Brésil bondir : +50 % de ventes pour Bayer et + 44 % pour BASF. Au moins une douzaine de substances toxiques interdites en Europe sont vendues par Bayer au Brésil, sous différentes marques de pesticides [4]. « En 2016, j’avais entrepris d’examiner les produits que Bayer vend au Brésil. Nous avons renouvelé cet examen trois ans plus tard. Résultat : le nombre de produits que Bayer vend au Brésil et qui sont interdits dans l’Union européenne n’a pas diminué, mais a au contraire augmenté entre 2016 et 2019 », signalait l’activiste allemand Christian Russau en avril 2019 devant les actionnaires de Bayer lors de l’AG annuelle de la multinationale chimique. Christian Russau est membre de l’Association des actionnaires critiques (Dachverband Kritische Aktionäre), un groupe d’activistes allemands qui tente d’alerter sur les méfaits des entreprises allemandes en matière environnementale, de paix, de conditions de travail. Il est aussi fin connaisseur du Brésil [5].

L’ONG allemande a réalisé le même travail pour l’autre grande entreprise allemande qui vend des pesticides au Brésil, BASF. Les conclusions sont similaires. En 2016, BASF a vendu au Brésil neuf pesticides bannis dans l’Union européenne. En 2019, ce nombre est monté à treize.… [6]

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Lire l’article complet et les sources

Voir : Atlas dos Agrotóxicos (en portugais) et en anglais A Geography of Agrotoxins use in Brazil and its Relations to the European Union.

Guy Pichard, avec Rachel Knaebel pour BastaMag

Le plus :

Pour profiter des privatisations brésiliennes, le Medef et Bercy accueillent le gouvernement de Bolsonaro **et nos hypocrites zélites “verdies” par obligation participent ainsi, à la déforestation débridée de la forêt amazonienne **

Malgré l’urgence écologique, l’Etat donne son feu vert à une nouvelle carrière de calcaire ** l’écologie vue par ce gouverne-ment de psychopathes**

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Volti

6 Commentaires

  1. Achetons local !

    Français et européen.

    C’est mieux pour la planète, et les normes sont les plus strictes au monde.

    • les normes sont les plus strictes au monde……pour le france oui ,pour le marché européen il ne faut pas généraliser ,nos voisins utilisent des produits ou des pratiques interdites en france …..
      c est curieux de voir l engouement pour l agriculture française ces jours ci dans les médias https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif
      avec tout ce qui se dit en critiques depuis des années sur l agriculture conventionnelle française ,les salauds de paysans français vont bénéficier de quelques jours de repos merde diatique

  2. Il en va de même des légumes et des fruits achetés en Espagne qui continue de nous faire avaler ses produits chimiques interdits en France depuis longtemps. Oui consommons local et bio.

  3. Je me méfie même du bio s’il vient d’Espagne. J’achète français au maximum et de proximité tout ce que je peux. Pour le reste j’essaie de faire au mieux. Mais quand je vois le contenu des chariots de super-racket (où je vais de plus en plus rarement), je suis effarée. Il reste du boulot à faire pour changer les comportements.

    • Français et local ? Mon père dans son jardin mettait sur ses légumes de quoi refaire la catastrophe de Bhopal…

      • https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_smile.gifj avais un voisin(particulier) qui faisait le commerce de volailles et d oeufs(qu il lavait car en période humide ils étaient couvert de boue) dont les poules se bouffaient entre elles une fois que l une mourrait , et c était relativement courant vu quelles étaient dans un état lamentable ,mais ça plaisait à ses clients qui voyaient là de l élevage de plein air intégrale
        faut dire que le poulailler avait croulé depuis pas mal d annéeshttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif ,heureusement il y a deux ans un renard est venu remettre de l ordre, et l élevage a disparu

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