Des plans de travail pour cuisine accusés de rendre malades les ouvriers qui les fabriquent…

Alerte sanitaire. C’est joli, c’est facile à entretenir et propre mais, comme tous les matériaux qui dégagent des poussières lors de leur conception, ils présentent un risque pour la santé de ceux qui les fabriquent et pour l’usager dans certaines conditions. Souhaitons qu’il ne faille pas attendre des années comme pour l’amiante, avant de reconnaître les maladies induites et prendre les précautions qui s’imposent. Partagez ! Volti

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Auteur Simon Gouin pour BastaMag

Ils équipent nombre de cuisines modernes et design. Les plans de travail en quartz de synthèse, blancs ou colorés, sont à la mode et font la fortune de leurs fabricants. Mais dans les usines qui les produisent, plusieurs ouvriers tombent malades, voire décèdent. En cause : la silice et les nombreux produits chimiques — cancérigènes et perturbateurs endocriniens — présents dans ces agglomérés, qui intoxiquent les employés et menaceraient même la santé des particuliers cuisinant sur ces plans de travail. Un dirigeant d’entreprise et des ouvriers lancent l’alerte. Enquête.

« Ses poumons étaient un vrai gruyère. » Paqui Silva a les cheveux rouges et la voix rauque. Par moment, le rythme de ses mots ralentit. Sa voix s’abaisse et se charge d’une légère émotion. Son mari est mort il y a trois ans d’une silicose. Il a vécu une lente descente aux enfers à partir de la découverte des premiers nodules aux poumons, en 2002. « Les médecins lui ont dit, en 2004, que son poumon gauche avait des trous partout, raconte sa femme. Le droit était déjà malade. En 2013, ils lui ont annoncé qu’il n’y aurait pas de transplantation, ni de nouveaux traitements, mais seulement le temps que Dieu lui donnerait. » Paqui a quitté son travail pour l’accompagner. Une valise était toujours déposée à l’entrée de leur maison, au cas où ils devraient partir en urgence à l’hôpital de Grenade, en Andalousie. Là-bas, elle a dormi de nombreuses nuits sur une chaise d’hôpital, à ses côtés. Dieu leur a donné deux ans.

La silicose était une maladie répandue chez les mineurs exploitant le charbon. José Araque Martinez, lui, travaillait dans une usine du groupe espagnol Cosentino, un des leaders mondiaux de la fabrication des plans de travail en quartz de synthèse pour cuisine. Huit anciens ouvriers de cette entreprise seraient morts des suites d’une silicose. Une quarantaine d’autres seraient aujourd’hui malades. Ailleurs en Espagne, mais aussi en Israël ou aux États-Unis, des centaines d’ouvriers de plusieurs entreprises sont concernés [1]. Ils ont tous un point commun : l’inhalation au travail de poussières extrêmement fines qui entraînent la destruction progressive et irréversible d’une partie de leurs poumons. Tous ont travaillé à la fabrication de plans de travail pour cuisine en quartz de synthèse.

« On a connu le scandale de l’amiante. J’ai décidé d’arrêter de commercialiser le quartz de synthèse »

Sur quatre étages se dévoilent des agencements de salles de bain et de cuisines créées à partir de marbre et de granit. Le « showroom » de Pont-L’Êveque, situé à quelques kilomètres de Deauville, en Normandie, est luxueux ; les prix sont réservés à des clients aisés. Jusqu’à il y a trois ans, ce marbrier proposait des plans de travail de cuisine en quartz de synthèse. « C’était à la mode. Le client voulait un plan de travail blanc ou de la couleur, on pouvait le faire, indique Philippe Ledrans, le dirigeant de la société MDY. On pouvait exploiter la matière comme on voulait. C’était génial pour nous. Le quartz de synthèse représentait 55 % de notre production. »

Mais les ouvriers de MDY commencent à tomber malades. Des maux de tête, des vomissements, des malaises… « Un jour, mon chef de finition vient me voir avec tout l’atelier et me dit : quand on travaille des cuisines comme celles-ci, on n’est pas bien », relate Philippe Ledrans. Les ouvriers portent des masques, des lunettes, des gants, des suppresseurs d’air, des scaphandres… Pourtant, les arrêts de travail se multiplient. Philippe Ledrans questionne l’entreprise Cosentino, qui leur fournit la matière brute. « Le représentant m’explique que c’est une réaction psycho-somatique de mes ouvriers, à la vue de la tête de mort inscrite au départ sur les produits. »

ALERTE sur la TOXICITÉ des PLANS DE CUISINE en QUARTZ par Philippe Ledrans MDY from Visuel Drone on Vimeo.

Le directeur de MDY n’est pas rassuré. « On a connu le sang contaminé, le scandale de l’amiante. On a su pendant des années que c’était cancérigène et il s’en est vendu partout. J’ai décidé d’arrêter de commercialiser le quartz de synthèse. » En 2013, le chiffre d’affaires de MDY chute. Nombre de ses collègues ne comprennent pas son choix. « Oui, j’ai fait du quartz de synthèse pendant des années ; ça m’a apporté du beurre sur la tartine. Mais je préfère bouffer du pain sec que de manger du beurre qui a un goût de rance », dit-il avec son franc-parler.

Perturbateurs endocriniens, phtalates et cancérigènes

Qu’est-ce qui provoque les malaises des ouvriers ? En 2016, Philippe Ledrans demande à un laboratoire d’analyser deux échantillons de quartz de synthèse, dont un provient de la société Cosentino. Fin 2016, les résultats tombent, alarmants. 78 composants chimiques sont retrouvés, notamment des substances cancérigènes comme le cadmium, dont la concentration est parfois particulièrement élevée. « La présence d’une forte teneur en cadmium peut présenter un risque pour la santé », note le laboratoire Ires de Strasbourg [2]. Une trentaine de perturbateurs endocriniens sont également identifiés aux côtés de composés organiques volatils (COV) et de phtalates. « Les COV et les COSV (HAP, phtalates…) sont susceptibles de contaminer l’air ambiant par simple chauffage du matériau », ajoute le laboratoire.

Les échantillons de Silestone qui ont été analysés par le laboratoire de Strasbourg, et ci-dessous, les substances cancérogènes trouvées dans ces échantillons.

Les chiffres confortent les craintes de Philippe Ledrans : non seulement ces produits chimiques peuvent affecter la santé de ceux qui travaillent cette matière, mais il y aurait également un risque d’émanation toxique si une casserole chaude est posée sur le plan de travail, ou si du lait est versé [3]. Sans compter les particuliers qui installent eux-mêmes ces plans de travail en quartz de synthèse vendus par des cuisinistes ou une grande enseigne comme Ikea. « On leur dit qu’il faut mettre un masque, mais cela coûte plus de 100 euros On sait très bien que les clients ne vont pas le faire », estime Philippe Ledrans. Les poussières dues au découpage resteraient en suspens plusieurs heures dans les maisons. Et dans les ateliers où les plans de travail sont façonnés.

La lettre de mise en demeure. Cliquez dessus pour lire l’intégralité.

Philippe Ledrans communique les résultats autour de lui. En mars 2017, il reçoit une mise en demeure d’un grand cabinet d’avocats d’affaires. Asta Wordwide, le syndicat mondial des fabricants de pierres agglomérées conteste les résultats des études et demande à Philippe Ledrans de retirer toutes les publications sur le sujet. Le chef d’entreprise n’obéit pas et est attaqué en justice. « Je suis parti me battre avec mes analyses, droit devant. Les chiffres ne mentent jamais. Je me suis planté. » En mai 2017, le tribunal de commerce de Versailles donne raison aux fabricants de pierres agglomérées. Philippe Ledrans est contraint au silence. Ses déclarations dérangent. Comme celles des ouvriers de l’un des principaux fabricants mondiaux, l’entreprise Cosentino, basée au nord de l’Andalousie.

« La moindre infection que tu attrapes peut te tuer »

Au bord de la mer, la crise espagnole a parfois laissé des immeubles inachevés ou inoccupés. Dans les terres, les paysages sont arides. La récolte des choux est en cours dans cette province d’Almeria, où l’irrigation permet d’approvisionner une bonne partie de l’Europe. Au milieu de petites montagnes sont implantés le siège et la principale usine de Cosentino, au bord d’une quatre voies récente qui s’arrête aux portes de l’entreprise. Longtemps spécialisé dans le marbre, Cosentino s’est lancé au début des années 1990 dans la fabrication d’une pierre agglomérée à base de silice, qu’elle a nommée le Silestone. Elle l’exporte dans 80 pays. 1800 personnes travaillent sur ce lieu [4].

À une dizaine de kilomètres de l’entreprise, en ce début du mois d’avril, quelques ouvriers m’ont donné rendez-vous dans un lieu où ils estiment être en sécurité. Pour briser la loi du silence, disent-ils. Tous souffrent de la silicose, la même maladie que José Araque Martinez. José Antonio Martínez Moreno est l’un deux. Il a commencé à travailler dans l’entreprise en 1993, aux côtés du mari de Paqui. C’étaient les débuts du Silestone. « Pendant longtemps, j’étais à la fin de la ligne de polissage des planches. Un rouleau les nettoyait et elles sortaient avec une poussière très fine. »

Les premières années se passent bien. Mais au début des années 2000, José Antonio souffre fréquemment de fièvre. Jusqu’à tomber dans le coma pendant neuf jours. Les médecins ne trouvent pas les causes de son état. L’homme revient au travail, au milieu de la poussière durant cinq mois supplémentaires. Une douleur dans la poitrine le contraint à une biopsie. Cette dernière révèle la présence de micro cristaux de silice à l’intérieur de ses poumons. Le lien avec son travail est pointé [5]

« La chance que j’ai eue, c’est que j’étais jeune et bien physiquement, explique-t-il. C’est pour cela que je suis ici aujourd’hui. Beaucoup de mes ex-collègues sont malades. Il y a trois mois, l’un d’eux est décédé parce qu’il a attrapé une bronchite avant Noël. » En 2005, la sécurité sociale espagnole lui reconnaît son incapacité totale : José Antonio ne peut plus revenir à son poste de travail. « Quand l’entreprise a appris que j’étais malade, ils ne m’ont rien dit. Les démarches administratives pour mon incapacité, c’est moi qui les ai faites. »

Au fur et à mesure que sa santé se détériore, les problèmes économiques de son foyer s’accumule ; José Antonio et sa femme se séparent. « Même si tu me vois bien physiquement, j’ai une petite capacité pulmonaire, surtout à l’effort, qui me donne de la toux et qui m’asphyxie. » Est-ce que cela peut évoluer positivement ? « Vers du mieux, jamais. La moindre infection que tu attrapes peut te tuer. Cosentino a gâché une partie de ma vie. »

Briser la loi du silence

José Antonio est l’un des seuls à accepter de témoigner publiquement. L’influence de Cosentino dans la région serait telle que beaucoup d’acteurs n’osent pas évoquer le problème. « Des journalistes locaux me disent, en petit comité, qu’ils connaissent le problème, mais qu’ils ne peuvent l’évoquer puisque l’entreprise achète de la publicité dans leurs publications », souligne l’avocat des victimes, Raul Carballedo. Le pouvoir de l’entreprise réside principalement dans son poids économique. « Ici, le tissu productif est pauvre. Beaucoup de personnes de cette région vivent avec cette contradiction : l’entreprise te donne à manger et te tue », accuse l’avocat. « Faire le lien entre la silicose et les conditions de travail conduit inexorablement à être licencié », ajoute un autre salarié.

La poussière est très présente dans les ateliers de confection des panneaux d’agglomérés de quartz de synthèse. Cette photo a été prise il y a quelques mois, à l’intérieur de l’entreprise Cosentino.

D’après une enquête menée par la journaliste espagnole Inma Muro, certains ouvriers malades seraient tenus par des accords de confidentialité en échange d’indemnités [6]. Des sommes allant jusqu’à 500 000 euros auraient été versées à des travailleurs atteints de silicose, à condition qu’ils gardent leur silence sur ces accords. « Si l’entreprise fait signer ces accords de confidentialité, c’est qu’elle doit avoir peur. J’ai vu des clauses de pénalisation qui vont jusqu’à un million d’euros si l’accord est rendu public », témoigne auprès du journal Interviu une ancienne collaboratrice de Cosentino. L’entreprise confirme à Basta ! l’existence de ces accords, et souligne son « assistance sanitaire, émotionnelle » et économique auprès des ouvriers malades. « Les cas diagnostiqués de silicose depuis 39 ans […] ne dépassent pas le nombre de 16 employés », précise la société, dont l’aggloméré de quartz a fait la renommée.

« Jusqu’en 2002, il n’y a eu aucune mesure de sécurité collective »

Si le chemin est un peu incliné, Pedro est essoufflé. Cet ancien ouvrier qui souffre aujourd’hui de silicose a vu la transformation de l’entreprise spécialisée dans le marbre et le granite. « Dans les années 1980, on a commencé à réfléchir sur un aggloméré de marbres qui recyclerait les morceaux de découpe du marbre », raconte-t-il. Le résultat est décevant. La matière se raye et absorbe l’humidité. Un an et demi plus tard, le marbre est substitué par de la poussière de silice à laquelle sont ajoutés notamment de la cristobalite (une autre variété de silice), du quartz, du granite, de la résine de polyester, des colorants [7]. Le produit est très compact. Il peut être utilisé sur les sols ou les murs, dans les salles de bain, pour les plans de travail de cuisine. Surtout, on lui donne la couleur que l’on souhaite. Nous sommes au début des années 1990. Le Silestone, le nom de marque de cet aggloméré de quartz, est né.

Cindy Crawford est devenue, en 2017, l’ambassadrice de la marque Silestone.

Pendant une dizaine d’années, une seule ligne de production est dédiée à cette matière. Mais la création de plans de travail de couleur blanche va faire exploser la demande. Un vrai succès commercial. De 2001 à 2005, dix lignes de production supplémentaires sont créées, explique Pedro. 15 tonnes de poussières seraient générées tous les jours, à l’intérieur de l’usine, autour du mélangeur mais aussi sur les chaînes où sont polies les planches d’aggloméré de quartz. « Jusqu’en 2002, il n’y a eu aucune mesure de sécurité collective », indique Raul Carballedo, citant un rapport de l’inspection du travail et une condamnation de l’entreprise [8]. Pourtant, dès 1999, une fiche de sécurité de l’entreprise que nous nous sommes procurés indique la dangerosité du quartz de synthèse [9]. Les risques étaient-ils donc connus ?

« Mon mari a travaillé ces plans de travail sans masque et à sec [il n’y avait alors pas d’eau pour contenir les poussières, ndlr] », ajoute Paqui Silva [10]. En 2002, des masques de papier sont fournis aux employés. Puis des masques avec des aspirations d’air. Cosentino met également en place des systèmes d’extraction d’air. Mais certains ouvriers estiment qu’ils seraient insuffisants face à la quantité de poussières. « Les filtres des extracteurs sont complètement saturés. » Des images tournées dans l’usine il y a quelques mois montrent une atmosphère chargée en poussières. « Lorsqu’il y a une inspection du travail, Cosentino est prévenue. Les machines sont relevées et ne génèrent pas autant de poussières », témoigne un ouvrier.

L’entreprise serait désormais en train de tester des systèmes utilisant de l’eau à l’intérieur des machines, afin de retenir les poussières. « Cosentino applique toutes les meilleures techniques en matière de sécurité et de santé au travail qui sont disponibles à chaque moment », souligne l’entreprise à Basta !. Elle ajoute qu’elle s’attaque aux « facteurs de risques à partir de leur origine », et a mis en place un système de contrôle continu des poussières émises dans l’air.

Une course au profit au détriment des ouvriers ?

Cosentino s’occuperait de la santé de ses ouvriers. Cette version officielle, les ouvriers de Cosentino la contredisent. Pour eux, la course au profit aurait entraîné l’entreprise à minimiser les problèmes de santé liés aux poussières et ses investissements dans les infrastructures. D’après l’avocat des victimes, Cosentino refuserait systématiquement de verser aux salariés malades la majoration qu’ils réclament pour manquement de mesures de protection. Est-ce par souci économique ? L’entreprise affiche pourtant un chiffre d’affaire de 901 millions d’euros et 57 millions d’euros de bénéfices nets en 2017. Ou pour éviter de reconnaître officiellement ses torts ? Cosentino veut rassurer : « Le découpage, l’élaboration ou l’installation de produits comme le Silestone peuvent se faire de façon totalement sûre » à condition de respecter le guide de bonnes pratiques de l’entreprise.

Y-a-t-il des métaux lourds dans l’aggloméré de quartz ? Cosentino répète que ses produits ne contiennent pas de cadmium ou d’autres métaux lourds, et respectent les nombreuses normes en vigueur [11]. Pedro, l’ancien salarié qui a connu la création des lignes de production d’aggloméré de quartz, ne voit qu’une possibilité : « Ces métaux lourds ne peuvent qu’être présents dans les pigments inorganiques qui donnent les couleurs vives des plans de travail. L’entreprise les a choisis parce qu’ils sont moins chers que les pigments organiques. » Mais seulement 5 à 10 % de la production serait concernée par ces couleurs vives. Le reste constitue des couleurs claires ou blanches. Pas de quoi s’inquiéter, donc… Sauf que ces couleurs claires contiennent de la cristobalite, une variété de silice dont les poussières, très fines, seraient aussi très nocives [12].

« Dans cette vie, il faut lutter pour des choses justes, non ? »

La justice française pourrait faire évoluer les choses. En février 2018, la cour d’appel de Versailles a finalement contredit le premier jugement : Philippe Ledrans peut à nouveau s’exprimer sur le sujet. Avec une dizaine de confrères, il a créé l’association des marbriers écologiques de France. Le tribunal a par ailleurs exigé une expertise indépendante sur la nocivité du quartz de synthèse, à la charge du syndicat mondial des fabricants de pierres agglomérées [13]. Mais ce dernier s’est pourvu en cassation : l’étude est pour l’instant suspendue.

La question des déchets et de leur traitement, en Espagne et en France, émerge également. En Espagne, plusieurs entreprises sont concernées par ce scandale sanitaire ; et leur responsabilité est pointée du doigt par la justice. « C’est tout un système qui a échoué, estime une source espagnole proche de plusieurs affaires en justice. La conséquence est très claire : de nombreux travailleurs sont tombés malades, certains se sont même suicidés. Aujourd’hui encore, leurs droits ne sont pas reconnus, et ils ne sont pas indemnisés pour les dommages et les préjudices qu’ils subissent. » Les plans de travail en quartz de synthèse restent toujours recommandés par les vendeurs des magasins qui les commercialisent.

Dans la province d’Almeria, les langues se délient mais la pression est forte sur ceux qui osent parler ouvertement du problème. « Certaines personnes de ma famille m’ont reproché d’avoir révélé la cause du décès de mon mari, raconte Paqui Silva qui a créé, avec d’autres victimes, une association. Leurs fils travaille actuellement à l’entreprise, et ils ont peur qu’il soit licencié. Ces gens pensent que tu veux leur enlever leur travail. Mais ce que nous voulons, nous, c’est qu’il y ait des moyens de protection, que les travailleurs et les malades soient traités dignement. » En juillet, cela a fait trois ans que son mari est décédé. « Si certains ne parlent pas bien de moi, cela m’est égal, souffle Paqui Silva. Dans cette vie, il faut lutter pour des choses qui soient justes, non ? »

Simon Gouin pour BastaMag

Notes

[1Lire sur le New York Times “Popular Quartz Countertops Pose a Risk to Workers”.

[2Lire les deux études du laboratoire ici,

[4Elles seraient plus de 3600 à travers le monde. Voir les informations présentes sur le site Internet de la société.

[5Des études scientifiques établissent en effet un lien entre ce travail et la maladie. À lire sur le sujet : une étude étasunienne de 2012, Artificial Stone Silicosis Disease Resurgence Among Artificial Stone Workers, et une étude espagnole de 2013, Outbreak of silicosis in Spanish quartz conglomerate workers.

[6L’enquête est à lire ici.

[7Les plans de travail de cuisine contiennent 90% de silice.

[8Voir le document ici.

[9Lire la totalité du document ici.

[10Voir le rapport d’enquête sur la maladie de José Araque Martinez.

[11Voici une partie de la réponse de Cosentino à nos questions : « El producto Silestone® de Cosentino se fabrica siguiendo los más estrictos criterios de calidad, y cumplen todos los requisitos técnicos de seguridad y medio ambiente exigidos por las normativas europeas e internacionales sobre fabricación de superficies de cuarzo. En este sentido, cumple en todo momento con la regulación europea REACH. […] Además, Silestone® está certificado por :

  • Greenguard, que garantiza la no emisión de compuestos volátiles.
  • NSF, que garantiza el contacto directo de la superficie con cualquier tipo de alimento.
  • LGA Qualitest GmbH “Food zone” y “Hygiene tested”
  • ISO 9001 que certifica la calidad del proceso de producción y la ISO 14001 que certifica la protección medioambiental del proceso de producción. »

Traduction : La fabrication du produit Silestone® de Cosentino respecte les critères les plus stricts de qualités et respecte toutes les exigences techniques de sécurité et environnementales des normes européennes et internationales sur la fabrication de surface en quartz. En ce sens, elle respecte à tout moment la régulation européenne REACH […] En outre, Silestone® est certifié par :
–* Greenguard, qui garantit la non-émission de composants volatiles.

  • NSF, qui garantit l’innocuité du contact direct de la superficie avec quelque type d’aliments que ce soit.
  • LGA Qualitest GmbH “Food zone” et “Hygiene tested”
  • ISO 9001, qui certifie la qualité du processus de production et la la norme ISO 14001 qui certifie que le processus de production ne nuit pas à l’environnement.

[12Voir cette étude (en espagnol)

Volti

3 Commentaires

  1. Y’a qu’à celui qui ne fait rien qu’il n’arrive rien.

  2. Il y a aussi tous les meubles genre IK** et autres, toxiques à cause de la colle qu’ils contiennent, les moquettes, les planchers autres qu’en bois brut… la liste est longue.

  3. -Vraiment une nouvelle pathologie, vraiment ces pauvres ouvriers, ils ne pouvaient pas savoir…
    – La silicose est une maladie professionnelle trés récente. …Tellement récente, que “C’est la plus ancienne pneumopathie professionnelle décrite (XVIe siècle)…”https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif
    Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Silicose

    Un scoop de 400 ans, vous dis-je…

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