Ukraine : Quatre jours à Sakhanka et Kominternovo (RPD) sous les bombardements de l’armée ukrainienne

Des informations venant tout droit des villages sur le front, où Christelle Néant s’est rendue. Kiev utilise des drones contre la population civile, qui ne les entend pas arriver. Silence total de la France et de l’Allemagne, pourtant garantes des accords de Minsk. Partagez ! Volti

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Christelle Néant pour DoniPress

Depuis plus d’une semaine, l’armée ukrainienne s’acharne sur les villages du sud de la République Populaire de Donetsk (RPD). Sakhanka, Leninskoye, et Kominternovo sont bombardés de manière quotidienne.

Du 19 au 22 septembre, nous étions à Sakhanka et Kominternovo afin d’évaluer l’évolution de la situation sur cette portion du front et rapporter les dégâts infligés aux habitations par les bombardements de l’armée ukrainienne.

Nous y avons constaté que les tirs sont permanents, de jour comme de nuit. Pendant les quatre jours (et trois nuits) passés sur place, il n’y en a eu aucun durant lequel l’armée ukrainienne a respecté le cessez-le-feu.

Durant nos visites précédentes, il y avait toujours au moins un jour un peu plus calme que les autres. Là il n’en fut rien.

En quatre jours, l’armée ukrainienne a tiré sur cette zone, 60 obus de mortier de 120 mm, 39 obus de mortier de 82 mm, 198 munitions de véhicules de combat d’infanterie et de transport de troupes blindés, 200 munitions de systèmes de défense anti-aériens (dont une grande quantité de Zouchka de 23 mm), auxquelles il faut ajouter les roquettes, grenades, et munitions de plus petit calibre.

Ces tirs ont endommagé plusieurs maisons à Sakhanka et Kominternovo, pendant notre séjour sur place, sans faire de victimes. La semaine précédente, le camion de pompiers de Sakhanka a lui aussi été touché par des tirs, lorsque l’armée ukrainienne a voulu les empêcher d’éteindre les incendies qui ont détruit plusieurs habitations.

Sur place nous avons aussi découvert qu’en plus des tirs de mortier et de véhicule de combat d’infanterie, l’armée ukrainienne utilise désormais ses drones contre les civils. L’utilisation de drones pour porter des charges explosives avait déjà été rapportée par les soldats de la RPD stationnés à Sakhanka, mais jusqu’ici ces méthodes terroristes étaient utilisées contre les positions.

Désormais, l’armée ukrainienne a étendu l’usage de ces méthodes dignes des terroristes en Syrie contre des cibles civiles. Non seulement à Sakhanka et Kominternovo, mais aussi à Gorlovka.

À Sakhanka, le lendemain de notre départ, un drone ukrainien a lâché une grenade sur une maison civile, faisant deux blessés : un homme et une femme. Tous deux ont été hospitalisés. D’après mes contacts sur place, au total ce jour-là c’est deux drones qui ont largué trois grenades à différents endroits du village.

Lorsque les soldats ukrainiens larguent ces charges ils voient sur quoi ils les lâchent. C’est donc un crime de guerre délibéré. De plus, cette méthode est particulièrement ignoble, car les civils n’entendent aucun bruit de tir, et ne se méfient donc pas. Ils n’ont pas le temps de se mettre à l’abri.

Et comme il n’y a pas de tir, ces infractions aux accords de Minsk ne sont pas enregistrées comme des violations du cessez-le-feu.

À l’heure où j’écris ces lignes il n’y a toujours aucun signe de désescalade dans le sud de la République Populaire de Donetsk. Rien qu’aujourd’hui, 24 septembre 2018, l’armée ukrainienne a tiré 19 obus de mortiers de 120 mm et 11 obus de 82 mm sur Sakhanka, Kominternovo et Leninskoye. Sans compter de très nombreux tirs de véhicules de combat d’infanterie et de grenades.

Le tout dans le silence le plus total des chancelleries occidentales et surtout de celles de la France et de l’Allemagne, pourtant garantes des accords de Minsk.

Voir le reportage vidéo :

Christelle Néant pour DoniPress

 

Volti

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