L’hétéroalimentation. Et si nous arrêtions de se faire nourrir par les autres ? Par Sylvain Rochex..

La réflexion de Sylvain va faire certainement réagir et, il attend des réponses argumentées, qui lui donneraient tort. Partagez ! Volti

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Auteur Sylvain Rochex pour www.descolarisation.org

Bien-sûr qu’il fallait un mot pour désigner ce grand mal qui, comme tous les grands maux qui nous rongent, peut se trimballer des siècles avec une cape d’invisibilité si on ne fait rien. En le nommant, je le débusque, je le révèle, je le démasque, je dévoile ce qui était voilé. Quoi, vous avez peur de l’inconnu ?

Est-ce qu’on croyait sérieusement que le phénomène ne serait jamais dévoilé et qu’on pourrait continuer comme ça indéfiniment ? Que personne ne viendrait prendre un micro pour s’étonner de la chose et remettre en question une société toute entière ? Et on dit avoir fait de l’écologie jusqu’ici ?! Alors que personne n’est encore venu poser la seule question qui vaille en la matière : pourquoi chaque être humain considère comme allant de soi d’être nourri par les autres et non par lui-même ? Pourquoi chaque être humain considère comme normal et moral de pratiquer l’hétéroalimentation et non pas l’autoalimentation ?

Ça fait partie de ces choses tellement ancrées profondément en nous et dans la société qu’on ne comprend pas, à priori, pourquoi cela devrait nous arrêter. Puis-je cependant vous inviter à faire “3 pas en arrière dans l’ordre des choses” pour prendre conscience ?
L’hétéroalimentation
est sûrement le fait humain le plus dingue qui soit. La totalité du vivant se soucie de s’autoalimenter depuis la nuit des temps. Mais l’homme actuel n’a pas de problème particulier avec le fait de ne pas s’occuper de sa nourriture (ou comment on peut passer de la chose la moins normale du monde à la plus normale). Il vaque à d’autres activités et quand il a faim, va à la cantine, au restaurant, ou bien va “faire ses courses” selon l’expression consacrée. Et donc, à la cantine ou dans le magasin, (ou au marché), il trouve de quoi manger.

De la nourriture qui a été cueillie, préparée, lavée, assemblée, séchée, pêchée, tuée, par d’autres que lui et cela est NORMAL, MORAL, ça ne choque plus personne. La chose la plus choquante du monde ne choque plus personne… Ces autres qui ont préparé sa nourriture sont des personnes qu’il ne connaît pas dans la majorité des cas. Mais connaître la personne qui a cultivé la salade ne change rien bien-sûr à la magistrale question que pose l’hétéroalimentation.

Pourquoi est-ce normal ? Pourquoi est-ce moral d’agir ainsi ? Pourquoi parle-t-on d’écologie sans jamais parler de l’hétéroalimentation étant donné qu’arrêter avec elle, solutionnerait tout, radicalement tout ?
Et puis, oui, comment cela peut être moral ? Si vous pensez à des cas rares de véritable hétéroalimentation chez les animaux, vous ressentirez deux choses :  un problème moral et de l’anthropomorphisme ! Un animal qui tend à pratiquer une hétéroalimentation, vous fait penser… à vous-même, à l’homme actuel, et non pas sans une certaine gêne !!

Vous me direz que je ne fais que développer un des nombreux pans d’un problème beaucoup plus vaste déjà abordé : notre hétéronomie (l’inverse de l’autonomie) en toutes matières. C’est un peu vrai, mais quel pan incommensurable ! et surtout voilà un pan de l’hétéronomie qui touche tellement à l’essentiel dans nos vies.

Le phénomène de l’hétéroalimentation est d’une puissance abyssale, tout le monde est touché. D’ailleurs un certain nombre n’arriveront pas du tout à intégrer ce que je raconte. Mais de quoi parle-t-il ?!! Bien-sûr que je vais faire mes courses ! Et sinon je fais comment ?! Tout le monde ne peut pas être cultivateur ! Moi j’ai d’autres activités !Voilà, le schéma universel : chacun pense que le cultivateur, c’est l’autre. Chacun pense qu’il n’a pas à produire sa nourriture, car il y a des agriculteurs pour ça et chacun pense qu’il a mieux à faire.

De l’amarante, du chénopode, de l’ortie poussent sous les fenêtres de nombreux qui sont en train de taper à l’ordinateur (parce qu’ils ont mieux à faire), mais ils iront “en rentrant du boulot” acheter des épinards qui ont été cultivées par un cultivateur. Tout ça pour être en phase avec ce principe d’hétéroalimentation universelle. Il pourrait très bien ramasser les trois plantes “en rentrant du boulot”, mais là, on serait sur de l’autoalimentation et c’est contraire au (mauvais) fonctionnement de la société. Et vous me direz que les plantes que j’ai citées, il ne les connaît pas de toute façon. Mais ça aussi, ça fait partie du phénomène de l’hétéroalimentation : ne jamais apprendre tout ce qui mange autour de soi.

Je suis tombé de ma chaise, moi, quand j’ai découvert que la plupart des feuilles des arbres se mangent (Tilleul, Bouleau, Noisetier, Merisier, Épicéa,…) et que dans les 6000 plantes bien connues dans le pays qui poussent spontanément, il y en a plus de mille qui sont comestibles et/ou médicinales… Mais tout ceci, c’est pas trop notre truc… ! Enfin si, mais TOUJOURS par l’intermédiaire d’AUTRES personnes.

Nous pratiquons, nous, en permanence, l’hétéroalimentation. Nous pensons que l’autoalimentation c’est pour les singes. Si l’ail des ours est une plante sauvage délicieuse, eh bien alors que des gens inscrits à la chambre des métiers et de l’artisanat ou de l’agriculture (avec un numéro SIRET) aillent le cueillir, en fasse du pesto, mettent une étiquette avec un joli logo, le vendent sur le marché et j’achèterai leur pesto, s’il est bio ! Quant à moi, j’ai autre chose à faire que d’aller ramasser de l’ail des ours. Idem pour les châtaignes et la crème de marrons, Moi, je fais de l’informatique ! Je fais d’ailleurs des logiciels pour les agriculteurs ! Chacun son métier, (et les vaches seront bien gardées) et donc à midi quand j’ai faim, je paie, et y’a de la nourriture (c’est magique !)

Mais quand est-ce que l’humanité va se réveiller, afin de considérer cette façon de voir totalement amorale, perverse, égoïste et destructrice ? Et j’ai bien dit amorale et non immorale. L’hétéroalimentation est amorale, elle nie toute morale. Elle nie l’être, elle nie la nature, elle nie l’homme, elle nie tout.

Elle nie tous les autres être vivants qui en ce moment même s’alimentent eux-mêmes. Elle nie ce bel ours grandiose en train de pêcher un saumon, elle nie ce merle qui vient d’attraper un vers de terre, elle nie la coccinelle qui mange un puceron, elle nie celui-là qui vient de perdre sa proie… Mais elle nie aussi les rares être humains qui s’auto-alimentent : ce pêcheur, vieux et pauvre qui revient au rivage avec deux prises, et tous ceux, qui depuis la nuit des temps, cueillent ou cultivent, ramassent et grimpent aux arbres (quand je vous disais que c’est pour les singes !).

Par l’hétéroalimentation, l’humanité actuelle, indigne, affreuse, nie tous ceux qui nous ont précédés et le plan divin dans son ensemble. Chaque être humain actuel qui prétend ne pas avoir à aller chercher sa nourriture lui-même envoie un gros crachat à la face des milliards de milliards de milliards qui sont allés la chercher ou qui l’ont fait pousser EUX-MÊMES.

Je ne vous parle même pas de ce désordre alimentaire planétaire causé par l’hétéroalimentation. Les gens, hétéroalimentés, tournent avec des centaines d’aliments différents qui ont voyagé en tous sens.

Et je ne peux pas vous parlez de tout ça et ne pas insister sur un phénomène associé de très grande ampleur : le refus général de tuer soi-même (mais aussi parfois même d’arracher des plantes, ça va avec). Une partie centrale de l’hétéroalimentation est donc l’hétérocide : ce sont d’autres qui tuent pour nous.Et la raison est incommensurablement ironique : on aurait un sentiment d’immoralité à tuer nous-mêmes. Nous sommes de cette race abjecte qui se sent mieux en faisant tuer, qu’en tuant nous-même. C’est vrai quoi, si j’engage un tueur à gage pour tuer ma femme, c’est tout de même un peu moins immoral que de le faire moi-même, c’est bien connu !

Bon, et bien-sûr, là, on retrouve donc le fait central de notre société : L’HYPOCRISIE, l’autruchisme, ce côté mains propres à la Ponce Pilate, ce côté : “maggi maggi et vos idées ont du génie“. Cette façon d’externaliser tout ce qui nous gène et d’y mettre un voile.

Je crois qu’il y a là une voie de guérison pour beaucoup d’entre-nous de se mettre à tuer dans le cadre d’une autoalimentation. Ce serait pour chacun comme un acte magique pour réintégrer d’un coup (du lapin) l’ordre cosmique. Ha comme j’aimerais voir dans les années qui viennent, tous ceux (mangeurs de cadavres), qui poussent des cris d’orfraie à l’idée de tuer eux-mêmes, finalement prendre leur courage à deux mains afin de saigner l’animal qu’ils ont décidé de manger. Il n’y a absolument aucune jouissance morbide de ma part là-dedans, je n’aime comme vous, ni voir le sang couler, ni infliger la mort.

Mais je dois affirmer ceci de majeur : l’hypocrisie humaine et ses conséquences destructrices pour la vie dans son ensemble me dégoûte beaucoup plus qu’un lapin saigné avec un couteau pour s’autoalimenter. Et je crois de plus en plus que tuer soi-même est paradoxalement la solution à la destruction de la planète. La vérité est toujours dans les paradoxes.

Houla mais oui, qu’est-ce que je suis méchant d’aller pêcher un poisson et de le manger et de vous inviter à faire pareil ; les énormes chalutiers qui ratissent le fond des mers, c’est beaucoup plus gentil, c’est sûr. Il se trouve que vous n’arrivez pas à tuer le poisson, mais que vous arrivez à accepter le chalutier… Là, il y a un truc à régler, impérativement, urgemment de chez urgemment. On ne peut pas indéfiniment, sous un simple prétexte d’externalisation, tout se permettre.

Mais bien-sûr, il n’y a pas que le poisson et la viande. Il y a l’essentiel : ce monde végétal à embrasser pour s’auto-alimenter. Et il y a bien-sûr la reine des reines des plantes : l’ortie. Je crois qu’on n’a vraiment pas compris qui était l’ortie.Il y a à accepter d’être un humain sur la terre et donc de s’occuper de tout ce qui va de la graine à la graine.

Par quelle sorte de magie noire, on a pu admettre comme normal de ne s’intéresser qu’au fruit, qu’à une toute petite partie du cycle ?!Et la graine que vous avez mangée pourquoi vous l’envoyez à la station d’épuration alors qu’elle doit retourner dans votre terre, ainsi que tous vos excréments et votre urine ?Pourquoi on se place hors des cycles ? Pourquoi on s’insère dans les cycles de manière opportune et égoïste, juste le temps de BOUFFER, pour en sortir ensuite parce qu’on a mieux à faire ?
Mais y’a t-il quelque chose de mieux à faire que de prendre soin de soi et de la terre, et donc de s’insérer totalement dans les cycles, de tuer sa propre nourriture, mais aussi de la gérer de la graine à la graine, de l’œuf à l’œuf ?

Voulez-vous tous continuer à vous en laver les mains ?
A être nourri par les autres ?

C’est ça que vous pensez du chalutier ? Que c’est la faute des autres ? Que c’est eux qui ont voulu les tuer, pas vous ! Jamais !!! Et que le poisson, il est tombé par hasard dans votre assiette ou bien, tout simplement, vous pensez : « maintenant qu’il est mort, autant le manger, hein, ce serait du gâchis ! Mais moi, je ne voulais pas le tuer ! »
Pilate pensait aussi ainsi : c’est eux qui veulent le tuer. J’ordonne, mais c’est eux qui le tuent, pas moi. Moi, je m’en lave les mains.

P.S : si vous êtes vegans hétéroalimentés, passez votre chemin, je n’ai pas de temps à perdre avec des bobos qui jouent les fines bouches. Végans qui s’autoalimentent : là il y a du courage et le débat est permis (au moins je suis tranquille, ils sont 3 en Europe). D’ailleurs, “Végans”, pour avoir quelconque sens, devrait intégrer un principe d’autoalimentation, sinon c’est du vent !

Et si t’es pas content Végans hétéroalimenté, répond d’abord à cette simple question, qu’est ce que tu fais de tous les animaux morts à cause du transport de ta nourriture vegan ?

Sylvain Rochex www.descolarisation.org
Volti

8 Commentaires

  1. Merci pour cet article de pur bon sens !
    Même s’il est très difficile à mettre en pratique.
    En tout cas, la “tech food” qui promeut le mouvement végan
    et les grandes monocultures qui le soutiennent n’ont rien d’écolo, c’est sûr !
    Ni de positif pour la planète, la biodiversité et les hommes !
    Les pâtures où paissent les troupeaux sont à la fois les meilleurs pièges à carbone
    (contrairement au bois, on ne les brûle pas, elles sont digérées et transformées) et les meilleures sources de biodiversité qui soient !

  2. C’est vrai, nos ancêtres pêchaient, chassaient, cultivaient un lopin de terre, produisaient eux-mêmes leur propre nourriture dans de grands espaces accessibles à tous , mais nous sommes nés dans un monde où chaque centimètre carré de terre est clôturé et appartient à quelqu’un, les forêts et les grands espaces cultivés sont la propriété d’un très petit nombre de familles, et à part quelques jardins collectifs, chaque petit terrain cultivable dépend d’une maison particulière . Les millions de personnes vivant dans des appartements en ville , et seulement ceux qui ont la chance d’avoir un balcon, doivent se contenter de produire eux-mêmes quelques herbes aromatiques et un ou deux pieds de tomates dans une jardinière . Ayant la chance de participer à un potager-verger- poulailler collectif avec des toilettes sèches et un bac à compost, je produis moi-même une partie de mon alimentation tout en étant consciente que la plupart de mes congénères dépendent totalement d’une nourriture produite par d’autres . Parmi eux, il faut distinguer ceux qui ont le privilège de choisir leurs aliments ainsi que leur provenance et ceux de plus en plus nombreux, salariés pauvres, retraités pauvres, chômeurs et leurs enfants, qui, pour nourrir la famille, doivent se contenter des colis de conserves de la banque alimentaire .
    Comme vous, je sais qui est l’ortie, je connais ses propriétés culinaires, en délicieuses soupes, et médicinales pour nos cartilages, J’ai appris dès l’enfance à la cueillir sans me piquer et l’ai enseigné à mes enfants. Je cueillais également les mûres des ronciers, excellentes pour leur vitamine C et pour la pigmentation de notre rétine . Hélas, les haies de ronciers ont disparu ainsi que les orties, grâce aux bons soins de la DDE . Seuls, le pissenlits et la doucette survivent , mais pas partout , au bord des routes de campagne, accessibles à tous les occupants motorisés des immeubles citadins et banlieusards, mais inaccessibles à ceux qui ne le sont pas, les plus pauvres, ceux qui en auraient vraiment besoin .
    Les vieux jardiniers le pratiquaient, les nouveaux s’y convertissent, mais je crois que vous aurez du mal à faire comprendre aux propriétaires d’immeubles et de HLM des villes (dont Paris) qu’il faut équiper tous les logements de bacs à compost et de toilettes sèches pour récupérer l’urine et les excréments des occupants afin que toute cette nourriture perdue retourne à la terre . Je croyais naïvement qu’une fois traitées, les matières sèches des stations d’épuration retournaient à la terre .

  3. J’ai ajouté cette phrase à un endroit du texte : “Les aliments produits dans cette occurrence hétéroalimentaire, c’est-à-dire sous pression économique capitaliste ne sont jamais sain(t)s.”

    Même si on le comprenait déjà de façon dispersé à travers l’ensemble de la situation que je dénonce. Bien à vous tous. S.R.

  4. Je rejoins mianne dans son raisonnement, depuis des milliers d’années les propriétaires terriens se sont accaparés les terres cultivables nous obligeant à travailler pour acheter les fruits de leurs récoltes, ce qui a cependant permis de créer notre société telle quel est aujourd’hui avec des informaticiens, écrivains, dessinateurs, enseignants, bureaucrates, politiciens…tout un corpus de gens qui vivent sans être obligés de produire leur nourriture au quotidien pour apporter autres choses.

    Précisons au passage que sans les nourrisseurs, les villes n’existeraient pas car chacun irait bon train pour cultiver sa terre.

    Cependant il est vrai que ce n’est pas normal d’être nourrie par d’autres car dans la nature même la plus petite fourmi va chercher sa nourriture pour assurer sa survie l’hiver venu. L’humain doit assumer sa subsistance par lui-même dès qu’il est en âge de quitter ses parents comme le font les animaux.

    Rappelez-vous dans la Bible il est dit que l’homme devait se nourrir des fruits de la Terre, seulement il est compliqué aujourd’hui d’aller manger les fruits de l’arbre sans que celui-ci appartienne déjà à quelqu’un.

    Tant qu’il y aura des possédants, il aura des dépossédés qui devront gagner de l’argent pour acheter leur nourriture, ce n’est pas normal, ce n’est pas juste mais c’est comme ça tant que les hommes refuseront de partager la terre avec leur prochain.

    Mais en attendant nous pouvons toujours nous débrouiller un peu avec ce que la nature sauvage nous donne.

    Des feuilles d’arbre en salade ? Possible au printemps !

    https://www.facebook.com/M.Mondialisation/videos/357099758259377/

  5. Merci pour cet article d’un bon sens inouï dont je me fais la réflexion depuis des lustres !
    Je rechignerais juste sur la partie concernant le fait de tuer des animaux, car comme à l’accoutumée, j’estime qu’en dehors des temps de survies, ce n’est pas un mal nécessaire, quand bien même j’approuve un des message derrière ces paroles, que les gens se sont déresponsabilisé de la “sale besogne” à ce niveau là et que c’est facile de faire l’égoïste devant un BBQ sans assumer la dissonance cognitive qui l’accompagne, et le spécisme du quotidien.

    Je rejoint également mianne et Leveilleur sur leurs écrits, et j’aimerais demander à tous, comment faire ?
    Oui, comment faire, pour que les gens conscient de tout ça, sans salaire conséquent, sans travail ou ayant le désir de travailler la terre & assimilé, puissent se payer un lopin de terre dans un environnement où tout appartient à des propriétaires, des héritiers, des fonds de placements et banques, des pays étrangers, puissent acquérir, voir payer pour ce qui semblerait naturellement pouvoir et devoir être possible comme tout être vivant sur terre ?

    Et même pour ceux qui ont la chance d’avoir hérité ou obtenu un terrain, placer une yourte, une tiny house, une caravane, une cabane hors sol ou même dans des arbres, malgré toute absence de pollution et un respect total de l’environnement, relève d’un véritable challenge face à l’État, les municipalité, la DDE, le ministère de la justice, parce que décidé comme étant “non constructible”, pour X ou Y raison, ou classé zone N (naturelle).

    Même la location est quasiment impossible tant les baux prévus par la loi sont contraignants et que dans des contexte de terrains de loisir, les usages sont souvent limités par des loueurs qui veulent juste faire payer l’entretien d’une prairie par des herbivores. (Le beurre et l’argent du beurre au final)

    D’autant qu’une transition vers l’autonomie alimentaire ne se fait pas du jour au lendemain à moins d’arriver sur un lieu tout prêt, il y a tout un système de culture à remettre en marche, des réserves à faire pour l’hiver, donc pas mal de préparations, bricolage, maraîchage, échanges/achats, au moins les premières années, même avec des variétés rustiques perpétuelles, que ce soit les fruits ou légumes, le temps d’être sur quelque chose d’optimal qui suit son cours avec seulement un peu d’entretien/travail ça et là, sans dépendre des échanges marchands à côté. (Ce qui serait moindrement nécessaire sous des latitudes adaptées à la physiologie humaine, où la nature est supposée lui apporter ainsi qu’à son environnement le bon climat toute l’année pour se nourrir.)

    • Je vous rejoins tout à fait. Dans le principe, je suis bien d’accord avec Sylvain. Dans la pratique, c’est plus difficile. J’ai la chance qu’on me prête un bout de terrain, mais la mamie qui en est propriétaire a atteint ses 90 ans. Donc c’est très aléatoire et je ne sais pas, d’une année sur l’autre, si je pourrais continuer.
      Pour les plantes sauvages, nous en avons parlé aussi, souvent, ici. Selon les endroits, et la période bien sûr, il n’est pas évident d’en trouver. Les orties sont en effet supprimées, elles étaient déjà si rares dans mon coin ! Pas d’ail des ours, pourtant si bon… L’amarante, Oui, elle pousse bien en ce moment. Bref, je ne vais pas faire dans le détail, juste des exemples.
      Il faut couper, à cause des risques d’incendies.

    • Le texte de Billou223 fait plutôt la démonstration d’une connaissance du chemin et du travail à réaliser. Par la désignation des obstacles et des contraintes, un chemin se dessine. ( plutôt que l’inverse)

      Je pense que ce postulat du “tout est bloqué en matière d’accès à la terre” qui verrouille tout d’entrée est en partie vrai mais pour une toute petite part seulement. Et en d’autres parts de cette idée relèvent soit de l’excuse, soit de l’ignorance.

      Car par un certain côté c’est faux, je l’ai déjà dit sur ce blog, il y a des millions d’hectares accessibles un peu partout si on prend un bâton de prospection. Je l’ai déjà dit il ne faut pas attendre des annonces sur le bon coin : il faut rejoindre les espaces les plus préservés, faire du repérage et téléphoner aux propriétaires pour demander s’ils voudraient bien vendre. Une quantité majoritaire de terres ne sont pas “exploitées”, la parcelle est tombée dans la famille par héritage il y a bien longtemps et depuis on la même un peu oubliée. Ça, c’est vraiment la situation la plus courante dans tous les endroits de nature. Ensuite ce que dit billou223 sur les contraintes d’une installation en zone naturelle, c’est vrai mais d’un côté c’est pas insurmontable et de l’autre, ce devrait être un des sujets numéro un pour faire la révolution gilets jaunes et cie. Quand je dis que c’est pas insurmontable, la voie consiste à pousser la logique agricole juste ce qu’il faut jusqu’à faire émerger les droits qui vont avec. Exemple : les animaux. En permaculture, l’élevage limité a toute sa place. Eh bien il y a des droits qui apparaissent du côté législation quand on a des naissances ou un soin particulier à donner. La permaculture s’oppose bien souvent à la loi actuelle mais pas à 100%, il y a des endroits où ça peut se recouper. Pour conseiller pour se lancer en permaculture, accéder à la terre et tout et tout, j’interviens gratuitement, vous pouvez aussi me tel.

  6. Oui Sylvain, il y a beaucoup de terrains à l’abandon, cela s’appelle en jargon de notaire, les biens sans maître, d’autres bien sont en déshérence, il faut se rapprocher des maires pour savoir s’il est possible d’acquérir ces terrains. Il y a aussi les gens comme moi, les déracinés, exilés, (merci au passage Sylvain pour ton excellent article “l’enracinement ou la mort” que je lis souvent) qui cherchent de l’aide pour cultiver et partager la terre et qui ne trouvent personne sauf d’autres déracinés !!! qui eux aussi cherchent à s’enraciner !! Je faisais partie des personnes à avoir répondu à l’appel de Captain Flam en 2016 sur le forum,ceux qui proposaient des solutions … 0 message, aucun retour, j’ai répondu à quelques annonces sur Passerelle éco….rien…Bref, j’aimerais trouver des solutions et conseils pour produire moi même ma nourriture, j’habite dans un endroit assez sauvage où la faune est bien présente (chevreuils, renards, buses, chouettes, hiboux, corbeaux, pies, lièvres,écureuils, et surtout campagnols…) ces petites bêtes détruisent pas mal car je n’ai pas de clôtures (il n’y en a jamais eu ici) alors comment faire pour cultiver en bonne intelligence avec le “peuple de l’herbe” sans devoir ériger des murs ? Aussi, quand j’entends le mot permaculture, je suis un peu perplexe, le terme design m’interpelle, c’est un mot bizarrement que je n’aime pas, tout est basé sur l’esthétisme à l’heure actuelle, tout est aseptisé.Comme le dit Biquette, il faut débroussailler et les orties c’est “sale” dans la tête dérangée de nombreuses personnes. En tout cas merci Sylvain et aussi Mathilde d’éveiller quelques consciences avec vos articles pertinents même si au fond je ressens une certaine forme de lassitude et d’agacement dans vos articles…Bien à vous

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